Le PS diffamait bien avant la polémique sur la déchéance nationale
Le piège de la gauche tendu à l'opinion ?
Tandis que les Français sont dans la crise, la gauche s'ébat dans des jeux de salive pré-électorale. Il suffit pour s'en convaincre de dénombrer les candidats potentiels parmi les preneurs de parole (soulignement PaSiDupes).
La gauche est soumise à des réflexes conditionnés
Les « décrypteurs » distingués de la presse, avec Mediapart et Le Point, et de la politique, avec les charognards Arnaud Montebourg (PS) et Eva Joly (Europe Ecologie) se sont saisis de pseudo « révélations » par les suceurs en manque du sang des Bettencourt.
Puis d'autres, leurs semblables, ont compris tout le profit qu'ils pouvaient tirer du discours de Grenoble, d'abord qualifié de " grand spectacle" et de "propos guerriers non suivis d’effet" par le président du MoDem, François Bayrou, tandis que Ségol'haine Royal, la poissarde socialiste toujours prête aux mains, critiquait une République "qui pourrit par le sommet", s'accaparant ainsi l'image nauséabonde du "poisson qui pourrit par la tête" du poisseux Noël Mamère.
Sans une pensée non plus pour les victimes, la kyrielle d'organisations se lâcha une fois de plus. La Ligue des droits de l’homme, en choeur avec le communiste Mrap et le socialiste SOS-Racisme, étudia même une réaction "unitaire" de plus, évoquant par facilité populiste les pires "refrains" de notre histoire, "ceux des années 1930 destinés à attiser la haine contre les étrangers", autrement les "heures les plus sombres de notre Histoire", comme on a appris à dire à l'école auprès de nos maîtres partisans et comme on répète ad nauseam sur le Web. On tenta donc pour la enième fois de nous faire établir un parallèle avec « ce discours [qui] jusqu’à présent, était l’apanage de l’extrême droite », parallèle usé jusqu'à la corde, mais qui fait encore de l'usage. "En liant nationalité et délinquance, il fait ce que personne n’a jamais osé faire dans l’arc républicain, s’alarma le monsieur ...sécurité du PS – ils ont le leur- , Jean-Jacques Urvoas, qui s'opposa d'ailleurs à la « loi sur les violences en bande » votée le 2 mars 2010, car il est en effet en charge de l'insécurité socialiste. Lire PaSiDupes
Le meneur trotskiste du NPA, Olivier Besancenot, n'a pas dissimulé son exploitation politicienne du lynchage d'Eric Woerth, en décrivant un gouvernement "aux abois, qui joue sur les peurs en pensant faire oublier les retraites et l’affaire Woerth-Bettencourt".
Pierre Moscovici, dont le père naquit en Roumanie soviétique, alla même plus loin: "Qu’est-ce que ça veut dire, Français de souche et Français d’origine étrangère? Faudra-t-il bientôt porter un signe distinctif pour le savoir? Cette mesure scandaleuse rappelle celles en vigueur sous l’Occupation." C'était sans doute l'occasion d'évoquer en effet l'amitié de François Mitterrand avec René Bousquet, patron de la police sous l’Occupation mais invité de Latché.
Dans ce concert de crialleries de faussets, l'actuel et l'ex-premier secrétaire du PS, Martine Aubry, la maire de Lille, et le député de Corrèze, François Hollande, ou l’ancien premier ministre, Laurent Fabius, gardèrent de la hauteur, pour ne pas être "à la roue" de la parole présidentielle... "Martine Aubry fera des propositions concrètes à la rentrée en matière de sécurité, d’autorité et de citoyenneté, promis le porte-parole du parti, Benoît Hamon, comme à chaque fois que le PS n'a aucune proposition alternative. Cela se fera dans un forum dédié, sur lequel travaille actuellement François Rebsamen", ajouta-t-il, avouant de sévères divergences internes.
Le président du MRAP, Mouloud Aounit (candidat communiste malheureux), jugea en revanche "inacceptable" le "silence" de Martine Aubry: "Ce discours est une déclaration de guerre contre la République. Nous sommes en train de changer de régime. Tous les politiques doivent être au rendez-vous." N'adhère-t-il donc pas au Mouvement de la Paix ?
Enfin, les Roms se firent récupérer par l'opposition avec l'arrière pensée des prochaines présidentielles.
