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mercredi 11 septembre 2013

Guyane: des détenus jouent la fille de l'air en hommage au laxisme de Taubira

Des détenus guyanais s'offrent une permission

Petite visite de courtoisie de
Taubira à Rémire-Montjoly
Dans le département d'origine de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, trois prisonniers se sont récemment offert  du bon temps hors de leur centre pénitentiaire


Des condamnés en fin de peine se sont joués de la surveillance relâchée de la prison de Rémire-Montjoly, ouverte en 1998 à quelques km de Cayenne. 
Des petites vacances qui font désordre après l'évasion du braqueur Redoine Faïd interpellé, dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 mai, après six semaines de cavale et trois vols à main armée (la BNP de Creil en 1995 avec prise d'otage; une société informatique d'Evry en 1996 ; un fourgon blindé à Villepinte en 1997), ou celle de Mohamed le 16 juillet, un trafiquant de cannabis, incarcéré à Sequedin (Nord) mais décidé à "prendre des vacances"selon l'expression de son frère, bien que parti, à pied et menotté, après avoir échappé à la vigilance des policiers.


"Le 14 juillet, vers 15 h 30, un collègue posté sur un mirador a remarqué trois détenus qui escaladaient le mur d'enceinte pour réintégrer l'établissement", raconte Diokine Gomis, secrétaire départemental du
syndicat FO-pénitentiaire. "Il semble qu'ils soient sortis régler des comptes, car la femme de l'un d'entre eux avait été frappée, poursuit ce surveillant. Au passage, ils ont rapporté une bouteille de whisky, une autre de vodka et deux téléphones portables. Ils auraient tout aussi bien pu ramener des armes…"

Une dizaine de jours plus tôt, FO avait une nouvelle fois soulevé le problème des gardes au quartier de semi-liberté de Rémire-Montjoly, qui accueille les détenus en fin de peine bénéficiant d'aménagements pour exercer en journée, du lundi au vendredi, une activité à l'extérieur de l'établissement. "Il n'y a pas de surveillant la nuit, le week-end et les jours fériés, souligne Diokine Gomis. Cela dure depuis plusieurs années, on ne nous donne pas les moyens de faire correctement notre travail!"

Ce n'est sans doute pas la première fois que des détenus s'octroient ce genre de virée. 
Le quartier de semi-liberté se trouve en effet un peu à l'écart des autres bâtiments et il n'y a pas de "concertina" (du fil barbelé tranchant) sur les murs alentours. "L'agent qui a remarqué les évadés était posté à près de 150 mètres de là, précise le surveillant. Là-bas, quand il y a des bagarres le soir entre prisonniers, ce sont eux-mêmes qui nous préviennent par un interphone qui ne fonctionne que quand il veut…" Le syndicat réclame donc une surveillance permanente: "Il faut que l'administration pénitentiaire et le ministère de la Justice prennent leurs responsabilités."

Taubira n'a rien fait de plus entre février et septembre

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a pourtant présenté un plan de renforcement de la sécurité des prisons, qui prévoyait notamment un large déploiement de nouveaux portiques de détection, notamment à la sortie des parloirs, des cours de promenade et des ateliers, à la satisfaction globale des représentants syndicaux. Ils seront Mais c'était en février dernier et, en sept mois, depuis son petit tour, elle n'a rien fait. La garde des Sceaux n'a toujours pas ouvert l'enveloppe de plus de 33 millions d'euros débloqués pour financer les mesures, lors de sa présentation du projet aux organisations syndicales et aux cadres de l'Administration pénitentiaire. 

Prison: Taubira va renforcer la sécurité, avec notamment des portiques
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, 

visite la prison de Remire-Montjoly 
(Guyane), le 25 février 2013
Un cadre de la prison, sous couvert d'anonymat, relativise les faits survenus. "Ce centre de semi-liberté est tenu à des règles de surveillance moins strictes. Ce sont des détenus en fin de peine et au profil sélectionné, assure-t-il. S'ils n'étaient pas là, ils seraient dehors avec un bracelet électronique, le système fonctionne sur la confiance.
Il glisse toutefois que l'installation de fils barbelés sur les murs a été programmée "pour que d'autres détenus n'aient pas la même idée", mais qu'il y a "d'autres priorités plus urgentes" que de renforcer les effectifs de surveillance en semi-liberté… Le fonctionnaire a retenu la leçon de la ministre.

Les trois fugitifs doivent quant à eux passer en commission de discipline alors que le Parquet a ouvert une enquête. Ils risquent un allongement de leur peine et le retour en détention classique. Ou au bracelet électronique !

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