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lundi 22 janvier 2018

L'accablant témoignage d'un djihadiste de France sur une chaîne publique

France 2 a pu interroger un djihadiste français,  à visage découvert

Capturé en Syrie par les forces kurdes, il espère rentrer en France.

Une quarantaine de djihadistes français adultes, au bas mot, autant de femmes que d'hommes, accompagnée d'une vingtaine d'enfants, a été arrêtée en Syrie et Irak, dont la grande majorité par les forces kurdes en Syrie, rapporte une "source proche du dossier" en France.

Parmi eux, Yassine - le prénom a été modifié, mais son visage est montré à découvert ! - qui a témoigné  dans le cadre d'une reportage diffusé samedi soir 20 janvier. "Je veux retourner chez moi", clame le djihadiste de 30 ans originaire de Lunel (Hérault), après avoir abandonné son domicile français pour aller combattre l'Occident chrétien ou laïc mais non musulman, en même temps que le pouvoir légitime d'un pays étranger en paix avec la France. 

Capturé par les forces kurdes en Syrie, il est soupçonné d'avoir combattu dans les rangs de Daesh. Lui assure ne pas être venu pour combattre : "Je suis venu sans idéal; je suis venu, je ne connaissais aucune sourate. Je suis venu chercher mon petit frère". A la vérité, les deux hommes se sont pourtant pris en photo ensemble en Syrie, armés et souriants, l'arme au poing, comme le montre le reportage.

La France a-t-elle passé un accord  avec une entité ?

Les Kurdes veulent le juger chez eux, sauf si la France le réclame. 
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Mais Yassine est confiant. "Je veux retourner chez moi. Ils m'ont dit que je finissais les interrogatoires et que je rentrais chez moi.

Un Français engagé volontaire au sein des forces kurdes se tient posté derrière lui et finit par l'interrompre. "Tu penses que ça va être aussi facile que ça de rentrer chez toi après avoir été avec l'État islamique? Avoir vu des gens se faire décapiter et ne pas avoir réagi ?", lance le membre des forces kurdes. "Tu crois vraiment que les gens vont te laisser partir comme ça sans avoir rien fait ?" 

"Tu crois que, nous, on va oublier ?", poursuit le soldat français. "Qu'on va oublier tous les gens qui sont morts dans cette guerre? Tous nos camarades qui sont tombés à cause des gens comme toi." "Je n'ai pas pris les armes", réplique le vaincu.

Le retour des djihadistes depuis les zones de combat irako-syriennes est un sujet sensible pour Paris.

Le sujet des "revenants" se pose à la France, alors que la Turquie bombarde en Syrie un bastion kurde allié des Etats-Unis. 
Image associéeDepuis samedi 20 janvier, Ankara mène une offensive aérienne et terrestre dans la région d’Afrine, une enclave kurde située au nord de la Syrie, contre une milice kurde qu'elle considère comme "une organisation terroriste", avec pour possible conséquence un sérieux coup d’arrêt à la perte d'influence de Daech.
Selon une ONG et un porte-parole des forces kurdes, au moins 21 Kurdes, dont 18 civils, ont été tués en 48h dans des tirs de missiles de l'aviation turque.

Cette zone est aux mains des YPG, l'extension syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion contre les autorités turques depuis 1984. Or, cette milice se situe dans le même temps en première ligne depuis 2014 dans le combat de la coalition internationale contre les groupes djihadistes en Syrie.

Cette agression turque suit l'annonce, dimanche 14 janvier, par la coalition internationale antidjihadiste menée par Washington de la création imminente d'une force frontalière dans le nord de la Syrie composée de 30.000 hommes, dont près de la moitié issus des rangs des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes à la pointe de la lutte contre le groupe Etat islamique. 
En représailles, Recep Tayyip Erdogan a promis mercredi d'en finir avec les "nids de terroristes" dans le nord de la Syrie. L’offensive aérienne démarre jeudi, des échanges de tirs se multiplient à la frontière vendredi, et samedi, des rebelles syriens formés par l'armée turque entrent dans l’enclave d’Afrine, comme elle l'avait déjà fait lors d'une incursion lancée en 2016. L’objectif est d’ailleurs le même : empêcher la mise en place d’un "corridor" kurde en installant "une zone de sécurité" d'une profondeur de 30 km à partir de la frontière. "Si Dieu le veut, nous terminerons cette opération en très peu de temps", a assuré le président turc dimanche, tout en interdisant deux manifestations d’opposants.
La zone kurde d'Afrine représente un enjeu stratégique majeur. Estimés à 15% de la population syrienne, longtemps opprimés sous le régime de Damas, les Kurdes ont profité de la guerre pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu'ils contrôlent, dans le nord et nord-est syrien.
En 2012, après le retrait des forces gouvernementales de la zone, Afrine est devenue la première région kurde à échapper au contrôle du régime de Bachar al-Assad, et tombe aux mains des YPG. Elle devient un véritable laboratoire de l’administration kurde autonome. Les habitants commencent à parler la langue kurde, longtemps interdite par le gouvernement syrien, et mettent en place des écoles, des centres culturels et des forces de sécurité.

