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mardi 3 septembre 2013

Syrie: Ayrault présente un faisceau d'éléments qui ne prouvent rien

Le rapport des services français déclassifié lundi est jugé "décevant" par un expert

Ce document ne prouve rien
Pourquoi le gouvernement ne fournit-il pas les données brutes ? 

Que cherche-t-il à dissimuler en
  livrant les analyses de ses services de renseignement ? Dans une note déclassifiée diffusée lundi, résultat d'un travail de déduction, Paris accuse le régime syrien d’être responsable de plusieurs attaques chimiques, dont celle du 21 août, qui a fait plusieurs centaines de morts en banlieue de Damas. La synthèse est d'autant plus sujette à caution qu'il s'agit d'une construction superficielle et lacunaire: c'est ainsi que la note ne publie pas les résultats d’analyses d’échantillons recueillis sur les sites des attaques.

Des "preuves", c'est beaucoup dire ! 

Les éléments diffusés lundi relevaient du "secret défense". Ils ont été recueillis par les services de renseignement français, et ne s’appuient pas seulement sur des informations émanant des services américains. Le rapport se prévaut du sérieux de la Direction général de la sécurité extérieure (DGSE), de la Direction du renseignement militaire (DRM) et du Service de santé des armées (SSA), tous des services de l'Etat.

Quels sont les cinq points du rapport parisien ? 
1 -Une attaque en terres rebelles 
L'attaque chimique du 21 juin a été perpétrée dans des zones tenues par les rebelles, selon l'imagerie française. Après l'attaque au gaz, le régime est accusé d'avoir intensément  bombardé la zone avec une "volonté d'effacement des traces environnementales", affirme la note. De source gouvernementale et bien que les rebelles soient armés par l'Arabie saoudite, ils n'auraient pas les moyens de mener une telle attaque, "massive et coordonnée", qui a utilisé des roquettes "très vraisemblablement de fabrication industrielle", estiment les services du gouvernement français.

2 -"Un cas majeur" 
Les services d'Etat commentent la déclassification d'une telle note: "assez rare, voire exceptionnelle". Elle peut s'expliquer selon lui par le caractère aussi exceptionnel de la situation. "C'est un cas majeur de sécurité nationale française et de sécurité du monde", puisqu'il s'agit de la question de la prolifération des armes de destruction massive, a-t-elle insisté.

3 -Trois cas "vérifiés" d'attaque chimique 
La note des services de renseignement français revient sur trois cas "vérifiés" d'utilisation d'armes chimiques par le régime ces derniers mois. Contrairement à ces précédentes attaques, qui utilisaient de "petites charges chimiques", et avaient un "objectif de terreur", l'attaque du 21 août est qualifiée de "massive", avec un "objectif tactique, de reconquête du terrain". Cette note de neuf pages a été rédigée par la  DGSE) et par la DRM, toutes deux placées sous l'autorité du ministre de la Défense.

4 -Six courtes vidéos en guise de preuves 
Pour crédibiliser ses dires, Hollande a fait publier lundi soir six vidéos "sur les 47 analysées" -ou mises en forme- par le ministère de la Défense. Selon le ministre Le Drian, elles "attestent l'utilisation d'agents chimiques contre les populations civiles".

La première aurait été tournée le matin du 21 août. D'autres ont précédé cette attaque sans créer autant d'émoi. Carla del Ponte (ONU) a pourtant donné au journal Le Monde un témoignage qui accuse les rebelles
Lien PaSiDupes consacré à l'article oublié du Monde du 6 juin 2013: "Syrie: les rebelles ont très bien pu à nouveau utiliser du gaz sarin de combat "
   
La deuxième montre des corps d'enfants non identifiés et recouverts sous des couvertures.
La troisième relève l'un des symptômes imputable à l'usage du gaz sarin: la cyanose, qui peu aussi bien être liée à une insuffisance respiratoire qu'à une malformation cardiaque congénitale, comme on en trouve dans tous les hôpitaux. Les images sont en outre précédées d'assertions de mise en condition, la source est inconnue et la scène est située dans une banlieue de Damas, sans éléments qui l'attestent.

Sur la quatrième, on exhibe encore un enfant, cette fois en détresse respiratoire, sans aucune preuve que cette pathologie soit la conséquence d'une attaque, celle-ci ou une autre. Ni même que l'enfant n'est pas soigné pour une autre cause que militaire...

La cinquième montre une hypersalivation mousseuse, manifestation possible d'un cancer ou de la rage.
et la sixième des mouvements incontrôléscomme dans les cas sévères d'hyperthyroïdie.


Les services français sélectionnent les éléments

Bien que ce ne soit pas son rôle, cette note de synthèse 
précise que l'attaque privilégiée par Paris aurait fait près de 1.500 morts et des civils intoxiqués, sans blessures physiques. Huit quartiers différents ont alors été visés en même temps par des tirs d’artillerie. Une opération qui suppose une planification et des moyens importants que la rébellion n’a pas, insiste Paris, qui accuse le régime de Bachar al-Assad

Ce qui manque dans le rapport 
Pour Olivier Lepick, spécialiste des armes chimiques et chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le raisonnement est crédible, mais le rapport est "assez décevant en ce qui concerne son contenu". 
"J’aurais espéré que l’État français révèle les résultats des analyses sur les échantillons prélevés à Damas il y a quelques jours", déplore-t-il au micro d’Europe 1, expliquant que ces "analyses sanguines, capillaires et urinaires auraient permis d’affirmer, côté français, que nous étions certains de l’utilisation d’un neurotoxique". Nous n'avons au final aucune certitude...
Mais si le gouvernement tient à garder secrets les résultats de ces analyses, c’est pour une raison diplomatique officielle: Paris ne souhaiterait en effet pas court-circuiter l’enquête de l’ONU, qui doit être rendue dans ...trois semaines.

 Les dernières infos d'Europe 1 sur la Syrie :


Plus de deux millions de Syriens ont quitté le pays, selon l'ONU. C'est huit fois plus qu'il y a un an.

• Aux États-Unis, Barack Obama tente d'entraîner le Congrès dans la guerre , lui réclamant - sans y être obligé- le feu vert à une intervention militaire.


• Côté français, le Parlement doit débattre mercredi en vue d'une éventuelle intervention militaire, mais aucun vote des élus du peuple n'est prévu.


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