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dimanche 30 juin 2019

Grenoble : les militants du burkini interpellent les passants

Y a-t-il atteinte Ă  l'ordre public ?

La pression musulmane pousse le pouvoir Ă  se saisir du problĂšme




Une semaine aprĂšs leur baignade en maillot couvrant de la tĂȘte aux pieds Ă  la piscine municipale, les membres de l’association Alliance citoyenne ont rĂ©cidivĂ©, en y retournant dimanche, pour discuter avec les usagers.

A Grenoble ce dimanche, l’opĂ©ration burkini dans les deux piscines municipales n’a pas eu lieu. Lien PaSiDupes "Grenoble : prosĂ©lytisme de musulmanes en burkini dans une piscine publique La ville Ă©colo se prĂȘtait Ă  cette opĂ©ration coup de poing"
La contre-opĂ©ration "Tous Ă  poil" non plus. 
Image d'illustration Facebook de l'événement Tous à poil. DR

Une atteinte intolérable à la liberté de pratiquer la natation selon nos usages.
AprĂšs plusieurs provocations dans les bassins et la fermeture des lieux Ă  la demande des agents de la ville, les habitants n'ont pas pu se baigner "tranquillement" (en prĂ©sence de CRS avec matraque et gaz lacrymogĂšne Ă  portĂ©e de main) Ă  la piscine en plein-air Jean-Bron, comme Ă  celle des Dauphins. En revanche, chacun a dĂ» vider son sac Ă  l’entrĂ©e devant des vigiles (en nombre pour l’occasion: + 50% Ă  Jean-Bron, +25% aux Dauphins, selon la mairie), avec pour obligation de montrer son maillot de bain. La police municipale Ă©tait aussi lĂ , de l’entrĂ©e jusqu’aux bassins de Jean-Bron, avec un petit renfort ponctuel de la police nationale. Et il a fallu ranger serviettes et maillots plus vite que d’habitude, puisque les deux Ă©tablissements municipaux fermaient Ă  14 heures, au lieu de 19 heures au plus tĂŽt en temps normal.

Ils sont une quinzaine de perturbateurs, ce dimanche midi, rĂ©unis pour cette "opĂ©ration burkini" Ă  quelques pas de Jean-Bron : certains membres de l’Alliance citoyenne de Grenoble - non, ce n'est pas une ONG, mais un collectif qui sĂ©vit dans trois ou quatre villes de gauche, singuliĂšrement communistes - , d’autres venus en soutien clairement politique plutĂŽt que religieux, sans pour autant afficher clairement leurs couleurs. Certains ressemblant Ă  des nervis... 
Parmi eux, trois femmes voilĂ©es seulement. Elles savent qu’elles ne vont pas pouvoir se mettre en burkini, le rĂ©glement de la Ville ne l'autorisant pas. 
L'objectif est de dĂ©ranger en payant son ticket d’entrĂ©e, ce qui implique pourtant le respect du rĂšglement intĂ©rieur, mais qui est dĂ©tournĂ© en droit sans aucun devoir. Et d'interpeller les autres clients avant les bassins, c’est-Ă -dire dans les vestiaires, Ă  un moment qui devrait ĂȘtre un temps de dĂ©tente. Tous ne sont pas d’accord, d'autant que le choix du dimanche n'est pas anodin. 

Leur manifestation sera donc minimaliste, si le prosĂ©lytisme religieux peut ĂȘtre pris Ă  la lĂ©gĂšre. Provoquer le dĂ©bat avec les passants sur la voie public est-il respectueux des lois de la RĂ©publique?  Rien n'est d'ailleurs laissĂ© au hasard: ils doivent se prĂ©parer, avec des jeux de rĂŽle. 
Extraits des dialogues, par les femmes voilĂ©es: 
"Nous, on ne peut pas aller Ă  la piscine", se victimisent-elles.
"On nous oblige Ă  mettre des maillots deux piĂšces", ajoute l'une.
"Ce n’est pas normal, on est dans un Ă©tat laĂŻc," argumente une autre. Car l'islam leur laisse leur libre-arbitre...
Il est presque 13 heures quand l’équipĂ©e se dĂ©cide Ă  partir Ă  pied pour la piscine. Dans les rangs, on parle de Tariq Ramadan, de la diffĂ©rence entre laĂŻcitĂ© et laĂŻcisme, eux protĂ©geant la premiĂšre, quand l’autre est le fait de ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. 
Les premiers arrivés n'ont pas raison...

Les musulmans de France vont-ils enfin laisser la société en paix ?

"La libertĂ© des uns s'arrĂȘte lĂ  oĂč commence celle des autres,"
un prĂ©cepte Ă©tranger aux musulmans intĂ©gristes et Ă  leur supporteurs. 
A la diffĂ©rence de la laĂŻcitĂ©, en effet, "le religieux n’a pas sa place dans une piscine", ni dans la rue? oĂč les activistes religieux imposent leur problĂ©matique.
Sur place, Ă  l’entrĂ©e de Jean-Bron, les Ă©changes houleux ne se font pas attendre. "Vous allez dĂ©truire notre libertĂ©!", leur lance, fĂąchĂ©, un passant. "Et la libertĂ© de conscience alors?" lui rĂ©torque une sympathisante du mouvement. La libertĂ© s'arrĂȘte "Oui, mais pas en l’imposant aux autres!3 poursuit le passant en s’en allant. "Oh ça va, Ă  chaque coin de rue y’a une Ă©glise, on t’entend pas gueuler!, lance une provocatrice mal-embouchĂ©e qui ne veut pas entendre que les Ă©glises ne sont pas une importation rĂ©cente, mais un voeu ancestral.

