Un "homme", comme dit la presse dissimulatrice, proposait tout un choix de faux papiers
Le faussaire négociait du faux diplôme à la fausse carte d'identité
L' "homme d'origine algérienne" est soupçonné d'avoir fourni plusieurs milliers de faux papiers à des clients contactés sur Internet. Il est poursuivi pour "fabrication de faux documents administratifs de façon habituelle" et "faux en écritures privées".
Agé de 35 ans et arrêté en région parisienne, ce Franco-algérien n'a nié aucun des faits qui lui sont reprochés, a précisé le parquet.
Recherché depuis deux ans par l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest)
Aucun document n'avait de secret pour 'prefector' qui, sous ce nom, offrait ses services de faussaire sur internet, agissant à la fois de manière souterraine - via le "darkweb" (réseau anonyme, sites web hébergés anonymement, utilisateurs connectés incognito) et un logiciel empêchant de remonter jusqu'à son adresse IP - et de manière tout à fait visible sur les réseaux sociaux avec un site Internet invitant les clients à le contacter et une vidéo faisant sa publicité.
L'enquête - initiée par le parquet de Grasse saisi par la sous-préfecture locale à la suite de la présentation à ses services d'un faux document - recense ainsi 23.000 connexions sur son site Internet et évalue à plusieurs milliers les commandes de faux papiers.
"Il était en mesure de proposer n'importe quel type de document", explique Georges Gutierrez, procureur de la République de Grasse, "aussi bien des fausses factures que des faux diplômes ou de fausses cartes d'identité [sans mentionner les permis de conduire, titres de séjour et autres feuilles d'impôts].Les documents étaient vendus à partir de 50 euros pièce et jusqu'à 700 pour un kit complet".
Le faussaire a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi, a-t-on appris ce vendredi auprès du parquet de Grasse (Alpes-Maritimes).
Salah Abdeslam a été transféré à la prison de Fleury-Mérogis, le 27 avril
Le droit national et l'opinion populaire peuvent légitimement entrer en conflit.
Le premier s'en tient froidement au droit égal pour tous, quand la seconde pulse au rythme de nos drames et s’apparente bien souvent à cette opinion publique que mesurent et manipulent les instituts de sondage. On peut ainsi être choqué en apprenant que Salah Abdeslam, seul protagoniste direct des attentats du 13 Novembre à avoir été capturé vivant, va bénéficier de l’aide juridictionnelle - comme y a droit tout prévenu gagnant au maximum 1.000 euros mensuels, officiellement. Mais comment un tel ennemi de la France et de ses contribuables, qui ne nie pas son implication dans les barbares assassinats de masse de Paris, peut-il être pris d’une quelconque manière en charge par la nation qu’il déteste au point de la meurtrir aussi profondément ?
La tentation d’une logique "œil pour œil", tout islamique, a fortiori après des actes terroristes islamistes et alors que les plus hautes autorités de l’Etat usent du mot "guerre", comme Valls, et décrètent l'état d'urgence, comme F. Hollande, est compréhensible, sinon légitime, sauf à craindre des troubles à l'ordre public.
Mais l’essence et la fierté d’un Etat de droit est précisément de le faire respecter jusqu’au bout. En laissant par exemple tout justiciable bénéficier d’une défense, qu’il soit riche ou pauvre, citoyen français, de l’UE ou étranger en situation régulière.
Mais il est des contextes où la chose est moins aisée. Où pression populaire et tentation populiste, droit et horreur se mêlent. Un criminel nazi devrait-il avoir accès au même droit d'assistance ?
Si on concevait demain l'idée de priver les terroristes de l’aide juridictionnelle - dont on rappelle qu’elle s’adresse à des personnes qui, sur le plan du droit et quels que soient les faits établis dans la presse ou les propos de tel ou tel, restent présumées innocentes -, qui l’opinion publique souhaiterait-t-elle ensuite en priver ? Les violeurs, les tueurs, les fraudeurs présumés ?
Faut-il le plaindre et lui accorder notre compassion ?
On l’a aussi appris cette semaine,Abdeslam, à l’isolement à Fleury depuis son transfèrement de Belgique, sera défendu par un ténor du barreau, Frank Berton, un ténor du barreau et non point un jeune débutant commis d'office. S'il n'a pas avoué s'être mis sur les rangs des demandeurs, l’avocat a précisé avoir accepté d’être rémunéré via l’aide juridictionnelle, dont le montant n’est ni proportionnel à la gravité des faits ni à leur "aspect médiatique". Mais si Me Berton perd de l’argent dans le marathon judiciaire qui s’ouvre (et s'il doit tomber dans le rouge avant la fin du mois), il y gagne une ignoble vitrine, tout en se montrant en accord avec sa conception du rôle d’avocat.
Abdeslam s’offre, lui, un ténor aux frais de la France, mais il faudrait presque savoir s’y résigner, en considérant l’importance de le juger dans des conditions exemplaires, au nom de nos... valeurs. Le système juridictionnel français est-il à ce point défaillant que son équilibre et la défense des intérêts du terroriste de masse dépendent à ce point d'un seul homme, l'avocat ?
