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jeudi 30 avril 2015

Impunité: Fleur Pellerin n'a pas vraiment démissionné Agnès Saal (INA)

Le pouvoir socialiste n'a pas sanctionné sa servante 

Cette affaire souligne l'impunité de la haute administration.

Un taxi customisé Vuitton
ou je rends ma carte du PS
La présidente de l'INA a présenté sa démission ce mardi après la révélation d'une facture colossale de taxi mais Agnès Saal conserve son statut de fonctionnaire, observe Eric Verhaeghe pour Le Figaro. Après les révélations sur ses frais de taxi, Agnès Saal a donc jeté l'éponge, mais si elle quitte ses fonctions de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA), sa décision  nous prive peut-être d'autres révélations sur ses turpitudes.

[Comme Aquilino Morelle,] Agnès Saal appartient à cette classe de petits marquis de gauche qui ont fait ou font carrière en se politisant et en rendant des services aux élus dans le sillage de qui ils s'inscrivent. Cette technique leur permet de rebondir d'élection en élection, jusqu'à imaginer que la machinerie publique dont ils sont les dirigeants se résume à un jeu d'obstacles déconnecté de l'intérêt général, jusqu'à être persuadés que la machine est à leur service et non l'inverse.

Il existe une rhétorique amusante, consubstantielle à l'étiquette de cette Cour. Il est de bon ton d'y dénoncer les petits patrons poujadistes mais de courber l'échine devant les grands du CAC 40 qui pourraient un jour vous recruter. Il est de bon ton d'y fustiger RMC (qu'on écoute dans le taxi, occupation essentielle quand le chauffeur est en vacances) et de n'écouter que Patrick Cohen qui dit si bien tout haut ce que les gens bien se répètent chaque soir dans les salons. Il est obligatoire d'avoir en horreur le Front National qui est poujadiste et populiste mais de ne jamais franchir le périphérique ou alors seulement avec une moue de dégoût et en prenant soin de bien appeler tous ses copains pour leur annoncer triomphalement qu'on l'a fait. Il est tout aussi obligatoire de défendre becs et ongles la laïcité et l'école publique, mais d'inscrire ses enfants dans une école privée quand on n'a pas réussi à se trouver un appartement pas trop cher dans l'hypercentre parisien. Il faut proscrire le racisme et l'antisémitisme bien sûr, vomir tous ceux qui veulent défendre l'identité nationale, mais on interdit à ses enfants d'aller dans les quartiers difficiles, de prendre le métro après 20 heures, et on conseille à sa fille de changer de trottoir quand un groupe de jeunes immigrés arrive. Et, bien entendu, il faut dénoncer tous ces salauds de droite qui se remplissent les poches sur le dos de pauvres travailleurs opprimés, mais ne surtout pas se gêner pour faire payer le taxi de son enfant par le contribuable.

Longtemps à l'abri des regards, ces petits travers [ou coûteuses libertés] posent de plus en plus problème à l'opinion publique. En phase de disette budgétaire, plus personne ne peut admettre qu'un haut fonctionnaire bénéficie d'une voiture de fonction, d'un chauffeur à demeure, et qu'il se prélasse malgré tout dans des taxis pour une somme équivalent à 4.000 euros par mois. Surtout, s'il a accédé à son poste de direction en surfant sur les différents ministres socialistes qui l'ont promu au nom du redressement dans la justice et de la lutte contre la finance.

Agnès Saal a quitté son poste et son geste est présenté comme une démission: de qui se moque-t-on ?
 
Il faut bien entendu expliquer au public qu'Agnès Saal ne tardera pas à retrouver un poste de fonctionnaire où elle sera payée entre 6.000 et 10.000 euros nets chaque mois, pour une charge de travail très incertaine. On aimerait être plus précis sur les chiffres, mais la haute fonction publique, qui est très exigeante sur la transparence des rémunérations dans le secteur privé, maintient un black-out complet sur les rémunérations publiques.

Une tique gorgée du sang du contribuable
Cette impunité est l'une des explications majeures du déficit public qui étouffe la croissance en France. Il n'existe aujourd'hui aucun mécanisme qui incite les hauts fonctionnaires à placer la dépense publique sous contrôle. Les nominations et les carrières se font selon des critères très politiques (ou amicaux) qui excluent totalement les aspects financiers. L'attitude d'Agnès Saal en est la meilleure preuve.

Dans la désincitation des hauts fonctionnaires à maîtriser les dépenses, la question de la sanction se pose. Lorsqu'un haut fonctionnaire est pris en défaut, son seul risque est d'être mis dans un placard doré. Est-ce suffisant pour inciter une caste à réviser ses fondamentaux? [La dame n'a qu'à patienter quelques mois sur une île ensoleillée, en attendant que le pouvoir reconnaissant - sur intervention d'un proche de Lionel Jospin, de Catherine Trautmann ou de Catherine Tasca - lui trouve un point de chute pour une pré-retraite dorée tant méritée: la fameuse Inspection générale des affaires sociales ou IGAS ?]