Conseiller rĂ©gional du groupe Socialiste et dĂ©mocrate d’Auvergne-RhĂŽne-Alpes, StĂ©phane Gemmani a lui aussi tentĂ© le dialogue, reprochant aux militants leur appellation des 'Rosa Parks musulmanes', qui amalgame plusieurs notions et instrumentalise l'Histoire, mais suggĂ©rant que la demande des musulmans n'est pas dĂ©connectĂ©e des luttes raciales et anticolonialistes. "Le religieux n’a pas sa place dans une piscine", conclut-il. Provisoirement.

Des activistes dans le déni : "On ne vous parle pas de religion mais de liberté" !

Les Rosa Parks musulmanes, c’est quoi, cette invention? C’est bien une revendication religieuse. Je trouve que vous poussez Ă  la discrimination. C’est grave ce que vous faites. Vous ne reprĂ©sentez pas la majoritĂ© des musulmans, mais vous attirez l’attention de tout un tas de personnes, notamment les franges les plus extrĂȘmes." L'enjeu de ces intĂ©gristes de l'islam en en fait clairement d'une dĂ©stabilisation politique. 

"Le rĂšglement de la piscine exclut des gens, raconte plus tard une militante qui assimile personne et habillement.
Non, tranche l’élu. Vous avez le droit d’y aller en respectant le rĂšglement!
Mais pourquoi vous voulez nous imposer votre maillot?" 
La discussion ne mĂšne Ă  rien. 

"Vous et la sphĂšre facho de Grenoble...", lĂąche une militante qui se dĂ©voile. PiquĂ©, Gemmani rĂ©pond: "Vous ĂȘtes en train de me traiter de facho? Parce qu’on n’est pas d’accord?"
Etre facho, c'est aussi simple que ça !...

Sea-Watch: les migrants débarqués à Lampedusa, en violation des frontiÚres

L'Union européenne garantie-t-elle toujours la paix dans ses frontiÚres ?

L'ouverture de ces hostilités exige que Merkel sanctionne ses ressortissants

Résultat de recherche d'images pour "Des policiers italiens aux cÎtés de migrants aprÚs leur débarquement du navire Sea-Watch 3 à Lampedusa dans la nuit de vendredi à samedi"
Ces Africains sont-ils des migrants ou des activistes politiques ?
Le Sea-Watch 3, navire enregistrĂ© aux Pays-Bas, Ă©tat-membre de l'UE, a accostĂ© de force et de nuit, entre vendredi Ă  samedi, dans le port de Lampedusa en Sicile, Italie. Sa jeune capitaine Carola Rackete a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e, avant que ne dĂ©barquent 42 migrants interdits de dĂ©barquement depuis 17 jours. Une pĂ©riode de quarantaine a-t-elle Ă©tĂ© ordonnĂ©e pour prĂ©venir tout risque d'infection par isolement sanitaire ?

Elle a osĂ© dĂ©fier le ministre de l’IntĂ©rieur italien, Matteo Salvini, qui parle "d’acte de guerre" 

Carola Rackete, la capitaine allemande du navire de l'association allemande Sea-Watch, abusivement prĂ©sentĂ©e comme une ONG, qui a participĂ© au passage de dizaines de migrants au large de la Libye dĂ©but juin - une saison favorable qui n'Ă©voque pas des "sauvetages" - a accostĂ© de force tĂŽt samedi 29 juin dans le port de Lampedusa en Italie, en prĂ©sence d’une vedette de police chargĂ©e de faire valoir les droits de l'Italie et d'observer le dĂ©roulement des opĂ©rations. Au bord du navire battant pavillon nĂ©erlandais, 42 migrants attendaient depuis 17 jours d’ĂȘtre dĂ©barquĂ©s. 47 Ă©taient d'abord annoncĂ©s, au lancement de cette opĂ©ration mĂ©diatique des internationalistes.
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La commandante n’a pas toujours Ă©tĂ© engagĂ©e dans des missions humanitaires. NĂ©e dans le nord de l’Allemagne, Ă  Kiel, au bord de la Baltique, celle dont les longues dreadlocks ne passent pas inaperçues a d’abord Ă©tĂ© largement engagĂ©e dans la cause environnementale. Elle a principalement naviguĂ© pour la recherche polaire en Arctique et en Antarctique, aprĂšs des Ă©tudes en sciences nautiques et en protection de l’environnement en Allemagne puis en Angleterre. "J’ai toujours vraiment aimĂ© les zones polaires, parce qu’elles sont trĂšs belles et inspirantes. Mais travailler lĂ  est parfois triste parce qu’on y voit directement ce que les humains font Ă  la planĂšte", raconte-t-elle Ă  qui veut l'entendre, dans une vidĂ©o tournĂ©e par l’ONG. La mĂ©diatisation est, semble-t-il, plus gratifiante...
Un risque théorique de peine de prison
Son engagement humanitaire prend dĂ©sormais une tournure politique qu’elle assume pleinement: "Nous, les EuropĂ©ens, avons permis Ă  nos gouvernements de construire un mur en mer. Il y a une sociĂ©tĂ© civile qui se bat contre cela et j’en fais partie", susurre-t-elle.
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Rackete pose dans le poste de commandement
du bateau de pĂȘche, mais
est-elle détentrice d'un brevet de pilotage ?
AprĂšs cette arrivĂ©e controversĂ©e, qui ne respecte pas les droits des Italiens, les migrants ont pu dĂ©barquer peu aprĂšs 5h30, pour ĂȘtre conduits dans le centre d’accueil de l’üle. La capitaine allemande de 31 ans, a elle, Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e.