L’autre option consiste, tel l’avocat et député mariniste Gilbert Collard, à revendiquer l’usage de la torture contre Abdeslam et tout assassin de masse. L’opinion pourrait légitimement pencher du côté de la loi du Talion contre celui du droit.
Les républiques islamistes et ses terroristes ne combattent pas l'Occident avec les armes de la démocratie et c'est pourquoi l'avenir de notre civilisation est actuellement compromis, aussi sûrement que par notre mise en péril de l'environnement.
Les sénateurs communistes veulent instaurer le recépissé
Les sénateurs PCF réclament l’introduction dans le Code de procédure pénale d'un encadrement plus strict des contrôles d’identité
Les communistes remettent sur la tapis le débat controversé du recépissé.
"Lutter contre les contrôles d’identité abusifs". Ou supposés tels. La proposition de loi des sénateurs communistes est clairement accusatrice à priori de contrôles au faciès.
Les parlementaires d'extrême gauche ressortent une étude vieille de 2009 menée par le CNRS il y sept ans pour combattre le gouvernement Fillon.
Avec le réseau supranational (et illégitime) "open society justice initiative," dédié à la promotion des droits de l'homme par le recours au droit des états, ces chercheurs marqués à gauche l'ont réalisée sur cinq lieux répartis entre les gares parisiennes et leurs abords et sur la base de témoignages hautement subjectifs.
Cette étude corrobore l'idée préconçue originelle. Selon eux, les "individus perçus comme noirs subissent des contrôles de police à une fréquence six fois plus élevée que ceux perçus comme blancs". Quid des métis ?
Les individus "perçus comme arabes" seraient contrôlés quant à eux en moyenne huit fois plus que ceux perçus comme blancs. Et les Français perçus comme israélites ? Les attentats islamistes ne sont pas étrangers à cette tendance affirmée par des chercheurs orientés. Outre que le nombre de contrôles d’identité augmenterait depuis plusieurs années – l’introduction de la proposition de loi portée par la sénatrice de Seine-Saint-Denis Eliane Assassi (ci-dessous) parle de plus de 5,3 millions de Français en 2014 –, les jeunes en seraient les principales victimes. Quant aux femmes voilées...
Des contrôles d'identité pour "des motifs objectifs et individualisés"
Pour Christian Favier, un des sénateurs à l’origine du texte, le problème du contrôle au facies, promesse 22 de François Hollande, est préoccupant depuis "très longtemps". "Aujourd’hui, on a de nombreux témoignages qui montrent que ces contrôles se multiplient et ne règlent rien. Ils créent à l’inverse de la tension car ils sont vécus comme une forme d’intimidation, comme une forme de pression. Il est important de sécuriser la situation qui n’est pas bonne ni pour les jeunes qui sont contrôlés ni pour la police elle-même", fantasme-t-il au micro de Public Sénat.
Le texte prévoit demodifier l’article 78-2 du Code de procédure pénale encadrant les contrôles d’identité. La proposition de loi communiste prévoit que seuls "des motifs objectifs et individualisés" puissent justifier des mesures policières.
Véritable serpent de mer, le récépissé fait également son retour. "Sous peine de nullité de la procédure, serait remis à l’issue de chaque contrôle un document spécifiant le motif de ce contrôle", précisent les sénateurs suspicieux et répressifs.
La mesure avait pourtant été rejetée par les députés, il y a moins d'un mois, en mars dernier lors de l’examen de la réforme pénale.
Christian Favier se défend de vouloir entraver le travail de la police (loin de lui une telle idée !) mais fait une fixation sur les contrôles d’identité en sorte qu'ils "puissent s’exercer de manière transparente". "Il faut éviter toutes ces violences qui peuvent être inutiles [les élus communistes débordent le sujet du faciès] et parfois les mesures vexatoires comme des palpations qui ne se justifient pas toujours, de l'avis de cet élu radical, président du conseil départemental du Val-de-Marne.L’essentiel est d’améliorer les relations et le dialogue entre les jeunes et la police", étaye ce sénateur et dernier des présidents PCF d'un conseil départemental, mais pour la 5e fois, et qui va devoir faire cesser ce cumul des mandats d'ici 2017.
Le Collectif Stop Contrôle au Faciès revendique un récépissé
Le porte-parole de ce collectif vante une telle mesure, Nassim Lachelache, sans aucune volonté de déstabilisation, bien sûr. "Cette proposition s’inscrit dans un tas d’autres propositions déjà faîtes par l’UDI ou encore EELV, mais c’est ce genre d’initiative qu’on attend bien sûr de la part des politiques et c’est pour ça qu’on les interpelle les uns et les autres quelque soient les bords politiques," explique Nassim Lachelache, 25 ans, étudiant en sociologie (sept années après le bac) et militant associatif et politique, puisqu'il est adjoint au maire de Fontenay-sous-Bois, dont le sénateur-maire est PCF.