Dans la logique de mise sous contrôle des dépenses, il faut évidemment savoir se poser la question de la réforme de la haute administration, sous ce double aspect. Premier aspect: comment dépolitiser les carrières et inciter les décideurs publics à bien gérer? Deuxième aspect: ne faut-il pas les "sortir" du statut de la fonction publique et prévoir leur licenciement pur et simple [leur révocation] lorsque leur gestion n'est pas à la hauteur des attentes collectives?

Tôt ou tard, la question se posera, assure Eric Verhaeghe.
Il a été président de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) entre 2004 et 2009. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages publiés chez Jacob-Duvernet: "Jusqu'ici tout va bien", "Au cœur du MEDEF: chronique d'une fin annoncée", et "Faut-il quitter la France?". Retrouvez ses chroniques sur son site.

mercredi 29 avril 2015

Projet d'attentat sur église(s) de Villejuif: un possible complice de Ghlam mis en examen

Un homme soupçonné d'aide au djihadiste franco-algérien Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen 

Le principal suspect islamiste a pu bénéficier de son assistance 

dans son projet d'attentat manqué contre une église de Villejuif (PCF de 1945 à 2014, Val-de-Marne), révèle l'enquête sur les complicités, selon une source unique, l'AFP, chargée des éléments de langage du pouvoir.

L'homme de 33 ans a été mis en examen notamment pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en relation avec une entreprise terroriste mais, selon son avocat, il nie tout projet d'attaque, a indiqué le Parquet de Paris. Il a été placé en détention provisoire.
Arrêté samedi à Colombes (PS de 2008 à 2014, dans les Hauts-de-Seine), le trentenaire, dont l'identité n'est pas révélée, est la première personne mise en examen depuis le placement en détention provisoire vendredi de Sid Ahmed Ghlam, l'étudiant franco-algérien de 24 ans soupçonné de l'assassinat d'une femme, Aurélie Châtelain, à Villejuif le 19 avril et d'un projet d'attentat contre au moins une église de cette ville du Val-de-Marne.
Deux autres personnes avaient été arrêtées en région parisienne et placées en garde à vue ce week-end. Elles ont été relâchées depuis, sans être poursuivies à ce stade de l'enquête. Un "commanditaire" syrien serait le dénominateur commun entre trois des différents suspects de cette affaire.

L'ADN de l'homme mis en examen mercredi a été trouvé dans une voiture Renault Mégane volée et garée à Aulnay-sous-Bois (PS de 2008 à 2014, Seine-Saine-Denis), où a été entreposé tout ou partie de l'arsenal découvert lors de son arrestation dimanche 19 avril dans le studio parisien de Sid Ahmed Ghlam, situé dans le 13ème arrondissement. Selon une source proche du dossier, Sid Ahmed Ghlam "a déclaré aux enquêteurs avoir hébergé cet homme une ou deux nuits avant son arrestation".
Son ADN a aussi été découvert sur un gilet pare-balles en possession de l'étudiant binational, selon une source proche de l'enquête. L'homme a déjà été condamné dans des affaires de droit commun, sans lien avec le terrorisme, a précisé cette source. Son ADN était donc inscrit au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg), ce qui a permis de retrouver sa trace.
Il a aussi été mis en examen pour recel de vol en bande organisée et usage de fausses plaques d'immatriculation en relation avec une entreprise terroriste, a précisé le parquet de Paris.

"Il n'a jamais eu la volonté ni la conscience de participer à un projet terroriste"si on en croit Me Corentin Dupouey, originaire de Paris 19e, avocat collaborateur à Drancy (PCF de 1944 à 2001), puis à Versailles, au cabinet Liénard-Landon-Car-Simonin depuis juillet 2014. "Il est tout à fait dépassé par ce qui lui arrive; (...) c'est un père de famille, ce n'est pas un musulman radical", raconte le cher maître. Mais son client concède toutefois "un certain nombre de faits", a-t-il lâché, sans préciser lesquels.

Une enquête antiterroriste 

Les enquêteurs cherchent à déterminer de quelles complicités a pu bénéficier Sid Ahmed Ghlamdont ils pensent qu'il aurait été missionné depuis la Syrie, dont le régime est menacé par l'organisation terroriste dite État islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daesh), mais contre lequel Laurent Fabius et le président François Hollande ont pourtant demandé une "réaction de force" des principaux pays occidentaux et des frappes contre le pouvoir légitime d'al-Assad.

Installé définitivement en France en 2011, Sid Ahmed Ghlam est né en Algérie en août 1991, où il a passé toute son enfance. A l'âge de dix ans, il arrive en France avec sa mère, pour rejoindre son père à Saint-Dizier, ville moyenne de Haute-Marne. Mais faute de papiers, il doit repartir en Algérie en 2003 où il passe son baccalauréat en 2010, a rapporté François Molins. Une fois revenu en France en 2011, ce célibataire sans enfant entame alors des études d'électronique à Reims et Paris. Entre novembre 2011 et juin 2013, il est notamment passé par l'école parisienne Supinfo. Or, on a découvert que le terroriste présumé a falsifié des documents officiels pour entrer à l'UPMC, université Pierre et Marie Curie. 

