Griveaux prend les militants pour des billes : "Castaner à la tête de LREM, "aussi un choix collectif"...
Le vote du bureau aura lieu le 18 novembre, mais Macron aurait déjà choisi Castaner à la direction de La République en marche!
La direction du parti du président va être confiée à Christophe Castaner : volonté du souverain dit républicain, selon plusieurs sources gouvernementales et parlementaires.
L'autocrate Macron a fait son choix et Castaner pourra même cumuler cette présidence avec sa fonction de porte-parole du gouvernement.
Macron n'a donc pas mis les formes, puisque sa décision est tombée au dessert lundi soir lors d'un dîner à l'Elysée. D'autant que l'information a aussitôt filtré, avec confirmation de la bouche du même Castaner mardi matin, sur Public Sénat.
Sur Twitter, l'intéressé ne dément pas, mais tente de justifier la méthode jupitérienne de l'autocrate élyséen.
La force de #LREM est son collectif, ses 400 000 adhérents, rien n'est décidé et ne se dessine ainsi. https://t.co/LSDMta4aKT— Christophe Castaner (@CCastaner) 24 octobre 2017
Et le conseil national de LREM ? Court-circuité !
Les godillots aiment prendre le jus s'il jaillit d'en-haut.
Statutairement, c'est lors d'une convention - ensemble des adhérents - que le conseil national de LREM - parlement (non élu) du parti, composé à 80 % d'un choix de parlementaires, référents territoriaux et représentants des territoires (membres de droit) et de 20 % de conseillers tirés au sort "à intervalle régulier" parmi les adhérents - doit élire son président (et sa direction nationale).
Mais le scrutin est truqué, puisque le "bureau national" n'existe pas au nombre des instances nationales, mais il devrait entériner le candidat du président de la République, Christophe Castaner, au poste de délégué général du parti du président, le 18 novembre à Lyon, près d'un mois à l'avance.
Mais le scrutin est truqué, puisque le "bureau national" n'existe pas au nombre des instances nationales, mais il devrait entériner le candidat du président de la République, Christophe Castaner, au poste de délégué général du parti du président, le 18 novembre à Lyon, près d'un mois à l'avance.
Son "épaisseur" politique aurait joué pour lui, raconte une source autorisée.
Le nom de Christophe Castaner circulait depuis plusieurs jours comme l'un des deux favoris du président à ce poste, avec le secrétaire d'État Benjamin Griveaux. "C'est bien Christophe Castaner qui a été retenu" entre la poire et le fromage, lundi soir à l'Élysée, a déclaré une source parlementaire qui souligne la lourdeur "l'épaisseur" politique du secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement.
Il "incarne bien le parti", risque cette source sous couvert d'anonymat, qui rectifie le tir, faisant valoir que Castaner est un des membres historiques. L'Élysée "a voulu une marque de centre-gauche", a appuyé un proche du chef de l'État, en référence au passé socialiste, tendance rocardienne, de Christophe Castaner.
Ainsi se confirme la volonté de Macron d'occuper la place laissée vide par le PS
Le groupe LREM est en effet déjà cornaqué par un socialiste, le très suspect Richard Ferrand.
Or, François Bayrou et Richard Ferrand ont été "à deux doigts d'en venir aux mains", le jour de la passation des pouvoirs entre François Hollande et Emmanuel Macron dans la salle des Fêtes du palais de l'Élysée, juste avant l'allocution du président. Selon plusieurs témoins, il a fallu que s'interposent des 'casques bleus' de l'entourage présidentiel pour éviter un pugilat, illustration de l'opposition observée entre les deux hommes à plusieurs reprises durant la campagne.
En cause, les élections législatives. Le jour de la publication des candidats investis par le mouvement En Marche !, François Bayrou avait adressé des reproches au nouveau mouvement. Selon lui, il ne respectait pas l'accord sur un nombre de candidats du MoDem, qui est en manque de financement. Un reproche qui avait vite été démenti par Richard Ferrand : "Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'accord d'appareils”.Toujours dans Le Journal du Dimanche, François Bayrou a été interrogé au sujet de l'enquête sur des soupçons de conflits d'intérêts qui vise Richard Ferrand.
