Wauquiez et le "grand remplacement culturel"
Candidat à la présidence du parti Les Républicains, Wauquiez travaille au retour des "pomponnette"...
La presse de gauche fait campagne contre Wauquiez.
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"Qu'on lui coupe la tête!" |
Ainsi, L'Obs ou Le Monde ou Libération, ainsi que BFMTV et France 2 qui donnent à découvrir son rival, un illustre inconnu, le conseiller départemental Maël de Calan, sorti de Bretagne par Juppé, à l'instigation, qui sait, de Richard Ferrand, homme fort du PS dans le Finistère, comme lui.
Au "Grand Jury" de RTL, le dimanche 29 octobre, le journaliste Benjamin Sportouch crut plonger Wauquiez dans l'embarras en l'interrogeant sur le "grand remplacement culturel", mais le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes admit simplement et objectivement qu'il s'agit "juste d'une réalité", citant en guise d'illustration des quartiers de sa région où ce "remplacement" est déjà à l'œuvre... Pas de faux-fuyant, ni de langue de bois, donc.
Mais, quelle que soit la réponse, elle est interprétée
La fonction des analystes et autres décrypteurs est de détourner la pensée des invités. Ainsi, "le mercredi 25 octobre, à l'occasion de son premier grand meeting de campagne, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy avait déjà multiplié les appels du pied aux électeurs frontistes", assurent-ils, prononçant à Mandelieu-la-Napoule un discours "très droitier", parce qu'il n'est pas de gauche, "où il s'est posé en porte-parole d'une "majorité silencieuse" et en défenseur d'une identité française menacée par le communautarisme et l’islam. C'est un point de vue que ne développe pas la gauche et qui lui est donc insupportable. Même le bipartisme est intolérable aux sectaires.
Les totalitaires y voient un discours dans lequel il fut beaucoup trop question d'immigration, celle dont pâtissent non seulement les vraies statistiques du chômage, de la Sécurité sociale et de l'échec scolaire, mais également les "vrais gens" de Mélenchon dans leur quotidien. La réalité de l'"assistanat", "l'une de ses marottes", selon l'Obs, devrait-elle être niée, si les Français la ressentent cruellement en qualité de contributeurs à la solidarité sociale?
"J'ai vu ces situations qui nous révoltent, où un demandeur d'emploi pousse la porte de Pôle emploi pour trouver un emploi et on lui répond : 'Vous avez deux ans d'assistance chômage, ne vous pressez pas. Profitez un peu de la vie'", avait-il lancé ce soir-là face aux militants qui savent de quoi il parle. Les socialo-bobos parisiens de L'Obs le savent-ils ?
"Laurent Wauquiez est conscient de la nécessité de brûler son étiquette d'énarque," lit-on dans l'hebdomadaire à lire dans les sanisettes
Un procès nauséabond qui ne tient pas la route, puisque le passage par l'ENA serait une tare partagée par le président de la République soi-même. De plus, dans le respect de la règle du non-cumul des mandats, il a renoncé à son siège de député en ne se portant pas candidat aux élections législatives de 2017. Mais qu'importe à ses détracteurs qui lui adressent tous les critiques imaginables. Faut-il maintenant s'attendre à trouver un entretien commandé par Altice ou le groupe Le Monde (6 % du groupe Perdriel, les sanibroyeurs) avec une vertueuse ex-militante, mieux, une ex-collaboratrice, qu'il aurait harcelée il y a quinze ans?
Or, pour la bonne cause, l'Obs est allé interroger Chloé Morin, dont les avis ne surprendront personne, puisqu'elle est membre de la fondation Jaurès, présidée par le socialiste Henri Nallet, ancien ministre de Mitterrand.
Quelle est la stratégie du candidat et favori à la présidence des Républicains ? demande Carole Barjon à la spécialiste des études d’opinion à l’Observatoire de l’Opinion de la fondation en question.
Le favori [...] ne fait pour le moment que reprendre les recettes sémantiques de Sarkozy, mais c’est un calcul à court terme [lapidaire, mais réducteur, c'est ce qui plaît au lecteur].
La ligne populiste droitière qu’a choisi d’enfourcher Laurent Wauquiez est-elle la plus efficace pour lui permettre de ramener des électeurs vers Les Républicains ?
