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jeudi 8 août 2019

Castaner, pornographe ?

Castaner a diffusé une BD porno contre son adversaire, une femme

Qu'en pensent le gérontophile Macron et la sapiosexuelle Schiappa ?



Le ministère de l’Intérieur que Macron a donné en location à un "kéké" qui a cotoyé la pègre marseillaise méritait-il Castaner ? 
L’un de ses méfaits a été peu évoqué par les "journalistes libres et indépendants" soumis aux hommes d'affaires qui leur tend la gamelle et de la presse qui se couche pour son allocation de l'Etat. L'un de ses coups pourris, qui n'était peut-être pas le premier de sa carrière politique, nous ramène en 1995, à Avignon.
Les portraits qui sont consacrés à Castaner font l'impasse sur un écart qui en dit long sur son sens moral. La presse, tel Le Figaro, qui cherche des poux aux petits blogs, ménage en revanche les puissants du moment, se réservant pour l'après, avec des dossiers sous le coude sur celles et ceux qu'elle a servis : ce qu'on appelle le coup de sabot de l'âne. Or, depuis le nombre incalculable de ses bulles, bourdes et ordres de répression policière, Castaner s'est positionné sur le siège éjectable qui pourrait le retourner à l'envoyeur provençal, encourageant les plus téméraires d'entre eux à quelques hardiesses. De la pointe de leurs fleurets mouchetés, ils se laissent aller, tel le JDD, à classer ses mauvaises fréquentations au rang des "erreurs de jeunesse".

Le coup tordu qui resurgit quand l'individu est à terre remonte au 9 juin 1995.
Ce matin-là, les habitants d'Avignon en pleine campagne municipale trouvent  dans leur boîte aux lettres un document qui les plonge tour à tour dans la stupéfaction, les rires et l'indignation : 35.000 tracts, sous forme d’une bande dessinée, titrée "La dinde enchaînée" et "Erections municipales", ont inondé la ville entre 1h30 et 7h00 du matin. Sur la couverture pastichant le célèbre Canard enchaînés ont peut aisément reconnaître, dans des postures sans équivoque, la candidate RPR Marie-Josée Roig et le sénateur Alain Dufaut, en train de s’accoupler. Lui est grimé en vautour, elle en dinde, enchaînée et extatique, tous deux bavant de plaisir. Le scénario est simple : Alain Dufaut (alias 'Duf-duf') manque de courage pour prendre la mairie lui-même et fait appel au représentant du "F-Haine" local, chauve et arborant un brassard noir, qui lui fait rencontrer Marie Josée-Roig. Celle-ci est croquée déambulant dans une voiture noire dont les pare-chocs ont laissé place à une bouche aux lèvres bombées, façon imagerie coloniale. Et, au cas où tout le monde n’aurait pas saisi la finesse de la scène, un personnage la décrit, dans un parler petit nègre, comme arrivant au volant de sa "twingo noi’e"… Attaque frontale d'une vulgarité rare, attentat à la pudeur contre des mineurs chargés par les parents de relever le courrier et atteinte raciale, voire racisme. L'amuseur d'Edouard Philippe n'a pas encore quitté le caniveau pour les cabinets ministériels... 

L'homme de main chargé de la diffusion des 35.000 tracts est Christophe Castaner.
Suivent une dizaine de pages crayonnées avec tant de précision qu’on apprendra plus tard que les dessinateurs ont veillé à lever toute ambiguïté sur les identités des copulateurs, avec des portraits ressemblants par d'authentiques artistes. 
Le scénario, lui, pêche par manque de vraisemblance. Trois anciens membres du RPR, dont Alain Dufaut soi-même, l’affirment aujourd’hui à Marianne : "Marie-Josée Roig [aujourd'hui âgée de 81 ans, elle a été maire d'Avignon de juin 1995 à avril 2014] est une femme respectable, très éloignée des portraits diffamatoires de l’époque." Contactée par l'hebdomadaire, la principale cible des socialistes se souvient bien entendu de l’affaire : "J'ai été très interloquée en découvrant ce tract, mais ayant une bonne connaissance de la population avignonnaise, j'étais aussi persuadée que cela ne prendrait pas, et ce fut largement le cas."

