Edouard Philippe serait le prête-nom de Juppé auprès de Macron
Le premier de cordée du gouvernement d'Emmanuel Macron est allé en "team building" auprès de son mentor, vendredi à Bordeaux.
"Quand vous [journalistes] dites Monsieur le Premier ministre, je ne sais jamais très bien à qui vous vous adressez." Tout est dit sur les troubles de la personnalité du premier ministre de Macron ! A Bordeaux, Edouard Philippe est allé suivre sa première séance de calino-thérapie depuis sa nomination à Matignon, où il rencontré son mentor Alain Juppé, qui occupa le poste au milieu des années 1990. Des retrouvailles ostentatoires sur le perron de l'hôtel de ville de Bordeaux (Gironde), savamment orchestrées quatre jours avant un bureau politique des Républicains qui devrait entériner l'exclusion de l'Edouard de Juppé. L'entourage du premier ministre de façade a beau jurer qu'il n'y a aucun lien, difficile de ne pas y voir une recherche de soutien du septuagénaire.
Le rôle trouble de manipulateur joué par Juppé a fait monter la tension jusqu'à la mairie de Bordeaux. Du coup, sa première adjointe, Virginie Calmels, a préféré rallier Laurent Wauquiez.
Le favori dans la course à la présidence du parti Les Républicains va devoir prononcer des exclusions.
Certains ont préféré leur carrière à la fidélité et se sont mis au ban de leur parti en ralliant Macron. Cette semaine, Calmels a déploré que Philippe et Gilles Boyer - ex-"bras gauche" de Juppé désormais conseiller à Matignon - soient "les artisans" de la défaite de l'ancien premier ministre à la primaire de la droite. Interrogé vendredi sur les propos au vitriol de la numéro 2 de son conseil municipal, le perdant de la primaire de la droite et du centre a éludé : "Ce que je hume en ce moment, c'est l'air des pins...", a-t-il lâché, d'un air inspiré, alors qu'il cheminait au côté de son homme de paille dans une pinède.
L'ex-maire du Havre renchérit : "Il y a moins de pins en Normandie, mais c'est bien aussi." Parole immortelle...
Le favori dans la course à la présidence du parti Les Républicains va devoir prononcer des exclusions.
Certains ont préféré leur carrière à la fidélité et se sont mis au ban de leur parti en ralliant Macron. Cette semaine, Calmels a déploré que Philippe et Gilles Boyer - ex-"bras gauche" de Juppé désormais conseiller à Matignon - soient "les artisans" de la défaite de l'ancien premier ministre à la primaire de la droite. Interrogé vendredi sur les propos au vitriol de la numéro 2 de son conseil municipal, le perdant de la primaire de la droite et du centre a éludé : "Ce que je hume en ce moment, c'est l'air des pins...", a-t-il lâché, d'un air inspiré, alors qu'il cheminait au côté de son homme de paille dans une pinède.
L'ex-maire du Havre renchérit : "Il y a moins de pins en Normandie, mais c'est bien aussi." Parole immortelle...
Pas un mot pourtant sur la procédure d'exclusion en cours au sein des Républicains. "Quel parti ?", réplique tout aussi finement maître Juppé. L'ex-candidat à la primaire a déjà fait savoir tout le mal qu'il en pensait : "Il est pour l'inclusion, pas pour l'exclusion", résume un de ses proches.
Celle qu'il refuse aussi d'évoquer, l'inclusion des Constructifs dans la majorité, ne se passe pas bien du tout. A l'heure du premier bilan, les juppéistes qui voulaient incarner une force politique nouvelle se cherchent toujours un espace. Rejetés par le groupe LREM à l’Assemblée, le groupe de renégats songe à se constituer en parti politique.
Constitué de 23 députés UDI et 12 députés Les Républicains (LR) en rupture avec la ligne politique de leur parti, les Constructifs s'interrogent sur leur avenir, selon le député LR Pierre-Yves Bournazel, qui a éliminé Myriam El Khomri, tandis que Jean-Pierre Raffarin, bien que de trois ans le cadet de Juppé, se retire de la vie politique.
Le collaborateur de Macron confie qu'il se sent toujours "très juppéiste"
Quelle attitude adoptera-t-il mardi, si Edouard Philippe est effectivement exclu ? Un de ses proches presse Juppé : "Il devrait prendre la parole après l'élection du président." Comprendre, après la victoire de Laurent Wauquiez que l'ancien premier ministre accuse de dérive droitière, histoire de justifier un peu plus son exclusion...
Philippe permet à Juppé de s'ancrer dans le rôle du vieux sage. Les deux hommes se parlent régulièrement au téléphone. Le premier ministre est-il à ce point dépendant de son aîné qu'il le consulte sans cesse sur la méthode et la prise de décisions ?
Le moderne a besoin de l'ancien pour exister, et vice versa.
Alors ils se câlinent respectivement. "La relève est assurée. C'est une grande joie pour moi de le voir à ce poste", se félicite Juppé, souhaitant à son lointain successeur de "réussir" à Matignon.
L'ancien n'a pas oublié sa propre disgrâce, quand en 2004, il fut contraint de quitter la vie politique : la cour d'Appel de Versailles l'a condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Parti enseigner au Québec, il a fait son retour en politique deux ans plus tard en retrouvant son mandat de maire de Bordeaux. Philippe pourrait retourner à ses études havraises avant cinq ans.
Macron fait du Poutine |
Le maître et l'élève ont ainsi oublié les réserves que Juppé avait émises après la nomination de son lieutenant à Matignon. Entre eux, le compagnonnage dure toujours et chevauche les lignes politiques. "Chacun sait ce que je pense de celui que j'ai longtemps appelé le patron", commente Edouard Philippe, qui a "beaucoup appris" en le "regardant".
Un acte d'allégeance qui n'a pas son pareil auprès de Macron qu'on dit désormais plein de méfiance.
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