Les mille visages d'Abou Omar Soussi, commanditaire présumé des attentats
Domicilié à Saint-Denis, l'homme soupçonné d'avoir commandité les attentats de Paris est un Belge de 27 ans nommé Abdelhamid Abaaoud, dit "Abou Omar (Soussi)". Qualifié de sanguinaire, il pourrait être impliqué dans un grand nombre de dossiers criminels islamistes.
Sur l'échelle de l'horreur djihadiste, Abdelhamid Abaaoud atteint les sommets. Ce Belge binational est suspecté d'être le donneur d'ordres des attentats sanglants de Paris. "C'est une hypothèse sérieuse", a admis ce lundi une source proche de l'enquête, confirmant une information de RTL. La nature de son rôle précis reste encore à déterminer. Mais il est un intime d'Abdeslam Salah, le "huitième terroriste" actuellement en fuite et recherché.
Surnommé "Abou Omar Soussi", l'homme se trouvait, croyait Cazeneuve, en Syrie.
Alors qu'il se trouvait en France, c'est de là-bas qu'il tirait les ficelles de tous les récents dossiers terroristes, assuraient les services de renseignement.
M6 révèle pourtant que son nom apparaît dans la procédure de l'attentat "déjoué" contre une salle de concert cet été. Affaire pour laquelle un Français de retour de Raqqa a été arrêté et écroué le 15 août. D'après la chaîne, ce terroriste aurait expliqué en garde à vue avoir reçu sa mission et un entraînement militaire de Abdelhalmid Abaaoud. Coïncidence embarrassante pour le ministère de l'Intérieur, les terroristes de Paris ont attaqué le Bataclan, un établissement du même type, sans que les services aient rien vu venir.
Plus inquiétant étonnant, dans un article à diffusion limitée qu'il réservait jusqu'ici aux seuls abonnés du journal, Le Monde affirme que le commanditaire présumé est également impliqué, là encore sans que l'on sache à quel niveau, dans l'attentat évité de Villejuif et l'attaque du Thalys. Sa dangerosité serait telle qu'il aurait été envisagé de le cibler spécifiquement, au même titre que le djihadiste Salim Benghalem, durant les frappes aériennes françaises.
Le gouvernement Valls garantissait jusqu'alors que les djihadistes de retour de Syrie seraient étroitement surveillés...
Ce fanatique musulman a rapidement gravi les échelons dans l'Etat islamique
Suspecté d'être le commanditaire des attentats de Paris,Abu Omar est sans doute le jihadiste belge le connu de Syrie pic.twitter.com/mG3hzStucT
— David Thomson (@_DavidThomson) 16 Novembre 2015
Des commandos francophones se livrent à des exécutions aussi barbares que massives contre les troupes de Bachar al-Assad, mais aussi contre les rebelles modérés et les civils. Paris Match a pu se procurer des images inédites filmées par des djihadistes sur leurs smartphones.
Dans cette vidéo, le djihadiste belge - installé depuis en Seine-Saint-Denis à l'insu des services de Bernard Cazeneuve - filmé par Abou Medhi, Abou Omar, traîne au sol, à l'arrière de son pick-up, les cadavres de rebelles et de civils jusqu'à la fosse commune creusée par l'escadron francophone. Attention, ces images accablantes peuvent heurter la sensibilité de certaines personnes.
VOIR et ENTENDRE comment on accède à la célébrité en milieu barbare ou auprès des Français qui restent hermétiques à la vérité des faits, refusant d'ouvrir les yeux sur la réalité du risque encouru et de se remettre en cause:
De son vrai nom, Abdelhamid Abaaoud, il a emmené avec lui son jeune frère d' "à peine 13 ans" en Syrie en 2014. Certains media présentent l'enfant comme le plus jeune djihadiste du monde. Maître Nathalie Gallant, l'avocate du père, Omar Abaaoud, qui a porté plainte contre son fils, raconte cet épisode.
"J'ai honte pour Abdelhamid, mon fils"
Quelle est la réalité concrète de l'étroite collaboration entre les renseignements belge et français ?
Marianne écrira qu'il a l'air sympathique, comme jeune ! |
En janvier dernier, les media belges révélèrent qu'Abdelhamid Abaaoud est le cerveau des attentats déjoués de Verviers (Belgique), durant lesquelles deux terroristes présumés sont tués. Comme le souligne le spécialiste du djihadisme David Thomson, le jeune homme nargue quelques semaines plus tard les autorités belges dans une revue de propagande de l'organisation Etat islamique.
Il confirme que les djihadistes entrent sortent librement en Europe. Il y affirme en effet qu'il est parvenu, durant cette période, à quitter la Syrie pour aller en Belgique, avant de retourner à Raqqa. "Cela a été une véritable humiliation pour les services de renseignement belges. Il semblerait qu'il soit passé par la Grèce", raconte le journaliste, contacté par L'Express. "S'il a échappé à la vigilance des autorités, c'est parce que son frère aurait indiqué à leurs parents qu'il était mort. Et comme la famille était probablement écoutée..."
Younès Abaaoud, le petit frère, âgé de moins de 13 ans,
combat lui aussi en Syrie. Selon les media belges, c'est Abdelhamid en personne qui l'a radicalisé en 2013 et convaincu de partir faire le djihad. L'affaire émeut la Belgique. La famille est dévastée. "Je n'en peux plus. Je suis à bout de force. J'ai honte pour Abdelhamid, mon fils. Il a ruiné nos vies", se désole, impuissant, le père de famille, dans un entretien avec le journal belge Het Laatste Nieuws, selon des propos traduits par Le Courrier International.
"L'antithèse des cellules dormantes"
Durant son séjour en Syrie et jusqu'à ces derniers mois, Abdelhamid Abaaoud affiche sa fierté de son quotidien de djihadiste. Il publie des photos, narre quelques anecdotes, se met en scène. "Abou Omar est le visage le plus connu du djihad belge. Il est l'antithèse des cellules dormantes, des combattants discrets. C'est un homme décomplexé", résume David Thomson.
Mehdi Nemmouche, djihadiste français soupçonné
de la tuerie du musée juif de Bruxelles-juin 2014
|
Dans un documentaire récent (qui n'est plus disponible sur YT), la RTBF publiait plusieurs éléments du contenu du téléphone portable d'Abdelhamid. Entre "images de charme et dessins humoristiques", l'homme, qui se qualifie de "touriste terroriste", montre également un visage cruel et sanguinaire. Dans une vidéo, on le voit notamment au volant d'un 4X4 en train de tracter des cadavres traînés à même le sol (cf. ci-dessus). Et proférer des menaces. "Avant, on tractait des jet-skis, des quads, des motocross [...] Maintenant, sur le chemin d'Allah, on tracte les apostats, les mécréants qui nous combattent, qui combattent l'islam", lance-t-il dans cette séquence morbide.
En Syrie, David Thomson indique que le commanditaire présumé est affecté à la même brigade qu'un autre "Abou Omar". Celui-ci n'est autre que... Mehdi Nemmouche, le tueur de Bruxelles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):