Stop le contrôle au faciès, qui accuse la police de brimades, violences physiques, insultes, propos racistes, palpations génitales sur des mineurs [spécifiquement ?], sort un rapport édifiant sur les abus de la police, alors que les Nuit Debout clame justement que "tous les Français détestent la police"...
Cependant, Nassim Lachelache déplore que cette mesure n’ait pas trouvé sa place dans le projet de loi Urvoas. Tous les amendements socialistes pour un récépissé avaient été rejetés par les députés.
Créé en 2011, le Collectif Stop Contrôle au Facies combat pour "une réforme de la loi encadrant les contrôles afin de permettre un recours en cas de contrôle discriminatoire".
Violences gratuites à Fontenay-sous-Bois
Numéro de SMS pour les victimes de contrôles [présumés] abusifs,
web-série "mon 1er contrôle d’identité", campagne, rapport détaillé de propositions pour le gouvernement et jusqu’à une action en justice collective contre l’Etat : le collectif se donne les moyens de ses ambitions. Depuis 5 ans, ce sont d’ailleurs 2.300 plaignants qui se sont manifestés auprès de Stop au Faciès.
Alliance police nationale : "Le récépissé suppose que les policiers axent des contrôles de manières discriminatoires et cela est insupportable pour nous" Alliance police nationale, principal syndicat des forces de l’ordre, s’insurge contre la proposition des lois des sénateurs PCF. "Le récépissé est un peu un serpent de mer, il revient régulièrement. Alliance police nationale, syndicat majoritaire, et l’ensemble de la police nationale, nous sommes vent debout contre l’idée de délivrer un récépissé lors d’un contrôle d’identité", martèle le porte-parole.
Ce dernier fait écho aux propos de Manuel Valls qui "lorsqu’il était ministre de l’Intérieur avait indiqué que cette mesure était inutile et inefficace et que les expériences qui ont été faites à l’étranger en la matière ne l’avaient pas convaincue".
Et de poursuivre : "Le récépissé suppose que les policiers axent des contrôles de manières discriminatoires et cela est insupportable pour nous. Il y a à peu près autour de 4 millions de contrôles d’identité par an et il y a eu quatre condamnations par la Cour d’ Appel de Paris qui ont été désapprouvées par le gouvernement qui a fait appel ".
Pour le policier, en plus d’être insultant, cela n’est "pas réalisable dans le cadre de l’état d’urgence".
"On va interpeller un criminel potentiel, et si on ne lui donne pas un récépissé, cela va annuler la procédure, c’est invraisemblable, c’est le monde des bisounours.
Si le récépissé est validé, les sénateurs proposent une période d’expérimentation avant toute généralisation.
La proposition de loi va être examinée le 18 mai. A un mois du premier refus de la mesure par les députés, cette nouvelle tentative pour le récépissé risque une fois de plus de ne pas retenir l'attention du gouvernement et du Parlement. pour nous !", fait-il valoir.
Cette nuit, vers 1h du matin, avec détermination, la police a évacué les militants anarcho-révolutionnairesdu mouvement 'Nuit debout' qui sqattaient encore la place de la République.
Vingt-quatre de ces extrémistes de gauche - les "casseurs" - , qui refusaient de rendre les lieuxaux citoyens dans la légalité, ont été placés en garde à vue.
Lors de cette dispersion, les forces de l'ordre, déjà prises pour cibles dans la soirée, "ont à nouveau reçu de nombreux jets de projectiles, provenant notamment d'un bloc en béton découpé au burin et au marteau par des individus",a détaillé la préfecture de police. Ce que semble vouloir ignorer Le Parisien...
Face à la résistance des occupants, les forces de l'ordre n'ont eu d'autre choix que d'utiliser la matraque et les gaz lacrymogènes. Certains manifestants se sont laissé traîner au sol et ont préféré recevoir des coups en poussant des hurlements plutôt que d'obtempérer.
La journée de mobilisation - particulièrement agitée contre la loi Valls non concertée de réforme du droit Travail- aura au final conduit à la libération de la place de la République et de ses abords laissés dans un état hygiénique déplorable.
Radicalisation des manifs à quelques jours du début du débat parlementaire
Les opposants à la loi El Khomri se sont mobilisés dans plusieurs villes de France et ils ne veulent rien lâcher. 170.000 personnes ont manifesté en France contre le projet de loi travail, ce jeudi, indiquent les autorités. Selon la CGT, ils étaient 60.000 dans la capitale alors que la police fait état, elle, de 14.000 à 15.000 manifestants à Paris.
"Gagner le retrait du projet de loi travail est possible ", a affirmé l'intersyndicale sans la CFDT (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) qui avait appelé mercredi à "renforcer les mobilisations" à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai.
Dans la journée, plusieurs manifestations ont dégénéré.
