Corbière (LFI) relance l'accusation du candidat Macron qui a accepté des "cadeaux"
Macron aurait reçu illégalement des "cadeaux" durant sa campagne présidentielle, révèle ce proche de Mélenchon
S'appuyant sur des révélations de Mediapart, Alexis Corbière dénonce d'importantes remises sur la location de salles.
"J'observe que le président Macron, concernant les comptes de campagne, il a eu des cadeaux, ce qui est totalement illégal de la part de grandes sociétés qui lui attribuaient des salles à bas prix", a dénoncé le député de Seine-Saint-Denis lors de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3.
"Tout 'geste commercial' d'une entreprise à un candidat est totalement illégal," avait relayé samedi l'ancien trésorier du PS, Jean-François Debat, sur Twitter, soulignant que cela "entraîne l'inéligibilité du candidat".
"Inconcevable excuse de GL Events et du staff Macron. Et quid du contrôle des comptes de campagne?", s'était-il interrogé.
Mediapart met en cause la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques
La CNCCFP "a relevé les promotions exceptionnelles, parfois 'd'un pourcentage anormalement élevé'", accordées par le champion de l'événementiel GL Events à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron.
D'après le site trotskiste d'information en ligne, la note de la CNCCFP mentionne une facture pour la location de matériel à l'occasion d'un meeting le 10 décembre 2016, "subitement rabotée de plus de 9.000 euros pour passer de 39.490 euros à 29.663 euros".
"D'autres prestations ont aussi été sabrées à coup de -30%, -50%. Parfois même intégralement", affirme Mediapart. Ainsi, pour le meeting parisien du 12 juillet 2016, la location de la salle principale de la Mutualité, initialement facturée 14.129 euros, aurait ainsi fait l'objet d'une remise de 100%.
Deux meetings sont dans le collimateur des autorités, sans qu'elles réagissent pour autant : pour le premier, qui avait eu lieu le 10 décembre 2016 à la porte de Versailles, il aurait dû coûter 14.129 euros, mais En Marche ! aurait bénéficié d'une ristourne de 100%.
Le jour du meeting, une nouvelle remise de 15.000 euros a été accordée au parti, et une autre de 9.000 euros quelques mois plus tard, toujours à la porte de Versailles.
Ces "remises (...) correspondent à une négociation commerciale habituelle avec un organisateur d'événements," n'a pas hésité à affirmer GL Events, sollicité par la CNCCFP, en octobre.
L'expert-comptable de la campagne d'Emmanuel Macron a fait écho à cette excuse grossière en faisant valoir que ces promotions "sont normales et régulières dans une optique de fidélisation de la clientèle"...
La Commission des comptes de campagne rappelle (ici: https://t.co/CzVbqoch0d) que «les rabais consentis par les fournisseurs sont interdits lorsqu’ils n’entrent pas dans le cadre d’une pratique commerciale habituelle». Cas d'école avec Macron ? ⤵️ https://t.co/fsBLDJWUZi— Fabrice Arfi (@fabricearfi) 28 avril 2018
"La commission s'est satisfaite de ces explications", gronde Mediapart.
Le site d'extrême gauche assure que son rival, François Fillon, n'a pas bénéficié de telles remises : une inégalité de traitement.
"Au cours de la campagne présidentielle, le mouvement est parvenu à tenir les coûts des différents événements grâce à une approche agressive des négociations commerciales", a de son côté expliqué l'Elysée sollicité par Mediapart.
Le co-fondateur de Mediapart s'est toutefois gardé d'interpeller le président Macron à l'occasion de son entretien, les yeux dans les yeux, sur BFM, avec le fraudeur.
GL Events est une entreprise spécialisée dans l’événementiel, dirigée par Olivier Ginon (ci-dessus à droite, au côté de G. Collomb) et Olivier Roux, leurs fondateurs, dans le quartier de La Confluence à Lyon, ville dont Gérard Collomb était le sénateur-maire. CNews souligne qu'Olivier Ginon est un "proche de Gérard Collomb" et "aujourd'hui très en cour à L'Elysée", selon Mediapart.