Ses récents discours révèlent la stratégie qui sera la sienne : marteler les sujets les plus fédérateurs pour son camp, et éviter autant que possible les sujets qui divisent profondément sa famille [quoi de plus naturel et partagé par Calan?].
[Mais Mme Morin se contredit aussitôt] Il est allé puiser les meilleurs tubes et les chiffons rouges favoris de la droite depuis une dizaine d’années [pour éviter les sujets qui divisent?] et les décline de manière méthodique, quasiment scolaire, à longueur de meetings. La Nation, la célébration des "racines" de la France, les combats contre "l'islamisme", "l'assistanat", "l'immigration massive" ou encore la "pensée unique" : aucun "hit" ne manque à l'appel [que des horreurs. Cet homme est coupable].
Manifestement, il a repéré deux données essentielles. D’abord, le fait que François Fillon a fait ses plus mauvais scores - les pires pour la droite depuis très longtemps – dans les catégories populaires ; ensuite, que c'est dans cet électorat-là qu'Emmanuel Macron est aujourd'hui le plus rejeté. C’est donc sur ces catégories sociales qu’il fait porter son effort. [Se consacrer aux défavorisés - combien d'électeurs socialistes traditionnels parmi eux - qui se sont détournés de Benoît Hamon, supposé les séduire à la présidentielle, est-ce répréhensible, dès lors qu'ils ne veulent pas de la gauche radicale ? Cet homme est coupable] C’est pourquoi il ressuscite le Sarkozy de 2007 et du "travailler plus pour gagner plus" [On cherche ici la cohérence du raisonnement de Chloé Morin, une ancienne conseillère en charge de l'opinion publique au cabinet du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, puis Manuel Valls, de 2012 à 2016, pourquoi ne pas le dire...]. Il s’adresse en effet, je le cite, à "celui qui travaille dur pour nourrir sa famille, payer sa maison et son essence, et qui est parfois moins payé que celui qui vit des allocations de l'assistanat". [N'est-ce pas prendre par la main ceux et celles que ses maîtres ont lâchés ? Cet homme est coupable.]
Dans un paysage médiatique où Macron et Mélenchon imposent l’agenda depuis mai dernier, il tente également de compenser son flou programmatique [Morin vient elle-même d'aligner des griefs qui prouvent le contraire] en lançant des formules délibérément choquantes [subjectivité d'une militante de gauche balayée à la présidentielle, puis aux législatives] pour espérer créer le débat autour de lui [Morin y participe avec ses aigreurs]. C’est ainsi qu’il faut comprendre ses formules [décide-t-elle] comme "Ce n'est pas à la France de s'adapter aux étrangers; c'est aux étrangers de s'adapter à la France" - destinées à le faire apparaître comme un briseur de tabous, alors que d'autres l’ont fait bien avant lui [ce qui rend Wauqiez sympathique ?]. En revendiquant un "parler vrai" qui plaît à la base LR et qu’il serait le seul à pratiquer [avec ces autres l’ont fait bien avant lui ?], il espère attirer sur lui les foudres des tenants de "la pensée unique" [ne laissant d'ailleurs pas Morin insensible] et va jusqu’à accuser ses adversaires de précautions langagières que bien souvent, ils n'ont pas [dans ce flou, seuls suivent les initiés]. Emmanuel Macron prononce bien le mot "islamisme"... [auprès de Morin, personne ne trouve grâce... Ces hommes, Wauquiez et Macron sont coupables.]
Laurent Wauquiez est également conscient de la nécessité de brûler son étiquette d'"énarque", marque décidément infâme à l’heure du dégagisme [réquisitionné par Morin, sympathisante de Mélenchon qu'elle convoque pour la deuxième fois en soutien de son propos], il emprunte à son ennemi Xavier Bertrand ce que l’on pourrait qualifier de "récit de la rédemption" [la rédemption suppose une faute qui appartient plutôt à ceux ou celles qui, juges exemplaires, dénient aux pécheurs la présomption d'innocence. [Cet homme est coupable : "qu'on lui coupe la tête" (* Alice au Pays des Merveilles).]
"Born again", mais au pays des populistes. Cette technique consiste à tenter de retrouver la confiance de "la base", d’abord en avouant ses péchés, péchés qui seraient pour Xavier Bertrand d’avoir fait partie du gouvernement et pour Wauquiez d’incarner la quintessence de l'élite technocratique [message subliminal - ô combien laïc - aux 'Constructifs' entrés au service de Macron, le traître à Hollande. Faut-il pour autant exiger de Wauquiez qu'il porte ainsi la croix de ses ex-confrères et fasse repentance aussi pour la faute des juppéistes ? Qu'on lui coupe la tête !]
