Alain Juppé s'en prend au parti issu de l'UMP qu'il a présidée
La descente aux enfers |
Le maire de Bordeaux veut "observer ce que sera l’évolution" du parti, " notamment dans la perspective des élections européennes de 2019".
Les juppéistes infligent le supplice chinois du compte-gouttes aux électeurs de Laurent Wauquiez. L'un après l'autre, ils annoncent comme le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qu'ils s'en vont voir ailleurs ou menacent, comme le président du conseil départemental de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau, de prendre "congé", deux anciens ministres, qui ont orchestré l’exil de ceux des leurs qu'ils accueillent aussitôt parmi "Les constructifs" ayant rejoint ou soutenant Emmanuel Macron, tel Darmanin qui avoue aujourd'hui ne pas être heureux au gouvernement. Alain Juppé entre donc dans sa phase de recul, comme Ségolène Royal qui avait mis d'elle-même "au frigidaire", selon son expression, sa candidature à la tête du PS, le 15 septembre 2008, avant de devenir la reine des neiges et l'"encombrante ambassadrice des pôles pour Nicolas Hulot".
Le fondateur et premier président de l’UMP, en 2002, reprend son rôle de nuisance du premier parti d'opposition, aujourd’hui LR, dont l’élection de Laurent Wauquiez à sa présidence en décembre 2017 a consacré la désaffection des militants pour le vin de Bordeaux tiède que Les Constructifs souhaitent mélanger à l'eau tépide de LREM.
Agé de 72 ans, le maire de Bordeaux a annoncé, lundi 15 janvier, qu’il ne reprendra pas sa carte du parti cette année, réalisant ainsi une économie d'environ 5.000 euros.
"Je n’ai pas payé ma cotisation de 2017 et je n’ai pas envie de payer celle de 2018, donc j’ai fait savoir que je démissionne de la présidence de la fédération LR de la Gironde, a-t-il clamé lors de ses vœux prononcés depuis la cité de l'esclavagisme. La traite négrière à Bordeaux est à l'origine de la déportation de près de 150 000 esclaves noirs entre 1672 et 1837. J
Je prends du recul et je vais observer ce que sera l’évolution de cette formation politique dans les mois qui viennent, et notamment dans la perspective des élections européennes de 2019." Un scrutin lors duquel l’ancien premier ministre pourrait tomber dans les bras d’Emmanuel Macron. Pour l'heure, il dément son intention d'accepter d'être tête de liste de la majorité...
L’ancien perdant de la primaire de la droite en 2016 n’a pas dit clairement qu’il quitte sa famille politique. "Une des difficultés de la formation politique LR, c’est que sa composante centriste s’est détachée de ce parti, ce que je regrette", a-t-il souligné.
Juppé polémique en instrumentalisant la fibre européenne des centristes et en ignorant les déclarations euro-compatibles de L. Wauquiez qui préconise une refondation de l'Union européenne, comme une majorité de Français de tous bords.
C'est ainsi faire peu de cas de Jean Léonetti, un pro-européen, ancien vice-président du Parti radical, puis de l'UMP, et actuellement membre des Républicains. Mais il ne faut pas compter sur Le Monde pour rétablir la vérité.
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