Avocats de Sid Ahmed Ghlam:
Matthieu de Vallois (à gauche) et Gilles-Jean Portejoie
L'un de ses avocats, Gilles-Jean Portejoie, d'abord proche de François Mitterrand (il a appartenu à quelques cabinets de ministres socialistes), puis de Nicolas Sarkozy, n'est pas seulement le conseil des stars, mais fut premier adjoint au maire socialiste de Clermont-Ferrand (1997-2007), et candidat à la mairie de la capitale auvergnate en 2014. Quant à Me Matthieu de Vallois, il fut déjà le conseil de trois combattants français en Syrie interpellés à l'aéroport de Saint-Étienne en 2012 et jugés "pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes": Fares Farsi, 21 ans, Youssef Ettaoujar, 26 ans, et Salah-Eddine Gourmat, 24 ans.

Lundi, le procureur de Paris, François Molins, a réaffirmé que 
Sid Ahmed Ghlam "(est) passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes". Il "a agi en bénéficiant d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement", a-t-il précisé.
Les investigations ont aussi montré que c'est sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam a trouvé la clé du véhicule volé et garé à Aulnay-sous-Bois.
L'importance de son arsenal - quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver- outre 2.000 euros en liquide et des documents sur al-Qaïda et l'EI, amène aussi les enquêteurs à s'interroger sur sa volonté d'attaquer seul ou avec des complicesUn message des commanditaires, envoyé à Ghlam et le poussant à agir seul si son complice ne venait pas, renforce ces soupçons, a indiqué une source proche du dossier.

Moins de quatre mois après les attaques terroristes de djihadistes français menées contre Charlie Hebdo à Montrouge et à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, cet attentat a pu être évité de manière fortuite
Sid Ahmed Ghlam, islamiste candidat au djihad, mais qui avait craint pour ses jours sur blessure par balle à la cuisse, avait lui-même appelé le SAMU au matin du 19 avril. Les policiers, alertés, avaient retrouvé les armes dans sa voiture et dans sa très correcte chambre d'étudiant boursier, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Son ADN a été trouvé dans l'automobile où a été assassinée par balle ce matin-là Aurélie Châtelain. La balle a été tirée avec un revolver du suspect.

Selon ses avocats, Sid Ahmed Ghlam conteste l'ensemble des faits qui lui sont reprochés...

Centrafrique: des soldats français accusés de viol sur enfants

Transparence: le gouvernement et l'AFP étouffent l'informationmais The Guardian la révèle

Un directeur de l'ONU a été sanctionné pour avoir lancé l'alerte 


Le haut fonctionnaire onusien  a été suspendu pour la transmission aux autorités françaises d'un rapport confidentiel sur des viols présumés sur enfants commis par douze à quinze militaires de l'opération Sangaris lancée le 5 décembre 2013. Le quotidien britannique de centre gauche "The Guardian" révèle ce que le pouvoir socialiste exemplaire occulte depuis près d'un an.

Il y a encore quelques jours, Anders Kompass dirigeait une table ronde  à l'ONU sur la question de la Palestine. Le directeur du Haut-Commissariat aux Droits de l'homme pour les opérations sur le terrain vient d'être suspendu par les Nations unies le mercredi 29 avril, annonce un article du journal britannique The Guardian pour intellos. Il lui est reproché d'avoir divulgué aux autorités françaises un rapport confidentiel de l'ONU relatif à des viols et agressions sexuelles commis par des soldats français à Bangui, capitale de la République de Centrafrique. Anders Kompass justifie sa transmission  des documents aux autorités françaises en raison de l'incapacité de l'ONU à prendre des mesures pour arrêter ces abus.

Des viols sur des enfants de 9 ans

Selon les déclarations de plusieurs garçons mineurs abusés et entendus entre mai et juin de l'année dernière par le bureau du haut-commissaire des Droits de l'homme et un spécialiste de l'UNICEF, les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014, dans le cadre de l'opération de maintien de la paix internationale de la MINUSCA, Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine, suite aux attaques de la coalition essentiellement musulmane de rebelles Séléka. Ces témoignages sont-ils donc provoqués par les rebelles pour déconsidérer les troupes de sécurisation ? C'est ce que l'enquête "diligentée" par le ministre Jean-Yves Le Drian aurait déjà dû établir depuis plusieurs mois.

Les déclarations des quelques victimes identifiées laissent actuellement craindre que les victimes d'abus puissent toutefois être bien plus nombreuses. Le rapport confidentiel intitulé "Abus sexuels sur enfants par les forces militaires internationales" détaille les actes commis par des soldats français dans un centre de déplacés à l'aéroport de M'Poko, à Bangui en Centrafrique, sur des enfants affamés qu'ils étaient censés protéger. Ces enfants auraient été abusés sexuellement en échange d'argent ou de nourriture. Quelques-unes des jeunes victimes, âgées de seulement 9 à 11 ans, auraient pu décrire les soldats impliqués dans ces viols.

