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jeudi 31 mars 2016

Polémique vertueuse: le dessinateur Plantu fait l'amalgame entre islam et terrorisme

Les idĂ©ologues du "politiquement correct" se dĂ©vorent 

Plantu sort des clous ?

Sur son blog, ce mercredi, le dessinateur Plantu Ă©voque la sortie d’une gamme de hidjabs et d'abayas par plusieurs grandes marques de luxe. "A quand la fashion ceinture ?", y demande une jeune femme voilĂ©e, une ceinture d’explosifs Ă  la taille.


Le dessin dans le journal Le Monde, divise. Un autre de Plantu avait Ă©mu il y a quelques jours, parce qu'il rendait hommage aux victimes des attentats de Bruxelles. Dans ce nouveau dessin, publiĂ© le mercredi 30 mars par le journal officieux du PS, il fait rĂ©fĂ©rence Ă  la nouvelle lubie des marques qui lancent des collections rĂ©servĂ©es aux femmes musulmanes intĂ©gristes, en l'occurrence Dolce & Gabbana et sa nouvelle ligne de hijabs.

Faire du Charlie hebdo, c'est tabou !
Abaya transparent
et affriolant ! 
La phrase "A quand la fashion ceinture ?" en lĂ©gende de la caricature provoque une onde de choc dans les cercles parisiens bien-pensants
 Le dessinateur y associe le voile islamique et la ceinture d'explosifs islamiste, et donc l'islam et le terrorisme. Le terrorisme des djihadistes n'aurait rien de commun avec les islamistes qui n'auraient rien Ă  voir avec l'islam: avec les ChrĂ©tiens, alors? C'est sĂ»r, mais ça ne dĂ©range pas les idĂ©ologues laĂŻcs et pourtant pro-arabes ! Hollande, "l'homme de la synthĂšse", n'a-t-il pas remis la LĂ©gion d'honneur au prince hĂ©ritier d'Arabie saoudite ? En cachette, il est vrai...

Le parallÚle a déclenché la colÚre d'une catégorie d'internautes


Le quotidien Le Monde en a fait sa Une comme tous les jours depuis 1985, mais cette semaine Plantu aurait lancĂ© le bouchon un peu loin, tout en sachant que chacun de ses dessins est scrutĂ©. Il avait dĂ©jĂ  fait polĂ©mique, en 2013, avec un amalgame entre cĂ©gĂ©tistes et islamistes, comme d'autres en ont fait entre Ă©cologistes et ayatollahs. Le "second degrĂ©" avait Ă©tĂ© ressorti, mais Ă  force d'ouvrir la boite pour les Bedos pĂšre et fils ou Sophia Aram [franco-marocaine dont la mĂšre a disparu de sa biographie: Khadija, 64 ans, a en effet Ă©tĂ© condamnĂ©e en 2011 Ă  deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir promis contre rĂ©munĂ©ration, Ă  des personnes en situation irrĂ©guliĂšre des titres de sĂ©jour qu'elle n'a jamais remis, en tant qu'Ă©lue socialiste des Yvelines et adjointe au maire de Trappes -PCF depuis 1944 et PS depuis 2001, dont sont originaires des cĂ©lĂ©britĂ©s comme Jamel Debbouze], mais elle a la bonne nuance de peau, en passant par les ex-hĂ©bergĂ©s du service public de France Inter, Didier Porte et StĂ©phane Guillon [Alexandra, sa soeur, est toujours journaliste Ă  France 2], le stock est Ă©ventĂ©.
Cette fois, le clergĂ© chafouin de la rĂ©publique laĂŻque en a implosé 

Plantu se défend d'avoir franchi une ligne rouge ?

Abaya pour la Seine-Saint-Denis
Plusieurs grandes marques se lancent sur ce marchĂ© de l'hypocrisie
La marchĂ© de la mode islamique intĂ©resse l'Italien Dolce Gabbana, mais aussi le Britannique Marks and Spencer ou le Japonais Uniqlo. Or, si le voile islamique, dans toutes ses dĂ©clinaisons plus ou moins couvrantes et isolantes, vise Ă  riposter Ă  la lubricitĂ© des musulmans du "genre" entreprenant, il est en vĂ©ritĂ© tout sauf discret. Il est mĂȘme devenu un appel provoquant la montĂ©e de testostĂ©rone.

AccusĂ© d’amalgame entre Islam et terrorisme, Plantu  a dĂ©clarĂ© Ă  La Parisienne: "Je veux dĂ©fendre l’image de la femme."

Le dessinateur est sur la ligne officielle  du PS
Ligne Dolce et Gabbana
InvitĂ©e ce matin sur RMC, la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a dĂ©noncĂ© l'initiative. "Quand les marques investissent dans ces vĂȘtements, elles se mettent en retrait de leurs responsabilitĂ©s sociales et font la promotion de l’enfermement du corps des femmes. Ça me choque", a-t-elle ainsi dĂ©clarĂ©.

Ces protestations pourraient-elles dĂ©courager les enseignes en question ? A voir... "Les musulmans reprĂ©sentent 22% de la population et leurs exigences vestimentaires sont trop souvent dĂ©laissĂ©es par les grandes maisons de couture et de prĂȘt-Ă -porter europĂ©ennes", avaient fait valoir dĂ©but janvier Stefano Gabbana et Domenico Dolce, pour justifier leur dĂ©marche mercantile.

