La France est à l'abri des représailles : ses penseurs et débatteurs ne confondent pas les bons et les méchants...
Pourvu que la bêtise, d'où qu'elle vienne ne triomphe pas...
L'organisation islamiste terroriste a mis cinq jours pour confirmer jeudi la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi dans une opération américaine en Syrie, confirmant l'annonce de son décès par Donald Trump. Elle a nommé son successeur en menaçant les Etats-Unis de représailles.
"Ô musulmans, Ô moujahidines, soldats de l'EI (...), nous pleurons le commandeur des croyants Abou Bakr al-Baghdadi", dit Abou Hamza Al-Qourachi, présenté comme le nouveau porte-parole de l'organisation terroriste, dans un message audio posté sur l'application cryptée Telegram.
Le groupe djihadiste a également confirmé la mort, dans un autre raid, de Abou al-Hassan al-Mouhajir, le bras droit d'Abou Bakr al-Baghdadi et son ancien porte-parole.
Le président américain Donald Trump avait annoncé dimanche, depuis la Maison Blanche, la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, considéré comme responsable de multiples exactions et atrocités en Irak et en Syrie et d'attentats sanglants.
Mercredi, le Pentagone a diffusé plusieurs photos et extraits vidéos où l'on voit notamment une dizaine de soldats approcher, dans la nuit de samedi à dimanche, de l'enceinte du complexe où était caché le chef djihadiste dans le village de Baricha, dans le nord-ouest de la Syrie.
Acculé par les forces américaines, le chef de l'EI s'est fait exploser avec sa "veste" chargée d'explosifs, avec ses enfants, alors qu'il s'était réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection. "Il est mort comme un chien", a commenté Donald Trump.
Ce document de l'AFP fait disparaître les armes placées en arrière-plan du cliché originel |
L'EI a ajouté que le "Majlis al-choura [assemblée consultative en arabe]" a prêté allégeance à Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi en tant que "commandeur des croyants" et nouveau "calife des musulmans", un rival pour Macron qui a voulu avant lui être calife à la place de Hollande.
L'organisation djihadiste a lancé jeudi un appel à venger cette mort, en menaçant spécifiquement les Etats-Unis de représailles
La mort de cette brute sanguinaire a été annoncée plusieurs fois, toujours à tort, jusqu'ici: toutes les tentatives pour éliminer cet Irakien de 48 ans avaient échoué, tant l'imam vivait terré. Trump a réussi là où Obama a échoué.
"Ne te réjouis pas Amérique (...)", est-il dit. "Il est venu celui qui te fera oublier les horreurs" d'Abou Bakr al-Baghdadi et "les coupes amères (...) dont le goût te paraîtra doux", a ajouté l'organisation dans son enregistrement audio - pas de video ! - d'une durée de sept minutes, en référence à son nouveau chef.
Depuis qu'il s'était autoproclamé, en 2014, "calife" d'un territoire qui a compté jusqu'à sept millions d'habitants, à cheval entre l'Irak et la Syrie, le chef du groupe djihadiste était devenu l'homme le plus détesté de la planète.
Son successeur hérite d'un mouvement djihadiste qui a dû, après la chute de son "califat" en mars et d'autres défaites militaires, se dissoudre en une multitude de cellules clandestines en Syrie et en Irak, avec des communications difficiles dans des pays en plein chaos.
Le nouveau chef djihadiste pourrait être amené à commander quelque 14.000 combattants dispersés en Syrie et en Irak.
Mais, affaibli, il devrait se rapprocher du chef actuel d'Al-Qaïda, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, a estimé mercredi Russ Travers, directeur par intérim du National Counterterrorism Center, l'organisme qui supervise la lutte antiterroriste aux Etats-Unis.
Les forces kurdes en Syrie, partenaires de Washington durant les années de lutte contre les djihadistes islamistes de l'EI, ont eux aussi dit craindre des représailles du groupe après la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi.
"On s'attend à tout, y compris des attaques contre les prisons", a déclaré Mazloum Abdi, commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), en référence aux centres tenus par les Kurdes qui abritent des milliers de terroristes.
Le corps du chef de l'EI a été immergé en mer, selon un responsable du Pentagone, une sépulture maritime choisie pour éviter qu'une éventuelle tombe ne devienne un lieu de pèlerinage.