Pour le PS, "plutôt qu'une réponse sécuritaire et brutale", "c'est d'un travail de fond associant l'Etat, les collectivités territoriales (notamment les mairies), les associations, les services sociaux et les professionnels éducatifs dont les gens du voyage ont besoin", conclut-il. C'est ce que les partenaires de l'opposition, amateurs de discours et de double jeu (lire PaSiDupes sur André Vallini), mais praticiens du blocage, refusent pourtant en matière de videosurveillance, par exemple. Lire PaSiDupes
Quant aux Verts, ils ont mieux à faire que de se consacrer aux gens du voyage.
Daniel Cohn-Bendit menace de boycotter le raout d'Europe Ecologie suite au «délire du politiquement correct d’un noyau dur des Verts», alors que les écologistes ont essuyé un refus de Martine Aubry, invitée au grand débat sur le projet pour 2012, la gauche et les alliances. «C’est trop près du 15 août, elle n’a pas voulu écourter ses vacances», insinue Jean-Vincent Placé, le numéro 2 des Verts. La Ch'tite Aubry, qui n'entend rien et refuse tout, aura du mal à passer pour ouverte au dialogue.
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, malgré sa modération, a fait comprendre que le PS et les Verts ont adopté une attitude de lâcheté, estimant le 29 juillet dernier que le PS et les Verts "préfèrent nier la réalité" concernant "les problèmes que pose le comportement de certains" chez les gens du voyage, comme ils le font "pour les questions d'immigration". "Nos compatriotes qui subissent des pics de délinquance dans les zones où sont installés ces campements savent, eux, parfaitement de quoi on parle", conclut-il. "La vérité sur cette question comme sur beaucoup d'autres, est pourtant simple: il y a ceux qui regardent la vérité en face et qui agissent. ", observe le porte parole de l'UMP privée d'opposition constructive, par ceux qui prennent pourtant l'exemple allemand en exemple .
La gauche aime à faire tonner les caisses
C'est son goût refoulé pour Wagner...
En décembre 2009, Slate dénonçait déjà les outrances de la gauche
Voici l'article de Slate, magazine en ligne fondé, avec Jacques Attali, par Jean-Marie Colombani, ancien directeur du journal Le Monde:
Comparer Besson à Laval, le piège de l'outrance
La polémique enfle après les déclarations du député socialiste Jean-Christophe Cambadélis qui a comparé Eric Besson à Pierre Laval.
Ils auront mis le temps les socialistes mais ils auront fini par tomber dans le piège. Vous remarquerez que cette déclaration de Jean-Christophe Cambadélis n'est pas si récente que ça mais qu'elle est revenue quasiment à la Une quand Eric Besson a décidé de porter plainte contre son ancien camarade pour diffamation. Une plainte qui a pour but de faire de la publicité à une déclaration passée assez inaperçue dans cette ambiance d'outrance politique.
D'accusé, Besson est passé au statu de victime d'une agression verbale et de ce que l'UMP aura beau jeu d'appeler un lynchage politico-médiatique. Revenons à la comparaison Besson/ Laval. Si elle est tentante, elle est historiquement fausse, politiquement outrancière, stratégiquement imbécile. Historiquement, on peut effectivement faire une comparaison technique. Pierre Laval était un politicard de la troisième République, pas un idéologue, tellement arriviste qu'il a accepté de remiser tous les principes républicains avec un zèle criminel. Mais la comparaison devrait s'arrêter à la description d'un revirement opportuniste et zélé. Un peu comme la virulence anti-cléricale des curés défroqués ou l'anticommunisme radical des anciens communistes.
Quand il est question de comparaisons historiques, le degré et la nature peuvent se confondre et la comparaison de Jean-Christophe Cambadélis suggère que la nature du Sarkozysme à avoir [a à voir] avec le Pétainisme. Que le sort réservé aux immigrés dans notre société peut être comparé avec le statut des juifs en 40, ou plus exactement à la déportation des juifs de France en 42 puisque l'on parle de Pierre Laval, chef du gouvernement d'alors! Ce n'est pas excessif, c'est simplement radicalement faux.
