La Cour des comptes met en garde Hollande contre la "faillite" de l'Education nationale
Le ministÚre de l'Education nationale est classé parmi les ministÚres à "risque budgétaire"
par le rapport de la Cour des comptes sur les perspectives et la situation des finances publiques, alors que le gouvernement Valls cherche à maßtriser la dépense publique, tout en créant 54.000 postes.
Réduire le déficit en réalisant les promesses du candidat Hollande ?
Cette année encore la Cour des comptes adresse un sévÚre avertissement au gouvernement, en dénonçant la croissance de la dépense, et notamment de l'emploi public. Dans ce contexte, les 54.000 créations de postes budgétés quoi qu'il arrive à l'EN pour la durée de la mandature Hollande apparaissent comme une épine dans le pied de l'exécutif. Un an plus tÎt, la Cour des comptes avait déjà dénoncé cette mesure phare de la campagne de 2012 dans son rapport "Gérer les enseignants autrement", mais Hollande, pris à son propre piÚge, ne veut rien entendre. Les Sages estimaient alors que l'Education nationale ne souffrait pas encore d'un manque de moyens, mais d'une "utilisation défaillante des moyens existants".
Un risque de dette de 0,2 Ă 0,4 milliard d'euros
Mais cette difficultĂ© en rencontre une autre: le ministĂšre peine Ă recruter. Les jeunes n'aiment pas les crachats et les couteaux dans le dos, pas mĂȘme les manifestations ordinaires d'irrespect. Et cela fait peser un risque supplĂ©mentaire sur le budget. "La sous-exĂ©cution du schĂ©ma d'emplois en 2013, qui s'explique essentiellement par des recrutements moins nombreux que prĂ©vu dans les ministĂšres "prioritaires" (en particulier Ă l'Ăducation nationale), pourrait se traduire par un rattrapage pour atteindre les cibles cumulĂ©es de recrutements nets sur le quinquennat". En clair, non seulement les recrutements supplĂ©mentaires prĂ©vus dans les ministĂšres prioritaires, dont l'Education nationale, alourdissent la dĂ©pense publique, mais ils comptent parmi les "facteurs de risque qui vont dans le sens d'une croissance plus forte que prĂ©vu de la masse salariale".
On peut mĂȘme faire plus clair: de mĂȘme que des handicapĂ©s, malades ou non dans une situation de forte prĂ©caritĂ© financiĂšre, Hollande a besoin d'ĂȘtre guidĂ© et la France protĂ©gĂ©e. "Toute personne ou Etat dans l'impossibilitĂ© de pourvoir seul Ă ses intĂ©rĂȘts en raison d'une altĂ©ration constatĂ©e, soit de ses facultĂ©s mentales, soit de ses facultĂ©s corporelles de nature Ă empĂȘcher l'expression de sa volontĂ© peut bĂ©nĂ©ficier d'une mesure de protection juridique." Hollande dĂ©pense l'argent qu'il n'a pas et doit ĂȘtre placĂ© sous tutelle.
Les mauvais choix de l'Education nationale |
Autre risque budgétaire, récurrent celui-là : "la surestimation du nombre de départs en retraite qui pourrait aussi se traduire par une moindre économie au titre du schéma d'emplois". Cela a un nom: "le sous-financement GVT (glissement vieillesse technicité)(1)", expression opaque traduisant une réalité simple: plus les enseignants travaillent longtemps, mieux ils sont payés, et donc plus ils coûtent cher.
L'Education nationale, sur la liste noire des ministĂšres dans le rouge

Au total, pour le ministÚre de l'Education, le risque de dépassement pourrait se situer entre 200 et 400 millions d'euros.
Nécessité de geler les effectifs des ministÚres prioritaires
A partir de ce constat, la Cour avance plusieurs recommandations:
- le gel des effectifs des ministÚres prioritaires, dont l'Education nationale (qui combiné à la poursuite de la baisse des effectifs dans les ministÚres non-prioritaires, permettrait de dégager une économie annuelle de 450 millions d'euros).
- la rénovation des régimes indemnitaires communs à tous les fonctionnaires (intégration de l'indemnité de résidence dans la base indiciaire et mise en extinction du dispositif ; meilleur ciblage des primes de mobilité, forfaitisation et gel du supplément familial de traitement; révision des majorations en faveur des agents travaillant outre-mer selon le différentiel effectif de coût de la vie ; suppression de la sur-rémunération du temps partiel etc).
- enfin la diminution du coût de certaines mesures salariales : les heures supplémentaires et les primes et indemnités liées, par exemple.
La FSU a de beaux jeudis dans la rue en perspective...
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