Attention, manger vegan peut rendre fou !
"Boucher assassin !", "La viande est un meurtre !"
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Cette 'Femen' est-elle la sosie de l'activiste Solveig Halloin (anti-spéciste animaliste de 'Boucherie abolition') |
Ayatollahs dans les paroles et dans les actes, des activistes "humanistes" de la cause animale s'en prennent à des boucheries, impunément depuis quelques mois, malgré l'indignation de consommateurs et la colère de la filière viande qui lancent un appel à l'Etat pour contrer cette "terreur".
Les nuits sont désormais agitées dans certaines villes et villages dominés par les sectaires du veganisme, un mode de vie - vertueux et exemplaire - consistant à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur élevage. Ainsi, à Saint-Arnoult-en-Yvelines, au sud-ouest de Paris, Elisabeth Curé, qui habite au-dessus de son magasin, a entendu l'impact de pavés projetés contre la vitrine de sa boucherie à 03h00 la semaine dernière, elle a été ..."surprise". Elle n'est pourtant domiciliée ni à Grande-Synthe ni en Seine-Saint-Denis et ce n'est ni la grande précarité, ni la faim qui anime les agresseurs.
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A Angers, ce boucher a dû effacer les 'tags' des anti-viande' sur sa devanture |
Des anonymes ont aussi tagué "stop répression", "c'est comme ça que j'ai su que c'était des vegan radicaux", explique l'honnête commerçante.
Un abattoir a été partiellement détruit par un incendie apparemment criminel dans l'Ain, au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Dans la foulée, le s présidents des inter-professions des viandes bovines, Interbev, et celui des viandes porcines, Inaporc, ont adressé une demande à Emmanuel Macron d'"enrayer immédiatement" les "violences sectaires qui ne peuvent qu'aboutir à une guerre civile".
Ces agressions sont un dommage collatéral de l'idéologie 'spéciste'
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Ils se veulent meilleurs que leurs concitoyens |
Cette vague de dégradations et destructions de vitrines qui visent boucheries, charcuteries, fromageries et abattoirs est l'un des derniers avatars de l'idéologie végan, le véganisme venu du Canada et des Etats-Unis, qui entend imposer par la force une redéfinition normative de ce que devraient être les relations des humains aux animaux. Leurs actions commandos peuvent aller du faux sang versé sur la façade de magasins à la pose d'autocollants condamnant la ..."répression" mais vantant le "spécisme", concept selon lequel l'espèce à laquelle un animal appartient, par exemple ...l'espèce humaine, est un critère pertinent pour établir les droits qu'on doit lui accorder. Concept égalitaire qui n'interdit pas au tigre de dévorer sa proie au passage, femme ou enfant, à la différence de l'homme, ce prédateur qui tue des animaux par plaisir, puisqu'il pourrait se nourrir de baies et de graines. Le ministre de la Transition écologique, l'illustre de Rugy François, a signé le décret de ré-introduction de l'ours, en dépit de leur dangerosité pour les troupeaux de moutons et brebis, au détriment des éleveurs et des mangeurs de viande.
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Happening : une activiste végan fait de la provocation
devant une boucherie de à Paris, le 22 septembre 2018
(à noter à l'arrière-plan, une complice occupée à filmer la scène dans l'espoir d'un "pétage de plomb" de la victime)
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Pour les anti-spécistes, le spécisme (du latin "species", l'espèce) est une idéologie qui postule une hiérarchie entre les espèces, notamment entre l'être humain et les animaux. Cette préférence, qui s'accompagne d'une alimentation végétalienne (qui proscrit tout produit issu des animaux), connaît un succès fulgurant parmi les bobos parisiens et les malades en quête d'une alternative salutaire. Mais c'est un choix personnel possible qui ne doit en aucun cas être imposé au plus grand nombre par la force et la violence, ni même par une culpabilisation indécente d'individus arrogants qui se croiraient meilleurs, supérieurs ou plus responsables.
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Non, ce n'est pas une militante contre l'avortement (IVG)... |
Les extrémistes en sont au stade de la violence matérielle : bientôt physique ?
"Depuis le début de l'année, on en est à 17 vitrines de boucheries détruites et des dizaines de dégradations", déplore Jean-François Guihard, président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) qui représente 18.000 points de vente.
"L'Etat doit prendre les mesures nécessaires", juge-t-il en demandant à rencontrer les ministres de l'Intérieur et de la Justice pour endiguer cette "forme de terreur".
Après qu'il a reçu les bouchers-charcutiers cet été, Gérard Collomb les a assuré au début du mois sur RMC-BFMTV qu'ils pouvaient "compter sur (lui)". Il est l'élu de Lyon, dont l’une des traditions les plus réputées est sans doute sa gastronomie. Depuis 1935 et grâce à Curnonsky, célèbre critique culinaire, la ville porte le titre de "capitale mondiale de la gastronomie". Dès le XIXe siècle, quand on vient à Lyon, on veut "manger": d’abord chez les Mères, ces cuisinières d’excellence qui ont contribué à faire de la cuisine lyonnaise une véritable institution ; aujourd’hui dans les "bouchons", ces restaurants typiques où l’on vous sert, dans la convivialité, ces plats si typiquement lyonnais.