Le philosophe Alain Badiou avait déjà comparé le sarkozysme et le pétainisme. Par une construction intellectuelle scabreuse, il avait échafaudé plusieurs critères. Le pétainisme s'appuie sur l'admiration d'un modèle étranger, le fascisme, le sarkozysme s'appuirait sur celui du libéralisme anglo-saxon; le pétainisme s'est construit sur l'idée d'expier une faute du passé, le Front populaire, le sarkozysme, mai 68; le pétainisme a un bouc émissaire, les juifs; le sarkozysme aussi: les immigrés. C'est aussi subtil que si l'on disait que le maire actuel de Vichy est forcement antisémite puisqu'il est maire de Vichy... Et c'est un piège parce que l'outrance est impopulaire. [L'outrance est également vulgaire et odieuses, certaines comparaisons injustes]
Quand, il y a un mois, Nicolas Sarkozy lance la campagne des régionales en parlant d'identité nationale et en affirmant que la terre fait partie de cette identité, en le soulignant bien lourdement, il le fait justement pour que les commentateurs et l'opposition se vautrent dans la comparaison oiseuse avec le pétainisme, qu'on lui ressorte «la terre ne ment pas» de Barrès repris par Pétain, afin de recréer du clivage bien voyant et de radicaliser la gauche. C'est un piège, il marche régulièrement. Il marche d'autant mieux que l'appât est vraiment appétissant. La faute de Jean-Christophe Cambadélis est bien sûr de tomber dans ce piège qui contribue à pourrir le débat public, mais la faute originelle, c'est justement d'utiliser avec tant de légèreté un appât si dangereux, si mal odorant. La faute originelle, Simone Veil l'avait bien perçue pendant la campagne.
Ça ne lui avait pourtant pas fait retirer son soutien à Nicolas Sarkozy mais je me souviens de sa mine effarée et désolée quand elle commentait le projet - uniquement fait pour choquer la gauche - du candidat Sarkozy de mêler, sous une seule administration, l'identité nationale et l'immigration. Le fait qu'un ancien socialiste accepte finalement d'être en charge de ce qui est (dans sa présentation plus que dans sa réalité) une hérésie républicaine, est une chose! Tomber dans le piège qu'il représente en le dénonçant maladroitement en est une autre.
Thomas Legrand
Les braillards congénitaux fonctionnent en chiens de Pavlov
Les pourisseurs de la vie publique
La sécrétion de la salive médiatique peut être provoquée par un contact direct avec une « révélation » ou une rumeur ou par un quelconque stimulus lié ou non à celle-ci, tel un communiqué de Conseil des ministres ou une quelconque annonce-appât.
Le piège de la gauche tendu à l'opinion ?
Tandis que les Français sont dans la crise, la gauche s'ébat dans des jeux de salive pré-électorale. Il suffit pour s'en convaincre de dénombrer les candidats potentiels parmi les preneurs de parole (soulignement PaSiDupes).
La gauche est soumise à des réflexes conditionnés
Les « décrypteurs » distingués de la presse, avec Mediapart et Le Point, et de la politique, avec les charognards Arnaud Montebourg (PS) et Eva Joly (Europe Ecologie) se sont saisis de pseudo « révélations » par les suceurs en manque du sang des Bettencourt.
Puis d'autres, leurs semblables, ont compris tout le profit qu'ils pouvaient tirer du discours de Grenoble, d'abord qualifié de " grand spectacle" et de "propos guerriers non suivis d’effet" par le président du MoDem, François Bayrou, tandis que Ségol'haine Royal, la poissarde socialiste toujours prête aux mains, critiquait une République "qui pourrit par le sommet", s'accaparant ainsi l'image nauséabonde du "poisson qui pourrit par la tête" du poisseux Noël Mamère.
Sans une pensée non plus pour les victimes, la kyrielle d'organisations se lâcha une fois de plus. La Ligue des droits de l’homme, en choeur avec le communiste Mrap et le socialiste SOS-Racisme, étudia même une réaction "unitaire" de plus, évoquant par facilité populiste les pires "refrains" de notre histoire, "ceux des années 1930 destinés à attiser la haine contre les étrangers", autrement les "heures les plus sombres de notre Histoire", comme on a appris à dire à l'école auprès de nos maîtres partisans et comme on répète ad nauseam sur le Web. On tenta donc pour la enième fois de nous faire établir un parallèle avec « ce discours [qui] jusqu’à présent, était l’apanage de l’extrême droite », parallèle usé jusqu'à la corde, mais qui fait encore de l'usage. "En liant nationalité et délinquance, il fait ce que personne n’a jamais osé faire dans l’arc républicain, s’alarma le monsieur ...sécurité du PS – ils ont le leur- , Jean-Jacques Urvoas, qui s'opposa d'ailleurs à la « loi sur les violences en bande » votée le 2 mars 2010, car il est en effet en charge de l'insécurité socialiste. Lire PaSiDupes
Le meneur trotskiste du NPA, Olivier Besancenot, n'a pas dissimulé son exploitation politicienne du lynchage d'Eric Woerth, en décrivant un gouvernement "aux abois, qui joue sur les peurs en pensant faire oublier les retraites et l’affaire Woerth-Bettencourt".