Une enquête française en cours à Bangui

The Guardian aurait obtenu ce rapport interne via Paula Donovan, militante américaine contre le sida et pour les droits des femmes et codirectrice de Aids-Free World, organisation internationale dédiée aux porteurs du virus du sida. Elle réclame la création dune commission d'enquête indépendante au sein de l'ONU sur ces abus sexuels commis par des soldats de la paixIl est question d'exploitation sexuelle, y compris le viol et la sodomie sur des garçons, dont certains étaient des orphelins. Un garçon de 11 ans aurait déclaré avoir été abusé quand il est allé chercher de la nourriture. Un autre de neuf ans et un ami impliquent deux soldats français au camp de déplacés. Pour Paula Donovan, "la triste vérité est que de tels abus sexuels ne sont pas rares. La réponse instinctive de l'ONU face aux violences sexuelles - ignorance, déni, dissimulation - doit être soumise à une commission d'enquête indépendante avec accès total et pleins pouvoirs".
D'ores et déjà, l'ambassadeur de Suède aux Nations unies a mis en garde les dirigeants de l'ONU : "Il ne vaudrait mieux pas que le haut-commissaire aux Droits de l'homme force" Anders Kompass à démissionner. A l'été 2014, le rapport sur ces abus sexuels a été transmis au Haut-Commissariat aux Droits de l'homme, à Genève. Comme rien ne se passait, Kompass a décidé de l'envoyer aux autorités françaises, qui ont ainsi pu envoyer des enquêteurs à Bangui.

Le lanceur d'alerte génevois devrait-il être suspendu pour avoir violé les protocoles de l'ONU, ou plutôt remercié ? Des sources au sein des Nations unies ont en effet confirmé au Guardian qu'une enquête française est effectivement en cours, en coopération avec l'ONU, à Bangui sur ces accusations d'agressions sexuelles commises par des soldats français sous mandat de l'ONU. Le ministère de la Justice a finalement confirmé ce jour que, le 31 juillet 2014, le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire portant sur ces accusations après avoir pris connaissance du rapport des Nations unies. 

Or, le mois dernier, Anders Kompass a été appelé et accusé de violation de protocoles des Nations Unies pour fuite sur les détails d'un rapport confidentiel. Les e-mails de Kompass ont été saisis  et un haut responsable de l'ONU a dit de Kompass qu' "il est de son devoir de connaître et de se conformer" aux protocoles des Nations Unies sur des documents confidentiels.

Bea Edwards, du Government Accountability Project, une organisation caritative internationale qui soutient les dénonciateurs, a condamné l'ONU pour sa chasse aux sorcières contre  le travailleur humanitaire suédois qui a agi pour mettre un terme aux abus sur enfants par ces Casques bleus en République centrafricaine"En dépit de la rhétorique officielle, il y a très peu d'engagement à la tête de l'organisation pour protéger les dénonciateurs et une forte tendance à politiser toutes les questions, quel que soit le degré d'urgence," a affirmé Edwards.

Mais le haut-fonctionnaire
 Kompass est par ailleurs accusé d'être à la solde du Maroc depuis des années, selon des sources sahraouis. Des documents confidentiels présentés sur le web par un hacker marocain  auraient dévoilés les services rendus par le Suédois, notamment des notes envoyées par l'ex-ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale. 


INA et les frais de taxis d'Agnès Saal: quand les euros ne sont pas rares pour tous

Taxis d'Agnès Saal et budgets culturels : 
quand les euros ne sont pas rares pour tous

La PDG de l'INA, nommée en Conseil des ministres sur proposition de l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, est visée par une lettre anonyme dénonçant ses factures de taxis

Après Radio France et Mathieu Gallet, l'INA et Agnès Saal, donc ! 
La semaine dernière, un corbeau a envoyé aux administrateurs de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA), une entité de l'audiovisuel public, un rapport détaillé des factures de taxis d'Agnès Saal, la PDG de l'INA.

Ces informations "du corbeau" ont été envoyées par courrier anonyme aux administrateurs de l'INA, a confirmé Françoise Lamontagne, déléguée syndicale CGT, qui a reçu "le dossier dans sa boîte aux lettres perso". "Ca fait très mauvais effet.
Les salariés sont en colère. C'est complètement contradictoire avec (le) discours" d'Agnès Saal en faveur d'une gestion rigoureuse de l'INA, a ajouté la représentante de la CGT.
Même indignation au syndicat FO de l'institution, installée à Bry-sur-Marne (Val de Marne), qui estime que "la crédibilité de Madame Saal est très sévèrement entachée". FO avait demandé à l'Etat "des mesures pour qu’enfin les dépenses des établissements publics soient gérées dans la transparence et non dans l’opacité la plus totale".  Agnès Saal n'avait pas souhaité communiquer. Une enquête interne pour identifier le corbeau a été ouverte à l'INA.