Un peu avant 3h00, la police Ă©tait en effet montĂ©e Ă  bord du Sea-Watch pour arrĂȘter la jeune pirate pour rĂ©sistance et violence envers un navire de guerre, ainsi que pour aide Ă  l’immigration clandestine. 
Le crime de trafic d'ĂȘtre humains n'est pas retenu contre elle, tant qu'il n'est pas prouvĂ© que ni elle, ni son association ne reçoivent de l'argent pour effectuer ce passage et cette infiltration de frontiĂšres

Celle qui risque jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 50.000 euros conformĂ©ment au dĂ©cret pris par Salvini (amende supportĂ©e par l'association et les dons qu'elle collecte) est descendue du navire encadrĂ© par des agents, sans menottes, avant d’ĂȘtre emmenĂ©e en voiture. "Je suis prĂȘte Ă  aller en prison pour cela et Ă  me dĂ©fendre devant les tribunaux s’il le faut [les avocats militants se pressent au portillon], parce que ce que nous faisons est juste", a-t-elle dĂ©crĂ©tĂ©, puisque Sea Watch ne reconnaĂźt que ses propres lois. 

Au classement 2019 des pays les plus riches, l'Italie se situe au 8e rang des PIB mondiaux (juste derriĂšre la France). Sur le quai, des habitants et militants sont venus acclamer l’arrivĂ©e du navire, tandis que d’autres ont applaudi l’arrestation aux cris de "Les menottes!", "Honte!", "Va-t’en!". Dans la matinĂ©e, Carola Rackete a Ă©tĂ© placĂ©e aux arrĂȘts domiciliaires. Elle doit ĂȘtre entendue par le parquet dans les 48 heures, a expliquĂ© Ă  la presse son avocat, Leonardo Marino, assurant l’avoir trouvĂ©e "fatiguĂ©e et stressĂ©e". Mais dĂ©terminĂ©e ? Selon des sources policiĂšres citĂ©es par certains media italiens, elle s’est montrĂ©e trĂšs calme au poste de police, demandant pardon pour les risques que sa manoeuvre a fait courir Ă  la petite vedette et Ă  ses occupants...

"Les raisons humanitaires ne peuvent pas justifier des actes inadmissibles de violence envers ceux qui portent l’uniforme en mer pour la sĂ©curitĂ© de tous", a commentĂ© le procureur d’Agrigente (Sicile)

Matteo Salvini a Ă©tĂ© plus clair, dĂ©nonçant "un acte de guerre" et rĂ©clamant la prison ferme pour l’Allemande.








Vidéo intégrée

đŸ”” Statement of our Captain, , before entering Port with the .


“We are proud of our captain, she did exactly the right thing. She upheld the law of the sea and brought people to safety." – chairman Johannes Bayer


Le ministre allemand des Affaires Ă©trangĂšres a demandĂ© une "clarification rapide" des accusations pesant contre Carola Rackete. 
"Sauver des vies est une obligation humanitaire. Le sauvetage en mer ne doit pas ĂȘtre criminalisĂ©", a rappelĂ©, en termes diplomatiques, Heiko Maas, samedi aprĂšs-midi, tout comme son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn, tandis que, Jean-Yves Le Drian, leur homologue, Ă©tant indisponible, le ministre français de l’IntĂ©rieur, Christophe Castaner, estimait que la politique italienne de fermeture des ports est contraire au droit maritime. 

Mardi dernier, Carola Rackete avait accordĂ© un entretien au quotidien La Repubblica , centre gauche, dans laquelle elle affirmait sa volontĂ© de forcer le blocus italien. Avant cela, elle avait dit vouloir attendre la dĂ©cision de la Cour europĂ©enne des droits de l’homme (CEDH), saisie par l’ONG, afin de prendre des "mesures provisoires" pour recueillir les migrants politiques. 
Mais, mardi, la juridiction internationale a refusĂ© d’intervenir, tout en demandant Ă  l’Italie de "continuer de fournir toute assistance nĂ©cessaire" aux personnes vulnĂ©rables Ă  bord. 

