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mercredi 28 août 2019

Volte-face de Macron sur les retraites

Ce revirement était-il un engagement de campagne ?...

Si Bolsonaro est un "menteur" sur le Mercosur,
sur les retraites, Macron, c'est quoi ?


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Si Macron dessine ici la courbe ascendante des pensions de retraite,
c'est une escroquerie
"Maintenir l'âge de départ à la retraite: Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite [62 ans], ni au niveau des pensions," promettait le candidat dans son chapitre sur le "Protection sociale".
Une fois président, Macron renonce à l'âge pivot de 64 ans pour un départ à la retraite sans décote. Il a finalement opté pour un âge individualisé et une durée de cotisation minimale. On s'en doute, ça ne cache rien de bon : outre le mensonge, où est l'entourloupe ? 

Lundi soirMacron a livré sa préférence, pour l'heure, sur le projet de refonte du système des retraites, pour un calcul des droits à la retraite lié à la durée de cotisation plutôt qu'à l'âge de départ. La référence à l'âge de départ, c'était clair et juste pour tous, mais avec le nombre d'annuités, on verse dans l'aléatoire et l'inéquité.  Pour "que ce soit juste en termes de cotisations (...), je préfère qu'on trouve un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge", a plaidé le président sur France 2, "car si vous avez un accord sur la durée, si vous commencez plus tard, vous finissez plus tard, et quand vous commencez plus tôt, vous partez plus tôt", a-t-il expliqué, sans crainte de pénaliser les temps d'études et le niveau de formation des Français ainsi incités à entrer le plus tôt possible dans la vie professionnelle, ni de défavoriser les femmes qui souhaitent avoir des enfants. 

Un nouveau revirement du chef de l'Etat
Et le maître d'oeuvre de ce changement de cap pourrait être  le Haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, qui a rendu ses propositions et dont le nom circule pour porter ce dossier sensible au gouvernement. Il a quant à lui recommandé un "taux plein" à l'âge "pivot" de 64 ans... assorti d'une décote et d'une surcote. Quand viendra la fin de "vie active", les mères de famille qui auront fait des études longues et pris plusieurs congés de maternité seront plus précarisées que l'artisan plombier. 

Deux années de plus officialisées
"Actuellement, l'âge de départ à la retraite légal et minimum est de 62 ans. La préconisation de Jean-Paul Delevoye est de mettre en place un âge 'pivot' à 64 ans, parce que c'est l'âge d'équilibre du régime qui assure que les recettes couvrent bien les dépenses", actuellement, explique l'économiste Philippe Crevel. Qu'en sera-t-il quand, d'ici 20 ans, le système sera parfaitement en place ?

Les personnes qui souhaitent partir à 62 ans le pourraient (!), mais elles seraient frappées d'un "malus" et d'une décote, équivalent à une baisse de 5 % de leur retraite. A l'inverse, pour les personnes qui partiraient plus tard, celles-ci bénéficieraient d'une surcote, sorte de bonus de 5 %. Un moyen "d'inciter les gens à retarder leur départ", commente l'économiste. Si, à 64 ans, le permettent leur situation financière et leur santé...
La durée de cotisation serait en effet moins efficace pour l'équilibre du régime général. 

L'ex-banquier reste un comptable
Cet âge pivot pose un problème majeur, explique le directeur de l'Institut des politiques publiques (IPP), Antoine Bozio, dont les réflexions ont inspiré les partisans de la mise en place d'un système universel par points en France. "Cela revient à mettre tous les salariés au même niveau, sans prendre en compte l'âge où chacun à commencer à travailler. C'est très surprenant". 

Pour bénéficier d'une retraite à taux plein, il faut actuellement, avoir cotisé environ 41,5 ans. Cette durée est amenée à s'allonger, puisqu'elle va être relevée d'un trimestre tous les trois ans dès 2020. Dans seulement quinze ans, en 2035, il faudra aux enfants qui entrent en 6e en 2019 avoir cotisé environ 43 ans selon ce que prévoit la loi Touraine de 2014. 

Si, comme Philippe Crevel, on tient à positiver, on considère que "l'avantage, avec ce moyen de calcul, c'est que ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans partiront à la retraite plus tôt que ceux qui ont commencé à 25, puisqu'ils auront cotisé pendant assez d'années". Ceux qui sont entrés plus tard dans la vie professionnelle sont-ils des "fainéants" qu'il fallait sanctionner? Sans doute appartiennent-ils à la catégorie des Français à qui Macron lança : "Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes" ?

"En revanche, c'est une formule qui est moins avantageuse [sic] pour les cadres, par exemple, qui ont fait de plus longues études et vont donc devoir partir à la retraite plus vieux." Ce Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne, qui clamait en 2018, qu'il ne faut pas faire de catastrophisme", malgré une quatrième hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis et un ralentissement de la croissance, continue de négliger le pouvoir d'achat des Français. Selon lui, ce qui compte, c'est l'état des finances publiques et que ce calcul aurait moins d'effets sur l'équilibre financier, parce qu'il ne concerne pas tout le monde au même moment : "L'âge est un paramètre plus efficace que la durée de cotisation pour l'équilibre du régime", insiste-t-il, assumant ces inégalités annoncées. 
Retraités : faibles revenus mais gros patrimoines
Tout reste sur la table

"L'annonce d'Emmanuel Macron lundi soir n'est dans tous les cas pas très claire," admet Antoine Bozio. "Le président dit : 'Faisons un système individualisé', mais on ne sait pas encore sur quelles bases [...]. Comment va être faite cette individualisation ? Sur la durée des cotisations ? Tout reste encore à définir." Et l'article 49.3 n'est pas fait pour les chiens...

Macron a dû s'assurer du soutien de la CFDT. 
"La question de l'âge pivot a été très critiquée par les syndicats, notamment par la CFDT, et c'est clairement une main tendue", explique  le spécialiste des retraites, pour justifier la pirouette du président. Un avis que partage Philippe Crevel : "Macron a besoin d'alliés dans ce dossier épineux. S'il y va tout seul en franc-tireur, il risque de se retrouver face à des snipers. C'est une forme de concession à l'égard de la CFDT, son principal soutien", conclut-il. Si la bonne méthode est d'ouvrir les négociations par une reculade, c'est sûr, c'est nouveau !
La réforme - plusieurs fois annoncée, mais repoussée et enfin engagée - méritait-elle cette stratégie de retrait ?  Jupiter s'engage à reculons sur ce projet, se préparant à la bataille en s'assurant du soutien de la CFDT de Laurent Berger. Le "changement de fusil d'épaule" (Le Point) de Macron suffira-t-il à empêcher ce syndicat docile de rejoindre les rangs de la CGT et de Force ouvrière. 

Des manifestations contre la retraite à points sont déjà prévues le 21 septembre, à l'appel de FO, et le 24 septembre, à l'appel de la CGT. 

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