Au total, "24 policiers ou gendarmes ont été blessés" dont "3 très grièvement à Paris", rapporte Bernard Cazeneuve qui mentionne aussi "124 interpellations". Il a ajouté qu'elles "donneraient lieu à des actions en justice", lors d'un déplacement à Lyon. Comme d'habitude, il a demandé aux organisateurs de "condamner avec la même fermeté" que lui "ces débordements de la part de cette poignée de casseurs [des anarcho-révolutionnaires] qui n'ont en partage que la violence ".
De son côté, l'Unef dénonce un " usage disproportionné de la force par la police". "Manifester est un droit, ça ne doit pas être une prise de risque à cause d'un usage disproportionné de la force par la police", a affirmé le président du principal syndicat étudiant, William Martinet, sur son compte Twitter, ajoutant qu'un étudiant a été grièvement blessé à Rennes par un tir de flash-ball.
A Paris
De violents heurts ont opposé jeudi après-midi la police à des manifestants à Paris lors du défilé contre la loi travail, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. A l'entrée du pont d'Austerlitz, sur la rive gauche de la Seine, plusieurs dizaines de manifestants ont lancé des bouteilles, des pavés et des extincteurs sur les forces de l'ordre, qui ont riposté à coups de gaz lacrymogènes.
Ces incidents ont interrompu la progression du cortège, qui n'avait pas encore passé le pont, et ont provoqué l'arrivée de CRS en renfort, a-t-il constaté.
Deux policiers ont été blessés durant ces affrontements au niveau du pont d'Austerlitz, dont un grièvement qui a été hospitalisé.Cinq personnes ont été interpellées à cette occasion, selon la préfecture, qui n'était pas en mesure dans l'immédiat de préciser le nombre total d'interpellations.
A Marseille
Cinquante-sept personnes ont été interpellées jeudi à Marseille lors de divers incidents qui ont éclaté dans la ville à la fin de la manifestation contre la loi travail, a indiqué le préfet de police Laurent Nuñez. La plupart ont été arrêtées à la gare Saint-Charles, où des voies ont été envahies. Des incidents ont aussi eu lieu près de la place Castellane, point de rassemblement final des différents cortèges marseillais, avec des jets de projectiles de manifestants en direction des forces de l'ordre et des incendies de poubelles. La manifestation a réuni 4.800 manifestants selon le préfet de police, mais 75.000 selon la CGT et 30.000 selon FO.
A Rennes
Des affrontements ont éclaté jeudi à la mi-journée à Rennes à l'issue de la manifestation. Des jeunes ont tenté de gagner le centre historique bloqué par les forces de l'ordre. A grand renfort de gaz lacrymogènes, les policiers ont chargé les manifestants qui leur lançaient des projectiles dans une rue conduisant à la place du Parlement de Bretagne, au cœur du centre historique.
Une journaliste de l'Agence France-Presse (AFP) assure avoir vu une dizaine de jeunes, pris à revers par les forces de l'ordre, être interpellés. Un balcon au premier étage d'un immeuble était en feu. Un jeune de 20 ans a été blessé à la tête par "un tir de projectile", selon la préfecture d'Ille-et-Vilaine, qui n'a donné aucun détail sur la gravité de ses blessures. La manifestation organisée dans le calme par les syndicats s'était ébranlée vers 11 heures de la place Charles-de-Gaulle, mais des groupes incontrôlés se sont dirigés vers le centre historique à l'heure de la dispersion.
Ces dernières semaines, des incidents similaires se sont déjà produits dans la capitale bretonne au cours d'autres défilés contre la réforme du droit du travail.
A Toulouse
Deux policiers ont été légèrement blessés par des "jets de projectiles nourris" venant de manifestants aux visages dissimulés, selon la police. "Pour des raisons de sécurité, on a dû dissoudre la manifestation à mi-parcours", a indiqué la CGT, qui a fait état de 12.000 manifestants dans la Ville rose (4 000 selon la police).
A Nantes
Les premiers incidents avaient eu lieu à Nantes. Des affrontements se sont produits en fin de matinée peu de temps après le départ du défilé contre la loi travail qui réunissait 8 000 à 9 000 personnes selon la police et plus de 20 000 selon l'intersyndicale. A la vue des forces de l'ordre, qui bloquaient les accès au centre-ville à l'aide d'un camion lanceur d'eau, un groupe de manifestants a lancé divers projectiles (cailloux, peinture, fumigènes) aux cris de "Nique la BAC" et "Tout le monde déteste la police".
Les forces de l'ordre ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. Un peu plus tard, la brigade anticriminalité (BAC) a chargé cours Saint-Pierre, interpellant au moins une manifestante qui a été traînée au sol sur plusieurs mètres. Pour cette nouvelle manifestation, non déclarée en préfecture, les organisateurs avaient pourtant choisi un parcours qui ne passait pas par l'hypercentre pour "éviter au maximum les possibilités de casse", selon Fabrice David, secrétaire général de l'union départementale CGT.
