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lundi 9 octobre 2017

Huis-clos du gouvernement Philippe à Matignon le week-end dernier

Edouard Philippe fait de la pédagogie sur les membres de son  gouvernement

Le premier ministre éprouve la nécessité de formater ses collaborateurs

Il veut établir la feuille de route de l’exécutif pour la fin de l’année 2017. 
L'ordre du jour de ce nouveau séminaire est "d’organiser le travail gouvernemental d’ici à la fin de l’année," avait fait savoir l'entourage du locataire de Matignon mercredi. "Le Premier ministre souhaite faire des points d’étape réguliers avec les ministres hors de la pression de l’actualité", avait indiqué Matignon à quelques jours de cette réunion prévue dimanche 8 octobre après-midi.  

Quand l'enfumage ne marche pas, on fait de la "pédagogie"
"On a un problème d'intelligibilité des réformes", concède l'entourage du premier ministre. "Nous rentrons dans une nouvelle étape. On est moins dans la phase de fabrication des réformes que dans celle de l'explication", poursuivent les proches d'Edouard Philippe.
Un besoin de pédagogie éprouvé également par les députés de la majorité. "On a une inquiétude sur la façon dont les Français perçoivent le message. Il faut notamment leur faire comprendre que le budget est certes favorable aux entreprises, mais qu'il l'est aussi pour les gens qui travaillent", s'inquiète un député qui souhaite garder l'anonymat et pour qui les "mesures sur le travail ont un caractère inaudible".

"
Ce temps passé ensemble est important pour le travail en équipe," avait confié Matignon: il permet un travail de planification à moyen terme, en faisant partager des priorités, une feuille de route et un calendrier communs". 
Chacun est à l'écoute des conversations voisines

"Séminaire" d'entreprise gouvernementale, une "thérapie de groupe"?

La fanfare gouvernementale doit s'accorder.
L’entourage du premier ministre avait confié un besoin de "ces moments à froid qui permettent aussi des échanges informels et des retours d’expérience bien utiles après les premiers mois du gouvernement".

Résultat de recherche d'images pour "edouard philippe seminaire matignon"Dans un tweet du 8 octobre, Philippe ne nie pas que son gouvernement est en manque d' "une bonne coordination et une bonne entente des ministres, pour continuer à réparer le pays"...

Edouard Philippe avait trouvé moderne et innovant ce principe du 'séminaire' gouvernemental une première fois à Nancy au début de l’été. 

Un autre séminaire de l’exécutif, présidé cette fois par Emmanuel Macron, s’était tenu fin août à l’Elysée, pour la rentrée.

Les deux premiers exercices de ces réunions gouvernementales, se voulant plus informels,  ont été considérés comme urgents et nécessaires à la coordination de l'exécutif, au vu de la cacophonie générale de l'Elysée à l'Assemblée nationale, en passant par Matignon. Nul n'a oublié l'effet déplorable produit par Edouard Philippe sur RMC où il réclama des pauses pour consulter ses fiches et ses conseillers.  
"Un gouvernement, c'est un orchestre : pour qu'un orchestre joue bien, il faut que chacun joue sa partition, mais aussi que chacun sache quelle partition joue l'autre", a résumé Edouard Philippe en arrivant à la réunion à Matignon. "Faire en sorte que les ministres s'écoutent, qu'ils sachent qui va faire quoi et à quel moment, dans une atmosphère assez décontractée ", a insisté le chef d'orchestre auteur de couacs.

Ce troisième séminaire en quatre mois pour mettre le cap à gauche alors que le premier ministre, qui souffre d’un manque de notoriété, mène ces dernières semaines une offensive médiatique pour imprimer son style et convaincre qu'il est social en défendant et expliquant les réformes de l’exécutif qui jettent les syndicats dans la rue. 

Les "bleus" au pouvoir doivent accorder leurs violons et reprendre leurs partitions
Revue de mode décontractée à Matignon : pour créer de la confiance ?

