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jeudi 19 octobre 2017

Bertrand Cantat : polémique autour des InRocks

Le beau-frère de Cécile Duflot a tué sa compagne; Les InRocks fait pourtant sa promo

L'AFP peine à nommer le magazine

"La photo en Une d'un magazine du chanteur français Bertrand Cantat, 
condamné pour avoir tué sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, en 2003 à Vilnius, a suscité une vive polémique en France, en plein scandale Weinstein sur les violences contre les femmes."

L'AFP le nomme seulement pour souligner que, dans un éditorial, le magazine Les Inrockuptibles a exprimé mardi des "regrets" pour son "parti pris éditorial" et reconnu que sa couverture du 6 octobre était "contestable", plutôt deux fois qu'une, puisqu'elle fait la promotion du nouvel album solo de Bertrand Cantat.

Des regrets sous la pression de nombreuses réactions indignées

Le magazine Elle a publié un cinglant éditorial  intitulé " 'Au nom de Marie', pour toutes les femmes victimes de la violence des hommes", du moins certains..., publié lundi sur les réseaux sociaux.

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Apologie de "l'amour vache" ?
Dans un simple "avis à [ses] lecteurs", l'éditorialiste anonyme des Inrockuptibles (Les Inrocks) rétropédale à contre-coeur évoquant "la souffrance qu'a pu engendrer cette couverture nous a profondément touchés".

"Les réactions qui ont suivi (...) nous ont bouleversés, assure le Tartufe. Tout cela nous engage et nous engagera à faire toujours preuve de vigilance dans notre façon de traiter et de mettre en scène les sujets que nous estimons importants. Pour un magazine comme Les Inrockuptibles, le retour de Bertrand Cantat à la musique en fut un", maintient le magazine qui ne revient que du bout des lèvres sur son choix éditorial de mettre le meurtrier en vedette. 

Le frère de Bertrand Cantat 
avec sa compagne, Cécile Duflot
Toutefois, "le mettre en couverture était contestable. A ceux qui se sont sentis blessés - dont Les InRocks n'est nullement - , nous exprimons nos sincères regrets", poursuit l'éditorial, prétendant a posteriori que le choix de cette Une a suscité de nombreux débats en interne.

De vives réactions obligées de Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat française chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes. 

Mme Schiappa se garde d'appeler au désabonnement...

Et pourquoi cette retenue de la ministre et de l'AFP ?
Le propriétaire des InRockuptibles n'est autre que le banquier Matthieu Pigasse.
Et le vice-président de la banque Lazard en Europe contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova, ainsi que co-actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post.
En 2012, au titre de l'aide à la presse, Les Inrockuptibles reçoivent 329.000 € de subvention de la part de l'État auquel Schiappa appartient.
La Une des "Inrocks" dédiée à l'ex-leader de Noir Désir Bertrand Cantat en faveur de son premier disque solo à paraître, a également fait bouger une autre féministe, Laurence Rossignol, ancienne ministre du Droit des femmes.

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"Marie Trintignant, on ne t'oublie pas. Il faudra davantage que la médiatisation obscène de Bertrand Cantat pour éteindre ta flamme", écrit Elle, magazine clairement militant pour la cause des femmes depuis plus de dix ans, notamment depuis la candidature socialiste de Ségolène Royal en 2007. 

"Avec cette grâce si singulière, son visage est devenu celui de toutes les femmes victimes de la violence des hommes", résume la journaliste Dorothée Werner dans son éditorial qui fait l'amalgame de tous les hommes, rappelant que 123 femmes ont été tuées en France par leur conjoint en 2016, sans nuance sur le milieu d'origine des des auteurs de ces crimes contre les femmes.

Et, au passage, Elle  n'hésite pas à instrumentaliser l'actualité du monde du cinéma.
"A toutes ces femmes comme aux actrices contre Weinstein, (...) il en faut, du courage", souligne-t-elle, faisant référence au scandale au retentissement planétaire visant le producteur américain Harvey Weinstein, accusé de viols et de multiples harcèlements sexuels, confondant homicide - un "féminicide" pour lexpress.fr - et dépravation sexuelle.

Le journal Le Monde procède au même mélange.
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Solidaire de son confrère, le salarié de Pigasse choisit les citations des InRocks sur le journalisme qui "exige, parfois, d’aller questionner les zones d’ombre, d’aller au-delà des frontières et des évidences, quelles qu’elles soient". Nous culpabiliserions presque de ne pas comprendre la "pensée complexe" des psys des InRocks et Le Monde, les amis de Macron, réunis dans le même plaidoyer pro domo...
Puis, l’hebdomadaire hasarde une seconde justification, selon laquelle " l’histoire de Bertrand Cantat fait partie de celle des InRockuptibles, depuis les années 1980", Noir Désir ayant participé, selon lui, à la "construction de [son] identité". C’est d’ailleurs pourquoi le journal avait choisi, en 2013, de publier la première interview de Bertrand Cantat depuis le drame de Vilnius dix ans auparavant, explique-t-il aux "illettrés".





Et 20 minute se pose la question qui tue : "
Bertrand Cantat est-il redevenu un chanteur comme les autres?" (12 oct. 2017)

L'impudique Les InRocks se porte même à l'avant-garde du combat féministe
"Les débats qui, la semaine passée, se sont fait jour, nous motivent aussi et surtout à poursuivre dans ces colonnes notre lutte contre les violences faites aux femmes. A continuer chaque jour le travail de déconstruction d’une domination masculine qui écrase les femmes, comme le prouve l’enquête que nous consacrons cette semaine au milieu du cinéma après la révélation de l’affaire Weinstein. A relayer les idées féministes comme cela a toujours été le cas. Il était important pour nous de vous dire cela."
Chaque réapparition artistique et médiatique de Bertrand Cantat, ex-chanteur du groupe Noir Désir, comme lors de son retour discographique en 2013 avec le groupe Détroit, suscite des réactions de rejet depuis le drame de 2003.

Sa compagne d'alors, l'actrice Marie Trintignant, avait succombé sous ses coups après une violente dispute, et Bertrand Cantat avait été condamné à huit ans de prison pour homicide.

Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Depuis juillet 2011, son contrôle judiciaire a pris fin.
Il est quitte... Les InRocks l'est-il aussi ?

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