La pression musulmane pousse le pouvoir Ă se saisir du problĂšme
Une semaine aprĂšs leur baignade en maillot couvrant de la tĂȘte aux pieds Ă la piscine municipale, les membres de lâassociation Alliance citoyenne ont rĂ©cidivĂ©, en y retournant dimanche, pour discuter avec les usagers.
A Grenoble ce dimanche, lâopĂ©ration burkini dans les deux piscines municipales nâa pas eu lieu. Lien PaSiDupes "Grenoble : prosĂ©lytisme de musulmanes en burkini dans une piscine publique La ville Ă©colo se prĂȘtait Ă cette opĂ©ration coup de poing"
La contre-opération "Tous à poil" non plus.

Une atteinte intolérable à la liberté de pratiquer la natation selon nos usages.
AprĂšs plusieurs provocations dans les bassins et la fermeture des lieux Ă la demande des agents de la ville, les habitants n'ont pas pu se baigner "tranquillement" (en prĂ©sence de CRS avec matraque et gaz lacrymogĂšne Ă portĂ©e de main) Ă la piscine en plein-air Jean-Bron, comme Ă celle des Dauphins. En revanche, chacun a dĂ» vider son sac Ă lâentrĂ©e devant des vigiles (en nombre pour lâoccasion: + 50% Ă Jean-Bron, +25% aux Dauphins, selon la mairie), avec pour obligation de montrer son maillot de bain. La police municipale Ă©tait aussi lĂ , de lâentrĂ©e jusquâaux bassins de Jean-Bron, avec un petit renfort ponctuel de la police nationale. Et il a fallu ranger serviettes et maillots plus vite que dâhabitude, puisque les deux Ă©tablissements municipaux fermaient Ă 14 heures, au lieu de 19 heures au plus tĂŽt en temps normal.
Ils sont une quinzaine de perturbateurs, ce dimanche midi, rĂ©unis pour cette "opĂ©ration burkini" Ă quelques pas de Jean-Bron : certains membres de lâAlliance citoyenne de Grenoble - non, ce n'est pas une ONG, mais un collectif qui sĂ©vit dans trois ou quatre villes de gauche, singuliĂšrement communistes - , dâautres venus en soutien clairement politique plutĂŽt que religieux, sans pour autant afficher clairement leurs couleurs. Certains ressemblant Ă des nervis...
Parmi eux, trois femmes voilĂ©es seulement. Elles savent quâelles ne vont pas pouvoir se mettre en burkini, le rĂ©glement de la Ville ne l'autorisant pas.
L'objectif est de dĂ©ranger en payant son ticket dâentrĂ©e, ce qui implique pourtant le respect du rĂšglement intĂ©rieur, mais qui est dĂ©tournĂ© en droit sans aucun devoir. Et d'interpeller les autres clients avant les bassins, câest-Ă -dire dans les vestiaires, Ă un moment qui devrait ĂȘtre un temps de dĂ©tente. Tous ne sont pas dâaccord, d'autant que le choix du dimanche n'est pas anodin.
Leur manifestation sera donc minimaliste, si le prosĂ©lytisme religieux peut ĂȘtre pris Ă la lĂ©gĂšre. Provoquer le dĂ©bat avec les passants sur la voie public est-il respectueux des lois de la RĂ©publique? Rien n'est d'ailleurs laissĂ© au hasard: ils doivent se prĂ©parer, avec des jeux de rĂŽle.
Extraits des dialogues, par les femmes voilées:
"Nous, on ne peut pas aller Ă la piscine", se victimisent-elles.
"On nous oblige Ă mettre des maillots deux piĂšces", ajoute l'une.
"Ce nâest pas normal, on est dans un Ă©tat laĂŻc," argumente une autre. Car l'islam leur laisse leur libre-arbitre...
Il est presque 13 heures quand lâĂ©quipĂ©e se dĂ©cide Ă partir Ă pied pour la piscine. Dans les rangs, on parle de Tariq Ramadan, de la diffĂ©rence entre laĂŻcitĂ© et laĂŻcisme, eux protĂ©geant la premiĂšre, quand lâautre est le fait de ceux qui ne sont pas dâaccord avec eux.
Les premiers arrivés n'ont pas raison...
Les musulmans de France vont-ils enfin laisser la société en paix ?
"La libertĂ© des uns s'arrĂȘte lĂ oĂč commence celle des autres," un prĂ©cepte Ă©tranger aux musulmans intĂ©gristes et Ă leur supporteurs.
A la diffĂ©rence de la laĂŻcitĂ©, en effet, "le religieux nâa pas sa place dans une piscine", ni dans la rue? oĂč les activistes religieux imposent leur problĂ©matique.
Sur place, Ă lâentrĂ©e de Jean-Bron, les Ă©changes houleux ne se font pas attendre. "Vous allez dĂ©truire notre libertĂ©!", leur lance, fĂąchĂ©, un passant. "Et la libertĂ© de conscience alors?" lui rĂ©torque une sympathisante du mouvement. La libertĂ© s'arrĂȘte "Oui, mais pas en lâimposant aux autres!3 poursuit le passant en sâen allant. "Oh ça va, Ă chaque coin de rue yâa une Ă©glise, on tâentend pas gueuler!, lance une provocatrice mal-embouchĂ©e qui ne veut pas entendre que les Ă©glises ne sont pas une importation rĂ©cente, mais un voeu ancestral.
Conseiller rĂ©gional du groupe Socialiste et dĂ©mocrate dâAuvergne-RhĂŽne-Alpes, StĂ©phane Gemmani a lui aussi tentĂ© le dialogue, reprochant aux militants leur appellation des 'Rosa Parks musulmanes', qui amalgame plusieurs notions et instrumentalise l'Histoire, mais suggĂ©rant que la demande des musulmans n'est pas dĂ©connectĂ©e des luttes raciales et anticolonialistes. "Le religieux nâa pas sa place dans une piscine", conclut-il. Provisoirement.
Des activistes dans le déni : "On ne vous parle pas de religion mais de liberté" !
Les Rosa Parks musulmanes, câest quoi, cette invention? Câest bien une revendication religieuse. Je trouve que vous poussez Ă la discrimination. Câest grave ce que vous faites. Vous ne reprĂ©sentez pas la majoritĂ© des musulmans, mais vous attirez lâattention de tout un tas de personnes, notamment les franges les plus extrĂȘmes." L'enjeu de ces intĂ©gristes de l'islam en en fait clairement d'une dĂ©stabilisation politique.
"Le rĂšglement de la piscine exclut des gens, raconte plus tard une militante qui assimile personne et habillement.
Non, tranche lâĂ©lu. Vous avez le droit dây aller en respectant le rĂšglement!
Mais pourquoi vous voulez nous imposer votre maillot?"
La discussion ne mĂšne Ă rien.
"Vous et la sphĂšre facho de Grenoble...", lĂąche une militante qui se dĂ©voile. PiquĂ©, Gemmani rĂ©pond: "Vous ĂȘtes en train de me traiter de facho? Parce quâon nâest pas dâaccord?"
Etre facho, c'est aussi simple que ça !...