Laurence Rossignol compare les femmes voilĂ©es aux "nĂšgres amĂ©ricains qui Ă©taient pour l’esclavage"

Pour bénéficiaire de la CMU
Sur RMC ce mercredi 30 mars, Rossignol n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  comparer ces femmes musulmanes aux "nĂšgres amĂ©ricains qui Ă©taient pour l’esclavage". Un terme qui a dĂ©clenchĂ© une levĂ©e de boucliers sur les rĂ©seaux sociaux. Et la fĂ©ministe de passer Ă  la vitesse supĂ©rieure: "Quand les marques investissent dans ces vĂȘtements, elles se mettent en retrait de leurs responsabilitĂ©s ...sociales [sic] et font la promotion de l’enfermement du corps des femmes. Ça me choque, parce que quand on enferme le corps des femmes sous des vĂȘtements qui vont des orteils jusqu’au bout des doigts, l’enfermement global n’est pas loin pour elles derriĂšre."

Alors le chroniqueur lui tend une nouvelle perche, suggĂ©rant que peut-ĂȘtre, certaines d’entre elles "choisissent de porter le voile", Laurence Rossignol lĂąche alors : "Mais bien sĂ»r, il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nĂšgres afri
 ["afro", pour celles qui savent de quoi elles parlent] amĂ©ricains qui Ă©taient pour l’esclavage.

Produits Uniqlo, ci-contre

La ministre socialiste venue de la Ligue Communiste RĂ©volutionnaire (LCR)  est vite retournĂ©e Ă  son argument de dĂ©part, inutilement, puisque l'ex-journaliste Ă  La Vie ouvriĂšre, le journal de la CGT, n'a rien de plus Ă  apporter au dĂ©bat: "On ne peut pas admettre que c’est normal, que c’est anodin, que de grandes marques investissent dans ce marchĂ© et en fin de comptes, mettent les femmes musulmanes dans la situation de devoir porter ça. C’est irresponsable de leur part".

 

Révision constitutionnelle: Hollande renonce; la presse l'étrille

"Gùchis", "fiasco", "déroute", "Waterloo", la presse étrille Hollande

La presse de jeudi Ă©trille le zozo pour ce nouveau "fiasco" 

Le Figaro ménage tout le monde
Il voit dans ce renoncement une "dĂ©chĂ©ance d'autoritĂ©" et Paul-Henri du Limbert dĂ©nonce "le gĂąchis", estimant que "le premier - et principal - coupable est Ă©videmment Ă  chercher Ă  l'ÉlysĂ©e". Mais il demande malgrĂ© tout aux RĂ©publicains de "s'abstenir de triompher trop bruyamment." L'Ă©ditorialiste, comme nombre de ses confrĂšres, pense qu'il "est Ă  craindre que l'opinion publique mette dans le mĂȘme sac tous ceux qui ont applaudi [dans sa globalitĂ©,] le discours du 16 novembre Ă  Versailles [sous le coup de l'Ă©motion des attentats islamistes] - la gauche et la droite rĂ©unies - et [mais] qui ont mis quatre mois pour gĂącher ce rare moment d'unitĂ© nationale". Quant au temps perdu par l'exĂ©cutif dans la lutte pour l'emploi,le pouvoir d'achat et les publiques, ce ne serait pas un immense gĂąchis ?

LibĂ©ration regrette le "dĂ©sastre" 
GrĂ©goire Biseau a le sentiment qu'il y avait "dans ce pari trop d'arriĂšres-pensĂ©es et de calculs". Pour autant, il se retourne contre le "jeu de la droite" qui aurait  a Ă©tĂ© "tout aussi dĂ©solant". Le secret espoir de faire chuter François Hollande l'a finalement emportĂ© sur toute autre considĂ©ration", polĂ©mique-t-il, dans un souci de partage des responsabilitĂ©s.

L'Opinion moque l'anaphore 
-rĂ©trospectivement grotesque- du candidat Hollande pendant la campagne prĂ©sidentielle. 
"Moi président de la République, je réaliserai, en matiÚre de réforme institutionnelle, un flop d'une intensité qu'aucun de mes prédécesseurs n'a jamais pu approcher" ironise cruellement Nicolas Beytout.

L'Humanité se dit soulagé
"François Hollande a sifflé hier la fin d'une sinistre comédie. Ouf ! Mais que de dégùts semés sur la route qui devait mener au CongrÚs de Versailles!", déclare également Patrick Apel-Muller, celui qui relança le journal communiste de bandes dessinées Pif Gadget.

La Croix  pointe des moyens disproportionnĂ©s au rĂ©sultat
"On aura rarement vu cela, dans l'Histoire de la République. Une débauche de déclarations, de prises de position, de débats dans la presse, de joutes parlementaires, tout cela pour aboutir à rien", regrette Guillaume Goubert.

Les Echos pleure sur l'image écornée de Hollande
"François Hollande a bousculĂ© [?] l'image Hollande", d'aprĂšs une CĂ©cile Cornudet, nostalgique de "l'homme de la synthĂšse". Une idĂ©e fausse ? "On savait oĂč on Ă©tait. Et puis, tout Ă  coup, on n'a plus su. Le fleuve Ă©tait sorti de son lit," raconte la dĂ©sorientĂ©e.

La Voix du Nord rit jaune
"Quatre mois [ou quatre ans] et un enterrement," s'amuse Hervé Favre, évoquant les quatre mois de vifs débats qui ont déchiré la gauche. "Finalement, vouloir retourner à Versailles n'était pas une si bonne idée pour un monarque républicain surtout quand la révolution gronde dans ses rangs" et surtout en dehors, conclut-il.

