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dimanche 16 janvier 2011

Affaire Guérini : une petite fleur dans la peau de vache du CG13

Les botanistes socialistes refont à La Ciotat le coup de Fos-sur-Mer

Le PS prospère sur les ordures

C’est l'histoire d'une parcelle d’un peu plus de quatre hectares.
Située sur le territoire de La Ciotat, elle était historiquement détenue par la famille Semaire, qui y avait installé une décharge « que l’on peut considérer comme sauvage », lançait en 2003 Alain Belviso, maire d'Aubagne (lire PaSiDupes) et président de la communauté d’agglomération Garlaban Huveaune Sainte-Baume (GHB, aujourd’hui agglo d’Aubagne). Une collectivité qui n’avait qu’un souhait : en finir avec cet héritage et surtout récupérer le terrain pour réaliser une extension de sa décharge voisine du Mentaure. Pour exploiter le futur site agrandi, elle avait même lancé en 2004 un appel d’offres, remporté par la SMA Environnement, société d’Alexandre Guérini, rapporte Marsactu.

A ce moment-là, la vente est quasi-bouclée, mais un différend apparaît avec une société immobilière qui a signé un contrat de location avec la famille Semaire. Un nouveau venu qui, selon Alexandre Guérini, est piloté par Bronzo, ancien exploitant du Mentaure. Toujours est-il que la procédure traîne en longueur, GHB peinant à finaliser la transaction. Alexandre Guérini, qui selon les éléments de l’enquête se serait démené auprès de la famille Semaire pour régler le conflit, en prend ombrage et s'irrite. Allant même jusqu’à assister à une réunion au côté de l’ex-directeur général des services de GHB Daniel Pinna, à qui il « donnait des ordres », a affirmé à La Provence, l’un des membres de la famille.

Poker Mentaure à La Ciotat

Préemption bien pratique

En 2006, alors que les négociations piétinent toujours, c’est le Conseil Général des Bouches-du-Rhône qui débloque la situation en faisant jouer son droit de préemption au titre de la « préservation des espaces naturels sensibles et des paysages ». Si GHB s’en félicite, et s’empresse de racheter le terrain, que vient faire le CG13 dans ce dossier, se sont étonnés les enquêteurs ? Comment Jean-Noël Guérini pouvait-il, comme il l’a pourtant fait lors de ses voeux à la presse, dénoncer des amalgames puisque sa collectivité est directement concernée ?

Une question directe lui est alors posée sur ce point. Le CG13 aurait agi « à la demande du préfet de Région » [Christian Frémont, actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy], a-t-il assuré. Mais si la préfecture des Bouches-du-Rhône a bien publié une déclaration d’utilité publique autorisant le président de GHB à « procéder à l’acquisition, soit à l’amiable, soit à défaut, par voie d’expropriation » de la parcelle, on attend toujours un document – ou une déclaration de Christian Frémont – confirmant cette demande de préemption au Conseil Général socialiste présidé par le grand frère, Jean-Noël Guérini.

Or, comme l’auraient suggéré les enquêteurs lors d’une audition d’Alexandre Guérini, le CG13 aurait tout aussi bien pu laisser le soin à la commune de La Ciotat, où est située la décharge, de faire jouer son droit de préemption. « Monsieur Frère » s'est trouvé pris de court sur cette possibilité naturelle. Peut-être parce que, si elle a finalement accepté l’extension, la ville de La Ciotat ne semblait pas à l’époque chaudement partisane d’une extension du Mentaure, comme en témoignent les débats au conseil de GHB. C'est seulement dans cette hypothèse que la démarche du CG13 était peut-être bienvenue.

Une jolie fleur dans une peau de vache

En quoi était-il nécessaire que le CG13 invoquent les espaces naturels sensibles ? Si Jean-Noël Guérini ne s’est pas étendu sur ce sujet, Alexandre Guérini, n'a pas manqué de surprendre les enquêteurs lors de son audition. Il leur a révélé la présence sur le site du liseron duveteux, une plante protégée. Cela expliquerait tout, si seulement cette petite fleur avait besoin d’une décharge pour prospérer…

Cette espèce de liseron n'est pas rare autour du site et fait d'ailleurs partie des négociations de protection avec le parc national des Calanques. La fleur n’a servi que de pretexte à l'entrée en scène du CG13. Surtout que, comme le précise l’Atelier technique des espaces naturels, « les terrains acquis par le département doivent être aménagés pour être ouverts au public ». Et donc à son piètinement désordonné. Sans doute faut-il envisager qu'en plus des ordures des Aubagnais et de six communes de l’Est de Marseille Provence Métropole, la décharge du Mentaure fera l'objet de visites guidées.

Bis repetita du CG13


Malgré son nom rassurant, cette petite fleur est aussi redoutable que sa jumelle qui, dans un passé récent du CG13, avait bloqué l’incinérateur de Fos-sur-Mer, aussi sûrement que cette sardine qui un jour boucha l'entrée du port de Marseille .

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