Dans les transports
Dans le ciel comme sur les rails, les perturbations attendues devraient néanmoins être assez limitées. A Orly, 20 % des vols seront annulés et à Roissy "il y aura très probablement des retards, mais pas d'annulation de vols", a indiqué l'aviation civile. Air France prévoit d'assurer "la totalité des vols long-courriers, la totalité des vols depuis et vers Paris-Charles-de-Gaulle et 80 % des vols domestiques de et vers Paris-Orly". La compagnie prévient toutefois sur son site que " des retards et annulations de dernière minute ne sont pas à exclure ". Concernant les transports publics franciliens, la RATP a fait savoir que le trafic serait normal jeudi sur les lignes de métro et du RER A, mais "perturbé" sur le RER B. Sur cette ligne, un train sur deux sera en circulation entre la gare du Nord et Aéroport Charles-de-Gaulle-Mitry-Claye, ainsi que deux sur trois entre gare du Nord et Saint-Rémy-lès-Chevreuse-Robinson. La RATP prévoit en outre un trafic "quasi normal" pour les bus et tramways. De son côté, la SNCF, dont le trafic a été fortement perturbé par une grève unitaire mardi, a indiqué que "plus de 90 % des trains rouler(aient) sur l'ensemble du pays" jeudi. La compagnie ferroviaire prévoit un trafic normal sur les lignes internationales, les TGV, ou encore les RER C et D en région parisienne.
Philippe Martinez rencontre ce jeudi une délégation de la place de la République
William Martinet (UNEF) encadré par
ses parrains Martinez (CGT) et Mailly (FO)
Prélude à une convergence officielle ?Le 'plan B' de François Ruffin pourrait finalement se concrétiser dès ce jeudi. Fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir et contributeur au journal Le Monde diplomatique, il a participé pendant sept ans à l'émission 'Là-bas si j'y suis' sur France Inter, après l’échec de l’appel à la convergence des luttes lors de la soirée "L’étape d’après", à la Bourse du travail de Paris la semaine dernière.
Comme prévu depuis plusieurs semaines,une journée de mobilisation des organisations syndicales
appelant au retrait du projet de loi travail se tiendra dans de nombreuses villes de France ce jeudi.
A Paris, le cortège partira à 14 heures de la place Denfert-Rochereau, en direction de Nation. L’idée portée par Ruffin, également réalisateur du film Merci Patron !, est de profiter de cette journée d’action pour faire le pont entre le mouvement Nuit debout et les syndicats.
Nuit debout a ainsi voté en assemblée générale un communiqué invitant les syndicats à rejoindre la mobilisation de République, tandis que plusieurs représentants syndicaux, ainsi que François Ruffin, l’économisteFrédéric Lordon (ci-dessus à droite)
et la militante féministe hystérique Caroline de Haas ont signé un appel intitulé "Ensemble pour leur faire peur !", qui porte le même objectif de convergence.
Pour matérialiser ce rapprochement, une assemblée générale commune, place de la République à 18 heures, est finalement organisée ce jeudi.
Depuis plusieurs jours, les appels du pied se sont multipliés pour rendre cette convergence possible.
Dans un premier temps, des prises de parole de cinq minutes seront proposées à des militants et des collectifs en lutte. Des "leaders syndicaux" sont ensuite invités à s’exprimer.
Mais qui sera de la partie ?
Pour l’instant, seul Eric Beynel (ci-contre à gauche), porte-parole de Solidaires, a confirmé sa présence.
Mais les choses pourraient bouger rapidement dans d’autres confédérations, et notamment à la CGT, où la direction semble prête à se rapprocher de Nuit debout.
Pression de la base
Une rencontre est prévue dans la journée de jeudi, avant la manifestation parisienne, entre le communiste Philippe Martinez, secrétaire général de la centrale de Montreuil, François Ruffin et une délégation du mouvement de la place de la République, des anarchistes, des communistes et des trotskistes.
L’enjeu est important, car la CGT pourrait appeler officiellement à rejoindre la mobilisation Nuit debout.
Le syndicat subit en effet la pression de sa base, qui souhaite que se dessine un tournant dans la contestation contre le projet de loi travail. Plusieurs cadres intermédiaires de la CGT ont d’ailleurs signé l’appel lancé en début de semaine par le journal Fakir. La rencontre de jeudi midi pourrait même convaincre Martinez de faire une visite place de la République.
Pour l’heure, c’est Catherine Perret, membre du bureau confédéral, qui a prévu de représenter la CGT à Nuit debout, après la manifestation du 1er mai.
Concernant une arrivée du cortège place de la République, jeudi en fin de journée, Eric Beynel explique qu’il est trop tard pour modifier le trajet de la manifestation. "Mais peut-être que quelques chars décideront tout de même de s’y rendre, comme après la manif du 31 mars", ajoute le porte-parole de Solidaires.
