Le jury du Prix Press Club Humour et politique distingue "la phrase la plus hilarante de l'année"
A l'approche des municipales |
Il a fait une première sélection en vue de son édition 2014.
Rappelons que l'an dernier, c'est Gérard Longuet qui avait surclassé ses confrères pour sa phrase: "Hollande est pour le mariage pour tous... sauf pour lui."
Quelles phrases ont déjà été sélectionnées cette année ? La réponse sur l'orientation du jury se trouve souvent davantage dans les cibles que dans les propos.
Premier des cinq sélectionnés : le député des Yvelines Henri Guaino, le chouchou de la gauche partisane et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour cette phrase : "Si Nicolas Sarkozy n'avait pas été là, il n'y aurait plus de démocratie en France, en Europe et dans le monde.'"
Vient ensuite l'ancien Premier ministre Alain Juppé, condamné en 2004 à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris : "En politique, on n'est jamais fini. Regardez-moi !" Sa ré-élection à la mairie de Bordeaux ne semble d'ailleurs faire aucune difficulté.
Le socialiste Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et seule personnalité politique de gauche de cette première sélection, est lui retenu pour sa phrase : "Je crois à un retour de Nicolas Sarkozy; mais menotté'.
En 2013, sur le même thème vachard, le député socialiste Jean-Jacques Urvoas avait déclaré : "J'étais aux Baumettes; j'en suis ressorti, à la différence des socialistes Marseillais". Patrick Mennucci n'était pas encore tracassé par la justice...
Le socialiste Jérôme Cahuzac avait fait fort en matière d'aplomb. L'ancien ministre du Budget de Hollande, a en effet porté la déontologie socialiste au zénith à la lumière de ses aveux concernant son argent soustrait au fisc en Suisse avec son " Pourquoi démissionner quand on est innocent ?"
Quant au candidat Front national aux municipales de Marseille, Stéphane Ravier, il s'était également distingué dans le registre de la méchanceté pure. Interrogé sur les ambitions de Bernard Tapie, il avait répondu : "Le seul Tapie qui a de l'avenir ici, c'est le tapis de prière".
L'ancienne ministre chargée de l'Apprentissage et forte voix de l'UMP Nadine Morano est elle sélectionnée pour avoir dit : "On a une recrudescence de violence... par exemple le vol des portables à l'arraché. Ça n'existait pas avant que les portables existent". Un morceau de "bravitude" du même tonneau que les mots d'André Chassaigne, député PC du Puy-de-Dôme, en 2011 : "Dans sa forme historique, le PC est mort ; mais il a encore de l'avenir."
Dans un style très proche, citons Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, qui était en lice en 2013 pour deux phrases. La première est : "Il y a quand même des médicaments qui soignent " !
Le jury distingue d'ores et déjà, hors-sélection, François Hollande pour sa phrase : "Quand ça va bien, on devrait se rappeler que ça ne va pas durer. Et quand ça va mal, on peut penser que cela pourrait aller plus mal ou que ça ne va pas durer".
Ils ont tous un p'tit vélo |
Avec la même passion pour sa petite personne, Christiane Taubira, Garde des Sceaux, expliquait en 2013 aux journalistes pourquoi, à 63 ans, elle était fatiguée après un déplacement en Guyane, malgré son entraînement cycliste dans Paris: "J'ai un corps de vieille femme et un emploi du temps de jeune fille". Sa collègue Dominique Bertinotti, atteinte d'un cancer, est autrement plus digne.
Ce prix récompense, depuis 2002, l'auteur de la phrase la plus drôle, qu'il s'agisse d'humour volontaire ou involontaire.
Dans le genre salace, voici la deuxième saillie annoncée de Marisol Touraine puisqu'elle a récidivé, alors qu'elle était interrogée sur le manque d'intérêt que les femmes ont porté aux dangers de la pilule : "Il faut laisser aux femmes le temps de se retourner."
En 1998, Bernard Kouchner avait fait preuve de fermeté sur un sujet qui lui échappait: "La contraception doit avoir ses règles."
Quant à André Santini s'en était pris plus sciemment à un prélat: "Mgr Decourtray n'a rien compris au préservatif. La preuve, il le met à l'index."
Parmi les gagnants des années précédentes
A propos de Ségolène Royal, Guillaume Bachelay, secrétaire national à l'industrie du PS, avait révélé sa cruauté: "Qu'on commette des erreurs en politique c'est possible ; qu'on les commette toutes, c'est fou !"
Au nombre des présomptueux, Ségolène Royal est l'auteurE d'une vanité qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd en 2006: " Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit."
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, déjà lauréat deux fois, a encore fait une 'raffarinade' de haut vol en 2013 à l'occasion de ses voeux : "Je souhaite à Valérie Trierweiler sa juste place et à Ségolène Royal juste une place."
Le sombre Ayrault ne peut rivaliser avec cette profonde pensée pourtant sélectionnée: " Ma part d'ombre, c'est mon combi Volkswagen". Il ne renie pas son passé éphémère de professeur d'allemand, mais semble n'avoir jamais acheté français...
Pochette au vent, Laurent Fabius avait quant à lui brillé en 2011 avec : "Mitterrand est aujourd'hui adulé, mais il a été l'homme le plus détesté de France. Ce qui laisse pas mal d'espoir pour beaucoup d'entre nous…"
Il succédait à Eva Joly en 2010 et son percutant : "Je connais bien Dominique Strauss-Kahn, je l'ai mis en examen."
En aucun cas la binationale ne pourra être prise pour son illustre prédécesseur Pierre Arpaillange qui, orfèvre de la Place Vendôme comme elle, se flatta en 1989 que "sur cinquante-deux évadés, on en a repris cinquante-trois."
Pour rester dans le Vert, rappelons le Prix Spécial du Jury 2004 à Michel Charasse, après le mariage homosexuel de Begles: "Cela pourrait faire un film dont le titre serait Mamère Noël est une ordure."
En 2013, à la suite d'une conférence de presse du président François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle de 2012, co-président du Parti de Gauche et spécialiste de l'empire du mal, avait produit ce jeu de mots: "'L'An II, c'est l'an pire".
En 2011, Gabriel Cohn-Bendit (le frère) n'avait pas manqué non plus d'esprit : "Les Verts sont capables du meilleur comme du pire ; mais c'est dans le pire qu'ils sont les meilleurs."
Et voici comment Gaëtan Gorce, sénateur PS de la Nièvre, s'est distingué : "En 100 ans, le monde sera passé du ballon dirigeable au supersonique ; et le PS de Jean Jaurès à Harlem Désir"...
Et pour finir, la palme était revenue au maire de Saint-Coulitz, dans le Finistère, Kofi Yamgnane, pour sa capacité à un auto-dérision inaccessible à Christiane Taubira, puisqu'en 1992 il s'auto-proclama "Breton d'après la marée noire".
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