Les exécutions continuent pendant les mandats du démocrate Obama
Reprise des exécutions depuis la controverse de l'Oklahoma
Reprise des exécutions depuis la controverse de l'Oklahoma
Après le report de cinq exécutions, deux hommes ont été mis à mort dans la nuit de mardi à mercredi à un peu plus de deux heures d'intervalle en Géorgie (sud-est) et au Missouri (centre), a-t-on appris des autorités pénitentiaires.
Marcus Wellons, meurtrier d'une adolescente, a été déclaré mort à 23h56 (03h56 GMT) au pénitencier de Jackson (Géorgie), quand, à des milliers de kilomètres de là, John Winfield, condamné pour le meurtre de deux femmes, a succombé à 00h10 (05h10) à Bonne Terre (Missouri).La Cour suprême avait donné son ultime feu vert malgré des recours
Dans les cas de meurtres, 65% des Américains sont pour la peine de mort et 31% contre (Gallup 2009). Trente cinq États ont inscrit la peine de mort dans leur constitution contre 15. Ces chiffres montrent à quel point les candidats à la présidentielle des USA, par conviction personnelle ou opportunisme politique, ont une position conforme à l'opinion sur ce sujet.
Aucune exécution n'avait eu lieu dans le pays depuis le 29 avril
Clayton Lockett avait péri dans d'apparentes souffrances 43 minutes après l'injection d'un nouveau cocktail létal en Oklahoma (sud), contre une dizaine de minutes habituellement.
Les Etats-Unis de Barack Obama ont repris le cours des exécutions de peines de mort depuis la longue agonie d'un condamné il y a sept semaines en Oklahoma et malgré la polémique sur la méthode d'injection létale. L'Oklahoma a décidé d'un moratoire de six mois le temps de revoir toute sa procédure et de mener une enquête.
L'autopsie a montré que le personnel chargé de l'exécution n'avait pas réussi à poser l'intraveineuse et, après plusieurs essais infructueux, avait perforé la veine fémorale. "Cela montre que ces personnes ne savent simplement pas ce qu'elles font, qu'elles ne sont pas qualifiées", a dénoncé Deborah Denno, experte de l'injection létale à la Fordham University.
Ce sont les premières exécutions "depuis l'exécution désastreuse de l'Oklahoma qui a déclenché un tollé", a déclaré Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine capitale. Pourtant, "l'enquête sur cette exécution est loin d'être terminée et le réexamen national de toutes les procédures est à peine commencé. Conduire d'autres exécutions apparaît précipité tant qu'on n'en sait pas plus sur ce qui a mal tourné en Oklahoma et comment y remédier", a-t-il déclaré.
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Toute exécution est un secret d'Etat
Avant sa mort, Clayton Lockett avait saisi la justice sur le "secret d'Etat" qu'invoque l'Oklahoma pour taire tous les détails relevant de sa procédure d'exécution. Mais ses recours avaient été rejetés.
Comme en Oklahoma, la Géorgie et le Missouri sont dotées d'une loi qui garde secrète l'intégralité de la procédure d'injection létale et protège l'identité des fabricants et des fournisseurs des produits. La Géorgie et le Missouri utilisent l'anesthésiant pentobarbital, apparemment fabriqué par des préparateurs en pharmacie non homologués au niveau fédéral. Mais leur identité reste confidentielle.
Le président métis n'a pas mis de coup d'arrêt
Les deux condamnés sont les 21e et 22e à être exécutés cette année aux Etats-Unis.
Marcus Wellons, 58 ans, avait été condamné à mort pour le meurtre en 1989 d'une adolescente de 15 ans, voisine et proche amie du fils de sa compagne. Cet Afro-Américain l'avait enlevée alors qu'elle se rendait à l'école, violée et étranglée avec un fil de téléphone, avant d'en camoufler le corps nu et scarifié, dans une zone boisée à proximité.
John Winfield, 43 ans, également Noir, avait tiré sur son ancienne compagne qu'il avait rendue aveugle, et mortellement blessé la soeur et une amie de celle-ci lors d'une descente meurtrière en 1996 à l'appartement de la victime apparemment motivée par la jalousie.
Les présidents démocrates ne sont pas plus abolitionnistes que les Républicains.
Les deux plus récents, Bill Clinton et Barack Obama, sont pour la peine de mort avec des nuances, mais il faut être honnête: la peine de mort, on est pour ou contre et ils sont tous les deux pour.
Bill Clinton est même allé très loin en étendant à 60 nouveaux crimes (dont le terrorisme) la possibilité de peine capitale en 1994. Il a aussi rétabli la peine de mort à Puerto Rico qui l'avait abolie en la supprimant de sa Constitution en 1929. Quarante motifs fédéraux ont été ajoutés qui justifient sa mise en oeuvre éventuelle. Concernant l'évolution de Bill Clinton sur le sujet de la peine de mort, il serait passé d'opposant farouche, comme étudiant, à soutien virulent, en tant que président, pour être aujourd'hui un "agnostique de la cause"...
Barack Obama, comme souvent les juristes, propose deux visions dont l'une serait la correctrice de l'autre. Il a consacré du temps dans son mandat de sénateur de l'Illinois à ce sujet.
1- Il est pour la peine capitale, même s'il est incertain sur son efficacité dans la lutte contre la criminalité.
2- Il est contre l'exécution d'un innocent ! Sur cette ligne, il a défendu au Sénat un projet de loi qui devait empêcher des innocents de se retrouver dans le couloir de la mort. La mesure la plus concrète consiste, dans les cas où le détenu risque la peine capitale, de faire enregistrer en video confessions et interrogatoires. Il a fait passer sa loi par 59 voix contre 1 (l'Illinois) et donc il peut se prévaloir d'un réel progrès. Et c'est justement sur l'application concrète que le juge Stevens a confié à NPR (National Public Radio) sa déception et le détournement de son vote à la Cour Suprême en 1976.
"J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes. (...) Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux", a déclaré le candidat démocrate Barack Obama au cours de sa première campagne pour la présidence, suite à la décision de la Cour suprême d'interdire la peine capitale pour les violeurs d'enfants.
Une troisième exécution devrait se produire dans moins de 24 heures,
à moins d'un sursis de dernière minute, avec l'injection à 22h00 GMT en Floride (sud-est) de John Henry, pour le meurtre de sa femme. L'exécution de John Henry, un Noir de 63 ans, est prévue en Floride avec un cocktail de trois produits.
Il a été condamné à mort pour le meurtre de sa femme et le fils de 5 ans de celle-ci - il y a 30 ans - en 1985, alors qu'il était en liberté conditionnelle après le meurtre de sa première femme.
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