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dimanche 22 juin 2014

Peillon a mis l'Education nationale dans le rouge

La Cour des comptes met en garde Hollande contre la "faillite" de l'Education nationale

L
e ministĂšre de l'Education nationale est classĂ© parmi les ministĂšres Ă  "risque budgĂ©taire" 
par le rapport de la Cour des comptes sur les perspectives et la situation des finances publiques, alors que le gouvernement Valls cherche Ă  maĂźtriser la dĂ©pense publique, tout en crĂ©ant 54.000 postes.  

Réduire le déficit en réalisant les promesses du candidat Hollande ?
Cette année encore la Cour des comptes adresse un sévÚre avertissement au gouvernement, en dénonçant la croissance de la dépense, et notamment de l'emploi public. Dans ce contexte, les 54.000 créations de postes budgétés quoi qu'il arrive à l'EN pour la durée de la mandature Hollande apparaissent comme une épine dans le pied de l'exécutif. Un an plus tÎt, la Cour des comptes avait déjà dénoncé cette mesure phare de la campagne de 2012 dans son rapport "Gérer les enseignants autrement", mais Hollande, pris à son propre piÚge, ne veut rien entendre. Les Sages estimaient alors que l'Education nationale ne souffrait pas encore d'un manque de moyens, mais d'une "utilisation défaillante des moyens existants".

Un risque de dette de 0,2 Ă  0,4 milliard d'euros

Mais cette difficultĂ© en rencontre une autre: le ministĂšre peine Ă  recruter. Les jeunes n'aiment pas les crachats et les couteaux dans le dos, pas mĂȘme les manifestations ordinaires d'irrespect. Et cela fait peser un risque supplĂ©mentaire sur le budget. "La sous-exĂ©cution du schĂ©ma d'emplois en 2013, qui s'explique essentiellement par des recrutements moins nombreux que prĂ©vu dans les ministĂšres "prioritaires" (en particulier Ă  l'Éducation nationale), pourrait se traduire par un rattrapage pour atteindre les cibles cumulĂ©es de recrutements nets sur le quinquennat". En clair, non seulement les recrutements supplĂ©mentaires prĂ©vus dans les ministĂšres prioritaires, dont l'Education nationale, alourdissent la dĂ©pense publique, mais ils comptent parmi les "facteurs de risque qui vont dans le sens d'une croissance plus forte que prĂ©vu de la masse salariale". 
Les mauvais choix de l'Education nationale
On peut mĂȘme faire plus clair: de mĂȘme que des handicapĂ©s, malades ou non dans une situation de forte prĂ©caritĂ© financiĂšre, Hollande a besoin d'ĂȘtre guidĂ© et la France protĂ©gĂ©e. "Toute personne ou Etat dans l'impossibilitĂ© de pourvoir seul Ă  ses intĂ©rĂȘts en raison d'une altĂ©ration constatĂ©e, soit de ses facultĂ©s mentales, soit de ses facultĂ©s corporelles de nature Ă  empĂȘcher l'expression de sa volontĂ© peut bĂ©nĂ©ficier d'une mesure de protection juridique." Hollande dĂ©pense l'argent qu'il n'a pas et doit ĂȘtre placĂ© sous tutelle.

Autre risque budgĂ©taire, rĂ©current celui-lĂ : "la surestimation du nombre de dĂ©parts en retraite qui pourrait aussi se traduire par une moindre Ă©conomie au titre du schĂ©ma d'emplois". Cela a un nom: "le sous-financement GVT (glissement vieillesse technicitĂ©)(1)", expression opaque traduisant une rĂ©alitĂ© simple: plus les enseignants travaillent longtemps, mieux ils sont payĂ©s, et donc plus ils coĂ»tent cher. 

L'Education nationale, sur la liste noire des ministĂšres dans le rouge

Vincent Peillon a placé l'EN parmi les ministÚres "à risque budgétaire" listés par la Cour des comptes. Outre le problÚme de financement lié aux départs en retraite moins nombreux que prévu, la difficulté à faire le plein de recrutements, la Cour s'inquiÚte également du financement des contrats aidés: "Il n'est pas non plus exclu que les crédits prévus en LFI 2014 - 239 millions d'euros - pour les contrats aidés des assistants de vie scolaire (AVS-i) permettent de financer la totalité du surcoût lié à la création de 30.000 de ces contrats à la rentrée 2013."
Au total, pour le ministĂšre de l'Education, le risque de dĂ©passement pourrait se situer entre 200 et 400 millions d'euros. 

Nécessité de geler les effectifs des ministÚres prioritaires

Ceux que la gauche a combattus ont aujourd'hui raison

A partir de ce constat, la Cour avance plusieurs recommandations:

- le gel des effectifs des ministĂšres prioritaires, dont l'Education nationale (qui combinĂ© Ă  la poursuite de la baisse des effectifs dans les ministĂšres non-prioritaires, permettrait de dĂ©gager une Ă©conomie annuelle de 450 millions d'euros). 
- la rĂ©novation des rĂ©gimes indemnitaires communs Ă  tous les fonctionnaires (intĂ©gration de l'indemnitĂ© de rĂ©sidence dans la base indiciaire et mise en extinction du dispositif ; meilleur ciblage des primes de mobilitĂ©, forfaitisation et gel du supplĂ©ment familial de traitement; rĂ©vision des majorations en faveur des agents travaillant outre-mer selon le diffĂ©rentiel effectif de coĂ»t de la vie ; suppression de la sur-rĂ©munĂ©ration du temps partiel etc). 

- enfin la diminution du coût de certaines mesures salariales : les heures supplémentaires et les primes et indemnités liées, par exemple.

La FSU a de beaux jeudis dans la rue en perspective...

(1) Impact cumulĂ© sur la masse salariale des promotions et mutations (glissement), des progressions des rĂ©munĂ©rations Ă  l'anciennetĂ© (vieillissement) et de l'augmentation des qualifications (technicitĂ©).  

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