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lundi 11 avril 2016

Mouvements citoyens, remèdes à la déchéance du pouvoir socialiste, d'ici la présidentielle 2017 ?

"Un projet politique doit partir du peuple," explique J.-M. Cavada, en faveur de la société civile

Six mouvements citoyens se sont fédérés ce lundi, pour aider à la désignation d'un candidat hors parti à la présidentielle.




Six mouvements citoyens se fédèrent pour organiser une "primaire des Français" et choisir un candidat hors parti pour la présidentielle de 2017. Ce mouvement s'appuie sur un site, laprimairedesfrancais.fr.


Les initiateurs sont Bleu Blanc Zèbre d'Alexandre Jardin -fils de Jean Jardin, dit le Nain Jaune, directeur de cabinet de Pierre Laval sous le régime de Vichy- qui ambitionne de tirer ses compatriotes vers le haut ("Notre pays a toujours été un État; il doit devenir une société adulte") et mouvement visant "à fédérer et unir la société civile dans l’action concrète au bénéfice de la population",

l'association La Transition de Claude Posternak, un communiquant (formateur au CELSA situé à Neuilly-sur-Seine, fondateur du site L'Important et président de la Matrice, agence de communication qui conseille des marques comme Citroën, EDF, ou Bjorg, et très officiel 'spin doctor' de l'ancienne patronne de Solférino, l'amère Aubry, lors de sa campagne primaire) qui reproche à François Hollande, ex-candidat "normal", de "se complaire dans un exercice monarchique du pouvoir" et qui s'écriait dès janvier 2016: "On n’est ni de droite, ni de gauche. On n’a rien à foutre",

Cap 21 de Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement (1995-1997) qui apporta son soutien à François Bayrou, candidat centriste,

Nous citoyens de Nicolas Doucerain, (fondé par Denis Payre), créateur de son propre mouvement, "entreprendre pour la France", pour proposer un programme de renouveau 
pour la France, "libéral pour l’entreprise, social pour l'homme", 

Le Pacte civique animé par Jean-Baptiste de Foucauld, haut fonctionnaire septuagénaire, ancien Commissaire au plan, fondateur et président d'associations, spécialiste notamment des questions d'emploi, de lutte contre le chômage et de solidarité,

et Génération citoyens de Jean-Marie Cavada, ci-dessous, ex-tête de liste UDF aux Européennes 2004 et membre de l'équipe de campagne rapprochée du candidat à l'élection présidentielle 2007, François Bayrou (proche d'Alain Juppé pour 2017), qui s'est entretenu avec l'hebdomadaire Le Point. Après 13 années d'engagement officiel en politique, le journaliste du service public jusque 1981 cherche à se dégager des partis. 

Le Point : Les mouvements citoyens se fédèrent. Quel est votre objectif ?
Jean-Marie Cavada : Le premier parti de France, ce sont les abstentionnistes. Le deuxième, les extrémistes (l'extrême droite, dont le fondateur, la présidente et ses amis proches ne quittent pas le cabinet des juges [la justice politique ne lui pose pas de problème], ou alors pour un détour par Panama, et dont le secrétaire général vient d'être sanctionné pour tricherie au Parlement européen). Le troisième parti, ce sont tous les autres. 
Il y a eu deux ruptures en France : 1945 pour traiter [sic] l'épuration et moderniser le pays et 1958 pour se sortir des scandales politiques [instabilité chronique de la IVe République] et du bourbier algérien. La troisième rupture est en marche [comme dirait Emmanuel Macron] l'état jacobin est devenu impuissant, impopulaire et désormais indécis [l'effet Hollande !]. Le mépris vis-à-vis des partis et des leaders politiques s'est transformé en colère. 
Six mouvements citoyens ont décidé de se mettre au service des Français, à condition que ceux-ci montrent leur volonté de transformer cette colère en espoir d'avenir.

Pourquoi pensez-vous que les Français sont prêts à soutenir une initiative citoyenne ?
Près de 80 % des Français ne veulent pas qu'on leur rejoue le match de 2012, suivi, comme on l'a vu, d'un si lamentable spectacle de lois hors sol, d'engagements méprisés, de vantardise couardisée. Mais ils ne veulent pas non plus pérenniser la colère exprimée dans le vote Front national (74 % sont contre). Et, selon le dernier sondage Cevipof, il n'y a plus que 9 % de Français qui acceptent de faire confiance aux leaders politiques, à l'exception des maires de leurs communes qu'ils respectent à 70 %. 