De son côté, François Ruffin sera à Flixecourt (Somme) pour une projection publique de son film. Le lieu est symbolique : "C’est là où Bernard Arnault a construit sa fortune," précise Ruffin, qui se félicite de la convergence en cours. Avant d’ajouter, un peu ironique : "Ça va presque trop vite…"
Le mouvement des intermittents commence à s'étendre en province
Odéon, théâtre public et... subventionné,
dirigé par Stéphane Braunschweig,
nommé par Fleur Pellerin
Alors que les négociations sur le régime d'assurance chômage du spectacle doivent se poursuivre ce mercredi après-midi, après le théâtre de l'Odéon depuis dimanche soir et la Comédie Française mardi à Paris avec respectivement l'annulation des représentations de "Phèdre" avec Isabelle Huppert et de "Lucrèce Borgia", selon le compte Intermittents 2.0 sur Twitter, cinq salles subventionnées sont aussi occupées désormais en province.
A Strasbourg (Bas-Rhin), les intermittents ont décidé d'occuper le Théâtre national (TNS). La décision a été prise mardi en début de soirée lors d'une assemblée générale (!) organisée dans les locaux du théâtre, et qui réunissait des intermittents, mais aussi des lycéens, étudiants, et des représentants du mouvement "Nuit Debout". "C'est une occupation, pas un blocage", a nuancé une comédienne présente sur place, précisant que les manifestants n'avaient en rien perturbé les deux pièces qui étaient jouées mardi au TNS.
Même chose à Montpellier (Hérault) au Centre Dramatique National. Les intermittents se sont réunis en assemblée générale pour décider une occupation jusqu'à jeudi avant d'assister à la projection du film "Merci patron".
Les théâtres de Caen (Calvados), le théâtre du Nord à Lille (Nord) et le théâtre du Port de la Lune à Bordeaux (Gironde) ont aussi décidé de rejoindre ce mouvement.
Après l'échec des négociations lundi soir, faisant suite aux précédentes depuis plusieurs années, mardi après-midila Coordination des intermittents et précaires (CIP) a fait part de sa détermination avant la reprise des négociations. "Nous avons rendez-vous demain mercredi à 16 heures au ministère du Travail", a expliqué Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération CGT-Spectacle. "On veut arriver à un accord équilibré. Il faut que les employeurs prennent leur part de responsabilité." Mais, selon les intermittents de la CGT Spectacle, le compte n'y est pas.
Les artistes et techniciens du spectacle bénéficient déjà de règles spécifiques d'indemnisation du chômage.
Ce régime verse près d'un milliard d'euros chaque année, soit environ un quart du déficit général.Un cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l'État en compense une partie, de l'ordre de 80 millions. Mais l'Etat, c'est moins de 50% des Français, les contribuables.
Des conditions jugées "inacceptables" par la CGT et la Coordination des Intermittents et précaires (CIP) qui font planer la menace de perturber les prochains festivals. "Il nous manque encore deux choses pour parvenir à un accord. D'abord des éléments chiffrés qui nous permettront de savoir qui est touché par telle ou telle mesure, positivement ou négativement", a ajouté Denis Gravouil.
En cas de nouvel échec de la négociation, la CGT a déposé un préavis de grève reconductible à compter de jeudi.
VOIR et ENTENDREles intermittents envahisseurs de l'Odéon dimanche:
La crise économique internationale qui perdure depuis 2008 et les déficits publics accumulés par Hollande depuis 2012 ne semblent pas "toucher" les mentalités particulières des travailleurs occasionnels du spectacle.
Le Foll a créé le mouvement "Hé oh, la gauche !"...
Au lendemain d'une réunion publique de soutien à François Hollande qu'il avait organisée avec le mouvement "Hé oh la gauche !", l'opposition n'a pu se tenir de railler le ministre intermittent de l'Agriculture lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mardi
"Hé oh, monsieur Le Foll (...) quand comptez-vous déserter Solférino pour défendre les agriculteurs ?" lui a lancé la députée LR de Loire Atlantique, Isabelle Le Callennec, ex-porte-parole du parti Les Républicains et actuelle déléguée générale adjointe au projet du parti successeur de l'UMP, qui lui posait une question sur les inquiétudes des agriculteurs sur le projet de traité de libre-échange transatlantique.
De nombreux députés LR ont ensuite scandé en chœur dans l'hémicycle ce "Hé oh". "Je ne savais pas que vous me feriez autant de publicité", a piètrement répliqué le ministre et porte-parole du gouvernement, visage plutôt fermé.
Un meeting à Lille le 17 mai
Les Hollandiens fidèles ressentent la difficulté de défendre leur président.
Les partisans de François Hollande étaient réunis lundi 25 avril dans un amphithéâtre de la faculté de médecine de Paris Descartes, pour prendre en main la défense du bilan du quinquennat. Alors que le chef de l'Etat n'a jamais paru aussi contesté et au plus bas historique dans les sondages - jusque dans son propre camp -, ses fidèles tentent d'organiser la riposte face à la montée de la grogne et des violences dans tous les secteurs.