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En dĂ©pit de ce refus, comme du droit maritime et de l'entente cordiale entre Ă©tats membres de l'UE, les activistes ont dĂ©cidĂ© de forcer le blocus des eaux territoriales italiennes dĂ©cidĂ© par le ministre de l’IntĂ©rieur, mercredi, aprĂšs avoir Ă©tĂ© bloquĂ©e dans le canal de Sicile durant deux semaines. "J’ai dĂ©cidĂ© d’entrer dans le port de Lampedusa, a lancĂ© la trentenaire. Je sais ce que je risque, mais les 42 naufragĂ©s [ce qui reste Ă  dĂ©montrer] Ă  bord sont Ă©puisĂ©s. Je les emmĂšne en lieu sĂ»r", avait dĂ©clarĂ© sur Twitter la capitaine. Le navire avait dĂ» s’arrĂȘter Ă  un mille en face de Lampedusa sur ordre de la police. "Ceux qui se foutent des rĂšgles doivent en rĂ©pondre, je le dis aussi Ă  cette emmerdeuse de capitaine du Sea-Watch qui fait de la politique sur la peau des immigrĂ©s, payĂ©e par on ne sait qui", avait grondĂ© en direct le ministre de l’IntĂ©rieur Matteo Salvini dans une vidĂ©o sur Facebook.

Prétentions supranationales et solidarité

Le 12 juin dernier, le bateau des activistes altermondialistes avait effectuĂ© le relais avec les passeurs libyens pour 53 migrants abandonnĂ©s Ă  bord d’un canot pneumatique au large de la Libye. Enjointe par l’Italie, maĂźtresse de ses eaux territoriales, de "faire route vers Tripoli", capitale de la Libye, l’association avait dĂ©cidĂ© que ce n'Ă©tait pas un "port sĂ»r". "Il est criminel de renvoyer des gens secourus vers un pays en guerre" (civile contre de multiples composantes islamistes) avait arguĂ© l’association. Tripoli est Ă  4h par ferry de Lampedusa. 

Matteo Salvini avait ainsi Ă©tĂ© poussĂ© Ă  publier un dĂ©cret ordonnant aux forces de l’ordre de prendre toutes les mesures nĂ©cessaires pour empĂȘcher l’entrĂ©e ou le transit du bateau dans les eaux territoriales. Le navire n’avait alors pas hĂ©sitĂ© Ă  faire route vers Lampedusa, en dĂ©sobĂ©issant aux consignes d’une vedette de la guardia di finanzia (police douaniĂšre et financiĂšre) lui signifiant d’arrĂȘter sa course. Carola Rackete avait prĂ©textĂ© l’état de santĂ© des migrants recueillis pour refuser d'obtempĂ©rer, la polĂ©miste estimant que "leurs vies sont plus importantes que les jeux politiques". Voyant la polĂ©mique enfler, Matteo Salvini avait autorisĂ©, le 15 juin, le dĂ©barquement de onze personnes jugĂ©es vulnĂ©rables: enfants, femmes, malades.

L'essentiel est-il de contrecarrer Salvini ?

Image associéeLa situation du Sea-Watch 3 a provoquĂ© une vague de solidaritĂ© des bonnes Ăąmes que la perte par la Libye de ses forces vives laissent de marbre. 
Le curĂ© de Lampedusa, fief de la Ligue de Salvini - il y avait obtenu 45% des voix lors des europĂ©ennes de mai dernier - a trĂšs tĂŽt rĂ©clamĂ© le dĂ©barquement des 42 autres migrants empĂȘchĂ©s de poser le pied sur la terre ferme. Symboliquement, ce dernier campait depuis plusieurs jours sur le parvis de son Ă©glise.
L’archevĂȘque de Turin, Cesare Noviglia, avait aussi proposĂ© de prendre en charge ces hommes, tout comme des dizaines de municipalitĂ©s allemandes. Quitte Ă  les laisser disparaĂźtre ensuite dans la nature. Les bons sentiments ne coĂ»tent rien Ă  ceux qui s'en parent.

MalgrĂ© cette Ă©preuve de force, Macron a annoncĂ© samedi ĂȘtre prĂȘt Ă  accueillir 10 des 42 migrants qui ont dĂ©barquĂ©. 
"La France est prĂȘte Ă  dĂ©ployer une nouvelle fois dans les tous prochains jours, comme elle l’a dĂ©jĂ  fait Ă  plusieurs reprises depuis un an, une mission du ministĂšre de l’IntĂ©rieur et de l’Office de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides (Ofpra) pour identifier 10 personnes en besoin de protection qui pourront ĂȘtre transfĂ©rĂ©es sans dĂ©lai sur notre territoire", a affirmĂ© la place Beauvau dans un communiquĂ©. Sans garantie que les conditions requises seront rassemblĂ©es : c'est la mĂ©thode Macron... 

Juste avant l’arrivĂ©e en force du navire dans le port de Lampedusa, le ministre italien des Affaires Ă©trangĂšres, Enzo Moavero, avait annoncĂ© vendredi aprĂšs-midi que cinq pays europĂ©ens (France, Allemagne, Portugal, Luxembourg et Finlande) Ă©taient disposĂ©s Ă  accueillir les migrants. La Commission europĂ©enne exigeait qu’ils soient Ă  terre avant d’organiser la rĂ©partition, tandis que Salvini refusait de les laisser descendre avant d’avoir l’assurance qu’ils seront immĂ©diatement transfĂ©rĂ©s aux Pays-Bas, en Allemagne ou dans d’autres pays europĂ©ens. Sans garantie qu'ils ne choisiront pas ensuite le pays le mieux offrant, socialement...

