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lundi 8 janvier 2018

Policiers blessés, accusés de violences policières par l'avocat de trafiquants de drogue

L'effet Kassovitz à Argenteuil : une "bande de bâtards" ?

Deux policiers ont été blessés
 lors d'une intervention sur des individus suspectés de détention de drogue

Résultat de recherche d'images pour "controle de police argenteuil"La défense conteste la version des représentants de la loi et, par son interprétation partisane, embrouille les faits sur ce qui s'est passé vendredi à Argenteuil dans le Val-d'Oise, une commune communiste de 1945 à 2001 et alternativement socialiste ou RPR,UMP et LR depuis. 

Cinq jours après l'affaire de Champigny-sur-Marne, des suspects ont fait dégénérer un contrôle de police sur la commune du Val-d'Oise, faisant plusieurs plusieurs blessés, côté fonctionnaires comme côté délinquants présumés. Les uns font état d'une violente rébellion des trafiquants présumés contrôlées, les autres évoquent une "bavure policière".

Deux personnes qui auraient pris part aux violences visant les policiers ont été écrouées dimanche à l'issue de leur garde à vue. Ils doivent être jugés en comparution immédiate ce lundi après-midi, ainsi que deux autres suspects, laissés libres après leur audition. Le Parquet de Pontoise n'était pas joignable dans l'immédiat. 

"Ils s'en prennent aux policiers, incitent à l'émeute"

Il est près de 17 heures vendredi lorsqu'une patrouille de quatre policiers contrôle un véhicule stationné et dans lequel se trouvent quatre individus. Selon une source policière, les fonctionnaires sentent "une odeur de shit". D'après Le Parisien, les forces de l'ordre procèdent à des palpations et découvrent des sachets en plastique vide, ainsi qu'une balance. L'opération tourne mal, les occupants du véhicule se rebellent. "Ils s'en prennent aux policiers, incitent à l'émeute", indique la source policière, selon laquelle "30 personnes" ont alors été rameutées et ont avancé sur les fonctionnaires, qui ont fait usage de leurs lanceurs de balles de défense pour se dégager de la meute. 

Dans les échanges de coups, deux policiers sont blessés par la bande appelée en renfort: une gardienne de la paix et un adjoint de sécurité. La première a eu un doigt cassé et s'est vue prescrire 42 jours d'incapacité totale de travail (ITT), tandis que son collègue a eu droit à 12 jours d'ITT. 
Les quatre individus contrôlés sont tous embarqués et placés en garde à vue. Selon BFMTV, les deux suspects placés en détention provisoire sont un animateur de la ville d'Argenteuil et un lycéen de 18 ans. Ce dernier serait l'auteur principal des violences. 

L'avocat de deux suspects dénonce au contraire des violences policières

La thèse de la rébellion est contredite par maître Arié Alimi
. 

arie-alimi

Avocat de deux jeunes individus interpellés, ce maître du barreau a développé une clientèle sur les questions de libertés publiques, bien que diplômé en droit des affaires.Il a ainsi été l'avocat de Nabil Koskossi, défenseur de la cause palestinienne et initiateur d'une manifestation à Sarcelles. Maître Alimi défend ainsi le droit à manifester. Né en 1977 à Sarcelles, Arié Alimi a grandi en région parisienne dans une famille d’origine algérienne et a réalisé sa scolarité à l’école Ozar Hatorah de Sarcelles, un établissement d’enseignement judaïque. Juif pratiquant, très attaché à sa religion et à sa culture, en tant qu'étudiant en droit inscrit à Paris II Panthéon Assasil s’engagea d’ailleurs à l’Union étudiante des juifs de France (UEJF). En plus de son cabinet spécialisé en droit immobilier commercial, Arié Alimi s’est également fait connaître pour ses prises de parole contre ce qu’il appelle "la doctrine d’Etat" ou encore l’état d’urgence, qu’il juge liberticide, notamment dans le cas des assignations à résidence pour des personnes soupçonnées d’être une menace pour la sécurité du pays. Il réagit par ailleurs dans la presse suite aux arrêtés municipaux contre le burkini. Il va jusqu'à accuser ces décisions politiques -affichant, selon lui, "une doctrine de l’Etat" - de créer une "continuité entre terrorisme et islam".En 2014, la famille du jeune Rémi Fraisse, tué (probablement par une grenade) sur le site du barrage de Sivens, fit appel à lui pour la défense du dossier de l'activiste d'extrême gauche. Le Parquet a finalement requis un non-lieu: près de trois ans après, le procureur de Toulouse considère que ni les gendarmes, ni le préfet du Tarn ne doivent être poursuivis.
Maître Alimi est également le défenseur des familles de lycéens se déclarant victimes de violences policières lors de manifestations contre la Loi Travail au lycée Bergson de Paris, en mars 2016.
Me Arié Alimi n'hésite pas à dénoncer une "instrumentalisation syndicale". 
Et, dans un communiqué, ce rédacteur d'un blog sur le site de Médiapart depuis juillet 2014 affirme que "ses clients, loin d'avoir été coupables de vouloir se soustraire à un contrôle, ont au contraire été victimes de violences graves, attestées par un médecin légiste". 

Selon lui, un jeune majeur s'est vu prescrire 47 jours d'ITT, ayant eu les "mains fracturées" et reçu "une pluie de coups de matraque sur le visage et le corps". 
La source policière a de son côté indiqué qu'un mis en cause, "bien connu des services de police", s'était vu prescrire six jours d'ITT. 

"Le mot communément utilisé pour ce qui s'est passé à Argenteuil est une 'bavure'", a estimé Me Alimi, ajoutant même que l'affaire aurait fait l'objet d'une "instrumentalisation politique et syndicale intolérable".

Le syndicat Unité SGP police-FO a déploré une "situation insoutenable" pour les forces de l'ordre. 
Tandis que le syndicat UNSA police a réagi aux accusations de l'avocat: "Ceux qui s'en prennent à la police doivent s'attendre à subir un usage de la force. Ce n'est pas une bavure, c'est la loi. 
Et il appartient à un tribunal de statuer, non à un quelconque défenseur", a vivement réagi, dans un communiqué, son secrétaire général Philippe Capon.

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