Une fois informée des "frais de déplacement privés de la présidente", la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, "a immédiatement demandé le remboursement intégral, qui est en cours", a souligné le ministère par communiqué. Depuis l'onéreuse rénovation des boiseries "en palissandre de Rio" du bureau de Mathieu Gallet, PDG de Radio France, révélée par le Canard Enchaîné en pleine grève dans le groupe de service public, la gabegie des dirigeants de l'audiovisuel public est particulièrement indécente en temps de disette budgétaire

A. Saal a remplacé Mathieu Gallet, à la tête de l'INA en mai 2014. En dix mois de fonction, Agnès Saal a totalisé une facture de 40.915 euros auprès de la compagnie de taxis G7 - proche du Parti socialiste - dont un peu plus de 7.000 euros d'abonnement et plus de 32.000 euros de déplacements. Sans que l'association Anticor ne bronche. Sur le site de l'INA, sa biographie affirme que "par passion et conviction, Agnès Saal choisit, dès sa sortie de la promotion "Solidarité" de l’ENA en 1983, de servir l’intérêt public"...

Ce courrier du corbeau précise que ces factures "matérialisent une possibilité d'abus de biens sociaux". Il a été envoyé la veille du conseil d'administration de l'INA qui s'est tenu le 23 avril. Celui-ci comprend une sénatrice, un député, des représentants des ministère de la Culture (Emmanuelle Bensimon-Weiler) et de Bercy (Louis-Augustin Julien), un représentant de la Cour des comptes (Catherine Démier, directrice générale du Festival de Cannes et trésorière du Conseil d'administration du théâtre de la Ville à Paris), des représentants du personnel et des personnalités qualifiées. 

Agnès Saal s'en est expliquée devant son conseil d'administration le 23 avril. Dans un premier temps, elle a cru pouvoir s'en tirer en s'engageant à rembourser les déplacements privés. Elle assure avoir déjà remboursé une partie des dépenses de taxis relevant de ses déplacements personnels. "En tant que PDG de l'INA, j'ai une voiture de service avec chauffeur à disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler 12 à 15 heures par jour ni les week-ends. J'ai également un abonnement aux taxi G7, car je n'ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait déjà existé avant mon arrivée et je l'ai repris", explique la PDG de l'INA, impliquant ainsi Mathieu Gallet.

6.700 euros de taxi pour le fils de la PDG de l'INA

Elle a aussi reconnu une faute. Sur la facture de taxi, 6.700 euros sont directement imputables à son fils à qui elle a communiqué son code de réservation. "C'est une maladresse, j'en reconnais la responsabilité et j'ai immédiatement remboursé ces frais." Reste à déterminer par la PDG de l'INA  ce qui, dans les 7.800 euros de taxis facturés le week-end, relève des déplacements professionnels et de ce qui relève des déplacements privés. "Je suis en train de faire le décompte. Ce n'est pas évident de savoir si une course de taxi pour un événement dans lequel je représente l'INA est professionnel ou personnel", argumente Agnès Saal. "Mais j'estime que l'usage professionnel du taxi pendant les weekends représente environ un tiers ou un quart de la facture", estime-t-elle librement, puisque "c'est l'Etat qui paie", comme dirait l'autre... Elle s'est donc engagée, devant ses administrateurs, à rembourser les deux tiers ou les trois quart restants.

La question des dépenses publiques par les présidents de l'audiovisuel public est très sensible

Tous les frais engagés par les hauts-fonctionnaires de l'Etat devraient être contrôlés rigoureusement mais l'affaire Mathieu Gallet - même blanchi par une enquête de l'inspection générale des Finances (comme l'a été Thierry Lepaon par ses camarades syndicalistes de la CGT) - a démontré que la Cour des Comptes fait l'impasse sur de nombreux services de l'Etat.

Animée par une profonde antipathie pour Aurélie Philippetti qui l'a précédée à son poste Rue de Valois,
Fleur Pellerin, ministre de la Culture, exige maintenant une totale transparence et exemplarité des dirigeants d'établissements culturels. Elle a chargé l'inspection générale des affaires culturelles (IGCA) d'une mission pour mieux encadrer et contrôler les dépenses de fonctionnement des dirigeants des entreprises publiques. "Nous demandons la régularisation des toutes les sommes dépensées sur le plan personnel", affirme la rue de Valois qui a également missionné le Contrôle général économique et financier (CGEFi) afin de déterminer les suites à donner à cette affaire.
"La mission de l'IGCA devrait aboutir à la définition de conditions d'exercice similaires pour toutes les présidences, et je m'en réjouis", applaudit Agnès Saal qui a visiblement besoin d'un garde-fou. Cette dernière tient à prendre les devants. "En novembre 2014, avant même toutes ces affaires, j'ai pris la décision de réduire le budget 2015 de frais de fonctionnement de la présidence de l'INA de 90.000 euros à 70.000 euros." Avec des compensations personnelles... 

Les règlements de comptes arrivent en cascade, mais entre personnes. 
La PDG a en revanche mis fin aux différents contrats de conseil en image et en stratégie, dont celui de Denis Pingaud qui conseillait... Mathieu Gallet, pointé pour son conseiller en communication (90.000 euros par an), des travaux dans son bureau (104.000 euros), et sa nouvelle voiture.
Elle assure aussi n'avoir pas refait ses bureaux à son arrivée à la tête de l'INA. "J'ai uniquement acheté trois lampes chez Ikéa [sic].  Surtout, je passe tout mon temps à Bry-sur-Marne, siège de l'INA, et nous devrions mettre fin à la location coûteuse des bureaux à Paris, rue de Patay," à deux pas de la Bibliothèque François Mitterrand. 