Les DerniĂšres Nouvelles d'Alsace fait les comptes
"Le coĂ»t politique de ce fiasco monumental n'est pas encore chiffrable, mais pour François Hollande, il sera Ă  coup sĂ»r extrĂȘmement Ă©levĂ©", commente Pascal Coquis  qui qualifie "l'homme de la synthĂšse" de "Machiavel aux petits pieds".

Le Courrier picard tente un bilan
Bertrand Meinnel note que "de demi-victoires [exemple?] en défaites à chaque projet important, le chemin présidentiel tourne à la déroute".

Midi Libre n'y voit qu'un ratĂ© 
Pour Yann Marec, cet épisode "restera gravé comme un énorme raté".

L'Alsace Ă©voque une bĂ©rĂ©zina
Raymond Couraud résume l'opinion générale: "tout ça, pour ça?!" et y voit un "Waterloo politique". Waterloo, en Belgique...

Et Sud-Ouest évoque le renoncement de... Taubira
Bruno Dive imagine en effet que l'on puisse "rembobiner le film en arriÚre [rembobiner en avant serait plus compliqué...], (et) réclamer le retour place VendÎme [les cent jours] de Christiane Taubira, dont il faut rappeler qu'elle a démissionné à grand fracas sur cette question." Hommes de peu de foi...

mercredi 30 mars 2016

Polémique sur la centaine de 'Molenbeek' en France

Les propos de Patrick Kanner sur la "centaine" de Molenbeek en France agitent la gauche

Les députés godillots déjugés par le ministre de la Ville

Les élus qui courent les media sont contraints de sortir de leurs lignes
Ils doivent rĂ©orienter leurs dĂ©clarations en fonctions des propos dĂ©coiffants du ministre de la Ville, Patrick Kanner qui a indiquĂ© dimanche 27 mars qu’il existe aujourd’hui une "centaine de quartiers français" prĂ©sentent "des similitudes potentielles avec Molenbeek"commune bruxelloise Ă  la rĂ©putation de rĂ©servoir djihadiste de l'Europe, une Ă©valuation basse

Cette histoire belge de Molenbeek n'est plus drĂŽle du tout Ă  gauche. Certes, l'extrĂȘme gauche exemplaire Ă©tale sa joie, notamment les anarchistes rĂ©volutionnaires de Charlie hebdo (ci-contre) dont l'humour subversif enchante les haineux, mais aussi la gauche rĂ©publicaine prise au piĂšge de sa propre idĂ©ologie, qualifiĂ©e d'humaniste.  

Kanner pointe au passage les partis politiques et la presse de 2005.
Ainsi, le ministre a-t-il jugĂ© que les Ă©meutes qui avaient secouĂ© les banlieues françaises en 2005 et que les acteurs politiques ont instrumentalisĂ© "ont permis manifestement un dĂ©veloppement du salafisme" dans les quartiers populaires.
Les violences urbaines de 2005 ont commencé à Clichy-sous-Bois exploitant un double événement: d'abord la mort de deux délinquants, Zyed Benna et Bouna Traoré le 27 octobre 2005, électrocutés dans l'enceinte d'un poste électrique interdit au public alors qu'ils cherchaient à échapper à un contrÎle de police; et trois jours plus tard, le jet d'une grenade lacrymogÚne à l'entrée d'une mosquée de la ville par des forces de l'ordre "caillassées." Les troubles se sont ensuite répandus à travers la France dans un grand nombre de banlieues socialo-communistes, fortement touchées par le chÎmage et l'insécurité. La France en quasi-guerre civile déclara l''état d'urgence le 8 novembre 2005, lequel fut prolongé pour une durée de trois semaines consécutives.
Le ministre socialiste souligne que des "prédateurs" se sont alors installés.
"Molenbeek, c'est une concentration Ă©norme de pauvretĂ© et de chĂŽmage, c'est un systĂšme ultra communautariste, c'est un systĂšme mafieux, avec une Ă©conomie souterraine. C'est un systĂšme oĂč les services publics ont quasiment disparu, c'est un systĂšme oĂč les Ă©lus ont baissĂ© les bras", a jugĂ© le ministre.


Kanner a fait la leçon au pouvoir belge
"Mais il y a une diffĂ©rence Ă©norme. Je n'ai pas de leçons Ă  donner et je suis de tout cƓur avec nos amis belges, mais il est vrai que nous prenons le taureau par les cornes dans ces quartiers", a assurĂ© Patrick Kanner, avant de prĂ©ciser qu'il existe une "cellule de veille pour vĂ©rifier qu'il n'y a pas d'association faisant l'objet de dĂ©marches salafistes" dans ces quartiers ou "la RĂ©publique n'a pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur de sa responsabilitĂ©".

Les réactions embarrassées, voire la fureur, de la gauche ne se sont pas faits attendre, aprÚs ces propos tenus lors du "Grand rendez-vous" Europe 1-i-télé-Le Monde.
Au "Grand jury" RTL-LCI-Le Figaro, Julien Dray, conseiller rĂ©gional PS d'Ile-de-France, a sermonnĂ© le ministre, appelant Ă  ne pas cĂ©der Ă  des formules faciles qui "stigmatisent". "Depuis 20 ans, a dit le cofondateur de SOS Racisme, il y a une ghettoĂŻsation sociale qui donne lieu (...) Ă  une montĂ©e de la dĂ©linquance et puis aussi Ă  des noyaux islamistes qui essaient d'instrumentaliser des points sociaux". "Ce sont des points communs" avec Molenbeek, a reconnu Julien Dray, mais "je n'aime pas qu'on stigmatise car la majoritĂ© de la population de ces quartiers en a assez d'ĂȘtre dĂ©signĂ©e Ă  la vindicte populaire".