Voler au secours du maire PS Guy Ravier

Le tract infâmant n’empêchera pas Marie-Josée Roig d’être élue à Avignon, pour près de 20 ans, la justice se saisit rapidement des plaintes déposées et s’intéresse à cinq suspects, ayant un intérêt commun : voler au secours du maire socialiste Guy Ravier. Parmi eux : Christophe Castaner, alors adjoint au directeur général des services de la mairie, entre les mains duquel le tract a transité. Il a alors 29 ans; c’est son premier poste important. Le petit groupe se dit que leur maire-sortant, socialiste et professeur de collège, ne cesse de dévisser depuis six ans et qu'il est temps de mener "campagne contre". Une rencontre de trois personnes, Michel Becker, Alain Moretti et Thomas Pierre, jettera les bases du tract. Un quatrième, Michel Coviaux, un graphiste publicitaire, sera le dessinateur, tandis qu’Alain Moretti se chargera du scénario. Reste maintenant à trouver la personne sans scrupules pour faciliter la diffusion des quelques 35 000 tracts et les regards se tournent vers Christophe Castaner, l'homme de confiance de Macron, aujourd'hui, et celui des basses besognes.

"Une bande dessinée véritablement pornographique, concluent les juges avignonnais, et "non pas d'une brochure satirique"
Devenu ministre du gouvernement Philippe nommé par Macron, Castaner a évoqué furtivement l’affaire en 2018 au JDD – dans un portrait complaisant  – au cours duquel il livre sa version des faits : 
"Un militant m'appelle vers minuit [l'heure du crime...]. Il me réveille [à 29 ans, c'est déjà un couche tôt, comme chacun sait depuis que des photos le montrent en boîte et en galante compagnie un soir de mobilisation de Gilets jaunes] et me dit : "Casta, je crois qu'on a fait une connerie." Je n'avais pas vu la BD [il peut le jurer et sous serment...]. Je me rhabille, je débarque et je dis stop !" C'est l'homme chargé de l'odieux tractage qui parle... 
A l’époque des faits, il sert la même version à la justice, reconnait avoir "pêché ", tout en invoquant auprès du tribunal une "inattention pendant une durée de vingt minutes". Pas convaincant néanmoins pour les juges du TGI d’Avignon, qui trancheront le 10 octobre 1996 : "Christophe Castaner a été chargé de la distribution des brochures tirées à 35.000 exemplaires pour le prix de plus de 50.000 francs ; il est aussi peu pensable qu’après avoir permis cette diffusion, il en eût arrêté celle-ci seulement vingt minutes après, en raison du nombre d’exemplaires répandus dans la ville d’Avignon." Avant de conclure : "M. Castaner ne peut bénéficier d’une équivoque quelconque car lui a eu en sa possession l’ouvrage en son entier et en couleur, et c’est par son intermédiaire que ces brochures ont été distribuées". Pour la justice, Il apparaît donc clairement à la justice qu’on ne peut jouer l'innocent après avoir pêché" par "inattention" en diffusant 35.000 tracts. Les juges avignonnais établissent qu'il s'agit "non pas d'une brochure satirique" mais bien d' "une bande dessinée véritablement pornographique". "Christophe Castaner réfutait des réalités avec un aplomb hors du commun", confie à Marianne un ancien Avignonnais proche du dossier.

Christophe Castaner sera déclaré coupable d’avoir organisé la diffusion des tracts sur la voie publique, et condamné pour "diffamations et injures publiques envers particulier, fonctionnaire ou citoyen chargé d’un service public par parole, écrit, image ou moyen audiovisuel", à payer 50.000 francs d’amende. Auxquels s’ajoutent 51.000 francs de dommages et intérêts à régler, avec ses camarades éditeurs improvisés de bande dessinée, à l’attention d’Alain Dufaut et Marie-Josée Roig.
"A l'époque, j’ai été ennuyée par cette histoire, pour mes enfants et pour ma mère encore vivante". (Marie-Josée Roig, ancienne maire d'Avignon)
Castaner a-t-il informé le président de ses antécédents judiciaires ?
Cette affaire n’a en rien arrêté Christophe Castaner : au contraire, cette même année 1995, celui qui fut lié à Christian Oraison, un caïd des Alpes-de-Haute-Provence de la Dream Team abattu de plusieurs balles en 2008 (il déclare à son propos : "C'était mon grand frère, mon protecteur. Il m'appelait l'étudiant", lance sa carrière politique à Paris. Après avoir été directeur de campagne de Jean-Louis Bianco (cantonales de 1992), lequel, après avoir été secrétaire général de la présidence de la République de François Mitterrand, puis ministre, deviendra président du département des Alpes-de-Haute-Provence où il s'implantera, il est directeur de cabinet de Tony Dreyfus, maire PS du 10e arrondissement, et conseiller technique de Catherine Trautmann, dont il deviendra chef de cabinet quand elle accédera au gouvernement, avant d’être appelé auprès de lui par ...Michel Sapin.

Et, malgré cette progression douteuse, Christophe Castaner a  la charge, en tant que ministre de l’Intérieur, d’organiser les élections municipales de 2020... 
Le "monde nouveau" de Macron ne serait-il pas déjà un soupçon crapoteux ? 

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