Quand Agnès Saal, PDG de l'Ina, promettait de "mieux utiliser l'argent public"

 Agnès Saal a présenté sa démission le mardi 28 à la demande de Fleur Pellerin. La ministre de la Culture lui reproche le montant de ses frais de déplacement en taxi, estimé à plus de 40.000 euros.

Lors de son audition devant les députés en novembre 2014 ou dans ses entretiens accordés aux media, Agnès Saal mettait sans vergogne en avant les "efforts" budgétaires à mener, ainsi que les principes d'une gestion rigoureuse des deniers de l'État avec qui elle négociait un contrat de financement de l'INA. Et d'assurer, non sans aplomb, qu'avec son équipe, "nous [devons] mieux utiliser l'argent public". La preuve en images dans cette vidéo :
VOIR et ENTENDRE la pdg de l'INA s'engager à "mieux utiliser l'argent public"...

Agnès Saal, la patronne de l'Ina, démissionne suite à sa méchante affaire de notes exorbitantes de taxi

La présidente de l'INA a présenté sa démission à la demande de Fleur Pellerin, indique le ministère de la Culture, mardi 28 avril. Cette démission prend effet immédiatement, a-t-on précisé de même source, à l'issue d'une rencontre rue de Valois entre la ministre et la PDG de l'Institut national de l'audiovisuel.
Selon Le Figaro, la patronne déchue de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), a dépensé en dix mois 40.915 euros de taxis auprès de la compagnie G7

Nommée en avril 2014 à la tête de l'Institut national de l'audiovisuel, cette habituée des cabinets de plusieurs ministres socialistes de la Culture du gouvernement Lionel Jospin, Catherine Trautmann (comme conseillère... budgétaire, 1997-1998, ça ne s'invente pas), puis directrice-adjointe du cabinet (1998-2000) et de Catherine Tasca (2000-2001) à cette même fonction, a fait un petit tour par l'INA, puis s'en est allée.

Dans ses précédentes fonctions, à la direction générale du Centre Pompidou, A. Saal (57 ans), née à Tunis en 1957 d’un père commerçant en textile du souk et d’une mère issue d'une famille de banquiers et de financiers originaires d'Italie, tous deux juifs, assure qu'elle a préféré continuer d'habiter chez elle plutôt que d'utiliser un appartement de fonction qui aurait pu être mis à sa disposition.
Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ENA, Agnès Saal a également été directrice administrative et... financière du Centre national de la Cinématographie (CNC), de 1990 à 1997.

Le devoir d'exemplarité

"L'exemplarité des dirigeants doit être non seulement effective mais aussi évidente aux yeux de tous, sous peine de fragiliser la cohésion de l'entreprise", avait toutefois noté l'IGF. Après la dénonciation de la présidente de l'INA, Fleur Pellerin a elle aussi rappelé "son attachement très ferme à l'exemplarité des dirigeants des organismes publics placés sous sa tutelle". 

Des recrutements aussi nombreux qu'opaques
Denis Pingaud, le très cher conseiller en communication du PDG de Radio France, serait lui un proche de ce dernier, qui avait déjà eu recours à ses services lorsqu'il était à la tête de l'INA. Le communicant était alors vice-président d'OpinionWay, une des nombreuses entreprises de conseil auxquelles Mathieu Gallet a fait appel durant sa présidence. Au point que lorsque Denis Pingaud fonda sa propre société de conseil, l'ex-PDG de l'INA parvint à lui obtenir un nouveau contrat. Au total, ce sont sept entreprises qui se sont partagées les faveurs de l'ex-patron en quatre ans de présidence de l'INA. L'ensemble des contrats représentent plus d'un million d'euros, soit plus de 1% du budget annuel de l'INA, qui fonctionne en grande partie grâce à des financements publics. Une seule avait été embauchée à la suite d'un appel d'offres. Interrogée, la porte-parole de Mathieu Gallet, qui occupait déjà cette fonction lorsqu'il dirigeait l'INA, a déclaré que tous les contrats ont été passés "selon les procédures en vigueur", en démentant l'affirmation du Canard enchaîné selon lesquelles ces frais ont été signés sans mise en concurrence. Elle n'a pas commenté les sommes avancées par Le Canard.

Les nouvelles révélations qui accablent Agnès Saal salissent la présidence de F. Hollande apôtre de la transparence et de l'exemplarité
. Les salariés de Radio France sortent en effet frustrés d'une grève illimitée historique de 28 jours contre... le plan d'économies engagé par le PDG, ainsi qu'un plan de départs volontaires en préparation. 
La réaction du gouvernement est d'autant plus vive à l'encontre de la PDG socialiste que Hollande et Valls promettent de suivre les dépenses publiques à la loupe en période de crise et que la Cour des comptes envisage des réformes choc pour remettre le budget de Radio France sur les rails
Le PDG de Radio France Mathieu Gallet avait l'intention de porter plainte contre le Canard enchaîné, dénonçant des "allégations diffamatoires" après la publication par l'hebdomadaire d'informations sur ses dépenses lorsqu'il présidait l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Maintenant qu'il a été blanchi par l'inspection générale des Finances, son dépôt de plainte ne devrait plus tarder...