CambadĂ©lis, premier secrĂ©taire du PS, a lui aussi pris ses distances avec les propos du ministre de la Ville, Ă©voquant "des poches", "des immeubles" et "des rues" prĂ©sentant des "problĂšmes" similaires Ă  Molenbeek, mais "pas de quartiers" entiers. "Moi, je ne suis pas pour ce discours", a dit Jean-Christophe CambadĂ©lis sur France 5, appelant Ă  "ne pas dissoudre la concorde nationale". "On doit avoir une stratĂ©gie vis-Ă -vis du terrorisme, c'est de ne pas isoler les musulmans, mais d'isoler" les terroristes.

Dans une tribune au Figaro vendredi, le député LR Eric Ciotti a accusé François Hollande d'avoir "délibérément renoncé à défendre la laïcité pour flatter un communautarisme religieux auquel il est redevable". "La France ne peut devenir un gigantesque Molenbeek!", a lancé ce poche de François Fillon.

Le Front national a, lui, estimĂ© que la France n'est "pas Ă©pargnĂ©e par les zones de non-droit du type de Molenbeek". "Il faut dĂšs aujourd'hui lancer une vaste opĂ©ration de police pour investir l'ensemble de ces quartiers en marge de la RĂ©publique", avait demandĂ© la prĂ©sidente du FN Marine Le Pen. Sur Europe 1, Florian Philippot, vice-prĂ©sident du FN, a lui estimĂ© lundi que Patrick Kanner est "lucide" en Ă©voquant la "centaine de quartiers en France" aux "similitudes potentielles avec Molenbeek".
"C'est donc ça qui fait polĂ©mique au PS. Pour une fois qu'on a un ministre, M. Kanner, qui enlĂšve le voile d'aveuglement qu'il a devant les yeux et la bouche, qu'il dit une vĂ©ritĂ© un peu lucide, il faut au PS qu"on lui tombe dessus", a critiquĂ© le conseiller rĂ©gional d'Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne sur BFM TV et RMC. "C'est lucide et ce n'est pas stigmatisant", a affirmĂ© Florian Philippot, pour qui Patrick Kanner, avec son chiffre d'une centaine, "est probablement un peu optimiste."

Des propos quasi similaires tenus par Hervé Mariton (LR) lundi sur France Info: "Kanner a le mérite d'un diagnostic lucide sur une situation réellement dangereuse". "Il ne faut pas faire d'amalgame" mais "les quartiers sortis de tout contrÎle existent", a-t-il précisé.

De son cĂŽtĂ©, le prĂ©sident de l'UDI Jean-Christophe Lagarde s'est dit le mĂȘme jour sur RMC "trĂšs agacĂ©" par les propos de Patrick Kanner, "parce que c'est le genre de formule qui dĂ©bilise, qui mutile le dĂ©bat politique français". "Je ne crois pas du tout qu'il y ait des centaines de Molenbeek en France, a-t-il affirmĂ©. La vĂ©ritĂ©, c'est qu'on a des quartiers qui sont ghettoĂŻsĂ©s".
C'est dans sa commune de Molenbeek (environ 100.000 habitants) que Salah Abdeslam, le 10e homme des attentats parisiens, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 18 mars aprĂšs une cavale de plus de quatre mois. L'enquĂȘte sur les attaques de Bruxelles a montrĂ© qu'un mĂȘme rĂ©seau franco-belge est responsable des tueries de novembre et mars.
Valls en partie d'accord

Le Premier ministre estime qu'"une centaine" de quartiers français prĂ©sentent des "similitudes" avec le quartier bruxellois rĂ©putĂ© ĂȘtre un fief djihadiste" a-t-il admis, avant de nuancer. C'est donc difficile de faire des comparaisons", a-t-il nuancĂ©. "Mais ce qu'a voulu dire Patrick Kanner sur les processus d'enfermement, de communautarisation et de radicalisation... tout cela existe, bel et bien !" a affirmĂ© Manuel Valls devant les parlementaires socialistes. Kanner (PS) a mis le chaos Ă  gauche.


Molenbeek, symbole de l'échec des pays démocratiques

Molenbeek apparaĂźt comme la capitale europĂ©enne du djihadisme, la base arriĂšre du terrorisme islamiste, sorte de camp avancĂ© de Raqqa, en Syrie. Mais nous assistons Ă  une des marches arriĂšres de l'Etat-PS et les media sont chargĂ©s de convaincre que seul le vieux centre est une zone de non-droit. La journaliste Hind Fraihi, prĂ©sentĂ©e comme flamande, le dĂ©crit dans un livre comme "un quartier vouĂ© Ă  la dĂ©molition et habitĂ© par des immigrĂ©s", lĂ  mĂȘme oĂč a Ă©tĂ© retrouvĂ© Salah Abdeslam, le 18 mars. Or, un, elle est belgo-marocaine et, deux, elle insiste sur les difficultĂ©s sociales, en dĂ©crivant un territoire oĂč "dans certains quartiers, le nombre d’immigrĂ©s atteint 80 %. Elle omet juste de noter que le maire de Bruxelles, Yvan E.C. Mayeur, est ancien prĂ©sident socialiste de la commission des affaires sociales de la Chambre des reprĂ©sentants et que son prĂ©dĂ©cesseur, Freddy Thielemans, l'Ă©tait dĂ©jĂ  depuis 2001. cette communautĂ© allochtone tient Ă  vivre en communautĂ©, et ne met pas en cause Le chĂŽmage des jeunes s’élĂšve Ă  quelque 40 %. Selon le quartier, ce chiffre peut mĂȘme grimper jusqu’à 80 %."
"DĂšs les annĂ©es 1980, des reportages tĂ©lĂ©visĂ©s ont montrĂ© de Molenbeek une image assez nĂ©gative, mais qui concernait uniquement Ă  l’époque la pauvretĂ© et le chĂŽmage", se souvient le politologue belge Dave Sinardet. Il faut dire que la crise Ă©conomique est passĂ©e par lĂ .