Dès 2014, la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD) sort de sa neutralité et s’impose comme l'une des principales forces combattant Daech avec l'appui aérien de la coalition internationale. Elle est au coeur de la reprise de Kobané en janvier 2015, appuyé par le coalition internationale, puis de Raqqa en octobre 2017, au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS).Le soutien croissant de Washington aux YPG, notamment en armes, a provoqué "une profonde préoccupation" en Turquie, ajoute Abdullah Agar, un analyste militaire turc."La ministre française des Armées, Florence Parly, a appelé la Turquie à cesser ses opérations contre les YPG, qui sont alliés des Occidentaux dans lutte contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI)."C'est dans l'intérêt de la France d'appeler Ankara à combattre plutôt les djihadistes que les YPG, analyse l’expert du djihadisme Romain Caillet sur Twitter. Mais il faut comprendre que, pour la Turquie, la principale menace terroriste n'est pas l'EI mais le PKK, dont les YPG sont une émanation".
Le gouvernement français a-t-il passé un accord avec un entité ?

Résultat de recherche d'imagesLe Kurdistan irakien n'est pas un état souverain. C'est une entité politique autonome du nord de l'Irak, reconnue par la constitution irakienne, adoptée le 15 octobre 2005 par un référendum populaire. Les Kurdes représente environ 17 % de la population totale en Irak.
Une guerre civile kurde opposa les deux grands partis kurdes, le PDK et l'UPK, et leurs forces respectives de peshmergas, entre 1994 et 1997. Elle se termina par un compromis, le PDK gouvernant le nord-ouest de la région autour d'Erbil, tandis que l'UPK administre le sud-est autour d'As-Sulaymaniya.
Le 7 juin 2017, les principaux partis kurdes se mettent d'accord pour fixer au 25 septembre 2017 la date du référendum visant à l'indépendance du Kurdistan. Le oui l'emporte largement, à 92,7%. Mais des tensions continuent de caractériser les rapports entre les principaux partis kurdes : en octobre 2017, la démission de Massoud Barzani est accompagnée de violences contre les partis d'opposition comme l'UPK et le Goran.
Le gouvernement régional kurde dispose d'une force armée connue sous le nom de Peshmerga.
Désormais massivement déployés dans les territoires que se disputent le gouvernement autonome kurde, basé à Erbil, et le pouvoir central de Bagdad, ils occupent la ville stratégique de Kirkouk, menacée par l'avance de l'EI, le 12 juin 2014. Une victoire qui place le Kurdistan irakien en position de force vis-à-vis du gouvernement national. "Maliki [le Premier ministre irakien] sait qu’il aura du mal à se passer de l'aide kurde. Sans les peshmergas, qui sont des soldats aguerris, l'armée irakienne peinera à reconquérir seule les villes aux mains des djihadistes", explique Karim Pakzad, spécialiste de l'Irak à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
Jusqu'ici, Paris a estimé que les individus faits prisonniers en Irak devaient être jugés dans ce pays, où ils encourent la peine de mort. Une djihadiste allemande a d'ailleurs été condamnée à mort dimanche 21 janvier. 

Résultat de recherche d'images pour "retour djihadistes"Il reste plus flou et au conditionnel sur la Syrie, où les Kurdes - à majorité sunnite - contrôlent une partie du nord et du nord-est qu'ils ont repris à Daech avec l'aide des Occidentaux, mais n'ont pas d'État reconnu. Mais les Kurdes se disent prêts "à s'arranger". "Avec la France, un pays allié, on peut trouver une entente qui arrange au mieux, sachant que la priorité est que ces terroristes doivent rendre compte de leurs crimes", a indiqué Khaled Issa, représentant en France du Kurdistan syrien. "Une fois l'instruction terminée, nous verrons le sort réservé à ces terroristes en fonction de l'entente avec l'État allié" concerné, ajoute-t-il.


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