Pierre Moscovici, dont le père naquit en Roumanie soviétique, alla même plus loin: "Qu’est-ce que ça veut dire, Français de souche et Français d’origine étrangère? Faudra-t-il bientôt porter un signe distinctif pour le savoir? Cette mesure scandaleuse rappelle celles en vigueur sous l’Occupation." C'était sans doute l'occasion d'évoquer en effet l'amitié de François Mitterrand avec René Bousquet, patron de la police sous l’Occupation mais invité de Latché.
Dans ce concert de crialleries de faussets, l'actuel et l'ex-premier secrétaire du PS, Martine Aubry, la maire de Lille, et le député de Corrèze, François Hollande, ou l’ancien premier ministre, Laurent Fabius, gardèrent de la hauteur, pour ne pas être "à la roue" de la parole présidentielle... "Martine Aubry fera des propositions concrètes à la rentrée en matière de sécurité, d’autorité et de citoyenneté, promis le porte-parole du parti, Benoît Hamon, comme à chaque fois que le PS n'a aucune proposition alternative. Cela se fera dans un forum dédié, sur lequel travaille actuellement François Rebsamen", ajouta-t-il, avouant de sévères divergences internes.
Le président du MRAP, Mouloud Aounit (candidat communiste malheureux), jugea en revanche "inacceptable" le "silence" de Martine Aubry: "Ce discours est une déclaration de guerre contre la République. Nous sommes en train de changer de régime. Tous les politiques doivent être au rendez-vous." N'adhère-t-il donc pas au Mouvement de la Paix ?
Enfin, les Roms se firent récupérer par l'opposition avec l'arrière pensée des prochaines présidentielles.
Pour le PS, "plutôt qu'une réponse sécuritaire et brutale", "c'est d'un travail de fond associant l'Etat, les collectivités territoriales (notamment les mairies), les associations, les services sociaux et les professionnels éducatifs dont les gens du voyage ont besoin", conclut-il. C'est ce que les partenaires de l'opposition, amateurs de discours et de double jeu (lire PaSiDupes sur André Vallini), mais praticiens du blocage, refusent pourtant en matière de videosurveillance, par exemple. Lire PaSiDupes
Quant aux Verts, ils ont mieux à faire que de se consacrer aux gens du voyage.
Daniel Cohn-Bendit menace de boycotter le raout d'Europe Ecologie suite au «délire du politiquement correct d’un noyau dur des Verts», alors que les écologistes ont essuyé un refus de Martine Aubry, invitée au grand débat sur le projet pour 2012, la gauche et les alliances. «C’est trop près du 15 août, elle n’a pas voulu écourter ses vacances», insinue Jean-Vincent Placé, le numéro 2 des Verts. La Ch'tite Aubry, qui n'entend rien et refuse tout, aura du mal à passer pour ouverte au dialogue.
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, malgré sa modération, a fait comprendre que le PS et les Verts ont adopté une attitude de lâcheté, estimant le 29 juillet dernier que le PS et les Verts "préfèrent nier la réalité" concernant "les problèmes que pose le comportement de certains" chez les gens du voyage, comme ils le font "pour les questions d'immigration". "Nos compatriotes qui subissent des pics de délinquance dans les zones où sont installés ces campements savent, eux, parfaitement de quoi on parle", conclut-il. "La vérité sur cette question comme sur beaucoup d'autres, est pourtant simple: il y a ceux qui regardent la vérité en face et qui agissent. ", observe le porte parole de l'UMP privée d'opposition constructive, par ceux qui prennent pourtant l'exemple allemand en exemple .
La gauche aime à faire tonner les caisses
C'est son goût refoulé pour Wagner...
En décembre 2009, Slate dénonçait déjà les outrances de la gauche
Voici l'article de Slate, magazine en ligne fondé, avec Jacques Attali, par Jean-Marie Colombani, ancien directeur du journal Le Monde:
La polémique enfle après les déclarations du député socialiste Jean-Christophe Cambadélis qui a comparé Eric Besson à Pierre Laval.
Ils auront mis le temps les socialistes mais ils auront fini par tomber dans le piège. Vous remarquerez que cette déclaration de Jean-Christophe Cambadélis n'est pas si récente que ça mais qu'elle est revenue quasiment à la Une quand Eric Besson a décidé de porter plainte contre son ancien camarade pour diffamation. Une plainte qui a pour but de faire de la publicité à une déclaration passée assez inaperçue dans cette ambiance d'outrance politique.