Dans plusieurs tweets publiĂ©s hier matin, Matteo Salvini se fĂ©licite de l’arrestation de la capitaine du navire et de la rĂ©quisition du bateau.

Matteo Salvini
✔
@matteosalvinimi
🔮🔮🔮 Comandante fuorilegge arrestata.
Nave pirata sequestrata.
Maxi multa alla ONG straniera.
Immigrati tutti distribuiti in altri Paesi europei.
MISSIONE COMPIUTA.#SeaWatch3

10,7 k
08:02 - 29 juin 2019

"Je suis avec les forces de l’ordre; je suis avec la loi; je suis avec l’Italie", a-t-il Ă©galement martelĂ© par tweet. Mais malgrĂ© la fermetĂ© affichĂ©e par le ministre de l’IntĂ©rieur italien, le centre d’accueil de Lampedusa n’est jamais vide: il a vu dĂ©barquer plus de 200 migrants pendant les deux semaines oĂč le Sea-Watch est restĂ© bloquĂ© au large de l’üle, bien que le redressement Ă©conomique du pays ne soit pas encore rĂ©alisĂ©. Et plusieurs embarcations de fortune ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© signalĂ©es cette nuit au large.

Le Sea-Watch n'a pas Ă©tĂ© arraisonnĂ© : les garde-cĂŽtes l'ont escortĂ© sous le contrĂŽle de la police, pour aller s’ancrer au large, afin de ne pas encombrer le petit port ! Deux autres navires dits "humanitaires", l’Open Arms de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms et l’Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea-Eye Ă©taient samedi en route vers la zone des secours au large de la Libye.
Les passeurs ne prennent pas de vacances...

Les activistes Ă©colos d’ 'Extinction Rebellion' bloquent un pont Ă  Paris

"On fait ça pour vos enfants!" se justifient-ils... 


Force reste-elle Ă  la loi, ou Ă  la rue ?


Extinction Rebellion protesters in London
Inspiré du 'black bloc', version non-violente (groupe non-pyramidal avec dissémination des prises de décision)
,
 les activistes de XR mĂšnent des actions de dĂ©sobĂ©issance civile.
Lors de la "journĂ©e de rĂ©bellion" du samedi 16 novembre 2018, 82 militants ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s lors de manifestations bloquant cinq ponts de Londres (ci-dessus): les manifestants se sont assis et couchĂ©s sur les routes traversant les ponts de Southwark, Blackfriars, Waterloo, Westminster et Lambeth, au coeur de la capitale, au nom de l'urgence climatique.

Pour dĂ©noncer l’inaction de Macron et de Rugy contre le dĂ©rĂšglement climatique, le mouvement Ă©colo a interrompu la circulation pendant plus d’une heure, Ă  Paris.
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Des activistes d’Extinction Rebellion bloquent le pont Sully, le 28 juin 2019

La circulation automobile s’est brusquement tarie, entre de 12h20 et 13h20, ce vendredi 28 juin, sur le pont de Sully, en plein centre de Paris. DissĂ©minĂ©s en une multitude de petits groupes, environ trois cents activistes ont fait irruption de façon inopinĂ©e sur les diffĂ©rents axes routiers menant Ă  ce pont qui relie la rive gauche Ă  l’üle Saint-Louis, pour le bloquer. A peine deux Ă  trois minutes ont suffi pour qu’ils atteignent leur objectif, malgrĂ© une circulation routiĂšre  dense Ă  cet endroit et Ă  cette heure
Description de cette image, également commentée ci-aprÚsDe chaque cĂŽtĂ© du pont, assis, jambes et bras solidairement entremĂȘlĂ©s, une dizaine de militants a fait bloc, sous une chaleur caniculaire, pendant que d’autres dĂ©ployaient autour d’eux des drapeaux verts, jaune, rose et bleu, arborant le symbole de leur mouvement - un sablier (le X de "extinction") entourĂ© d’un cercle symbolisant la Terre - ainsi que plusieurs banderoles, appelant Ă  l’action pour le climat.

Au milieu des klaxons, deux mots ont alors retenti:
"Extinction ! Rebellion ! Extinction ! Rebellion !"

