La députée socialiste estime être empêchée de participer à l’élection à la tête du parti
Delphine Batho fustige une "atteinte à une liberté fondamentale"
La vice-présidente du groupe 'Nouvelle gauche' à l'Assemblée a assigné en référé le Parti socialiste (PS) auprès du tribunal de grande instance (TGI). Elle se dit empêchée de briguer la tête du parti, a annoncé la députée des Deux-Sèvres vendredi 19 janvier. L’ancienne ministre de l’écologie, fustige "un coup d’Etat statutaire" et "une atteinte à une liberté fondamentale", celle d’une "candidature libre qui refuse de s’inscrire dans la logique des courants et des clans".
L'ex-ministre de l'Ecologie de Hollande reproche aux PS d’avoir effectué des "modifications statutaires", qui devront être adoptées le 27 janvier lors du conseil national. La députée estime en effet que l’obligation de "recueillir le soutien de 5 % des membres du conseil national", soit 16 parrainages, la privera "de la possibilité de concourir", peut-on lire dans le texte.
La cinquième candidate à la prise de la tête du PS dénonce également la limitation à "5 thématiques obligatoires et 50 000 signes" pour les textes d’orientation. Cette mesure contraignante exclura, selon elle, "les débats sur le bilan du quinquennat (…), le féminisme, le travail, le terrorisme, la politique d’asile et d’immigration".
Le 15 janvier, D. Batho s’était déclaré candidate, dans les colonnes du Parisien, et décrivait le parti comme "une petite mafia politique" dont elle espérait " changer le système".
Elle est cette fois la première femme déclarée au poste de première secrétaire.
Lundi, elle se définissait comme une "candidate libre" (nous dirons sans réseau), qui se présente "sans les parrains, sans les barons, sans les fausses cartes, en dehors de tout courant" (nous dirons isolée).
"Si elle n’est pas d’accord, qu’elle le dise"
Afin de permettre à tout membre du conseil national de déposer une candidature, Batho, ex-ministre déléguée à la Justice de Ayrault pendant ...un mois, demande au TGI de suspendre la réunion statutaire du 27 janvier et de respecter les statuts actuels.
Elle souhaite également que le PS soit condamné à lui verser 3.000 euros.
Des propos auxquels a vivement réagi la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, chargée du pôle "services publics" dans la campagne présidentielle de Benoît Hamon à la primaire, invitée sur la chaîne LCP. "Est-ce qu’elle a besoin d’entretenir tous les populismes ?", s’est-elle indignée, notant qu’"une des raisons pour lesquelles elle va mettre en cause les statuts, c’est de dire : 'On m’empêche d’être candidate' ".
Or, Delphine Batho est la seule rescapée PS des législatives 2017 dans les Deux-Sèvres. Agée de 67 ans, l’ex-secrétaire d’Etat au Logement dans le gouvernement de Lionel Jospin a par ailleurs exhorté Batho, 45 ans, à venir s’exprimer directement devant les instances du parti. "Elle est membre de droit du conseil national, jamais elle ne prend la parole", a-t-elle accusé. "Si elle n’est pas d’accord, qu’elle le dise, qu’elle conteste, qu’on en débatte."
Le 2 juillet 2013, le président de la République annonce qu'il met fin à ses fonctions en tant que ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie à la suite d'une interview dans laquelle elle qualifiait de "mauvais" le budget 2014 de son ministère et clamait "[sa] déception à l'égard du gouvernement".
Le 4 juillet 2013, lors d'une conférence de presse, elle proteste : "Je n’ai commis ni une erreur ni une faute".
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