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Conte de Noël : l'ex-otage Georges Vandenbeusch est arrivé à Yaoundé
Hébergé par un monastère du Cameroun situé à la frontière avec le Nigeria, le prêtre français avait été kidnappé au Cameroun en novembre par le groupe islamiste armé Boko Haram. Il a été escorté en début d'après-midi à la résidence de l’ambassadrice de France.
Le prêtre français Georges Vandenbeusch, 42 ans, est arrivé mardi à la résidence de l’ambassadrice de France à Yaoundé, en présence de la presse: l'AFP était au rendez-vous. Escorté de plusieurs véhicules de l’armée camerounaise, le prêtre, portant un tee-shirt blanc, a salué le secrétaire général de la présidence camerounaise, Ferdinand Ngohngoh, qui l’accompagnait, avant d’être accueilli par l’ambassadrice de France, Christine Robichon.
Selon le Quai d’Orsay, le père Vandenbeusch "a été libéré aux premières heures de la matinée dans le nord du Cameroun". "Il se trouve actuellement dans un avion avec l’armée camerounaise et va être remis à l’ambassadeur de France au Cameroun." Il serait en bonne santé.
Les conditions de la libération du prêtre ne sont pas encore connues
Rançon versée ou non ? Et par qui ?
Le Premier ministre est formel, vendredi 26 avril. La France n'a payé aucune rançon pour obtenir la libération le 19 avril, après 60 jours de captivité, des sept otages français enlevés au Cameroun, la famille Moulin-Fournier. I-Télé, la chaîne de télévision du groupe Canal+ affirma que les ravisseurs de la famille Moulin-Fournier avaient reçu une rançon. Une information déjà diffusée par l'hebdomadaire camerounais L'œil du Sahel et reprise ici. Le journal expliquait assez précisément qu'une rançon de 5 à 7 millions de dollars (3,8 à 5,4 millions d'euros) avait été versée par le Cameroun.
Le prêtre avait également été enlevé par le groupe islamiste Boko Haram, une quinzaine de personnes venues "sans voiture" en plein milieu de la nuit du 13 au 14 novembre, selon l’évêque de Nanterre, Mgr Gérard Daucourt. "Les ravisseurs "sont d’abord allés dans la maison des sœurs pour trouver de l’argent, il n’y en avait pas, et le père Georges a eu le temps de prévenir l’ambassade".
Le président François Hollande avait préparé l'opération médiatique
Le président François Hollande avait préparé l'opération médiatique
L'enlèvement du prêtre est lié à l'engagement de la France au Mali, d'après François Hollande. "Nous en payons le prix, des soldats, sept, sont morts au Mali, d'autres ont été blessés, nous en payons encore le prix lorsque deux journalistes sont lâchement assassinés parce qu'ils sont des journalistes et parce qu'ils sont Français", a admis François Hollande lors d'un congrès de maires francophone à Paris. "Nous en payons encore le prix quand il y a un prêtre, qui se fait enlever au nord du Cameroun et est emmené, on peut l'imaginer, au Nigeria par un groupe", a-t-il ajouté.
Depuis quand le prêtre est-il effectivement libre ?
Le 19 février 2013, la France était devenue le paysqui comptait le plus d’otages au monde, après l’enlèvement de sept personnes au Cameroun.
Le 15 avril, à en croire son site Al Andalous, al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui a organisé une " conférence tweet" afin, assure l’organisation islamiste, d’établir un "contact direct" avec les media, avait estimé à propos des autres otages français que "leur sort est entre les mains du président François Hollande et la porte est toujours ouverte pour trouver une solution juste".
La date de l'annonce semble avoir été programmée entre la publication des mauvais chiffres du chômage et les voeux de fin d'année.
Depuis l'Arabie saoudite, Hollande n'a laissé à personne le soin d'annoncer la libération de Georges Vandenbeusch. Il a "remercié tous ceux qui ont travaillé sans relâche à cette issue, notamment les autorités du Cameroun et du Nigeria" et "particulièrement le président Paul Biya pour son implication personnelle". Des termes à l'identique de ceux précédemment employés lors de la libération des quatre français détenus dans le Sahel par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaeda.
Il a aussi précisé avoir "demandé au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de se rendre à Yaoundé pour accueillir le père Vandenbeusch et le ramener en France dans les meilleurs délais".
Au Vatican, le porte-parole de la papauté s’est félicité mardi de la libération du prêtre français, dans une réaction à l’agence d’informations sur le Vatican I.Media. "La libération du père Vandenbeusch nous réjouit profondément et encourage à l’espérance", a déclaré le père Federico Lombardi, qui a également invité à prier "pour les autres personnes retenues injustement en otage" à travers le monde. "A la veille de la Journée mondiale de la paix, nous souhaitons que soit dépassée toute forme de violence, de haine et de conflit dans les régions tourmentées de l’Afrique, comme ailleurs dans le monde", a ajouté le père Federico Lombardi.
"Je veux rester au service des gens"
Le père a été enlevé dans le même secteur que sept Français, dont quatre enfants, kidnappés 19 février 2013 par la même organisation, classée par les Etats-Unis sur leur liste noire "terroriste".
Le Quai d’Orsay avait alerté à plusieurs reprises le prêtre sur la dangerosité de la zone et l’avait exhorté à partir : "En connaissance de cause, le père Georges avait fait le choix de demeurer dans sa paroisse pour l’exercice de sa mission." De son côté, le prêtre avait confié à l’évêque du diocèse de Maroua : "Je veux rester au service des gens. Je sais que c’est difficile, mais c’est difficile pour moi aussi."