Un lieu de rassemblement maintenu secret

PrĂ©sent dans une cinquantaine de pays, dont la France officiellement depuis mars, Extinction Rebellion est dans l'urgence et le catastrophisme, prĂŽnant l’action radicale mais non-violente, pour alerter sur les catastrophes Ă©cologiques en cours, du rĂ©chauffement climatique Ă  la perte brutale de biodiversitĂ©. 
Le mouvement porte plusieurs revendications, dont la reconnaissance par les autoritĂ©s de la gravitĂ© et l’urgence des crises actuelles, et la rĂ©duction immĂ©diate des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre pour atteindre la neutralitĂ© carbone en 2025 (au lieu de 2050, objectif officiel soutenu par l’Union europĂ©enne).
Une action militante faisant suite l'"occasion manquĂ©e" par l’UE au sommet de Bruxelles, le 21 juin 2019.La vague verte aux europĂ©ennes et la mobilisation de la jeunesse, qu'on disait prometteurs, en faveur de l’urgence climatique n’ont pas suffi Ă  mettre d’accord les 28 Etats sur une action Ă  Ă©chĂ©ance jugĂ©e lointaine par les ONG.Si l'objectif de neutralitĂ© climatique figure bien dans les conclusions du sommet europĂ©en qui s’est tenu les 20 et 21 juin Ă  Bruxelles, la date-objectif de 2050 a, elle, Ă©tĂ© relĂ©guĂ©e en marge du document pour prĂ©ciser qu'une majoritĂ© de pays soutenaient cette Ă©chĂ©ance. Une majoritĂ©, et non l’unanimitĂ©. Or, l’accord des 28 Ă©tait requis pour que la neutralitĂ© carbone Ă  Ă©chĂ©ance 2050 soit posĂ©e comme un engagement de l'UE. DĂ©pendante du charbon comme principale source d’énergie, la Pologne a menĂ© la fronde, rĂ©clamant, comme condition Ă  un accord sur la date de 2050, un "paquet compensatoire prĂ©cis" de la part de l’UE, une ligne Ă©galement suivie par le gouvernement hongrois qui a indiquĂ© vendredi que l'objectif de neutralitĂ© carbone en 2050 "imposerait d'Ă©normes charges sur l'industrie hongroise" et risquerait d’augmenter "de 30 ou 40 %" la facture d'Ă©lectricitĂ© des familles hongroises."C’est une occasion manquĂ©e et un Ă©chec Ă  rĂ©pondre Ă  la pression concernant l’urgence climatique portĂ©e par les jeunes et relayĂ©e par la poussĂ©e des Verts aux Ă©lections europĂ©ennes", estime CĂ©cile Marchand, chargĂ©e de campagne Climat aux Amis de la Terre, association de protection de l’Homme et de l’environnement, membre du rĂ©seau europĂ©en "Beyond coal".
Les activistes prĂ©paraient depuis un mois cette action retentissante de dĂ©sobĂ©issance civile
Elle s’inspire, on l'a vu, du coup de force rĂ©alisĂ© le 17 novembre dernier par la branche britannique du mouvement. Si la presse sympathisante relaie le nombre de 6.000 manifestants, elle prĂ©cise "sans la moindre violence, dans une ambiance festive, et en rĂ©unissant de jeunes militants mais aussi des plus vieux", mais fait l'impasse sur l'arrestation de 82 d'entre eux, principalement pour infraction au code de la route. Petit exemple de dĂ©sinformation qui justifie le projet de crĂ©ation d'un Conseil de l'Ordre des journalistes... 

Pour mener ce blocage du pont de Sully, premiĂšre action de grande envergure de la branche française d’Extinction Rebellion, rendez-vous tenu secret avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  l’ensemble des militants de 'XR' vendredi matin, dans un vaste hangar de la banlieue parisienne, pour un briefing dĂ©taillĂ© : rappel du mode d’action, de la stratĂ©gie, et du comportement Ă  adopter en cas d’interpellation par la police.
Alors qu'Ă©tait initialement visĂ© le pont au Change, situĂ© tout prĂšs de ChĂątelet, si on veut taire l'idĂ©ologie anti-capitaliste du mouvement, puisqu'en vĂ©ritĂ© ce pont mĂšne Ă  la Bourse, le mouvement a Ă©tĂ© contraint de changer ses plans Ă  la derniĂšre minute et de retarder son action, au vu de l’important dispositif policier prĂ©sent sur place. 

Une demi-surprise, puisque les forces de l’ordre avaient Ă©tĂ© informĂ©es de ce blocage par le mouvement lui-mĂȘme, la veille. "On s’est inspirĂ©s de la stratĂ©gie des Britanniques, qui avaient rendu public l’annonce de leur blocage, pour faire venir le plus de monde possible mais aussi ne pas prendre la police par surprise et limiter ainsi la violence de la rĂ©pression", justifie Ingrid, une membre trĂšs active de 'XR'.

CRS et gaz lacrymogÚnes : répression ?

Image associéeUne fois le plan B enclenchĂ©, le second lieu a, en revanche, Ă©tĂ© maintenu secret jusqu’à la derniĂšre minute, seulement connu d’une poignĂ©e d’activistes.
CensĂ© durer la journĂ©e et ĂȘtre ponctuĂ© d’ateliers, de spectacles, de tribunes et de dĂ©libĂ©rations collectives, le blocage a nĂ©anmoins tournĂ© court. 

Incapables de briser la chaĂźne humaine qui faisait bloc face Ă  eux, les CRS ont - Ă  la diffĂ©rence de la police londonienne - rapidement fait usage de gaz lacrymogĂšnes, aprĂšs plusieurs sommations appelant les activistes Ă  quitter la chaussĂ©e, et ce malgrĂ© l’ambiance bon enfant sur place.

"Non violent ! Non violent ! Policiers, doucement, on fait ça pour vos enfants !", ont répliqué les présents, adeptes de l'action psychologique, mais contraints de reculer, par la force, les yeux rougis, aprÚs une heure et demie de blocage.