Ensuite à expliquer comment le contact du "peuple" et du "terrain" lui ont ouvert les yeux [en français, "le contact lui a ouvert les yeux"] et ramené dans le droit chemin [que du positif !]. Il insiste donc sur "ce chemin de libération" [la "théologie de la libération" n'est pas la tasse de thé de la groupie de Ayrault ?] devant "le moule de la pensée" [unique et totalitaire, faut-il le rappeler?] forgé dans les grandes écoles [en fait dès l'école élémentaire aux mains du SNU-ipp-FSU] dont il est issu , et n'a pas de mots assez durs pour les "élites" côtoyées au gouvernement comme sur les bancs de l'Assemblée [pour en parler, n'est-il pas mieux placé que la Morin de Valls, bac +3 supposé ?].
En quelque sorte, il s’agit non seulement de se faire pardonner [obsession ou vocation religieuse manquée de la socialiste?] son parcours d’apparatchik [critique à réserver à Valls] qui, mais, mieux, d’en faire un argument électoral [Morin brigue-t-elle le poste de directrice de sa campagne?]. En appliquant à la lettre le vieux principe : je suis le mieux placé pour réformer le système puisque j’en ai fait partie et j’en connais donc tous les défauts…
Certes [applaudissement de Barjon]. Mais, du coup, il laisse en jachère l’économie et la politique de l’emploi qui intéressent aussi ceux-là ? [interrogation intonative de comparse qui approuve par avance]
C’est bien le risque qu’il court [abonde Morin]. Plutôt que se risquer à trancher la querelles des lignes - exercice périlleux, d'autant plus difficile que ceux qui portent des lignes alternatives se sont dérobés [qui est cette Morin pour distribuer des cartons rouges à tous ? combien de divisions et d'électeurs ?] - ou de dessiner la sienne propre, il picore dans les thèmes qui ont le mieux fonctionné dans l'opinion de droite ces derniers temps [qu'on lui coupe la tête]. Quitte à faire l'impasse sur la cohérence idéologique de l'ensemble. Et en prenant effectivement le risque de faire l’impasse sur le sujet principal de préoccupation des Français : la relance de l'activité et de l'emploi .
A ce stade, on ne distingue aucune trace de politique économique précise et cohérente dans ses discours de campagne et ses interviews. [le scrutin aura lieu dans trois semaines : que l'amère Morin prenne patience...] Et pour cause: pour beaucoup d’électeurs républicains, la ligne économique "traditionnelle" de la droite est exactement celle que met en oeuvre le gouvernement [comment le socialiste Hollande a-t-il donc pu s'accommoder d'un conseiller de droite à l'Elysée, pour au final le promouvoir ministre réactionnaire à Bercy?].
Depuis le mois d’août, la cote du couple exécutif a effectué une spectaculaire remontée [c'est beaucoup dire], mais dans l’électorat de droite qui approuve un certain nombre de mesures comme la réforme du marché du travail [la loi s'est attaquée au droit du travail], la réforme de l’ISF, ou encore la priorité donnée à la baisse des dépenses publiques. [La candidature Wauquiez inquiète-t-elle donc davantage le pouvoir socialo-macronien que le FN ? Qu'on lui coupe la tête !] N’oublions pas que François Fillon, candidat de toute la droite [et du centre, Mme Morin, si vous voulez gagner en crédibilité], mais surtout des Républicains, à la présidentielle, avait fait de sa radicalité économique le marqueur de son projet. Le parti de Laurent Wauquiez se trouve donc privé d’une de ses critiques favorites : la dénonciation d’une gauche crispée sur ses acquis [acquis syndicaux plombant l'économie, le social et la démocratie en France], incapable de mener "les réformes courageuses" indispensables à la survie du pays [vous êtes dure avec Ayrault et Valls! Mais où étiez-vous donc pendant toutes ces années?].