Le rassemblement "Hé oh la gauche !" est un cercle de motivation pour fidèles en déshérence du président. Ceux qui sont là - Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Michel Baylet, Emmanuelle Cosse, Christian Eckert, Marisol Touraine (qui l'assure, "nous n'avons pas à rougir de ce que nous avons réalisé et accompli") ou JV. Placé - sans Manuel Valls (en déplacement... au Mont-Saint-Michel, à 360 kms de Paris et en 60 minutes !), ni Emmanuel Macron (qui, avec son mouvement "En marche !", a l'ambition de réunir les "progressistes" de gauche comme de droite, n'avait pas été invité) - veulent encore espérer en François Hollande et passer du baume sur les plaies et les bosses après quatre ans de pouvoir. "Je voulais rassurer tout le monde : on est pas là pour se soigner, on est à pour se mobiliser", assure le ministre que l'on croyait totalement consacré au monde meurtri de l'agriculture.
Le président Hollande, plus que jamais chef de clan, le camp socialiste.
Le patron des députés-godillots, Bruno Le Roux, insiste. "La droite, c’est des différences fondamentales : quand nous, nous faisons 50 milliards d’économie en améliorant, en transformant notre modèle social, eux c’est 154 milliards d’économie en faisant en sorte qu’il y ait des coupes chez les fonctionnaires, dans notre système de santé, dans notre système de protection sociale. Ce n’est pas une différence de degré, c’est une différence de nature !" assure l'inconditionnel aux chaussettes de prélat.
Un meeting qui ne dit pas son nom pour un candidat qui n'est pas officiellement en campagne.
Des différences qui - par chance - distinguent les socialistes de la droite
Etre "fier" du bilan du quinquennat -une gageure - et rappeler que "la gauche et la droite, ça n'est pas la même chose", tel est le message qu'ont, en effet, martelé lundi Stéphane Le Foll et quatre ministres, lors d'une réunion aux allures de meeting de campagne à Paris.
Le porte-parole du gouvernement organisera d'ailleurs avec le ministre de la Ville, Patrick Kanner, également ancien président du Conseil général du Nord, un nouveau meeting "Hé oh la gauche !" à Lille le 17 mai.
Autrefois aux mains de Gilles Pargneaux, un proche de Martine Aubry, la fédération PS du Nord est désormais dirigée par Martine Filleul (ci-contre à gauche, lancée dans les jambes de la Ch'tite), une proche de Patrick Kanner, qui est entrée en guerre avec la maire de Lille après avoir été son adjointe. Auteure, en février, d'une tribune assassine contre la politique du gouvernement, Martine Aubry est, depuis, restée silencieuse.
Le théâtre de l'Odéon réquisitionné par des intermittents
Dès la veille d'une séance cruciale de négociations sur leur régime très privilégié, les intermittents du spectacle ont choisi de squatter l'un des centres culturels historiques de la contestation de Paris.
Une cinquantaine d’intermittents du spectacle et d’ "étudiants" ont investi, ce dimanche soir, le théâtre de l’Odéon à Paris, un moyen de pression sur les interminables négociations sur leur régime d’assurance-chômage, dont le premier round se termine lundi.
Arrivés à la fin de la représentation de Phèdre, ils ont réussi à pénétrer par exigence effraction sur la terrasse du théâtre avant d’y déployer une banderole : "De l’argent, il y en a, construisons de nouveaux droits !" De la part de travailleurs occasionnels qui ne produisent pas de richesse, l'exigence peut déranger le demandeur de CDI...
"Nous voulons que l’on bâtisse un modèle social pour tous les gens qui sont en emploi discontinu, que tous les gens qui sont en CDD permanents comme nous puissent être accompagnés par un système de protection sociale collectif", explique l’une des participantes à l’opération.
Le groupe a prévu de passer la nuit illégalement dans l’établissement et d’y organiser, lundi soir, une assemblée générale.
L'enseigne française détient d'ores et déjà 50,5 % du distributeur d'électroménager.
Elle est certaine de contrôler son concurrent car Conforama a raté son combat. L'enseigne française de biens culturels est assurée de détenir au moins 50,5 % des actions de l'enseigne d'électroménager. Conforama et son actionnaire sud-africain Steinhoff ont en effet perdu la gigantesque partie de poker que se livraient les deux groupes depuis plusieurs mois. Le prix le plus élevé payé pour acquérir ces actions s'élève à 170 pence, valorisant ainsi Darty à 1,16 milliard d'euros, contre 1,09 milliard pour l'OPA de Conforama.
Reste à savoir ce que Conforama fera des actions qu'elle a déjà acquises
Elles représentent un peu plus de 20 % du capital de Darty...
Rapprochés, la Fnac (111 magasins en France et 73 à l'étranger) et Darty (222 magasins en France et 178 à l'étranger) créent un nouveau géant regroupant 27 100 collaborateurs et pesant 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Artemis, la holding de la famille Pinault (propriétaire du magazine Le Point), restera premier actionnaire de cet ensemble. Vivendi a acquis il y a 10 jours une participation de 15 % dans la Fnac et devrait demeurer le deuxième actionnaire du nouvel ensemble.
