Cette fois, Le Maire victime d'un complot !
Les Pays-Bas ont acquis 14% du capital du groupe Air France-KLM, a annoncé son partenaire KLM à Air France...
Les Pays-Bas comptent s’arrêter là dans son appropriation de parts détenues par la France. A Bercy, certains jugent "inamicale" cette prise de participation par un autre actionnaire, Delta Air Lines, l'une des principales compagnies au monde, avec qui KLM pourrait s’allier et prendre le contrôle effectif de la holding française.
L’action du groupe franco-néerlandais a encore perdu de 3,38% le 28 février 2018, après avoir déjà chuté de 11,7% mercredi, suite à l’annonce "sans concertation" de la prise de participation de 12,68% par l’Etat néerlandais. Les ministres des Finances Bruno le Maire, qui évoque une "décision incompréhensible et inattendue", pendant qu'il écrit ses romans Arlequin.
A noter toutefois qu'en juillet 2017, Delta Air Lines a conclu un accord avec la compagnie chinoise China Eastern Airlines de prendre une participation chacune de 10 % de Air-France KLM. Cet accord prévoit également qu'Air-France et Delta Air Lines prennent 40 % chacun du capital de la compagnie aérienne Virgin Atlantic (le groupe Virgin conservera les 20 % du capital restant). Delta Air Lines est client d'Airbus, un consortium européen entre la France, l'Allemagne et l'Espagne.
Un 'grand débat' franco-néerlandais en perspective ce vendredi
Wopke Hoekstra et Le Maire doivent se rencontrer ce vendredi matin à Bercy, le président Emmanuel Macron ayant demandé à La Haye de "clarifier" ses intentions... L'objectif de cette rencontre avec son homologue néerlandais (un centriste démocrate-chrétien de 43 ans) est de "préserver l’intérêt" de la société.
L’argument avancé par les Néerlandais sur la préservation des intérêts de la compagnie nationale KLM est recevable : l'allié réalise 80% du bénéfice opérationnel du groupe binational quand Air France perd des centaines de millions d’euros dans des mouvements sociaux.
Mais l'argument en faveur de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, le 3e en Europe, est beaucoup plus contestable, la plateforme arrivant à saturation et Bruno Le Maire expliquant qu’un protocole d’accord sur sa "préservation" avait été négocié par le groupe "avec les autorités néerlandaises", et était prêt à être signé mardi ; "il va être mis de côté", a répliqué le ministre français de l'Economie.
On en sait un peu plus sur la façon dont La Haye a opéré "en douce"
Les Pays-Bas ont réussi à acheter 744 millions d’euros d’actions depuis la semaine dernière.
Parmi les vendeurs figure le fonds d’investissement américain Capital Group, passé de 6,1% du capital en juin dernier à quasiment rien aujourd’hui.
Ce qui entretient la rumeur d’une possible entente entre KLM et Delta Air Lines (8,78% du capital, comme China Eastern Airlines) pour, à terme, mettre fin à la suprématie des Français sur les droits de vote au Conseil d’Administration d’Air France-KLM.
Avec 14,3% du capital, la France jouit de 22,7% des droits de vote exerçables, mais les Pays-Bas pourraient atteindre ce niveau dans deux ans, tandis que, dès septembre prochain, les droits de vote de Delta seront eux aussi doublés. Leur alliance permettrait donc une prise de contrôle aux dépens de la France.
Mais des analystes interrogés par La Tribune prévoient que la compagnie américaine pourrait jouer un rôle d’arbitre entre Paris et La Haye, sans toutefois la créditer d' un effet positif sur la gestion d'Air France-KLM.
– Etat français : 14,3% des actions
– Etat néerlandais : 14%
– Delta Air Lines : 8,8%
– China Eastern Airlines : 8,8%
– Salariés du groupe : 3,9%
– Autocontrôle (actions détenues par le groupe) : 0,3%
– Autres actionnaires dont, avant l’opération, Natixis (filiale du groupe BPCE, elle-même issue de la fusion des groupes Caisse d'épargne et Banque populaire), DCNA (rachetée par ...Natixis ), etc...: 49,9%