Hollande se met à dos l'opposition de gauche comme de droite
L'"appel des 58" personnalités des mondes politique, littéraire, culturel ou encore scientifique défend le droit à manifester malgré l'état d'urgence
A Paris, une soixantaine de personnes qui ont manifesté en solidarité avec les migrants viennent d’être convoquées au commissariat. Les autorités profitent de l’état d’urgence face à la menace terroriste pour réprimer les mouvements sociaux et écologistes. Elles ont "commis ou tenté de commettre l’infraction de violation d’une interdiction de manifestation prise en vertu de l’état d’urgence", selon un procès verbal consulté par le site militant Paris-Luttes Info. Suite aux attentats du 13 novembre, le préfet de police de Paris a interdit toute manifestation sur la voie publique jusqu’au 30 novembre à minuit. Les personnes qui enfreignent l’arrêté d’interdiction encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 7.500 euros. Cette marche entre Bastille et la place de la République, intitulée "Migrant-e-s : Bienvenue", avait été décidée avant les attentats du 13 novembre, à l’appel de plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques, dont les révolutionnaires de trotskistes de SUD et l'union syndicale Solidaires.
Ils lancent un défi au pouvoir légitime en forme d'appel à la résistance
Parmi les premiers signataires des personnalités politiques d'extrême gauche:
- et des chercheurs sans obligation de résultats: l'économiste Frédéric Lordon, membre du collectif Les économistes atterrés (opposés à la domination de l'orthodoxie néo-libérale), le politologue Julien Salingue (Acrimed)...
L'"appel des 58" personnalités des mondes politique, littéraire, culturel ou encore scientifique défend le droit à manifester malgré l'état d'urgence
Il est publié lundi par... Mediapart, site trotskiste d'information. Cette action est initiée par l'ancien député socialiste Noël Mamère (EELV), Olivier Besancenot, postier quelques heures par semaine et responsable trotskiste du NPA, et Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association fantoche Droit au Logement (DAL).
A Paris, une soixantaine de personnes qui ont manifesté en solidarité avec les migrants viennent d’être convoquées au commissariat. Les autorités profitent de l’état d’urgence face à la menace terroriste pour réprimer les mouvements sociaux et écologistes. Elles ont "commis ou tenté de commettre l’infraction de violation d’une interdiction de manifestation prise en vertu de l’état d’urgence", selon un procès verbal consulté par le site militant Paris-Luttes Info. Suite aux attentats du 13 novembre, le préfet de police de Paris a interdit toute manifestation sur la voie publique jusqu’au 30 novembre à minuit. Les personnes qui enfreignent l’arrêté d’interdiction encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 7.500 euros. Cette marche entre Bastille et la place de la République, intitulée "Migrant-e-s : Bienvenue", avait été décidée avant les attentats du 13 novembre, à l’appel de plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques, dont les révolutionnaires de trotskistes de SUD et l'union syndicale Solidaires.
Au lendemain des violences altermondialistes aux abords de la Place de la République, dimanche après midi, cinquante-huit pétitionnaires professionnels disent leurs craintes que Hollande bafoue les droits de l'homme: de la part de révolutionnaires, cette soudaine appétence pour les valeurs républicaines laisse sans voix. La liberté de manifester est une saine occupation de plein air dont ils refusent d'être privés par l'état d'urgence. Mamère, 67 ans, et Eyraud, 61, les préfère de loin aux parties de boules des hommes de leurs âges qui ont travaillé toute leur vie.
"Appel des 58", en référence, on l'a compris, au nombre initial de signataires
C'est surtout le nombre d'activistes signalés aux services de la ministre Christiane Taubira, avec laquelle ils sont pourtant dans les meilleurs termes. Au 58 de terrain, il est reproché d'avoir participé à une manifestation de soutien aux migrants le 22 novembre, malgré l'arrêté d'interdiction pris par la préfecture après les attentats de Paris et Saint-Denis.
"Notre meilleure arme face aux terroristes et aux désordres du monde, c'est de nous réunir, nous parler, nous rassembler et manifester nos opinions", affirment-ils. En toute bonne foi politique et révolutionnaire, les récupérateurs évoquent des assassinats islamistes de Paris: "Voilà ce que Daesh et d'autres veulent interdire. Voilà ce que nous défendons."
Ils lancent un défi au pouvoir légitime en forme d'appel à la résistance
"Nous déclarons que nous avons manifesté ou que nous manifesterons pendant l'état d'urgence", promettent les signataires. "Nous refusons toute criminalisation des mouvements sociaux. Nous exigeons la levée des interdictions de manifester", insistent-ils.
Parmi les premiers signataires des personnalités politiques d'extrême gauche:
Clémentine Autain du Front de gauche, une habituée des débats de LCP;
le député EELV Sergio Coronado, un réfugié politique chilien et porte-parole et directeur de la communication d'Eva Joly, candidate EELV à l'élection présidentielle de 2012;
la député européenne EELV Eva Joly, une ancienne magistrate qu'il est interdit de qualifier de "rouge" puisqu'elle affiche du Vert et dont c'est la réapparition;
Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières et favorable à des frappes ciblées sur la Syrie; Annick Coupé, ex-CFDT, cofondatrice de la fédération SUD PTT et porte-parole de l'Union syndicale Solidaires;
- des associatifs: Rokhaya Diallo, membre de l'organisation altermondialiste ATTAC, fondatrice de l'association Les Indivisibles, dénonciatrice de l'islamophobie;
- des acteurs du monde culturel:
(et pourquoi pas les comiques Stéphane Guillon, Sophia Aram ou le subversif Christophe Alévêque, casquette sur les yeux ?)
-l'écrivain Annie Ernaux, 75 ans, soutien de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012;
Virginie Despentes;
l'actrice Jeanne Balibar, ex-compagne de Mathieu Amalric (un bon client du monde du cinéma qui ne l'apprécie guère que comme excité), et surtout connue pour son engagement en faveur des étrangers en situation irrégulière;
Dan Franck, écrivain;
Yves Frémion, critique de BD;
Gérard Mordillat, romancier et cinéaste;
Jacques Tardi, dessinateur;
Marcel Trillat, journaliste communiste;
Marina Vlady, fille de réfugiés russes, actrice;