"Ça, ça ne va pas vous aider à bien travailler à l'école"
Le chef de l'Etat "relou" dans un quartier en périphérie de Cayenne
Pour dire aux jeunes ce qui est bien ou non, Emmanuel Macron s'est rendu vendredi 27 octobre au soir dans un quartier sensible de Cayenne et de sa périphérie, au cours de sa visite de 48 heures en Guyane, dans un contexte social hypertendu.
Il a notamment évoqué les thèmes de l'immigration et de la sécurité. Alors qu'il s'apprêtait à poser pour une photo avec des habitants de la Crique, en connaisseur, le président a reconnu une odeur de cannabis autour de lui. Et il ne s'est pas privé de faire la leçon, choisissant des mots qui crispent : après les polémiques sur les "illettrés", les "fainéants" et le "bordel" syndical, ou la stigmatisation des "kwassa-kwassa", le chef de l'Etat a repassé une couche.
""Dis-donc, il y en a qui ne fument pas que des cigarettes, hein ?" Cette allusion dicrète ne lui a pas suffi. "J'ai encore du nez", a-t-il ensuite plaisanté, avant d'ajouter, face aux éclats de rire : "Ça, ça ne va pas vous aider à bien travailler à l'école (...) Il faut le dire aux plus jeunes !" C'est peut-être ça, la "police de proximité au quotidien", le retour des "grands frères".
VOIR et ENTENDRE le grand frère Emmanuel faire la leçon aux jeunes guyanais dans cette vidéo dont est fier l'Elysée. A 2 min 25, l'intarissable trentenaire lance : "Dis-donc, il y en a qui ne fument pas que des cigarettes, hein ?" Trop chères ?
Macron, inadapté au désarroi des Guyanais
Lors de sa visite éclair, qualifiée de "visite surprise" par la presse accréditée présente, Macron avait dit vouloir "se confronter à la réalité du terrain", dans ces lieux où vivent une majorité de clandestins, souvent jeunes, venus d'Haïti, du Surinam, du Brésil ou du Guyana, où l'insécurité monte, ainsi que se multiplient les défaillances dans les services de santé et le système scolaire, d'où la présence de J.-M. Blanquer, dans un contexte lourd de chômage très élevé (23%).
Lors de sa visite éclair, qualifiée de "visite surprise" par la presse accréditée présente, Macron avait dit vouloir "se confronter à la réalité du terrain", dans ces lieux où vivent une majorité de clandestins, souvent jeunes, venus d'Haïti, du Surinam, du Brésil ou du Guyana, où l'insécurité monte, ainsi que se multiplient les défaillances dans les services de santé et le système scolaire, d'où la présence de J.-M. Blanquer, dans un contexte lourd de chômage très élevé (23%).
"Je voulais venir voir, parce qu'il fallait expliquer à des jeunes qui disent 'on demande des papiers', qu'on ne peut pas donner des papiers à tout le monde", a expliqué ce fils de médecin, professeur de neurologie en CHU de province.
Outre la criminalité et la prostitution, et que "sortir de Maripasoula relève presque de l'exploit", souligne son maire, qui insiste aussi sur la nécessité d'"une route digne de ce nom", une autre difficulté perdure, l'orpaillage illégal le long du fleuve, qui entraîne pollution de l'eau par le mercure. Le visiteur a reconnu qu'il est "très difficile de contrôler la frontière". Il a toutefois annoncé une relance du plan Harpie de lutte contre l'orpaillage illégal, qui va notamment bénéficier du déploiement de drones.
Les habitants de Maripasoula ont tenté de lui faire comprendre ce qu'est leur vie au quotidien. "On n'est pas la même France que les autres": cette réflexion d'un des Guyanais venus accueillir Jupiter illustre l'état d'esprit qui règne dans la plus grande commune de France, et l'une des plus en difficulté, avec 88% d'inactifs parmi les 15-64 ans. Cette commune au bord du Maroni, à la frontière avec le Suriname, est de la taille de l'Ile-de-France, rappelle son maire, Serge Anneli.
Accessible uniquement en avion ou en pirogue, elle "est dispersée sur huit villages, dont seulement deux joignables par voie terrestre", pour une population d'environ 11.000 habitants. "La majorité (de la population) a moins de 25 ans", précise le maire à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron jeudi, et 27% de la population a moins de 15 ans.
Seulement 2% ont plus de 64 ans. Brigitte a préféré rester à la maison.
Seulement 2% ont plus de 64 ans. Brigitte a préféré rester à la maison.
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