Valls sème la zizanie entre Macron et Hamon : jackpot pour Jean-Luc Mélenchon !
Le candidat de "La France insoumise", pour ne pas dire communiste et révolutionnaire assumée, a enfin réussi à convaincre une banque
Au moment où les media aux ordres ont commencé à gonfler les chances de Mélenchon dans le but de le hisser devant Fillon dans l'opinion, mais où ils peinent à tirer le champion de la droite vers le bas, le candidat de l'extrême gauche obtient 5 millions d'euros des banques (anonymes) pour sa campagne. Une grâce ne venant jamais seule, c'est le PS qui offre au candidat d'extrême droite un supplément d'espoir en se facturant du fait de la trahison de Valls qui n'a pas tenu sa parole l'engageant à soutenir son vainqueur de la primaire socialiste, Hamon, plutôt que Macron, candidat indépendant et alternatif, son ancien ministre de l'Économie, après avoir été conseiller de Hollande à l'Elysée.
Difficile de ne pas voir en Macron un candidat officiel anti-democratique, un usurpateur qui aura pu impunément dédaigner le vote populaire, du fait de la ruse de Hollande et de la complicité des media et sondeurs soumis au pouvoir.
La décision prise par Manuel Valls de rejoindre Emmanuel Macron met un peu plus de plomb dans l'aile de son ancien ministre frondeur et adversaire à gauche Benoît Hamon. Ce dernier vient d'ailleurs de dire son amertume d'été trahi par ses camarades "exemplaires", tandis qu'au candidat extrémiste de 'La France insoumise' est prêté un poids artificiel.
Seul nuage noir encore stationné au-dessus du député européen, l'argent pour avancer ses frais de campagne.
L'argent étant le nerf de la guerre des anti-libéraux contre le système, comment Mélenchon pouvait-il continuer à surprendre ses partisans sans moyens pécuniaires ? La question ne se pose plus..., ou presque. Le candidat des communistes aurait rempli ses coffres, sous la forme d'un prêt bancaire, pour financer sa campagne. Sur BFMTV-RMC, l'ancien président du Parti de gauche s'est enthousiasmé: "Tout va bien; je suis flambant de santé : la preuve, on me prête 8 millions que je n'ai pas." Sur la transparence, l'anti-libéral fait un blocage...
Cependant, rien n'était encore signé officiellement, nous raconte-t-on. Il a fallu attendre la semaine dernière pour que Mélenchon puisse enfin souffler un peu. "Le leader de La France insoumise a décroché un prêt ...[bancaire !] en bonne et due forme de… 5 millions d'euros", détaille l'hebdomadaire économique Challenges du groupe Nouvel Obs.
Du chemin reste à faire
A moins d'un mois du premier tour, sachant qu'il n'y aura pas de second tour. l'argent ira aux législatives.
Challenges rapporte ainsi des propos tenus par la trésorière de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Marie-Pierre Oprandi : "Nous n'avons pas trouvé d'établissement bancaire pour nous avancer davantage. Nous sommes toujours à la recherche d'un prêt complémentaire de 2 à 3 millions d'euros." Trois millions..., c'est peu finalement pour un candidat (sur-)estimé depuis peu à 13%, donc presque certain d'obtenir le remboursement public de ses frais de campagnes, plafonné à 8 millions d'euros et obtenu à partir de 5 % des voix.
En 2012, Mélenchon et ses camarades avaient totalisé 11,10 % des voix soit moins de 4 millions des voix au premier tour.
Mélenchon devra encore solliciter la générosité de ses partisans, régulièrement mis à contribution, à travers le monde, pour participer aux frais, selon le magazine. La bonne volonté du candidat n'est pourtant pas à remettre en cause. Comme le rappelle Challenges, Jean-Luc Mélenchon s'est en effet "prêté à une visite médicale demandée par l'assurance" pour obtenir son avance.
En faisant allégeance à Macron, Manuel Valls met le PS à feu et à sang
On en trouve certes pour dire que "Manuel Valls joue les Jeanne d'Arc contre le FN", mais le PS est à la vérité très ébranlé contre Manuel Valls, ex-premier ministre socialiste de Hollande qui vient d’annoncer ce mercredi 29 mars 2017 qu’il votera Macron. Les réactions ont été nombreuses et virulentes à ce coup bas au candidat officiel du parti socialiste et avant tout à ses militants qui ont participé à la primaire.
