Valls, "citoyen déloyal", pour son refus de soutenir Benoît Hamon
La Haute Autorité des primaires citoyennes a dénoncé le "comportement" de Manuel Valls
En ne parrainant pas Benoît Hamon et en critiquant son programme, l'ancien Premier ministre "contrevient gravement au principe de loyauté et à l'esprit même des primaires" de la "Belle Alliance Populaire", constate la Haute Autorité des primaires citoyennes, par communiqué du mercredi 22 mars.
"L'engagement principal consiste à soutenir sans réserve le candidat sorti vainqueur", écrit cette instance interne créée pour veiller au bon déroulement de la primaire du PS et de ses alliés et présidée par Thomas Clay, professeur de droit à l'université de Versailles.
Thomas Clay était directeur adjoint de la campagne d'Arnaud Montebourg en 2011, qui était candidat à la "primaire citoyenne". Il a aussi travaillé avec François Hollande en 2012, puis avec le ministre André Vallini et conseille aujourd'hui son collègue Thierry Mandon.
Thomas Clay a été choisi pour présider cette Haute autorité qu'il a mise sur pied en 2013. Vice-président depuis sa création, il assurait l'intérim depuis le départ du président historique Jean-Pierre Mignard, actuel soutien de Macron. Déjà sollicité par les frondeurs pour sa proximité avec l'aile gauche du PS, il s'imaginait alors arbitrer une primaire historique avec un président de la République en fonction - mais qui se déroba - face à plusieurs de ses anciens ministres. A la différence de son homologue Anne Levade, présidente de la haute autorité de la primaire de la droite, Clay n'est pas à la tête d'une instance indépendante. Mais, comme sa consoeur, Thomas Clay n'est pas encarté. "Charlatan de l'arbitrage", selon Tapie, depuis l'affaire de l'arbitrage Tapie-Lagarde, Thomas Clay a aussi été mis en échec par la justice sportive dans son soutien à Michel Platini - bien que membre de la Commission d'appel de la Ligue de football professionnelle - qu'il a défendu lors de ses déboires avec la Fifa.
Valls se voit reprocher de n'avoir pas apporté son parrainage à son vainqueur, mais aussi d'avoir publiquement critiqué son programme
"Au-delà du manquement à la parole donnée, Manuel Valls livre une analyse politique condamnant le programme du candidat issu des Primaires Citoyennes auxquelles il a participé", déplore-t-elle.
La HAPC rappelle que, "comme tous les autres candidats au second tour de la primaire des 22 et 29 janvier, Manuel Valls a signé de sa main la Charte éthique de la primaire qui précisait ceci: 'Je m'engage à soutenir publiquement le(la) candidate qui sera désigné-e à l'issue des primaires citoyennes et à m'engager dans sa campagne' ".
Dimanche, une tribune publiée dans le JDD , Valls avait indiqué ne pas croire au programme de Benoît Hamon, candidat officiel du Parti socialiste, notamment "que l'avenir de la France passe par une sortie du nucléaire, par l'abandon des règles et des interdits -je pense bien sûr à la légalisation du cannabis -, par le dénigrement de cette valeur qu'est le travail, par une fuite en avant avec le gonflement de notre dette, qui n'est que la promesse de hausses d'impôts".
"Faire croire tout cela, c'est trahir le passé de ma famille politique. C'est surtout livrer la France à ceux qui préparent le pire des avenirs", avait-il fustigé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):