Wauquiez s'attachera à la refondation de l'Union européenne en 2018
Le nouveau patron de LR se veut plus critique et constructif
"Année sans élection ne veut pas dire année sans émotion," a prévenu Brice Hortefeux, député européen et soutien de Laurent Wauquiez. En particulier pour Les Républicains (LR), parti qui s'est remis de psychodrames imaginés ou réels, depuis 2012. En 2018, aucun scrutin n’est inscrit à l’agenda, mais la formation de droite va manier une matière inflammable: l’Europe.
Sujet de débat en interne, entre les europhiles revendiqués d’un côté et les "eurocritiques" patentés de l’autre, entre lesquels certains tracent des voies médianes, le débat européen devrait animer la vie du parti en prévision des élections européennes de 2019. "La préparation des européennes sera notre principal défi de 2018", confirme Geoffroy Didier, secrétaire général délégué de LR et député européen, alors que le PS ne semble pas en état de mener le combat et que la gauche radicale se cherche une posture rassembleuse, mais cohérente, bien que ses adducteurs aient beaucoup perdu de leur élasticité. Un débat lors duquel L. Wauquiez, nouveau président du parti, va s'efforcer de dégager une ligne critique, mais positive, ce qui devrait relancer le débat, voire favoriser quelques départs sur son aile modérée qui cherche un prétexte pour rejoindre Emmanuel Macron. Cette mise sur la table sera l'occasion pour chacun de clarifier sa position en choisissant son camp.
Interrogé sur l'état de la droite française, l'ancien ministre a clairement assumé "faire le choix de ne pas chercher à garder tous ceux qui ont fait le naufrage de ce qu'est la droite aujourd'hui". Et d'ajouter en outre : "Un de mes grands défis est de construire une droite qui tourne le dos aux affaires."
"Je suis un européen convaincu", a-t-il martelé, lors d'un entretien au Figaro, le 16 novembre, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à ceux qui, pour des raisons politiciennes, sur la scène politique et dans la presse partisane, le présentent comme un eurosceptique, prenant un malin plaisir à déformer sa pensée.
"Face à la mondialisation et pour que la France pèse et se protège, il est indispensable de s’adosser à l’Europe qui doit être un bouclier de protection et un moteur de conquête," a-t-il fermement déclaré. Mais ses opposants sont repartis à la charge et ont déjà entrepris de jeter la suspicion sur ses intentions.
L'ancien ministre a pris les devants en posant plusieurs jalons.
Réformiste, l’auteur du livre polémique "Europe : il faut tout changer" (Odile Jacob, 2014), est conscient de l’importance de l’enjeu. Il s'efforcera de faire comme il l'a annoncé, préconisant ainsi de réduire l’Union européenne à un noyau dur de six membres.
Pour ce faire, le quadragénaire ne renonce pas à "changer le corpus idéologique" de la droite, comme il l’a affirmé dans une autre entretien accordé, celui-là, le 21 décembre, à six quotidiens européens.
Wauquiez y a dénoncé la vision fédéraliste et technocratique de Macron à l'égard de l'UE
"Je veux plus d'Europe là où ça va, et moins là où ça ne va pas," a-t-il lancé, pragmatique, le mercredi 20 décembre.
Laurent Wauquiez a donc vivement dénoncé la "fuite en avant" d'Emmanuel Macron sur l'Union européenne (UE). "L'Europe de Macron est fédéraliste, technocratique. Il veut créer douze nouvelles institutions européennes et quatre nouvelles taxes. C'est une fuite en avant", dénonce le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans cet entretien, communiqué par Les Républicains (LR).
Emmanuel Macron "propose toujours plus de ce qui ne marche pas depuis 30 ans ", poursuit Wauquiez, en appelant à "tout refonder pour tout sauver".
Le nouveau président des LR souhaite également "une refondation radicale" des accords de Schengen sur la libre circulation au sein de l'Union. "Je ne peux pas accepter que, quand un Etat membre décide de régulariser des irréguliers, cette décision affecte tous les autres États", poursuit-il dans cet entretien donné aux quotidiens Die Welt (Allemagne), The Daily Telegraph (Royaume-Uni), El Pais (Espagne), La Repubblica (Italie), Le Soir (Belgique) et La Tribune de Genève (Suisse).
La 'Théorie des cercles concentriques'
Le chef de parti réactive par ailleurs sa "théorie des cercles" concentriques, distinguant les six pays fondateurs, l'Eurozone, et le périmètre actuel de l'Union.
"Je ne vois pas comment on pourrait durablement construire le continent européen en tournant le dos au Royaume-Uni", met-il en outre en garde, autant qu'il prévient, à propos de la Catalogne, qu'"en aucun cas l'Union européenne ne doit donner le sentiment qu'elle peut accepter l'éclatement de pays et encourager des autonomies".
Laurent Wauquiez, dont la décision d'installer une crèche dans l'hôtel de région qu'il préside a été contrariée par la justice administrative, estime par ailleurs que "la laïcité à la française" ne peut être exportée au niveau européen. Évoquant "les racines chrétiennes", il estime qu'"on est aujourd'hui dans une rupture historique avec des flux d'immigration massifs qui posent des difficultés d'intégration qui, potentiellement, peuvent emporter notre pays".
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