Christian Combaz confirme que la gabegie d'Etat ne frappe pas seulement l'audio-visuel public 

Habitué des Instituts culturels français à l'étranger, l'écrivain confirme que les établissements publics culturels français, notamment à l'étranger, jettent l'argent par les fenêtres sous les yeux de leurs invités. Le cas pathétique de la directrice de l'INA n'a donc surpris aucun des artistes qui sillonnent le réseau culturel du ministère des Affaires étrangères de Laurent Fabius pour prononcer une conférence ou présenter un film.
Ch. Combaz cite ainsi l'exemple d'"un agrégé de lettres payé 6.500 euros, adjoint au directeur d'un Institut culturel européen, qui, hébergé gratuitement dans un appartement consulaire à l'autre bout du pays, se fait signer par le consul des bons de nuitée remboursés 90 euros par son ambassade?" Et il en a le droit ! "Tout comme le personnel para-diplomatique a le droit de récupérer les véhicules de fonction après deux ou trois ans, à un prix d'autant plus bas que les mises en vente sont confidentielles, et qu'une fois le délai écoulé c'est la première offre qui l'emporte. 1.000 euros pour une voiture quasi-neuve, c'est assez tentant. Visiblement la tentation n'épargne pas grand-monde."

L'ex-patron pendant trois ans du Centre culturel français de Milan rapporte également "la commande par un fonctionnaire contractuel du Quai d'Orsay en charge d'un grand centre culturel européen de trois tonnes de meubles en plexiglas à un designer hors de prix dès son arrivée, l'achat d'une C5 neuve avec toutes les options, les heures supplémentaires du chauffeur parce qu'on n'a pas de permis, l'aller-retour d'Angleterre de deux ingénieurs pour réparer le système Dolby du projecteur, la commande d'expositions à trente mille euros qui ne rapportent rien mais qui permettent de convier toute la ville à un vernissage tapageur, le tout pour "planter" finalement de trois cents mille euros (en trois ans) le budget de la maison dont on a la charge, avec la bénédiction de l'ambassadeur qui trouve la direction du Centre Culturel très créative, très tendance, très originale."
Au diable l'avarice.

Défense: Hollande compte trouver 3,8 milliards d'euros supplémentaires pour préserver les effectifs

Hollande promet de financer sa politique d'ingérence en Afrique et au Proche-Orient

Les guerres de François-l'Africain ont un coût budgétaire 

Le président socialiste promet un crédit de 3,8 milliards d'euros supplémentaires à la Défense d'ici... 2019, ainsi que l'affectation de 7.000 hommes exclusivement aux patrouilles militaires antiterroristes.
Face à la menace islamiste, les Français vont devoir alimenter le budget de la Défense à hauteur de 4 milliards d'euros supplémentaires de 2016 à... 2019. 7.000 militaires seront en outre affectés en permanence à la sécurité nationale, a également annoncé mercredi François Hollande.

Depuis les attentats punitifs islamistes  des 7, 8 et 9 janvier par des djihadistes français qui ont 17 morts, "la France fait face à de lourdes menaces aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre territoire", a affirmé le chef de guerre à l'issue d'un Conseil de défense réunissant les principaux responsables politiques et militaires.
En conséquence de quoi, l'opération Sentinelle de patrouilles militaires engagée depuis le début de l'année avec 10.000 hommes sera "pérennisée" avec "7.000 militaires" affectés à cette mission "de manière durable", a ajouté François Hollande.

Un appoint au budget rogné pendant des années

Le budget actuel de la défense est à un niveau historiquement bas de 31,4 milliards (dont 10 % pour la dissuasion), soit 1,56 % du PIB, à la suite d'une profonde réforme engagée par la droite sur 2009-2015 (54 000 postes supprimés), alors que la France dans l'Europe était en paix avec le reste du monde. 
Or, la précédente programmation n'avait déjà pas été respectée. Le scénario "Z" revient à "tuer le ministère de la Défense", avait prévenu Patricia Adam, présidente de la Commission de la défense de l'Assemblée nationale, en mars 2013. Il prévoyait un budget à 28 milliards d'euros en 2015 et avait abouti à 50. 000 suppressions d'emplois au ministère dès 2015 (100.000 au total, soit plus d'un tiers, d'ici à 2020) et environ 30.000 emplois industriels. Le format des armées est divisé par deux –nombre d'avions de chasse, de brigades terrestres. En bref, il manquait déjà 4 milliards et le retournement de Hollande ne fait donc que promettre un rattrapage d'arriérés, alors que l'écart entre les crédits et les commandes d'équipement s'élève à 45 milliards. 
Le budget de la Défense, qui est en 2015 de 31,4 milliards d'euros, va bénéficier d'une remise à niveau de "3,8 milliards (d'euros) supplémentaires" entre 2016 et 2019, a aussi indiqué le président. Cette augmentation budgétaire visera les dépenses en personnels et en équipements dont l'armée française a besoin pour se moderniser et s'adapter aux nouveaux défis posés par la menace terroriste. François Hollande a notamment évoqué la nécessité d'accorder plus de moyens à la cyber-défense et au renseignement, ne craignant pas de faire illusion en évoquant différents objectifs pour un même budget...

