Crise ouverte entre le procureur et les gendarmes
Les pressions de la presse dite d'investigation sont-elles en cause?
Le procureur de Grenoble accuse la gendarmerie
d’être à l'origine des révélations dans la presse qui publie de nombreuses fuites dans le "secret des sources".
Le procureur de Grenoble est ferme dans un entretien accordé à RTL. "La seule chose qui soit scandaleuse dans cette affaire, c’est les fuites permanentes. Tous les jours dans la presse il y a des éléments qui fuitent et qui peuvent nuire à l’enquête", c'est-à-dire à l'établissement de la vérité, gronde Jean-Yves Coquillat.
"Les éléments communiqués, ne sont connus que des enquêteurs, de leur hiérarchie, et des juges. Que des journalistes soient avisés de ces éléments, cela ne peut être fait que par des gens qui pratiquent l’enquête ou qui sont au-dessus des enquêteurs", accuse le procureur.
Et le représentant du ministère de la Justice désigne clairement les responsables.
"Ce sont les gendarmes qui ont l’enquête. Je suis obligé de déclencher une enquête dont je me serai bien passé, parce qu’une enquête dans l’enquête, ce n’est sûrement pas quelque chose qui va faciliter la résolution de cette affaire. Et j’ai très clairement le sentiment que l’affaire Grégory n’a pas servi de leçon à beaucoup de gens", se désole-t-il.
Quelles conséquences sur l’enquête ?
Cette crise entre le procureur et les gendarmes pourrait fragiliser des investigations qui sont déjà compliquées sur le terrain. En effet, Maëlys n’a toujours pas été retrouvée et les indices ne permettent pas de confondre le principal suspect.
"Un lien de confiance vient de se casser avec les gendarmes", commente Jean-Alphonse Richard, chef du service police-justice de RTL qui semble découvrir un phénomène nouveau.
Le procureur désigne avec précision les responsables des fuites dans la presse : "la direction de la gendarmerie", ou encore "l’IRCGN", l’institut qui procède à toutes les analyses scientifiques et techniques.
En retour, le directeur général de la gendarmerie, dénonce "des accusations péremptoires et scandaleuses".
"On est déjà condamné avant même qu’il y ait une enquête", déplore en retour le directeur général de la gendarmerie, alors que va désormais peser sur lui une enquête pour "violation du secret de l’instruction". "La dernière guerre de ce type remonte à l’affaire Grégory, et avait débouché sur un fiasco judiciaire", conclut le commentateur.
La police n'a donc rien retenu de ce gâchis et la presse continue a faire de l'investigation facile en salle de rédaction, devant le téléphone.
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