La "journĂ©e de rĂ©bellion" Ă  Paris a souffert du rĂ©chauffement climatique, assure les meneurs - qui n'avaient pas comptĂ© avec la canicule - attendaient au moins sept cents manifestants. 
Mais cette action n’est qu’un dĂ©but et  avait avant tout valeur de tour de ...chauffe. Pour fin octobre est annoncĂ©e une "semaine internationale de la rebellion", au cours de laquelle les opĂ©rations de ce type devraient se multiplier un peu partout en France et dans le monde.

Deux Albanais détroussent le ...procureur de Nice

Demandeurs d'asile, les deux voleurs sont impliquĂ©s dans une affaire de meurtre en Albanie 

Ces deux migrants "Ă©conomiques" albanais de 41 et 36 viennent tout juste d’ĂȘtre condamnĂ©s Ă  1 an de prison ferme. 

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Une des gares ferroviaires de Vienne (Autriche, membre de l'Union europĂ©enne), 
en septembre 2015, lors de la "crise des migrants"
Le soir de la FĂȘte de la musique, le 21 juin, ils se sont rendus coupable du vol Ă  la tire du portefeuille
 du procureur de la RĂ©publique de Nice, rĂ©vĂšle Nice-Matin. Alors que les derniers prĂ©paratifs sont en cours sur la place MassĂ©na, les deux pickpockets s’approchent discrĂštement de Jean-Michel PrĂȘtre, sans bien sĂ»r se douter de l’identitĂ© de leur future victime, pour commettent leur larcin.

Le reprĂ©sentant du gouvernement se rend compte rapidement qu’il s’est fait dĂ©lester de son portefeuille et prĂ©vient la police. Quatorze camĂ©ras de la vidĂ©osurveillance niçoise sont alors visionnĂ©es et les deux malfaiteurs sont rapidement apprĂ©hendĂ©s et placĂ©s en garde Ă  vue.

Ces migrants fuyaient la justice de leur pays 

A Paris, lors d'une intervention de la police pour démanteler un clan albanais spécialisé dans les cambriolages.
Tous ne sont pas logés dans des campements
Devant le tribunal correctionnel de Grasse - oĂč l’affaire a Ă©tĂ© dĂ©paysĂ©e-, les deux demandeurs d'asile albanais ont demandĂ© "pardon" et promis qu’ils "ne voudraient  plus revenir en France"... 

Inconnus des services de police en France, ils auraient les deux clandestins sont impliquĂ©s dans une affaire de meurtre en Albanie, selon le quotidien. La procureure de Grasse, dĂ©nonçant l’action d’une "bande organisĂ©e", a requis dix-huit mois de prison. Ils n'Ă©coperont que de douze...

L'Albanie a déposé sa candidature d'adhésion à l'Union européenne le 28 avril 2009

L'Albanie est le premier pays d'origine des demandeurs d'asile en France en 2017. 
Sa demande d'adhésion à l'UE est repoussée depuis 10 ans, car le pays n'est toujours pas stable depuis l'instauration d'un pouvoir communiste stalinien qui fut le dernier en Europe à rester aligné sur l'URSS jusqu'en 1960, date à laquelle elle préféra la république populaire de Chine, quittant alors le bloc de l'Est..
Régime dit de "démocratie populaire",
l'Albanie fut coupée du reste du monde de 1946 jusqu'à la chute du régime communiste en 1991 et elle subit l'un des régimes dictatoriaux les plus cruels de l'histoire de l'Europe moderne, comptant plus de 8.000 condamnés à mort et des milliers de personnes emprisonnées dans des camps (rapportées à une population d'aprÚs-guerre de 1 million d'habitants). La France sera l'un des seuls pays occidentaux, avec l'Italie, l'Autriche et la Suisse, à entretenir des relations diplomatiques avec l'Albanie pendant la période communiste.

Faut-il se demander pourquoi les Albanais fuient leur pays pour l'Union européenne ?

L'Albanie a Ă©tĂ© le premier pays d'origine des demandeurs d'asile en 2017, avec 7.630 demandes rĂ©pertoriĂ©es dans l'hexagone, soit une hausse de 66%, selon les chiffres de l'OFPRA publiĂ©s ce lundi. Devant l'Afghanistan, HaĂŻti, et le Soudan. Le pays des Aigles est considĂ©rĂ© comme un pays "sĂ»r" par la France. 

"L'instinct de survie est plus fort que le pouvoir de la raison, observe le sociologue Roland Lami interrogĂ© par le site Balkan Insight. Les gens vivent en dessous des conditions minimales de survie. Ils sont prĂȘts Ă  tout pour fuir les difficultĂ©s Ă©conomiques de l'Albanie, mĂȘme s'ils savent que leurs chances de succĂšs pour obtenir l'asile sont proches de zĂ©ro". 