L’ex premier ministre socialiste éliminé sur son bilan et ses comportements vient en effet de manquer à sa parole de soutenir le vainqueur de "La Belle Alliance Populaire" en donnant sa préférence au candidat du président, Emmanuel Macron, qui a été son conseiller à l'Elysée et responsable de sa politique économique de 2012 à 2017. candidat du mouvement En Marche ! pour la présidentielle.
Valls en a en outre fait l'annonce sur la chaîne privée de télévision BFMTV-RMC, montrée du doigt pour son parti-pris pro-Macron. "Je ne prendrai aucun risque. Je voterai Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités. Ce n’est pas une question de cœur mais une question de raison", a tenté de se justifier l’ex-premier ministre de François Hollande et perdant amer à la primaire socialiste face à son ancien ministre "frondeur". "Emmanuel Macron doit éviter une victoire du Front National", prétend Manuel Valls, dont on disait qu'il était un bon communicant mais qui use et abuse des arguments les plus éculés.
Valls, "pathétique", "minable", "que vaut un homme sans honneur ?"
Manuel Valls aurait arrêté son choix le mardi 28 mars lors d’un déjeuner en concertation avec ses proches, également sans honneur, dont le président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, Laurence Rossignol, ministre des Familles ou encore Patrick Kanner, ministre de la Ville, suscitant l’écoeurement du camp Hamon.
Arnaud Montebourg a déversé sa rage sur l’ex-premier ministre. "Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l’honneur d’un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur", écrit sur twitter l’ex-ministre socialiste fossoyeur de l'Industrie et soutien de Benoît Hamon.
"Bon voyage à droite, Manuel Valls. C’est triste, mais depuis le temps que tu en rêvais", déplore Isabelle Thomas, députée européenne, élue de liste dans l’Ouest, dans ...Libération. "C’est un mépris à la démocratie, piétinée par de mauvais perdants", dit Aurélie Filippetti, porte-parole du candidat PS et épouse du précédent.
"Manuel Valls, tu nous fais honte", écrit le Marseillais Patrick Mennucci, ex-homme à tout faire de Ségolène Royal, sur son compte Twitter.
Sur son compte twitter, Pierre Moscovici a réagi en reprenant une citation de Léon Blum. "Les poisons sont parfois des remèdes, mais certains poisons ne sont pourtant que des poisons", écrit-il.
L'amère de Lille, Martine Aubry, préfère donner sa conception de l’honneur. "Ma conception de l’honneur et de l’éthique démocratique a été de mettre mon énergie au service de la victoire de la gauche en 2012", écrit-elle toute entière tournée vers le passé et sa personne.
Les insultes pleuvent : "Macron récupère tous les déchets hollandistes"
Sur les réseaux sociaux, le parjure se fait "agresser violemment", comme disent les journalistes à bac +5 dans une pochette-surprise. "Macron devrait changer de slogan pour ‘En Marche arrière !’ du coup, vu qu’il récupère tous les déchets hollandistes", écrit Talin Ihlen.
"Valls qui avait signé le papier 'je m’engage à soutenir le vainqueur de la primaire gauche', je ne peux plus me le voir ce mec", s’énerve Melchior.
Le candidat du PS, Benoît Hamon, a ce qu'il mérite et n'en est pas surpris. Invité sur France 2, l'apparatchik a souligné la programmation des ralliements, jour après jour, jusqu'à Valls, trois mois après la primaire: "depuis quelques semaines, s’organisent des ralliements à Emmanuel Macron qui consistent à me planter un coup de couteau dans le dos."
Dans le temps où l'Etat-PS mettait Hamon à mort, il faisait la promotion de Mélenchon, candidat extrémiste et bon client de la presse buzzante. Or, si, pour faciliter le remplissage de ses caisses, il joue le jeu des sondeurs, il est pourtant craint comme révolutionnaire et ne représente donc pas une réelle menace. L'opération-Mélenchon lancée par le pouvoir vise clairement à favoriser le candidat de l'Elysée face à Fillon pour la seconde place du premier tour.
Mais apparaître en héritier de Hollande est-il gérable ?