"Aucune raison qu'elle se poursuive", estime le premier ministre socialiste
Tir de barrage du gouvernement contre les grévistes
Jouant les usagers contre les syndicats, le premier ministre Manuel Valls a dénoncé une grève qui "pénalise beaucoup" les usagers.
Lors d'un déplacement discret, de peur des manifestants Ardèchois, Valls a ainsi fait écho aux déclarations de François Hollande ce matin, estimant à son tour qu'il n'y a "aucune raison qu'elle se poursuive".
Tir de barrage du gouvernement contre les grévistes
Le mouvement doit s'arrêter, estime Hollande
Le moment est venu d'arrêter la grève à la SNCF après les assurances qui ont été données aux cheminots sur la modernisation de l'entreprise, avait déclaré en fin de matinée François Hollande, en marge d'un déplacement à Andorre :
"La réforme, elle est faite pour qu'il y ait un meilleur service public, a-t-il soutenu, donc qu'il y ait des assurances qui peuvent [ou puissent !] être données aux cheminots, c'est tout à fait légitime ; elles ont été fournies [... a-t-il affirmé] Maintenant, la réforme doit être présentée au Parlement et elle doit être votée et à un moment – et le moment est arrivé –, un mouvement doit s'arrêter, ça ne veut pas dire que le dialogue ne puisse pas continuer..."
Le président socialiste s'est livré à un chantage surprenant chez un homme de gauche, estimant que ce conflit social risque d'avoir des "conséquences dommageables" pour l'organisation des épreuves du baccalauréat.
Selon France Info, la SNCF va mettre en place un numéro vert dès ce soir spécialement pour les candidats au Bac: 0 805 200 440.
Manuel Valls encore plus véhément
"Des modifications sont toujours possibles pour améliorer" le projet de réforme ferroviaire au centre de la contestation, mais la version du gouvernement "sera bien soumis la semaine prochaine aux godillots de l'Assemblée, en dépit du mouvement syndical déclenché lundi. "Il faut maintenant que la grève s'arrête", a ainsi répété la Voix de son Maître dans l'après-midi.
La CGT de l'Ardèche a de son côté protesté contre le fait que des salariés et de cheminots de Rhône-Alpes aient été empêchés de manifester, comme prévu, près du lieu où s'exprimait Manuel Valls. "Nous nous sommes trouvés bloqués par les forces de police (...), Manuel Valls ayant estimé que la présence de banderoles, drapeaux rouges, constituait une pollution visuelle", écrit le syndicat qui dénonce le dialogue social "ferme ta gueule !" du gouvernement socialiste.
En conséquence, la CGT a annulé un rendez-vous prévu avec les conseillers techniques du premier ministre, estimant qu'il "se trouve ipso facto sans objet".
La grève des cheminots contre le projet de réforme ferroviaire, à l'appel de la CGT et de SUD-Rail, a été reconduite vendredi pour 24 heures par les cheminots réunis localement en assemblées générales. Les syndicats dominants rejettent les arguments du gouvernement assurant que sa réforme stabilisera la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et préparera son ouverture totale à la concurrence, par la magie du regroupement, dans une nouvelle structure, de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.
Tandis que les grévistes appliquent la méthode SUD-rail de la grève reconductible au jour le jour, en revanche, l'UNSA-Cheminots, deuxième syndicat, a décidé de rejoindre les bénis-oui-oui de la CFDT
et de lever son préavis de grève pour mardi prochain. Elle s'est estimée rassurée par les "engagements" pris par le gouvernement sur la réforme ferroviaire, à la suite des négociations tenues la veille avec le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier.
Le dialogue social n'est pas terminé, assure Frédéric Cuvillier
Le secrétaire d'Etat aux Transports avait déclaré en début de matinée que le dialogue social n'était "pas terminé [...] Je recevrai les syndicalistes qui le souhaitent mais je suis déterminé à respecter aussi ceux qui ne font pas grève", a nuancé Cuvillier.
"La grève est voulue pour des raisons qui parfois m'échappent et qui peut-être sont assez éloignées du projet de loi lui-même ", a-t-il polémiqué, projet de loi qui permet, prétend-il, "de rassembler tous les acteurs du ferroviaire", hormis le premier syndicat SNCF et Force Ouvrière...
Il a également poursuivi le tir de barrage, disant redouter qu'une éventuelle poursuite du mouvement ne menace les épreuves du bac, qui débutent lundi.
A l'aile gauche du PS, le ministre B. Hamon, maître chanteur de l'Education
Pour ajouter à la pression sur les parents d'élèves du fait du chantage de Hollande, Valls et Cuvillier, le ministre de l'Education nationale, Benoît Hamon, a annoncé ce matin que les candidats qui arriveraient avec une heure de retard lundi aux épreuves du baccalauréat à cause des syndicats SNCF pourront composer une heure de plus, sans qu'aucun justificatif de retard ne soit demandé. Ainsi, les retardataires croiseront-ils les candidats qui abandonneront les épreuves après une heure... Et les sujets circuleront par le bouche à oreille, plus sûrement que jamais par fuites et téléphone arabe !
En cas de retard dépassant une heure, limite au-delà de laquelle aucun candidat n'est habituellement autorisé à composer, le ministre demandera aux chefs de centre d'examen de considérer les situations au cas par cas. "On agira avec bienveillance." Près de 481.532 candidats au baccalauréat passeront lundi l'épreuve emblématique de philosophie, première étape de six jours d'épreuves écrites pour décrocher le diplôme.
La CGPME, en guerre contre les grévistes, derrière le gouvernement
La CGPME a critiqué vendredi le mouvement de grève à la SNCF.
"La France n'a pas les moyens de supporter un mouvement social dont le coût est de plusieurs centaines de millions d'euros par jour", estime par communiqué la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, une organisation patronale. "Les grévistes n'hésitent pas à prendre en otage des millions de salariés fragilisant d'autant les PME qui les emploient", estime la CGPME, qui propose "un pacte d'irresponsabilité" aux syndicats.
Pour l'extrême gauche, Pierre Laurent souhaite un report du débat
"Il suffit que le président de la République dise : nous reportons d'une semaine ou de quinze jours le débat parlementaire qui doit commencer mardi et on prend ce temps-là pour mettre tout le monde autour de la table et négocier jusqu'au bout."
Le mouvement est à nouveau prolongé de 24 heures
Et une association appelle à la grève des billets... ...
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