Dans ces ruines, la leçon est double:
un projet politique doit partir du peuple, assure l'ex-journaliste et les mouvements citoyens doivent savoir être à son service, professionnaliser ses aspirations et les transformer en une rupture d'espoir pour l'avenir. Impossible ? Naturellement, non : nous croyons en l'élan populaire et dès maintenant attendons les citoyens sur www.laprimairedesfrancais.fr, notre place de la République positive à nous, selon l'ex-président de Radio France.

Si vous deviez résumer les cinq blocages majeurs de la France depuis quarante ans...

1) La France est sur-administrée
, donc pas administrée, par un État ventripotent, donc pathétique, qui n'inspire plus le respect.

2)
La France jacobine a été très utile pour reconstruire la richesse d'après-guerre, mais elle aurait dû être puissamment régionalisée après les mouvements de 1968 [facile à dire, après bientôt cinquante ans]. Et, comme elle est dirigée par une caste, certes bien formée, mais insupportablement monopolistique [le service public où il a fait sa carrière en est un parfait exemple], notre peuple ne peut pas respirer et il vaut mieux actuellement aller chercher son avenir inventif à Londres, en Asie ou aux Amériques : quelle faillite!  

3) Le modèle social ressemble à la France
: centralisateur, donc obsolète. 7 à 8 % des salariés seulement sont syndiqués, mais leurs états-majors parfois apparatchiks [très souvent, si on veut sincèrement faire tomber les tabous]  mettent le pays à genoux dès qu'on demande la transformation de tel ou tel statut. Au Danemark, 73 % du capital travail est syndiqué, mais ça marche. L'État doit se retirer des négociations sociales [mais les syndicats réclament constamment l'intervention de l'Etat] et se contenter de vérifier qu'on n'exploite pas les travailleurs. D'ailleurs, il est le dernier à appliquer dans ce domaine les lois qu'il nous édicte. Et à quel prix !

4) La France est le seul pays des 28 membres de l'UE dont le pouvoir exécutif véritable (le président) n'est pas responsable devant le Parlement
: quel spectacle archaïque et périlleux ! [C'est l'effet Hollande: supprimez la cause et vous assainissez la situation du même coup.]

5) On dit l'éducation "nationale", elle n'est même pas dans les banlieues alors qu'autrefois les hussards noirs l'ont fait pénétrer chez les montagnards les plus reculés. En parallèle, la justice est paupérisée [à vrai dire, Taubira l'a mise en faillite], sa lenteur défie la mémoire démocratique [les enquêtes de la justice politique ne manquent ni de moyens, ni d'effectifs...], les gouvernants l'ont souvent méprisée, donc il faut achever de la rendre indépendante et de la financer.

Que pensez-vous de En marche, le mouvement lancé par Emmanuel Macron ?
Ni mes amis, ni moi ne sommes des partisans : la réalité est notre doctrine, pontifie Cavada. Dès lors, comment ne pas voir la paralysie gouvernementale dans cette démarche du ministre des Finances, prince intelligent et libre mais assiégé dans le fortin socialiste qui a relevé sous son nez le pont-levis ? Il lui reste maintenant à faire couler l'huile bouillante sur tous les éléphants qui l'entourent et par tous les mâchicoulis qu'il trouvera. [Que de violence !]

A quoi aura servi le quinquennat de François Hollande ?
Un quinquennat qui commence par un mensonge ("Mon ennemi, c'est la finance") et qui en ajoute aussitôt un deuxième ("Moi, président…") ne peut que se solder par une majorité en miettes, et donc un gouvernement en capilotade. Regardez cette lamentable idée de déchéance de nationalité, écoutez ce triste débat sur la loi travail qui indiquai[en]t pourtant une bonne direction, mais qui se terminera en baudruche de 14 juillet : la République est à plat, le gouvernement est un cloud, le pays recule, pendant que nos concurrents avancent. Mitterrand a condamné le socialisme français parce qu'il n'a pas eu la volonté de faire le congrès de Bad-Godesberg. Hollande n'aura pas osé conduire la gauche vers une doctrine sociale-démocrate, bien qu'il soit un enfant de Jacques Delors. 
N'attendons plus des appareils politiques qu'ils remontent avec hauteur sur les besoins de la France: désuets ils étaient, claniques ils sont devenus, insignifiants ils risquent d'être. Le constater n'est plus suffisant. 
C'est pourquoi l'avenir doit être projeté par la conscience des citoyens. Nous ne vivons pas un épisode : c'est un battement profond de l'histoire qui nous attend.

1 commentaire:

  1. Pour ma part je trouve bizarre qu'ils ne communiquent pas sur laprimaire.org, une initiative 100% citoyenne qui a déjà 25000 inscrit, une application, des candidats citoyens. Ca fait un peu parti politique qui font leur trucs de leur coté

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