A l’été 2011, Lemonde.fr avait consacré un article à ce prêtre dans le cadre de son blog "Une année en France".
Il officiait alors à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine. La journaliste qui l’avait rencontré, se souvient d’un homme d'Eglise "affable, énergique et déterminé, tout en dégageant une grande sérénité". Le prêtre lui avait expliqué que "pour accueillir chez nous les chrétiens et les nombreux prêtres qui viennent d’Afrique, et pour qui c’est compliqué, nous devons comprendre la réalité de leur vie là-bas. […] Nous avons intérêt à puiser des ressources et de l’intelligence dans ces façons culturellement différentes d’accueillir le Christ".
En accord avec l’évêque de Nanterre, il était parti au Cameroun en septembre 2011, dans le diocèse de Maroua-Mokolo, pour une durée de trois à six ans en tant que Fidei Donum ("don de la Foi"), titre donné aux prêtres diocésains qui sont envoyés en mission à l’étranger par leur évêque. La France compte 125 Fidei Donum, dont une cinquantaine en Afrique et une cinquantaine en Amérique Latine et Antilles.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, est un "partenaire stratégique" des Etats-Unis et les deux pays "se battent ensemble" contre le "terrorisme" islamiste, a expliqué un responsable du département d’Etat. Washington accuse Boko Haram d’être "responsable de milliers de morts dans le nord-est et le centre du Nigeria ces dernières années".
S'il savait qu'il vivait dans une zone classée rouge par le centre de crise du ministère des Affaires étrangères en raison des menaces terroristes, le prêtre avait toutefois choisi d'y rester en connaissance de cause, selon le député UMP Alain Marsaud, dont la Xe circonscription (Français de l'étranger) recouvre le Cameroun. C'est d'ailleurs ce que l'intéressé avait expliqué à TF1 en février dernier, après l'enlèvement de la famille Moulin-Fournier, libérée deux mois plus tard. Il assurait alors qu'il ne craignait pas pour sa sécurité. "On va être prudent et puis on va voir comment la situation évolue, mais avec tous les habitants, partout là où je vis et même avec les musulmans, ça va, c'est paisible, en tout cas aujourd'hui", avait-il déclaré.
Un groupe de soutien sur Facebook
Avant de rejoindre le Cameroun pour une mission de trois à six ans, le père Vandenbeusch avait servi neuf ans dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine. Interrogé par Le Monde juste avant son départ pour l'Afrique, Georges Vandenbeusch avait exprimé sa foi dans la force du catholicisme et son bonheur d'être prêtre. "Je n'ai pas encore 39 ans. Dans les Hauts-de-Seine, il y a des vocations, des ordinations. C'est un métier magnifique, prêtre, pourquoi ne parle-t-on que de ses difficultés? On va dans les familles, on voit naître, grandir, on accompagne jusqu'à la mort, on est dans la vie des gens, même si le registre de parole avec le curé n'est pas le même qu'avec parents et amis", soulignait-t-il à l'époque. "Cela m'agace qu'on ne parle que des églises vides! Ce n'est pas vrai le dimanche matin dans les Hauts-de-Seine, ni les Yvelines ni à Paris d'ailleurs (Peut-être davantage en grande couronne?). Les catholiques, à Sceaux, sont une minorité assez importante", poursuivait-il. Et d'ajouter: "Maintenant, les gens qui viennent à l'église sont vraiment croyants".
Preuve de son attachement à la paroisse de Sceaux, Georges Vandenbeusch avait écrit à ses anciens paroissiens une semaine seulement après son arrivée au Cameroun. Dans sa lettre, il leur donnait des détails sur sa nouvelle mission: "Ma vie ici est très réglée: nous prions tous, matin et soir ensemble, la messe est à 5h45, voire 5h30 le vendredi, c'est bien tôt! Puis j'ai cours de Maffa tous les matins de 7h à 11h, afin de pouvoir célébrer dans cette langue." "J'ai donc devant moi deux mois ou plus, consacrés à l'étude. Mais je mesure qu'il me faudra du temps pour avancer vraiment dans la connaissance de ce peuple et de cette Église. Ce que j'en pressens me passionne à l'avance", concluait-il.
Les soutiens du père commençaient déjà à s'organiser sur Internet en novembre dernier. Un groupe Facebook, Soutien au père Georges Vandenbeusch, avait lors été créé.
De fait, bien que Boko Haram, qui signifie "l’éducation occidentale est un péché" en haoussa, et Ansaru soient "des organisations terroristes centrées sur le Nigeria", elles entretiennent "des liens avec Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi)", constate le département d’Etat. Un responsable a évoqué "des entraînements et un financement limité" fournis par Aqmi à ces organisations, lesquelles regarderaient aujourd’hui au-delà de leurs frontières, vers le Niger et le Mali.
François Hollande compte sur d'autres miracles
Dans son communiqué, il rappelle que six Français restent encore retenus en otage au Mali et en Syrie: deux au Mali et quatre autres, des journalistes, en Syrie. De plus, deux journalistes français de Radio France international ont par ailleurs été enlevés et assassinés le 2 novembre à Kidal, dans le nord du Mali. Il "réitère son soutien à leurs familles, particulièrement en cette période de fêtes, et leur redit sa détermination à œuvrer à leur libération".
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N'attendons pas un nouveau miracle. Il n'est pas utile de le voir et d'entendre ses voeux: la hausse des taux de TVA parle pour lui.
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