Tenant compte des décisions prises ce mercredi, l'"actualisation" de la Loi de programmation militaire 2014-2019, votée en 2013, fera l'objet d'un projet de loi soumis au gouvernement le 20 mai avant son examen et un vote au Parlement, a-t-il aussi indiqué.

Hollande fait machine arrière deux ans après l'annonce de réductions des effectifs

Inspecteur général François-l'Africain,
 envoyé spécial de l'empereur Obama
Cette annonce aura pour effet d'annuler plus de la moitié des restrictions budgétaires et des réductions d'effectifs prévues par la Loi de programmation militaire.

- 18.500 postes menacés de suppression préservés
Ainsi, 18.500 postes seront préservés sur les 34.000 suppressions d'emplois prévues par la Loi de programmation militaire 2014-2019, a précisé la présidence. En début d'année, le président avait déjà annoncé le gel de 7.500 suppressions d'emplois prévues en 2015.
Le ministère de la Défense va pouvoir en conséquence faire passer le réservoir de forces terrestres pouvant être déployées sur le terrain de 66.000 militaires aujourd'hui à 77.000. "Aujourd'hui, on est au-delà du contrat opérationnel tant à l'extérieur qu'à l'intérieur et il faut qu'on reprenne de la marge", avoue le ministère de la Défense. "On en est à rogner les permissions, voire les phases de ré-entraînement avant de repartir en opérations".

En extérieur, 9.000 hommes sont actuellement mobilisés au Sahel, en Centrafrique et dans le Golfe. Depuis les attaques de janvier, 10.000 militaires protègent en France des sites sensibles (opération Sentinelle) pour un coût estimé à un million d'euros par jour. Et,  dans les casernes, les effectifs menacés d'épuisement grognent.

François Hollande a enfin tiré un trait sur la querelle entre les ministères de la Défense et de l'Économie sur un trou budgétaire de 2,2 milliards d'euros pour le budget de la Défense 2015. "Il a tranché", clame la presse à la botte, tandis que dans sa déclaration répète "j'ai décidé" ! Oui, mais, une fois de plus, un peu tard, quand les hommes et les matériels sont au bout du rouleau.

Hollande a encore changé de ligne politique

Ce budget misait sur des recettes exceptionnelles de 2,2 milliards d'euros liés à la cession de fréquences hertziennes de la TNT à des opérateurs privés mais qui a pris du retard et ne devrait se faire qu'en fin d'année. Cette option est abandonnée, a laissé entendre François Hollande. "En 2015, les crédits du ministère de la Défense de 31,4 milliards d'euros sont sanctuarisés et ce seront des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures", a-t-il renoncé mercredi.

La France avait bradé une partie de Safran pour financer son armée africaine
Le mardi 3 mars 2015, il y a moins de deux mois, l’Etat socialiste, qui cherchait désespérément à réduire sa dette, avait cédé pour plus de 16 millions d'actions Safran. La mise sur le marché d'une partie de ses parts dans le groupe aéronautique et de défense devait permettre de faire entrer 1 milliard d'euros dans ses caisses. De l'argent qui devait être réinjecté dans les forces armées. Pour les ministères des Finances et de l'Economie, la vente d'une partie de ses actions Safran devait permettre de préserver les intérêts stratégiques de l'Etat et de contribuer à l'effort de désendettement de la France.
Safran, dans laquelle l'Etat ne détient plus que 18 % du groupe, ce sont, historiquement, les moteurs Snecma, une société nationale montée après la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'a donc fait Bercy  du milliard récupéré ? 

Le ministère ne précise pas à quoi le gouvernement Valls l'a employé, mais on sait que les militaires étaient hostiles au projet de la Défense et du président François Hollande de créer les fameuses sociétés de projet qui devaient permettre de boucler le budget de la Défense. Il s’agit de sociétés de location d'armement montées par l'Etat grâce à la vente d'une partie de ses actifs, dont certainement ceux de Safran. Une vraie fausse bonne idée simple: l’Etat aurait vendu des équipements terminés ou en voie d'achèvement à ces sociétés, par exemple des avions A400M neufs (avions de transport militaire polyvalents conçus par Airbus Military entré en service en 2013), récupère donc de l'argent, puis ces sociétés louent le matériel en question à l'armée. Les militaires s'acquittent alors d'un droit d'usage. Or, cette formule de financement proposée par le ministère de la Défense avait laissé les militaires français stupéfaits, même pour une rentrée estimée à 2,2 milliards d’euros qui n'aurait ni comblé le manque au budget 2015, ni permis d'équiper les armées, ni à faire face aux engagements internationaux.