Les végans s'attaquent à la gastronomie "made in France"Outre la quenelle et les cardons, citons les grattons (petits morceaux de couenne de porc grillés) et la charcuterie, au premier rang de laquelle, le saucisson composé d’un mélange de morceaux de gras coupés en petits cubes et de maigre haché très fin enfermés dans des boyaux naturels, sans oublier la rosette ou le cervelas (saucisson à cuire). Mention spéciale pour le tablier de sapeur, plat typiquement lyonnais. Son nom vient du Maréchal de Castellane qui a comparé le gras double (fraise de bœuf) au tablier de cuir des sapeurs-pompiers. Il est préparé avec de fraise de bœuf coupée en dés et marinée dans une préparation à base de vin blanc mâconnais, moutarde, citron, huile et sel/poivre. La fraise est ensuite roulée dans de la mie de pain, puis grillée dans de l’huile et du beurre et accompagnée d’une sauce Gribiche.
Mi-septembre six personnes ont été interpellées dans l'enquête sur la vandalisation de neuf commerces, dont des boucheries et poissonneries, dans la métropole lilloise.
Mais, si aucun groupe n'a revendiqué ces actions, bouchers et autorités pointent du doigt une frange minoritaire et violente de l'antispécisme militant.
Parmi les mouvements et associations radicaux qui ont fait parler d'eux, L214, 269 Life France ou Boucherie Abolition ont entrepris de spectaculaires actions coups de poing.
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Incendie d'un abattoir dans l'Ain |
L214 s'est fait connaître en diffusant des images choc tournées en cachette dans des élevages ou des abattoirs.
Créée il y a deux ans, Boucherie Abolition se bat "pour l'abolition du génocide appelé boucherie", explique sa porte-parole Solveig Halloin, un brin hystérique, mais épargnée par la vache folle. "Eleveur ne devrait pas être un métier. La routine de l'élevage, c'est la violence et la persécution. La vache ne rit pas, elle crie", dit celle que l'acteur et metteur en scène de théâtre Philippe Caubère poursuit par ailleurs en justice pour diffamation : elle n'aime sans doute pas les plaisirs de la chair, car elle l'accuse de viol.
Si elle ne revendique aucune dégradation, Solveig Halloin ne les condamne pas pour autant, car "les extrémistes de la brutalité, ce sont les bouchers," selon cette modérée aux mains manucurées.
VOIR et ENTENDRE la haineuse Solveig Halloin, une caricature de l'animalisme politique, veut-on espérer :
C'est l'heure de la tisane aux plantes pour dormir. Elle évitera sans doute l'infusion des 'Deux des Marmottes'...
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La révolutionnaire Solveig Halloin est une ex-Femen qui s'est recyclée de l'attentat à la pudeur dans la défense des droits des animaux |
Samedi dernier, Boucherie Abolition a organisé des happenings devant des boucheries, avec 269 Life France appelant à un mode de vie végane antispéciste. A Paris, Vincent Aubry et une autre militante de Boucherie Abolition portaient un petit cochon mort qu'ils ont exhibé devant des boucheries pour dénoncer ces commerces qui "vendent du meurtre".
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Non, ce n'est pas une militante contre l'avortement (IVG)... |
Vincent Aubry ne condamne pas non plus les destructions, mais il se dit "prêt à aller en prison s'il le faut". L'hystérie n'est pas sexuée, mais la pédagogie et le refus du dialogue non plus. "Notre seule limite, c'est la violence contre les êtres humains", assure-t-il, poing levé, comme ses camarades radicaux de Boucherie abolition. Leurs méthodes sont multiples soit via des actions locales ou coordonnées à l'échelle nationale et rappellent les mises en scène des 'Femen' dans différents lieux de France : happening, marche anti-spéciste, ligne silencieuse, manifestation et désobéissance civile devant le Salon Internationale de l'Agriculture à Paris, etc.
Des opérations qui ne sont possibles que du fait du laxisme des pouvoirs démocratiques.
La question n'est pas négociable, selon les totalitaires
Si en France l'émergence de ces mouvements date d'il y a quelques années, les actions directes anti-spécistes "ne sont pas récentes" ailleurs en Occident, rappelle Marianne Celka, enseignante-chercheuse à l'université Paul-Valéry de Montpellier. Les Français ne sont pas seulement à la remorque des Etats-Unis, comme les Etats membres de l'Union européenne, de Bruxelles.
L'Australien Peter Singer a sorti en 1975 "La libération animale", livre fondateur des mouvements modernes de défense des droits des animaux. Dans l'Angleterre des années 1960, le Front de libération des animaux sabote des chasses à courre, puis avec le temps certains s'attaquent aux boucheries.
Depuis, le véganisme a gagné du terrain en France, à tel point que - sous l'effet de la peur et dans le souci du maintien de l'emploi - certaines grandes surfaces proposent des produits "100% vegan"... parfois à côté de leur rayon boucherie, poursuit Marianne Celka.
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Boucherie halal incendiée de nuit à Empalot, près de Toulouse |
Les actions violentes seraient soit le fait "d'anciens activistes échaudés par la manière que le système a eu d'absorber la critique (...), soit dues à d'autres activistes qui sont arrivés là par le biais du véganisme et qui, en creusant, en sont venus à la critique antispéciste".
L'universitaire ne voit "aucune conciliation possible" entre anti-spécistes et bouchers. Et pour cause: les casseurs anti-viande, telle Solveig Halloin, qualifie nt les bouchers de "vandales".
A l'inverse, Jean-François Guihard, qui les représente et les défend, dit "craindre le pire". "Ca n'est pas notre souhait, mais certains bouchers pourraient répondre à la violence par la violence", met-il en garde.