Le garde des Sceaux n'a pas voulu commenter cette procédure, mais Bayrou a néanmoins distillé son venin. "C'est une difficulté, qui alourdit quelque peu la campagne [des législatives]".Mais le ministre de la ...Cohésion (des territoires) dut démissionner dès le 19 juin, suite à une affaire immobilière au profit de sa maîtresse, tandis que court toujours l'affaire de ses collaborateurs familiaux au Parlement) et Bayrou, le 21 juin, pour emploi fictif de sa collaboratrice au Parlement européen, après seulement 35 jours passés à la chancellerie. Macron recasa Ferrand à la présidence du groupe des députés LREM qui entérina servilement sa désignation, le 24 juin 2017 et laissa Bayrou à Pau.
Castaner qualifie d'"absolument passionnante" cette présidence partisane
Christophe Castaner se voit déjà à la tête du parti du président.
Interrogé mardi matin par Public Sénat sur l'"enjeu" qui est le sien, il répondit : "Il faut construire un nouveau mouvement politique, qui va rassembler le plus grand nombre d'acteurs qui sont engagés dans le mouvement en France. Je trouve ça absolument passionnant. Bien sûr que ça m'intéresse", avait-il confirmé.
Va-t-on vers un mini remaniement ?
Agé de 51 ans, Christophe Castaner fait partie du cercle restreint des premiers macroniens. Député socialiste, il s'est fait apprécier de Macron en 2015, en le servant comme rapporteur de la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, CICE, portée par celui qui était alors ministre de l'Économie.
Député des Alpes de Haute-Provence, réélu en juin dernier, il est convenu de dire qu'il s'est imposé comme une figure politique, mais il a en vérité dû abandonner la course à la présidence de la région PACA : il a déclaré forfait en se ralliant à Christian Estrosi (LR)...
En manque d'élus politiques et bien que Castaner n'ait pas passé le seuil régional, Macron l'a néanmoins recruté après ce flop et propulsé de la mairie de Forcalquier à l'échelon national. On dit maintenant qu'il a marqué la campagne présidentielle. Porte-parole du candidat Emmanuel Macron, il est logiquement devenu celui du gouvernement en mai, incarnant en même temps son aile gauche.
Son départ programmé pour la tête du parti devrait entraîner un petit remaniement au sein du gouvernement.
Son départ programmé pour la tête du parti devrait entraîner un petit remaniement au sein du gouvernement.
Benjamin Griveaux pourrait ainsi reprendre le porte-parolat, selon des sources concordantes. Mais d'autres accepteraient que le président jupitérien le maintienne dans les deux fonctions cumulées, si telle est la volonté du souverain...
La montée de Castaner en puissance a de quoi inquiéter
François Ruffin (LFI) le déclare "malhonnête et incompétent" sur la base de la liquidation d'Ecopla :
Les têtes de gondoles de LREM font la tronche.
Ils peinent à trouver démocratique le processus de désignation du futur chef du parti. Selon l'habitude des favoris du président de la République, Christophe Castaner parle d'une volonté de "faire différemment", de se "détourner des vieilles recettes".
Ce mercredi 25 octobre, le porte-parole du gouvernement a officiellement annoncé sur RTL qu'il est "candidat" au poste de "délégué général" du parti, qui sera intronisé lors de son premier "congrès" (ou 'convention' ?) prévu le 18 novembre.
"Candidat" mais surtout "candidat unique" élu à coup sûr, à la cubaine ou à la coréenne (c'est le seul choix !) puisqu'il est, à ce stade, seul en marche pour l'hôtel particulier de la rue Sainte-Anne (comme l'hôpital), que LREM a acquis dans le très central deuxième arrondissement, surnommé "arrondissement de la Bourse".
Tous les parvenus du parti se sont alignés: on ne peut voir qu'une seule tête.
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