"Les gens ont eu peur d’ĂȘtre taxĂ©s d’islamophobes ou de racistes"
Dans les annĂ©es 1990 quand Hind Fraihi a publiĂ© son livre consacrĂ© aux musulmans radicaux molenbeekois, ceux que le sociologue Felice Dassetto appelle les "Molmuslims" levait le voile sur l'activitĂ© des mosquĂ©es radicales sous influence sunnite de l'Arabie saoudite et aurait dĂ» Ă  l’époque de sa sortie tirer la sonnette d’alarme, mais c'Ă©tait sans compter avec le tabou sur tout ce qui est musulman et qui permet au salafisme de prospĂ©rer.
Pour des raisons politiques, au sens misĂ©rable, ces signaux n’ont pas Ă©tĂ© pris en compte, probablement en partie parce que certaines vĂ©ritĂ©s Ă©taient inconfortables. Les gens ont eu peur d’ĂȘtre taxĂ©s d’islamophobie ou de racisme ", indique Dave Sinardet. 
L’ex-bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, se retrouve aujourd’hui sous le feu de la critique pour sa gestion de ce quartier de 95.000 personnes. Elu en 1992 Ă  la tĂȘte de la commune, il est accusĂ© notamment par sa successeure, Françoise Schepmans (MR) d’avoir "fermĂ© les yeux".

Les politiciens, comme la presse, se disculpent.
"Il y a Ă©videmment une part de responsabilitĂ© de Philippe Moureaux, mĂȘme si tout ne peut pas lui ĂȘtre imputĂ©. Par conviction idĂ©ologique, mais aussi par Ă©lectoralisme, il n’a pas pris assez au sĂ©rieux les problĂšmes existants dans certains quartiers de Molenbeek", remarque Dave Sinardet. Entre les difficultĂ©s sociales, l’influence de l’Arabie saoudite et du wahhabisme et la forte population immigrĂ©e d’origine marocaine - plus du tiers de la population de Molenbeek- la situation avait de quoi devenir inquiĂ©tante, pourtant.
Ce que la presse ne dit encore pas, c'est que le socialiste Moureaux est responsable de l’ouverture de la mairie aux candidats d’origine non europĂ©enne Ă  partir des Ă©lections de 2000, Ă  l'issue desquelles le collĂšge compte deux Ă©chevins PS d'origine marocaine, Mohammed DaĂŻf et Jamal Ikazban, qui sont reconduits dans leurs fonctions en 2006.
On ne parle plus de radicalisation islmamiste dans les prisons
D’aprĂšs Bahar Kimyongur, la communautĂ© marocaine de Molenbeek est effectivement la plus active dans la radicalisation djihadiste. "En comparaison, les Turcs de Belgique (plus de 200.000 Turcs ou Belgo-turcs) sont trĂšs peu touchĂ©s par ce type de radicalisation", explique-t-il. "Les Turcs ont leur propre "clergĂ©" : la Diyanet liĂ©e au rĂ©gime d’Ankara, les mosquĂ©es du rĂ©seau Fetullah GĂŒlen
 La communautĂ© marocaine est beaucoup moins structurĂ©e. Elle a souvent affaire Ă  des imams formĂ©s en Arabie saoudite. 
L’ExĂ©cutif des musulmans de Belgique censĂ© encadrer les musulmans du pays est minĂ© par les conflits internes. Elle ne rĂ©pond pas aux questionnements existentiels des jeunes MaghrĂ©bins", assure-t-il.

Une crise identitaire
Car les difficultĂ©s Ă©conomiques et le wahhabisme n’expliquent pas tout. "La "Daeshmania" qui s’est dĂ©veloppĂ©e dans certains quartiers de Molenbeek n’est pas Ă  proprement parler liĂ©e au chĂŽmage. Les jeunes radicalisĂ©s ne sont pas forcĂ©ment des misĂ©reux. L’attraction exercĂ©e par Daesh sur les jeunes MaghrĂ©bins est davantage liĂ©e Ă  la crise identitaire que les media et l'Ă©cole favorisent, une similitude partagĂ©e par la France, ne se sentant pas assez arabes, pas assez marocains et pas assez musulmans", note Bahar Kimyongur. Et trĂšs peu Belges...

Loi travail: la gauche repart en grĂšves et en manifestations ce 31 mars

Nouvelle mobilisation, que les syndicats promettent "grosse" contre la loi travail jugée "toxique" pour les salariés

A peine Hollande a-t-il fait retirer la dĂ©chĂ©ance de nationalitĂ©" Ă  son "homme fort" que l'Etat-PS doit affronter demain jeudi la colĂšre des Français dans la rue.

Le mouvement s'annonce puissant: des prĂ©avis de grĂšve ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s Ă  la RATP, SNCF, EDF, Air France, Total, dans le contrĂŽle aĂ©rien et plus gĂ©nĂ©ralement dans la fonction publique, le commerce, les casinos, les ports et docks, la presse, ...
"De toute évidence, ce texte ne permettra pas les créations nécessaires d'emplois, généralisera la précarité et aggravera les inégalités professionnelles notamment envers les femmes et les jeunes", estiment les sept syndicats à l'initiative de la mobilisation (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL), promettant une "grosse" journée.