Contrecarrer Amazon
Le nouveau géant de la vente en ligne est un succès personnel pour Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, qui va ainsi diriger une multinationale de la distribution présente dans une quinzaine de pays et détenant des positions de leader en France, en Allemagne et en Europe du Sud.
En grande difficulté il y a six ans, après la tentative de redressement par Denis Olivennes passé à Europe 1, la Fnac est métamorphosée, rentable et recentrée sur le numérique et la vente de produits à haute valeur ajoutée. Avec Darty, elle met la main sur une marque qui réalise 17 % de son activité en ligne notamment grâce à sa filiale Mistergooddeal. Avec 10,7 millions de visiteurs uniques selon Médiamétrie, Darty et la Fnac devraient devenir le deuxième e-commerçant de France, derrière Amazon et ses 16,3 millions de visiteurs mais devant Cdiscout, eBay ou Voyages-sncf. Cette acquisition parachève la mue de l'enseigne fondée en 1954 par André Essel et Max Théret. Alors que livres, disques et produits techniques voient leurs ventes chuter en boutiques physiques, la Fnac a revu sa stratégie en 2013 et a inventé un modèle qui lui permet de profiter du dynamisme de Fnac.com et de vendre des produits électroménagers, de la micro-informatique, de la téléphonie et des voyages.
Dans la majorité comme dans l'opposition à l'Assemblée, E. Macron agace. Sa collègue ministre du Travail Myriam El Khomri a dû faire un gros effort.
Mardi, à la reprise des travaux du Parlement, il fallait être sourde pour ne pas entendre les quolibets de la droite : "Et Macron, il en dit quoi ? Il est où Macron ? Hé oh Macron !"
Chez les Républicains, certains lui trouvent un avantage, celui de déstabiliser l'exécutif, depuis le lancement de son mouvement En marche ! le 6 avril. Mais la plupart y voient un feu de paille.
Entre railleries et agacement "Il incarne ce que je n'aime pas en politique, les petits intrigants qui cirent les pompes du chef et une fois nommés crachent dans la soupe ! "assène Christian Jacob, président du groupe LR. "Son 'ni droite ni gauche', c'est du pipeau de communicants et son bilan, c'est zéro !"
Bernard Deflesselles, lui, est dubitatif. "Macron, combien de divisions ? Qui le suit ? Qu'imprime-t-il vraiment ", interroge le député LR des Bouches-du-Rhône.
Les centristes de l'UDI, dont les positions économiques sont pourtant voisines de celles du jeune ministre de l'Economie, ne l'apprécient pas davantage. "Dans sa jeunesse, il a dû faire de la danse et apprendre le grand écart, raille Philippe Vigier, président du groupe. S'il veut sauver sa crédibilité politique, il faut qu'il sorte du gouvernement. Sa situation est intenable. Il casse bien quelques vitres, mais il n'aboutit pas faute d'autorité politique."
A gauche, dont Macron se revendique même si elle le déçoit, son influence reste modeste. "Une petite vingtaine de parlementaires est proche de ses idées, assure un bon connaisseur du groupe PS. L'homme est apprécié, mais il n'a pas d'écurie."
Il est vrai que l'hôte de Bercy, qui n'est pas encarté au PS, n'a jamais été élu...
Pour les députés, il n'est pas l'un des leurs.
Sans compter que sa loi Macron 1 est passée à coup de 49-3.
Les proches de Manuel Valls, eux, préfèrent ne pas en rajouter dans l'hallali, malgré les tensions entre les deux hommes. "Tout ce qui aide à redynamiser la gauche est utile. Qu'il ne soit pas entièrement satisfait par elle ? J'en connais plein dans ce cas ! Moi je n'ai pas de problème Macron", affirme Christophe Borgel, le Monsieur Elections du PS.
"Il est en première année de politique avec son ni droite ni gauche. C'est sympa, mais ce n'est pas avec ça qu'il va peser. Il va vite découvrir la violence de la politique", avertit, plus vif, l'ex-président de SOS Racisme Malek Boutih : "Le talent ne suffit pas. Il faut travailler." Les socialistes seraient-ils devenus des bourreaux de travail?
Chez les frondeurs, on casse du Macron avec délectation. "Je n'y crois pas. Macron, c'est une tentative populaire pour rendre présentable une politique impopulaire, juge sèchement Laurent Baumel. Une bulle qui a vocation à exploser, sans base électorale."
Même auprès des écolos les mieux disposés à l'égard du gouvernement comme Denis Baupin, qui vient de quitter EELV, le jeune ambitieux énerve : "Sur le nucléaire, j'ai du mal à comprendre qu'il défende les réacteurs EPR en Grande-Bretagne et prétende incarner la modernité. Je ne sais pas dans quelle direction il est en marche !"