Les contorsions des ténors LR dans le débat budgétaire actuel montrent du reste que Wauquiez a probablement raison d’éviter la question à court terme : entre le jusqu’au-boutisme sur la réforme de l’ISF [voulue par le conseiller-ministre de Hollande à la tête d'un Etat-PS majoritaire partout], et la contestation de la baisse des APL ou des emplois aidés [Valls, que vous serviez et qui soutient le budget de Macron, lui rétorquait que supprimer l'ISF "serait une faute," rappelez-vous (le 20 avril 2016 sur France Info) : qu'on lui coupe la tête ?], il est clair que la droite peine à trouver un positionnement cohérent et audible [Et c'est vous qui le dites ? Votre maître, qui est devenu député (apparenté!) LREM, adresse aujourd'hui un satisfecit général au budget 2018 du président Macron : "Ce budget est juste, équilibré"].
VOIR et ENTENDRE Valls sur l'ISF, pour mémoire et pour ses serviteurs amnésiques et bavards mais de mauvaise foi:
Notons tout de même que, à défaut d'affirmer une ligne économique claire [celle partagée par l'énarque Macron et son imposante majorité présidentielle démocratiquement installée pour une législature: qu'on leur coupe la tête à tous !], et sachant ne pouvoir évacuer totalement une question qui reste centrale [l'ISF, selon vous, si on suit bien vos élucubrations malveillantes, plutôt que le chômage et le pouvoir d'achat? Mais dans quel monde vivez-vous pour débiter ces sottises?] dans les préoccupations des français [préoccupation que l'actuel chef de l'Etat a reprise à son compte : est-il illégitime ? Qu'on lui coupe la tête ?], Wauquiez a adopté une stratégie qui consiste à aborder le sujet uniquement [caricature grossière] au travers de "questions de valeurs" dont il sait par ailleurs qu’elles mobilisent et fédèrent fortement son électorat [de quoi priver la gauche du soutien objectif du FN dont vous n'avez de cesse que d'assurer la promotion et d'exploiter, tantôt en le diabolisant, tantôt en le jetant dans les jambes de vos adversaires, pour aller finalement le relever].
Par exemple, il fustige "l’assistanat", ce qui lui permet de faire passer l’idée de manière implicite [l'implicte, j'adore !] qu’il s’attaquerait aux dépenses publiques "vraiment superflues". [Dès avril 2016, le nouveau président de droite de la région Auvergne-Rhône-Alpes promis 75 millions d'économies dès 2016. Informez-vous auprès de votre aînée, Mme Barjon... Saura-t-elle vous dire que quatre enquêtes de la chambre régionale des comptes étaient alors en cours dont certaines pouvaient faire l'objet de poursuites pénales ?]
Autre exemple [du même tonneau?]: il ne cesse de dénoncer les normes et les contrôles qui entravent ceux qui travaillent, ainsi que la lourdeur des impôts qui pèsent sur les classes moyennes. [Alors ? Est-ce Wauquiez ou votre camarade socialiste Castaner qui insulte les chômeurs en ces termes: "Finalement, je vais bénéficier des allocations-chômage pour partir deux ans en vacances". Qu'on lui coupe la tête !...]
Dernier exemple [vous y tenez vraiment ?] : son discours sur la préférence régionale, déclinaison moins sulfureuse de la "préférence nationale" du FN [moins sulfureuse parce que régionale : est-ce votre respect parisien de vos concitoyens en régions ?], plébiscitée par un électorat en mal de protection économique [stigmatisez-vous le droit au travail ? Qu'on lui coupe la tête ?]. Autant de sujets qui lui permettent de "parler" de manière détournée [sic] aux gens préoccupés par le chômage et le pouvoir d’achat [chasse gardée de la gauche : seriez-vous plus réactionnaire que votre coeur (!) de cible ?]. Mais tout ceci mis bout-à-bout est loin de dessiner une politique économique cohérente... [Votre présentation ne tient pas la distance : c'est un tissu de racontars colportés par des incompétents sectaires. Il faut vous documenter avant de revenir].
Reste [ce n'est pas tout ?] qu’il semble ignorer le mouvement effectué par le chef de l’Etat vers l’électorat de droite… [C'est à discuter avec L'Express, voyez-vous : "Avec la réforme de l'assurance-chômage, Macron tente un rééquilibrage à gauche", titrait l'hebdo le 10 octobre dernier. Il faut vous mettre à jour et rebooter votre discours. De toute urgence. Qu'on lui coupe la tête !]