MĂȘme réécrit, sous la pression et dans l'urgence, ce texte dont l'avant-projet rĂ©digĂ© sans concertation, "reste toxique pour les salariĂ©-es d'aujourd'hui et de demain", selon les sept syndicats.
Vraisemblablement la derniÚre du quinquennat, cette réforme est également l'une des plus décriées, comme l'a été la loi Macron, qui a nécessité le recours à l'article 49-3 ou la révision constitutionnelle initiée aprÚs les attentats de novembre, que François Hollande a dû abandonner le 30 mars, la veille de la grande grÚve du 31 mars... Un déplorable 'timing' et un mauvais signal !

Mais le gouvernement s'entĂȘte:
il n'est pas question de retirer cette rĂ©forme "intelligente, audacieuse et nĂ©cessaire", selon Manuel Valls. 
Le gouvernement est pourtant revenu sur certains articles (plafonnement des indemnitĂ©s prud'homales, dĂ©cisions unilatĂ©rales de l'employeur), cĂ©dant Ă  la grogne, jusque dans les rangs de la majoritĂ©, contre un texte dĂ©noncĂ© comme favorable au patronat et insuffisamment protecteur du salariĂ©.
"Ce projet de loi vise justement à développer l'embauche, l'emploi durable", a néanmoins fait écho mercredi la ministre du Travail et mÚre-porteuse, Myriam El Khomri, au pÚre 'biologique', disant "entendre les inquiétudes de la jeunesse".

Plus de 200 défilés, manifestations et rassemblements sont prévus un peu partout en France, selon le décompte de la CGT.

A Paris, la manifestation partira Ă  13h30 de place d'Italie en direction de Nation, avec Philippe Martinez (CGT), Bernadette Groison (FSU), Jean-Claude Mailly (FO) et William Martinet (UNEF) en tĂȘte de cortĂšge.
Des dĂ©putĂ©s Ă©cologistes ont prĂ©vu de participer Ă  la journĂ©e d'action, dont l'ancienne ministre CĂ©cile Duflot, l'alter-ego, hors gouvernement, d'Emmanuelle Cosse, Ă  l'intĂ©rieur,  et NoĂ«l MamĂšre, ancien socialiste.

La CFDT, proche du Parti socialiste, s'est fait porter absente. 
Laurent Berger, le numĂ©ro un de la CFDT, a jugĂ© "un peu fourre-tout" les mots d'ordre de la mobilisation jeudi, reconnaissant toutefois "un mal-ĂȘtre et une cristallisation de ce mal-ĂȘtre autour" de la loi travail...

De son cÎté, la CGT attend "énormément de monde" dans les rues. Il juge que "cette journée cristallise aussi un certain nombre de mécontentements et de revendications", évoquant "l'amertume chez les fonctionnaires" ou "les questions d'organisation du temps de travail" à l'Assistance publique-HÎpitaux de Paris.

Lors de la précédente mobilisation similaire, le 9 mars, plus de 200.000 personnes avaient défilé dans l'hexagone (450.000 selon les organisateurs). Les sept syndicats menacent d'en organiser d'autres, afin de peser sur le débat parlementaire, qui commencera le 3 mai dans l'hémicycle.

Plus d'une vingtaine de lycĂ©es parisiens envisagent de fermer jeudi 

Bien que la rĂ©glementation ne permette pas de fermer les Ă©tablissements scolaire Ă  titre prĂ©ventif, il est dĂ©jĂ  prĂ©vu que l'accĂšs sera interdit au tiers des Ă©tablissements connus pour ĂȘtre politisĂ©s, pour Ă©viter des dĂ©bordements. Des violences et interpellations ont en effet marquĂ© la prĂ©cĂ©dente journĂ©e, le 24 mars, lancĂ©e par les organisations de jeunes et soutenue par les syndicats de salariĂ©s.

Les critiques restent trÚs vives, en effet, comme l'ont montré les auditions de Mme El Khomri, du patronat et des syndicats mardi et mercredi en commission des affaires sociales.
Si un consensus se dessine entre quelques syndicats "réformistes" pour réclamer la réécriture de certains articles (licenciement économique, compte personnel d'activité, rÎle de la branche), le patronat, lui, réclame un "retour à la premiÚre version du texte" et met en garde contre "tout nouveau recul" et les syndicats radicaux réclament son passage à la broyeuse.
La dinde placée au ministÚre du Travail promet que le débat parlementaire va "enrichir" la réforme avec des propositions émanant "de droite et de gauche".

mardi 29 mars 2016

Hollande et Valls, plus impopulaires que jamais

Les locataires de l'Elysée de Matignon sont au plus bas dans les sondages de mars

81% des sondĂ©s rĂ©pondent par la nĂ©gative Ă  la question "Diriez-vous que François Hollande est un bon prĂ©sident de la RĂ©publique?"


Le "p'tit zizi" au "gros col roulé"
et le "p'tit joufflu" "tout mou"
Seuls 18% rĂ©pondent "oui", selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par Odoxa pour France Inter, L'Express et Presse rĂ©gionale.
C'est pour François Hollande, le plus bas niveau de satisfaction enregistrĂ© par cet institut depuis novembre 2014 oĂč il obtenait 16% d'opinions favorables. L’embellie dans les sondages, liĂ©e Ă  la situation d'attentats visant la France, n'a donc pas rĂ©sistĂ© Ă  sa politique de promesses et de dĂ©penses sans effets.

