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jeudi 20 juin 2019

Présidence de la commission européenne : le conflit Macron-Merkel fait échouer les négociations

La succession de Juncker est dans l'impasse

Merkel et Macron ne dissimulent pas leur différend

Rire jaune de Macron face à Merkel ce 20 juin 2019 à Bruxelles

Macon s'oppose notamment à Angela Merkel sur le choix du nouveau président de la commission européenne et les dirigeants des pays européennes ne sont donc pas parvenus à trouver un remplaçant à Jean-Claude Juncker. "Il n'y a eu de majorité sur aucun candidat," a admis le président du Conseil Donald Tusk.  

Les maigres espoirs de parvenir à une solution avaient été douchés par Donald Tusk à l'issue d'un entretien avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel. "Hier, j'étais prudemment optimiste. Aujourd'hui, je suis davantage prudent qu'optimiste", avait-il annoncé sur son compte Twitter après sa rencontre avec les deux dirigeants.

En effet, Macron a fait  obstacle à la nomination du postulant soutenu par Angela Merkel, l'Allemand Manfred Weber, 46 ans, candidat désigné par le Parti Populaire Européen (droite). 
Le sommet s'était ouvert avec un camouflet infligé à Angela Merkel : l'annonce par les chefs des groupes Socialiste et centriste Renew Europe au Parlement européen qu'ils ne soutiendraient pas la candidature de Manfred Weber en cas de vote, signifiant la fin de ses espoirs de réunir une majorité pour pouvoir présider la Commission européenne.
'Renew Europe' s'est constitué en juin 2019 pour étendre le groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) aux partis qui refusent la mention du libéralisme dans leur nom, notamment La République en marche, le parti du président français et ex-banquier.
VOIR et ENTENDRE Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, dans l'émission Bourdin direct sur BFMTV et RMC, dès ce mercredi matin, en l'absence du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian :

"Je n'ai pas le sentiment d'avoir vécu un échec," raconte Macron 

Le président français s'est dit satisfait de ce lâchage et du résultat du sommet. "Je n'ai pas le sentiment d'avoir vécu un échec", a-t-il déclaré. "Les noms des trois 'spitzen kandidaten' (prétendants des partis) ont été écartés. Ils ont été testés par Donald Tusk, qui a considéré qu'il n'y avait pas de majorité sur ces trois noms", a-t-il accusé.

Angela Merkel a pris acte de ce blocage. 
"Je vais consulter nos partis (membres du PPE) après le constat dressé par Donald Tusk, parce que les présidents des groupes socialiste et RE (Renew Europe) ont dit qu'ils ne pouvaient pas soutenir Manfred Weber", a-t-elle annoncé.


Les deux autres prétendants sont le Néerlandais Frans Timmermans pour les Socialistes et la Danoise Margrethe Vestager pour les Libéraux-centristes de Renew Europe. 

Les déclarations des responsables du PPE montraient une irritation contre le mauvais coup porté contre leur prétendant. "La prise de position des chefs des groupes Libéraux et Socialiste a été prise à Paris et à Madrid", ont-ils révélé, pointant Macron et le socialiste Pedro Sánchez. Le constat d'échec a été établi après quatre heures de discussions.

Les dirigeants européens ont engagé leurs discussions sur les nominations après ce premier échec, mais c'est avec une discussion sur le budget de la zone euro qu'ils poursuivront leur sommet vendredi.

L'élu qui succédera le 1er novembre au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, devra obtenir le soutien de 21 des 28 dirigeants européens et rallier une majorité d'au moins 376 voix au Parlement. 
"Il n'est pas très facile de me remplacer," raille le sortant

"J'ai constaté avec un certain plaisir, amusement, oui bonheur, qu'il n'est pas très facile de me remplacer", a ironisé Jean-Claude Juncker. Le président de l'exécutif européen est en fonction jusqu'au 31 octobre minuit. Un accord sur le nom de son successeur doit être trouvé avant le 2 juillet, jour de la session inaugurale du nouveau Parlement au cours de laquelle il doit élire son président.
"Il faut trouver rapidement un accord, car nous devons avoir une Commission européenne opérationnelle pour gérer le Brexit, surtout si Boris Johnson devient Premier ministre du Royaume-Uni", a insisté un diplomate "de haut rang", mais qui n'a pas le courage d'assumer ses propos. 
Les discussions doivent se poursuivre en marge du sommet du G20 à Osaka les 28 et 29 juin, a indiqué Jean-Claude Juncker.

Un sommet de crise aura lieu le 30 juin après l'échec des négociations.
La personnalité consensuelle qui fera l'unanimité pour la présidence de la Commission jeudi 20 juin  reste à trouver. "Nous nous retrouverons le 30 juin. Je vais poursuivre les consultations", a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le président du Conseil Donald Tusk à l'issue de la première journée du sommet.

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