"Protéger" certains Français...
Selon Matignon, la réunion vise essentiellement à préparer les plans gouvernementaux de lancement de la concertation sur la réforme de l'assurance chômage et de la formation professionnelle, et le "plan étudiant" actuellement préparé par la ministre Frédérique Vidal, sous la pression de La Fage et l'UNEF.
L'exécutif entend aussi
faire davantage "émerger" des mesures, nouvelles ou déjà incluses dans les feuilles de route des ministres, qui montrent qu'il veut aussi mieux "protéger" les Français, pour illustrer le slogan "libérer et protéger " porté par Emmanuel Macron durant sa campagne, mais que les Français voient d'un mauvais oeil.

Reculade annoncée sur l'ISF
"La volonté du président de la République, c'est de montrer qu'on est bien sur deux jambes et de sortir de la cristallisation sur l'ISF", raconte un conseiller anonyme. La réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), dont le recentrage sur le seul immobilier a été dénoncé par la gauche comme un cadeau du "président des riches" aux plus aisés, a plombé la "pédagogie" gouvernementale autour d'un budget vanté comme "équilibré". 
Selon un sondage Elabe publié jeudi, 45 % des Français jugent la politique de l'exécutif équilibrée, mais 40 % "trop à droite".
Face à la polémique sur les yachts ou autres lingots d'or qui échapperaient à l'ISF, la copie a dû être revue. Richard Ferrand, patron du groupe LREM à l'Assemblée, portera finalement lui-même un amendement visant à taxer, à raison de 30.000 à 200.000 euros par an, les résidents français propriétaires de bateaux de plus de 30 mètres. La taxe sur la cession des matières précieuses devrait être alourdie et une taxe sur les voitures de grand luxe créée. Et le candidat Macron avait promis de ne pas ajouter de taxes aux taxes...

Dimanche, le président LREM de l'Assemblée nationale, l'ex-EELV François de Rugy, a aussi évoqué la possibilité que les maisons de retraite répercutent la baisse de la taxe d'habitation 
pour compenser la hausse de la CSG qui va toucher principalement les retraités. Après la signature des ordonnances réformant le droit du travail, l'exécutif met aussi le cap sur son deuxième grand chantier économique et social, à savoir la réforme de l'assurance chômage, de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

VOIR et ENTENDRE
Philippe tenter de démontrer que le budget du gouvernement ne mise pas sur la CS: 
Les concertations sociales démarrent dans le style de la loi Travail XXL...
Le président ouvre les concertations sociales en recevant les syndicats jeudi et vendredi à l'Élysée, comme il l'avait fait fin mai sur le droit du travail.
Edouard Philippe prendra le relais, sans doute la semaine suivante. Si l'exécutif tente de tourner la page des ordonnances travail, qui doivent encore être ratifiées par le Parlement fin novembre, ces mêmes syndicats n'ont sans doute pas encore dit leur dernier mot. Lundi, les dirigeants des grandes centrales discutent d'une mobilisation commune. 
La contestation a été relancée à FO, par sa base, et à la CFDT, qui se réaffirmait réformiste sous Hollande, mais dont les dirigeants conciliants sur ce dossier depuis le début du quinquennat Macron, sont également soumis à une pression de leur base, notamment les fonctionnaires qui feront grève le mardi 10 octobre.

La concertation s'étendra donc à d'autres domaines cette semaine, a promis le premier ministre, invité d'Europe 1 lundi matin. Il reçoit jeudi et vendredi plusieurs représentants des collectivités locales, qui grondent contre les contraintes budgétaires fixées par l'exécutif. 

Lundi, il recevra à Matignon les dirigeants des deux principaux syndicats étudiants, la Fage (Fédération des associations générales étudiantes, ci-contre), force étudiante majoritaire dans 55 % des universités, quoi qu'en dise BFMTV ce matin, et l'UNEF, en vue du plan préparé dans le sillage de la future réforme des règles d'inscription à l'université.

Le climat social est en effet particulièrement tendu sur fond de critiques dénonçant un gouvernement qui favorise les 'riches' contre les classes moyennes, les professions indépendantes et les retraités par ses mesures économiques et sociales. 
Une grève unitaire est annoncée pour ce mardi 10 octobre.

Et l'opération de com' a foiré
Les populations accablées par le pouvoir macronien ne se reconnaissent pas dans le style décontracté d'Edouard Philippe  qui est apparu en sauterelle  sous les caméras convoquées pour l'événement médiatique au sommet ! Il a traversé la cour de Matignon en pantalon citrouille et col ouvert décontracté, façon Les Insoumis "sans cravate"... 



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