Imprudence ou malveillance criminelle ?
Une abondante fumée noire
Un incendie s'est déclenché vendredi à la mi-journée dans la Maison de la Radio,
premier dommage depuis le début des travaux en 2009.
Des colonnes de fumée noire avaient un moment laissé penser que le feu s'était propagé à d'autres étages. "Un certain nombre de matériaux de travaux qui permettent de faire de la soudure, de l'étaiement, de l'isolation ont certainement brûlé (...) d'où les fumées intenses et compactes", ont expliqué les pompiers.
Une épaisse fumée noire s'est élevée d'une dizaine de fenêtres au pied desquelles se trouvent des préfabriqués de chantier, selon un journaliste sur place.
Les pompiers avaient dépêché des "moyens lourds, 16 engins et 60 pompiers" ainsi qu'un poste de commandement.
Impressionnant incendie à la Maison de la radio à Paris, le personnel est évacué & les pompiers sont sur place. pic.twitter.com/N8E3p2bgVs
— Gabriel Dewallens (@DewallensGaby) 31 Octobre 2014
Le personnel a dû être évacué mais le feu a rapidement été circonscrit au 8ème étage de la Maison ronde, qui abrite la plupart des radios publiques. Les pompiers ont annoncé que le feu était éteint à 14h30 et que personne n'avait été trouvé à l'étage au moment de l'incendie.
Les programmes de France Inter, France Info, France Musique et France Culture ont été interrompues
d'une à trois heures, avant de pouvoir reprendre vers 16 heures, a indiqué Radio France.
France Info et France Inter ont annoncé à l'antenne l'interruption de leurs programmes peu avant 13h00. "J'espère qu'on va pouvoir reprendre (...) le plus rapidement possible. L'important, c'est que tout le monde soit en sécurité très, très vite", a déclaré à l'antenne Laurent Guimier, directeur de France Info.
"J'ai été prévenu par des bruits de couloir qu'un incendie était en cours", a raconté Lionel Esparza, producteur sur France Musique, qui était en studio à 12h50 lors des premières évacuations.
"Aucune alarme n'a retenti", s'est-il étonné.
"Comme une explosion", rapporte un témoin
Des déflagrations, entendues par plusieurs membres du personnel, pourraient "être liées" à l'explosion de vitres, a expliqué le commandant Plus.
"J'ai entendu un grand bruit", "comme une explosion", probablement due à "un effet de souffle de l'incendie qui a fait exploser les fenêtres", témoigne Faouzi Zenassi, chef d'une équipe de travaux dans les locaux où l'incendie s'est déclaré.
Pendant environ deux heures, la confusion a régné dans la "Maison ronde", située au bord de la Seine: France Info a brièvement repris l'antenne, vers 13h35, après une suspension de moins d'une heure, avant d'interrompre de nouveau ses programmes quelques minutes plus tard, l'incendie n'étant pas encore circonscrit. A 15h00, les programmes avaient repris.
Construite il y a 50 ans, la Maison de la Radio, est en plein travaux depuis 2009
sur deux étages
Il s'agit du plus grand chantier de rénovation d'un bâtiment occupé en France. Un chantier pharaonique de 350 millions d'euros devant s'achever en 2016, qui oblige le personnel à déménager régulièrement, pour procéder à des travaux par tranches.
Les travaux ont porté non seulement sur le désossage et le désamiantage des structures mais aussi sur la rénovation de 60.000 m2 de locaux et de 38 studios d'antennes, la construction d'un auditorium de 1.460 places et la mise en place d'une vaste allée centrale qui traverse le bâtiment de part en part.
Le président de la République est apparu préoccupé par cet incendie au coeur de Paris et a déploré un "traumatisme extrêmement grand" pour ce "bâtiment symbolique". Manuel Valls y est allé de sa "solidarité" dans un tweet, tout comme les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Fleur Pellerin qui se sont rendus sur place, la ministre de la Culture insistant beaucoup sur sa présence sur les lieux.
"Ca fait mal au coeur de voir ça; cette maison a une telle histoire", s'émeut la responsable du service international à France Info qui ajoute que "pendant un quart d'heure, on s'est dit 'qu'est-ce qu'on fait?".
Cette journaliste, Isabelle Labeyrie, a confirmé qu'"aucune alarme n'a sonné". "En attendant l'ordre d'évacuer, on a pris des photos". Comme si c'était Beyrouth. Ou Gaza...
Cette journaliste, Isabelle Labeyrie, a confirmé qu'"aucune alarme n'a sonné". "En attendant l'ordre d'évacuer, on a pris des photos". Comme si c'était Beyrouth. Ou Gaza...