Hollande tire Valls vers son plus bas

Manuel Valls est logiquement associé à la déconfiture de la politique présidentielle. L'"homme fort" n'échappe pas à l'insatisfaction générale à l'égard du "président mou".

Manuel Valls recueille 68% de "non" Ă  la question de savoir s'il est un bon Premier ministre. Seulement 31% de sondĂ©s rĂ©pondent "oui". C'est le record d'insatisfaction de Manuel Valls depuis octobre 2014 et la crĂ©ation de ce baromĂštre. 

Les personnalités politiques qui recueillent le plus d'opinions positives sont les invisibles

Alain JuppĂ© perd 2 points (42%) et François Bayrou, 4 (29%), selon cette mĂȘme Ă©tude.

Emmanuel Macron n'en gagne qu'un, mais dĂ©passe son chef du gouvernement avec 37%.

Sondage réalisé selon la méthode des quotas sur internet auprÚs d'un échantillon de "1.003 personnes représentatif de la population française ùgée de 18 ans et plus" interrogés les 24 et 25 mars.

Seuls 26% des Français jugent positive l'appartenance de la France à l'UE

L'UE présente plus d'inconvénients que d'avantages, selon trois Français sur quatre

Les populations europĂ©ennes jugent sĂ©vĂšrement leur appartenance Ă  l’Union europĂ©enne


Un sondage Elabe pour Atlantico rĂ©vĂšle d'importantes disparitĂ©s entre les plus grands pays d’Europe  
sur la maniĂšre dont leurs populations jugent avantageuse ou pas leur appartenance Ă  l’Union europĂ©enne.  En effet si les Espagnols et les Allemands sont respectivement 54 et 42% Ă  juger cette appartenance bĂ©nĂ©fique, les habitants du Royaume-Uni ne sont que 26% Ă  le penser, tout comme les Français et les Italiens, et les habitants du Benelux (25%).





 Yves-Marie Cann : Deux pays se dĂ©marquent par la perception majoritaire au sein de leur population d’un avantage Ă  appartenir Ă  l’UE : l’Espagne et l’Allemagne. A contrario, on constate que le sentiment majoritaire au Royaume-Uni, en France, en Italie et dans les principaux pays du Benelux est que l’appartenance Ă  l’Union europĂ©enne a plus d’inconvĂ©nients que d’avantages.

Yves-Marie Cann : Cela peut relever de facteurs culturels et politiques comme au Royaume-Uni, oĂč l’appartenance Ă  l’UE est un sujet de dĂ©bats depuis des dĂ©cennies. Cela peut Ă©galement ĂȘtre liĂ© Ă  la situation Ă©conomique du pays ou de son niveau de leadership dans l’Union europĂ©enne



lundi 28 mars 2016

Pakistan: les talibans revendiquent un sanglant attentat-suicide visant les chrétiens

Peut-on encore mentionner des massacres de Chrétiens sans agacer la gauche ?

Les talibans pakistanais 
affirment avoir délibérément visé les Chrétiens
Depuis qu'ils ont revendiquĂ© haut et fort l'attentat-suicide sanglant dans un parc trĂšs frĂ©quentĂ© de Lahore en plein dimanche de PĂąques, le bilan s'est alourdi pour atteindre 72 morts, dont 29 enfants et six femmes, a indiquĂ©  lundi un responsable administratif de la ville, Muhammad Usman. Des centaines de personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es.

Selon un porte-parole de la ville, seulement "10 Ă  15 chrĂ©tiens" ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s parmi les morts, mais les autoritĂ©s s'efforcent toujours de les identifier.

Le kamikaze s'est fait exploser prĂšs d'une aire de jeux, a indiquĂ© la police.L'explosion s'est produite dans le parc Gulshan-e-Iqbal, proche du centre de Lahore, particuliĂšrement bondĂ© en ce dimanche ensoleillĂ© de PĂąques oĂč la minoritĂ© chrĂ©tienne cĂ©lĂ©brait la fĂȘte religieuse de la rĂ©surrection du Christ. "Nous Ă©tions allĂ©s au parc pour profiter de ce jour de PĂąques. Tout d'un coup, il y a eu une Ă©norme explosion, j'ai vu une Ă©norme boule de feu, et quatre Ă  six personnes de ma famille ont Ă©tĂ© blessĂ©es, dont deux griĂšvement", a tĂ©moignĂ© Arif Gill, un homme de 53 ans.


La police a bouclĂ© le site oĂč, dans la matinĂ©e, 
s'Ă©talaient toujours des lambeaux de chair sur les balançoires. Morceaux de vĂȘtements et tourniquets tachĂ©s de sang tĂ©moignaient de l'interruption violente d'un aprĂšs-midi festif. 
L'armée a rapidement réagi en annonçant une série d'"opérations" dans différentes localités, l'arrestation de plusieurs "terroristes et intermédiaires présumés" et la découverte d'"une énorme cache d'armes et de munitions".

"Notre résolution à combattre le terrorisme (...) devient plus forte à mesure que le lùche ennemi s'en prend à des cibles vulnérables", a tonné de son cÎté le premier ministre Nawaz Sharif.

Cet attentat, qui porte un coup sĂ©rieux aux nombreuses promesses d'embellie sĂ©curitaire des autoritĂ©s, est le plus meurtrier cette annĂ©e au Pakistan. Les attentats visant les enfants ont une rĂ©sonance toute particuliĂšre au Pakistan, toujours traumatisĂ© par l'attaque perpĂ©trĂ©e par un commando taliban dans une Ă©cole de Peshawar, qui avait fait au moins 154 morts en dĂ©cembre 2014.