D'accusé, Besson est passé au statu de victime d'une agression verbale et de ce que l'UMP aura beau jeu d'appeler un lynchage politico-médiatique. Revenons à la comparaison Besson/ Laval. Si elle est tentante, elle est historiquement fausse, politiquement outrancière, stratégiquement imbécile. Historiquement, on peut effectivement faire une comparaison technique. Pierre Laval était un politicard de la troisième République, pas un idéologue, tellement arriviste qu'il a accepté de remiser tous les principes républicains avec un zèle criminel. Mais la comparaison devrait s'arrêter à la description d'un revirement opportuniste et zélé. Un peu comme la virulence anti-cléricale des curés défroqués ou l'anticommunisme radical des anciens communistes.
Quand il est question de comparaisons historiques, le degré et la nature peuvent se confondre et la comparaison de Jean-Christophe Cambadélis suggère que la nature du Sarkozysme à avoir [a à voir] avec le Pétainisme. Que le sort réservé aux immigrés dans notre société peut être comparé avec le statut des juifs en 40, ou plus exactement à la déportation des juifs de France en 42 puisque l'on parle de Pierre Laval, chef du gouvernement d'alors! Ce n'est pas excessif, c'est simplement radicalement faux.
Le philosophe Alain Badiou avait déjà comparé le sarkozysme et le pétainisme. Par une construction intellectuelle scabreuse, il avait échafaudé plusieurs critères. Le pétainisme s'appuie sur l'admiration d'un modèle étranger, le fascisme, le sarkozysme s'appuirait sur celui du libéralisme anglo-saxon; le pétainisme s'est construit sur l'idée d'expier une faute du passé, le Front populaire, le sarkozysme, mai 68; le pétainisme a un bouc émissaire, les juifs; le sarkozysme aussi: les immigrés. C'est aussi subtil que si l'on disait que le maire actuel de Vichy est forcement antisémite puisqu'il est maire de Vichy... Et c'est un piège parce que l'outrance est impopulaire. [L'outrance est également vulgaire et odieuses, certaines comparaisons injustes]
Quand, il y a un mois, Nicolas Sarkozy lance la campagne des régionales en parlant d'identité nationale et en affirmant que la terre fait partie de cette identité, en le soulignant bien lourdement, il le fait justement pour que les commentateurs et l'opposition se vautrent dans la comparaison oiseuse avec le pétainisme, qu'on lui ressorte «la terre ne ment pas» de Barrès repris par Pétain, afin de recréer du clivage bien voyant et de radicaliser la gauche. C'est un piège, il marche régulièrement. Il marche d'autant mieux que l'appât est vraiment appétissant. La faute de Jean-Christophe Cambadélis est bien sûr de tomber dans ce piège qui contribue à pourrir le débat public, mais la faute originelle, c'est justement d'utiliser avec tant de légèreté un appât si dangereux, si mal odorant. La faute originelle, Simone Veil l'avait bien perçue pendant la campagne.
Ça ne lui avait pourtant pas fait retirer son soutien à Nicolas Sarkozy mais je me souviens de sa mine effarée et désolée quand elle commentait le projet - uniquement fait pour choquer la gauche - du candidat Sarkozy de mêler, sous une seule administration, l'identité nationale et l'immigration. Le fait qu'un ancien socialiste accepte finalement d'être en charge de ce qui est (dans sa présentation plus que dans sa réalité) une hérésie républicaine, est une chose! Tomber dans le piège qu'il représente en le dénonçant maladroitement en est une autre.
Thomas Legrand
Les braillards congénitaux fonctionnent en chiens de Pavlov
Les pourisseurs de la vie publique
La sécrétion de la salive médiatique peut être provoquée par un contact direct avec une « révélation » ou une rumeur ou par un quelconque stimulus lié ou non à celle-ci, tel un communiqué de Conseil des ministres ou une quelconque annonce-appât.
A défaut de culture et de réflexion, la caricature et le populisme.
Les socialistes vertueux, les humanistes de tout poil et les révolutionnaires tous horizons misent sur la validation de la presse, plus incultes (LePost), plus sournoise (Libération ou Le Point), plus amorale (Mediapart), plus provocante (Marianne) et plus virulente (les agences Reuters et A*P), sans compter les délires du Net.
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