Oui, et c’est bien le problème pour lui [surtout pour vous]. Ce nouveau récit personnel et l’utilisation des sujets les plus mobilisateurs du répertoire de la droite suffiront sans doute, à court terme, à asseoir la légitimité de Laurent Wauquiez dans son parti. Mais pour compter dans le paysage à long terme, il lui faudra s’attaquer à la question la plus épineuse [c'est ça la politique]: le positionnement idéologique de la droite de demain, dans un paysage politique "recomposé" [ne vous en déplaise, c'est en marche !].
La division des cadres de LR sur le sort des députés "constructifs", bien qu’elle ait donné lieu ces derniers jours à quelques épisodes ridicules, n’est pas si anecdotique qu’on pourrait le croire.
C'est votre sortie de route : juste un autre sujet. On a compris que c'est sûrement un péché de plus dont Wauquiez devra implorer auprès de vous le pardon s'il veut mériter votre absolution - et je suspends ici vos déblatérations.
Mais vous repartez à la charge: amour déçu ou haine vengeresse ?
Parce que vous êtes perspicace, vous distinguez maintenant "une hésitation profonde de l'électorat Républicain quant à la stratégie à adopter face à Emmanuel Macron. En effet, d’après un sondage Elabe [du 11 octobre -pour BFMTV, il faut dire] 69% des sympathisants LR souhaitent que leur parti adopte une attitude "constructive" à l'égard d'Emmanuel Macron. Pour autant, Les Républicains ne souhaitent pas que leur parti se rapproche trop du parti présidentiel. Il en résulte une division assez marquée quant au sort des constructifs : 55% des sympathisants LR, mais seulement 47% des électeurs de François Fillon à la dernière présidentielle, approuvent l'exclusion du parti de Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Edouard Philippe, d’après un sondage Opinionway [à la suite d'un quorum trop faible, le vote de leur exclusion a été reporté, NDLR].
Au vu de ces données, on comprend qu'une fois la page du "psychodrame" de ces dernières semaines tournée, le problème du positionnement des Républicains vis à vis du chef de l'Etat risque fort de rester entier. Ou du moins, de le rester tant que la politique économique menée séduira une bonne partie des électeurs de droite. Pour le très probable futur président des Républicains Laurent Wauquiez, l'urgence des mois qui viennent sera donc d'endiguer l'hémorragie macroniste sur son flanc droit : d’après l’Ifop, 19% des électeurs de Fillon en mai dernier feraient le choix de Macron si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, soit au total 36% des électeurs qui avaient voté pour Nicolas Sarkozy en 2012.
Pour la première fois depuis bien longtemps, la droite (et c’est aussi le cas du PS) ne pourra donc plus compter sur son rôle automatique de "premier opposant" et sur le mécanisme classique de l’alternance droite-gauche pour compenser ses ambiguïtés programmatiques. Le temps où elle pouvait courtiser des catégories populaires en attente de protection, tout en portant un discours très libéral sur le plan économique pour les CSP+ et les retraités est sans doute révolu. Il lui faudra revenir avec un projet novateur et cohérent. Comme Wauquiez le disait lui-même, à l’issue de son meeting de mercredi dernier : "Tout commence"...
Or, pour BFMTV, le grand favori pour l'élection à la présidence des Républicains en décembre prochain, Laurent Wauquiez, veut "le retour d'une droite "vraiment de droite", et non pas encline à la bienveillance vers le centre, et dit vouloir "rassembler sans se renier". Thierry Arnaud, le chef de son service politique, a le sentiment que :
"lorsqu’on regarde le sondage, on se demande qui sont ces sympathisants Les Républicains, où ils sont? Et spécifiquement, si ce sont encore des adhérents du parti? Parce que le pari de Laurent Wauquiez, c’est qu’au fond tous ceux qui réclament une attitude constructive vis-à-vis d’Emmanuel Macron, dans une certaine mesure, sont déjà partis. [Ce sont les Constructifs, des juppéistes] (…) Le pari de Laurent Wauquiez, c’est que ceux qui restent et constituent les adhérents du parti sont les plus durs qui donc lui seront acquis."
Les élections départageront les commentateurs.
Pour l'heure, vos propos partisans, avec la complicité de l'Obs, et déconnectés de la réalité du terrain vous condamnent.
Une reconversion s'impose, à l'une comme à l'autre.
* "La Reine devint pourpre de colère ; et après l’avoir considérée un moment avec des yeux flamboyants comme ceux d’une bête fauve, elle se mit à crier : "Qu’on lui coupe la tête !" (Lewis Caroll)