Les premiÚres funérailles de victimes se sont déroulées dÚs lundi
et une veillée d'hommage était prévue en début de soirée sur les lieux du drame.
Au domicile lahorite de Salamat Masih, un jeune homme d'une vingtaine d'annĂ©es tuĂ© dans l'attentat islamiste, la foule de ses proches et de voisins s'est Ă©criĂ©e: "Oh Salamat, pour quel monde es-tu parti ? Ne sais-tu pas combien sont tristes ceux que tu laisses derriĂšre toi ?", s'Ă©treignant pour se donner du courage.
La famille a aussi perdu un adolescent de 16 ans. "Leurs amis étaient là-bas (dans le parc) et ils sont partis contents en disant qu'ils allaient faire un match de cricket, mais lorsqu'ils sont arrivés (l'explosion) s'est produite", soupire Yousaf Massih, un chrétien de 55 ans, pÚre et grand-pÚre des deux disparus.

La communauté chrétienne représente un peu moins de 2% de la population de ce pays de 200 millions d'habitants
, majoritairement des musulmans sunnites, comme le prince héritier d'Arabie saoudite décoré par Hollande.


Les ChrĂ©tiens se savent visĂ©s de longue date par les islamistes. Un double attentat suicide perpĂ©trĂ© par les talibans contre des Ă©glises Ă  Lahore avait fait 17 morts en mars 2015. Mais ses craintes se sont accrues avec l'exĂ©cution il y a un mois d'une figure islamiste radicale, Mumtaz Qadri, Ă©rigĂ© au rang de martyr par ses partisans.

Une faction du mouvement taliban pakistanais "Jamaat-ul-Ahrar" a revendiquĂ© l'attentat-suicide. 

"Nous avons perpétré l'attentat de Lahore car les chrétiens sont notre cible,"
a déclaré son porte-parole, Ehsanullah Ehsan.
Le Jamaat-ul-Ahrar ("Parti des dĂ©fenseurs") est un groupe djihadiste pakistanais considĂ©rĂ© comme le plus violent des groupes dissidents de l'ex-Tehrik-e-Taliban Pakistan. Le Jamaat-ul-Ahrar a annoncĂ© le 4 octobre 2014 qu'il apporte son soutien Ă  l'État islamique et a alors appelĂ© Ă  sa rĂ©conciliation avec al-QaĂŻda.
Il a déjà revendiqué le massacre de l'école militaire de Peshawar, commis le 16 décembre 2014 et qui a fait 141 personnes tuées, dont 132 enfants, bilan qui en fait l'attaque terroriste la plus meurtriÚre de l'histoire du Pakistan, surpassant dans l'horreur l'attentat du 18 octobre 2007 à Karachi.

Hollande avait eu plein de mots pour condamner la tuerie de 2014 dĂ©nonçant "l’ignoble attaque". "Il n'y a pas de mots pour qualifier ce qui vient de se produire au Pakistan. Un acte terroriste qui touche une Ă©cole, des enfants morts, avec cette volontĂ© de dĂ©truire le savoir et la jeunesse. " Et il avait dissertĂ© devant le monde sur ce qu'il convient de faire. "Face au terrorisme, nous devons nous mobiliser chaque jour. Le terrorisme, c'est cette infamie qui s'en prend Ă  tout ce qui vit, tout ce qui peut ĂȘtre source d'espoir", selon le chef de l’État en dĂ©placement Ă  Boulogne-sur-Mer. 
Moins d'un an plus tard, c'Ă©taient les attentats des 7 au 9 janvier 2015 par des djihadistes français contre le journal anarchiste Charlie-hebdo et les innocents d'un Super-Kasher sur le territoire de leur propre pays. Ces fusillades sanglants, revendiquĂ©es par l'organisation terroriste État islamique (dite 'Daesh'), ont tuĂ© dix-sept personnes et leurs trois assassins abattus par les forces de l'ordre.
Puis ce furent les massacres de masse du 13 novembre 2015 en plein Paris. Ils ont fait 130 personnes et en ont blessĂ© prĂšs de 400.

"Pendre Asia Bibi" et venger Mumtaz Qadri

CoĂŻncidence ou non, le jour mĂȘme de l'attentat, une grande
manifestation se déroulait dans la capitale Islamabad et sa ville jumelle Rawalpindi, en hommage au dénommé Mumtaz Qadri
, ce policier qui avait assassinĂ© le gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, lequel avait pris le parti d'Asia Bibi, mĂšre de famille accusĂ©e de blasphĂšme. La manifestation avait dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© lundi 28 mars en un face-Ă -face tendu entre ses 3.000 partisans et les forces de l'ordre au coeur de la capitale.

En effet, l'exĂ©cution de Qadri, un mois plus tĂŽt, le 29 fĂ©vrier, a mis en rage de nombreuses factions islamistes qui avaient Ă©rigĂ© au rang de hĂ©ros l'assassin de Salman Taseer, abattu de 28 balles en 2011, et partisan dĂ©clarĂ© d'une rĂ©vision de la loi sur le blasphĂšme.

Les partisans du héros local de l'islam réclament notamment la pendaison de la femme, Asia Bibi, chrétienne accusée de blasphÚme contre l'islam et condamnée en 2010 (confirmée en 2014) par la justice pakistanaise.


Le pape François a fait son Hollande en demandant lundi aux autorités du Pakistan de tout faire pour assurer la sécurité de la population et en particulier celle de la minorité chrétienne, aprÚs l'attentat "exécrable" de dimanche.