"Les Albanais fuient la pauvreté et le chÎmage", explique Nathalie Clayer, spécialiste de l'Albanie à l'EHESS. Cet ex-pays communiste est l'un des plus pauvres en Europe, avec un salaire moyen de moins de 350 euros par mois. Le taux de chÎmage des jeunes dépassait les 33% en 2017, selon la Banque Mondiale

Le pays a l'un des taux d'Ă©migration les plus importants en Europe: un tiers de la population a quittĂ© l'Albanie au cours des 25 derniĂšres annĂ©es, selon le site Migration Policy. RĂ©sultat, l'Albanie qui comptait 3,5 millions d'habitants au dĂ©but des annĂ©es 1990, en compte moins de 3 millions aujourd'hui. Et la moyenne d'Ăąge qui dans les annĂ©es 1990 Ă©tait parmi les plus basses d'Europe (28 ans), est dĂ©sormais Ă  plus de 37 ans. 

L'exode des Albanais est loin d'ĂȘtre nouveau. "L'Albanie a toujours Ă©tĂ© un pays d'Ă©migration", poursuit Nathalie Clayer. Le flux migratoire a Ă©tĂ© interrompu pendant les 45 ans de rĂ©gime communiste. "Le rĂ©gime contrĂŽlait mĂȘme les migrations intĂ©rieures, limitant ainsi l'exode rural vers les villes", souligne la chercheuse. La chute de la dictature en 1991 a aussitĂŽt favorisĂ© l'exode de migrants hors du pays, vers l'Italie et la GrĂšce principalement. 

Depuis les annĂ©es 1990, environ 600.000 Albanais se sont Ă©tablis en Italie, 500. 000 en GrĂšce, d'aprĂšs les chiffres de Migration Policy. Une partie de ceux qui s'Ă©taient installĂ©s en GrĂšce sont revenus au pays en raison de la crise qui a frappĂ© ce pays Ă  partir de 2008. "L'alternance politique, il y a quatre ans, n'a pas apportĂ© de changement Ă  la situation dans le pays. La corruption et le clientĂ©lisme sont toujours aussi Ă©levĂ©s". 

La politique migratoire sélective de l'Allemagne pousse les demandeurs d'asile vers la France.
AprÚs la GrÚce et l'Italie, l'Allemagne était ces derniÚres années le troisiÚme pays de destination des Albanais en recherche de couverture sociale. L'arrivée des Albanais s'y est accélérée à partir de 2010, quand l'obligation de visa pour circuler dans l'espace Schengen a été levée pour eux.
La crise des migrants de 2015 et l'assistance d'ONG ont rĂ©enclenchĂ© un cycle de dĂ©parts, selon le site Balkan Insight. En 2016, quelque 50 .000 Albanais ont dĂ©posĂ© une demande d'asile outre-Rhin. Mais, aprĂšs que Berlin a multipliĂ© les rapatriements, les candidats au dĂ©part se sont retournĂ©s vers les autres pays europĂ©ens, Ă  commencer par l'Hexagone : la France dĂ©passait dĂ©jĂ  l'Allemagne fin 2016Ce qui a motivĂ© le dĂ©placement de GĂ©rard Collomb Ă  Tirana, Ă  la mi-dĂ©cembre. La France fait pression depuis plusieurs mois sur ce pays candidat Ă  l'entrĂ©e dans l'UE pour que soient renforcĂ©s les contrĂŽles Ă  la sortie du pays. Depuis aoĂ»t, plus de 9.700 dĂ©parts ont ainsi Ă©tĂ© bloquĂ©s depuis l'Albanie. 

Depuis 2003, et le deuxiĂšme gouvernement Jean-Pierre Raffarin (soutien d'Alain JuppĂ© lors de la primaire prĂ©sidentielle de novembre 2016, il est d'ailleurs devenu reprĂ©sentant spĂ©cial du gouvernement pour la Chine, en janvier 2018, et a apportĂ© son soutien Ă  liste du prĂ©sident Macron aux Ă©lections europĂ©ennes de 2019), la France a Ă©tabli une liste des pays "sĂ»rs" dont l'Albanie fait partie... Mais la convention de GenĂšve s'applique Ă  tous les "rĂ©fugiĂ©s sans discrimination quant Ă  la race, la religion ou le pays d'origine." Ce principe contraint chaque pays signataire Ă  traiter tous les dossiers de demande d'asile, qu'ils viennent d'un pays considĂ©rĂ© comme "sĂ»r" ou non. 

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Suisse: deux Albanais tués dans une fusillade, la piste terroriste écartée
Quelques mouvances musulmanes comme les salafistes, sont à pied d'oeuvre, comme dans chaque pays socialement défavorisé.

Le label de pays sĂ»r n'Ă©limine pas la possibilitĂ© d'accorder l'asile : 
Au mois d'octobre, sous le pont Kitchener, à Lyon, plusieurs centaines de demandeurs dñ€ℱasile attendent lñ€ℱexamen de leurs dossiers et un hébergement décent.sont pris en compte les faits de violences faites aux femmes, de discrimination envers les LGBTI ou les minoritĂ©s ethniques, notamment. La procĂ©dure d'examen du dossier de demande d'asile est accĂ©lĂ©rĂ©e. "Elle ne dĂ©passe pas les trois mois, fait valoir Pascal Brice, directeur de l'OFPRA, contre sept Ă  huit mois il y a deux ans. 
Aujourd'hui, les demandes d'asile des Albanais en France sont rĂ©duites: seuls 6,5% des demandeurs l'ont obtenu en 2017. Mais restent les clandestins...