POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

dimanche 1 septembre 2013

Syrie: François Hollande, quantité négligeable dans la volte-face d'Obama

Le président français reste le seul sur le sentier de la guerre

François Hollande apparaît comme un autocrate radical


Depuis que Barack Obama s'est dégonflé en décidant de confier au Congrès américain la responsabilité d'un embrasement du Proche-Orient à partir de la Syrie, Hollande peut-il être le seul à se passer d'un vote parlementaire.  

Obama a lâché François Hollande à découvert.
Le président socialiste a visiblement perdu jusqu'à l'apparence du pouvoir d'initiative dont  le créditait la presse hexagonale sous influence élyséenne.
François Hollande qui, avec Fabius, se montrait déterminé à punir sans délai la Syrie, se retrouve seul et contraint d'attendre le bon vouloir de l'allié américain, face à une contestation croissante de l'opposition qui réclame un vote au Parlement, comme dans les démocraties américaine et britannique.

Le président Hollande s'est révélé en faucon derrière Obama dans ce dossier syrien, se disant "déterminé" à "punir" le régime de Bachar al-Assad. Une position appuyée par ce sombre idiot de Harlem Désir, le patron désigné du PS qui,   malgré la gravité des circonstances, a polémiqué médiocrement sur "l'esprit munichois" de certains dirigeants de l'opposition en raison de leurs réticences, partagées par les parlements européens, sur une éventuelle intervention.

Hollande sur le porte-bagage du rétro-pédaleur

Devenue brusquement l'alliée unique et solitaire des Etats-Unis sur la Syrie, 
la France socialo-écolo risque bien de se retrouver aussi "à la remorque" des Américains, comme le redoutait l'ancien Premier ministre UMP François Fillon. Après le vote du Parlement britannique qui a opposé un "no" définitif à une intervention de ses soldats en Syrie, Barack Obama s'est en effet résolu samedi soir à solliciter le feu vert du Congrès américain avant de déclencher toute frappe, repoussant de fait des opérations qui semblaient imminentes, pour ce weekend.
Les débats devant la Chambre des représentants et le Sénat américain ne s'ouvriront que le 9 septembre. A Paris, un proche anonyme du dossier s'en inquiète, avec une réaction tendant à culpabiliser les Américains: "plus la sanction s'éloignera de la date du 21 août plus elle risque d'être affaiblie dans ses effets militaires et politiques".

Pas d'intervention en Syrie sans les États-Unis
L'incertitude américaine place Hollande dans une situation inconfortable. Sans les Etats-Unis, Hollande n'est pas de taille.  Elisabeth Guigou, présidente PS de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, confirme que la France ne pourra pas intervenir seule. Selon elle, pour que l'intervention armée soit légitime, elle devra découler d'une coalition internationale, notamment avec la France, les États-Unis, la Ligue arabe et un soutien de la Turquie et de pays de l'Union européenne. Incomplète, elle ne mentionne pas les mandats officiels nécessaires de l'ONU et de l'OTAN.

Une prise de position confirmée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls
Alors qu'il n'enregistre aucun résultat dans sa guerre contre les délinquants, il y va de son couplet sur la situation internationale."La France ne peut pas y aller seule. Il faut une coalition", a-t-il déclaré au Grand rendez-vous Europe 1 - iTélé - Le Monde. "Si le Conseil de sécurité (des Nations unies) est empêché d'agir", en raison de l'opposition des Russes et des Chinois, qu'il rend responsables, "une coalition doit se former. Elle doit être, c'est la position de la France, le plus large possible", a-t-il ajouté. "Nous sommes amenés forcément, par rapport à la capacité d'intervention, à attendre la décision des Etats-Unis", a-t-il avoué.

Pression politique accrue
En attendant, François Hollande s'est mis dans un bel embarras politique. Il avait envisagé un simple débat sans vote au Parlement le 4 septembre. Mais il est déjà contraint de lâcher du lest. Matignon a annoncé dimanche que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault recevra dès lundi les principaux responsables parlementaires -présidents de l'Assemblée et du Sénat, des groupes parlementaires, des commissions des Affaires étrangères et de la Défense- pour les informer de la situation en Syrie.  
Est-il concevable que l'exécutif puisse éviter l'organisation d'un vote en bonne et due forme ?

Avant  la reculade d'Obama, François Fillon et Jean-François Copé, le patron de l'UMP, avaient déjà tiré la sonnette d'alarme devant les risques d'une entrée en guerre, et le centriste Jean-Louis Borloo (UDI) avait réclamé samedi un "vote formel" au Parlement français. François Bayrou (MoDem) et Christian Jacob (UMP) - qui souhaite même que le gouvernement engage sa responsabilité - sont sur la même ligne, sans parler du Front de gauche et des souverainistes de tous bords. Hollande est isolé, à l'intérieur comme à l'extérieur. Reste que les Verts (EELV) restent en revanche étrangement silencieux: c'est leur conception du courage politique. 

Hollande peut-il encore faire l'économie d'un vote parlementaire ?
L'exécutif peut s'en tenir à la lettre de la Constitution et de son article 35 qui prévoit que "le gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention", un simple débat qui "n'est suivi d'aucun vote"
Mais il peut donc très bien passer outre le désaveu du peuple à 64% hostile. Deux voies au moins seraient envisageables
L'artillerie lourde avec "une déclaration de politique générale suivie d'un vote à l'Assemblée nationale et, le cas échéant, au Sénat" comme l'avait fait François Mitterrand en 1991 pour faire "parler les armes" dans la première guerre d'Irak, explique Didier Maus. 
La seconde voie, plus légère et suggérée par Dominique Chagnollaud, serait de recourir à l'article 50-1 de la Constitution introduit par la révision constitutionnelle de 2008, qui autorise le gouvernement à faire devant "l'une ou l'autre des assemblées" et "sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat" et peut "faire l'objet d'un vote" sans engagement de responsabilité. 

Il y aurait même une troisième voie, sans vote, selon Didier Maus: la convocation du Parlement en Congrès à Versailles pour une déclaration du président de la République. Cette possibilité offerte par la réforme constitutionnelle de 2008 est solennelle, mais respectueuse des représentants du peuple.  Nicolas Sarkozy y avait eu recours dès l'année suivante pour développer sa politique européenne. A l'Elysée, on trouve toutefois "un peu paradoxal que la droite considère que la procédure de l'article 35 est insuffisante, alors qu'elle en est l'auteur".

Hollande est illégitime à légitimer l'intervention militaire

La France a progressivement accablé le régime de Bachar al-Assad d'accusations sans preuves, au mépris de la présomption d'innocence. 
François Bayrou, le président du MoDem, dénonçait ce matin l'absence de preuves concrètes apportées par le gouvernement sur la possession d'armes chimiques, alors que les conclusions des experts de l'ONU n'ont pas encore été communiquées. "Le gouvernement s'apprête à rendre publiques des informations déclassifiées de source nationale [française] sur le programme chimique syrien", fait savoir une source gouvernementale. 

Pour dépasser le seul " faisceau d'indices " évoqué le 21 août dernier, le gouvernement français a décidé de déclassifier des documents secret-défense sur l'arsenal chimique détenu par le régime. 

Ce matin, après lecture d'une note interne relative à un rapport du renseignement américain, le Journal du Dimanche évoquait l'un des plus importants stocks d'agents chimiques du monde entre les mains de Bachar al-Assad, évalué à plus de 1.000 tonnes.
Est-ce une raison suffisante pour l'accuser ? 
Et Hollande a-t-il quoi que ce soit à envier à des autocrates tels que Ben Ali, Moubarak ou Bachar al-Assad ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):