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dimanche 15 août 2010

Les voyous de la presse valent-ils mieux que les blogueurs ?

Le renoncement à l'objectivité vs. la sincérité militante

Mediapart et Marianne ont donné de la presse française une bien piètre image.
Et ils ne s'en tiendront pas là aussi longtemps que leurs budgets ne seront pas sains et qu'ils sacrifieront l'éthique professionnelle et le respect du lecteur à l'idéologie et au profit. S'ils déçoivent certains, la plupart n'attendaient pas mieux d'Arnaud Montebourg et de la Chtite Aubry (PS) ou d'Eva Joly (Europe Ecologie)

Les blogueurs sont pourtant stigmatisés
au prétexte qu'ils sont parfois anonymes. En transgressant les règles du « politiquement correct » et en opposant leur amateurisme et leur bon sens à la désinformation et à l'arrogance des calculateurs et manipulateurs professionnels, ils perturbent les règles du jeu, car ils n'ont nul besoin d'impertinence pour démontrer leur indépendance, puisqu'ils sont véritablement libres de toute pression politique ou financière et forts de leurs seules convictions.

L'information livrée plume et micro liés aux militants

Les méthodes d'intoxication de l'opinion sont variées et pourtant connues mais toujours aussi ravageuses, malgré le nombre et l'exhaustivité des études depuis les origines de la presse, sous tous les régimes. Les journalistes ne recherchent plus l'objectivité; ils assument désormais un rôle d'analyse et revendiquent même le droit au commentaire de l'information. Or, qu'elle soit écrite ou télévisée, le consommateur d'actualité demande d'abord et avant tout à avoir connaissance des faits et ne supporte plus les commentaires que lorsqu'ils ne sont ni imposés ni masqués.
Les militants dissimulés en experts à prétentions quasiment scientifiques nous insupportent autant que les présentateurs de la météo qui se prennent pour des ingénieurs météorologues. Le journalisme n'est ni une science formelle (mathématique), ni une science exacte (chimie). Sera-t-elle jamais une science humaine puisque l'histoire elle-même ne vise plus tant à la rigueur qu'à l'idéologie. La masse des journalistes ne sont que des lecteurs serviles de dépêches d'agences. Les analyses et autres experts ne seront jamais plus que des militants diplômés ou non, mais reconnus par leurs pairs en politique et représentatifs de leur chapelle, parti ou syndicat. Lire PaSiDupes sur l'intoxication

La cohérence de l'anonymat

Puisque les journalistes ont renoncé à la contrainte de la recherche de l'objectivité pour façonner l'opinion, ils doivent annoncer la couleur.

Les règles déontologiques de la profession doivent désormais comporter l'annonce officielle de l'appartenance politique de chacun des journalistes. En jouant la transparence, les journalistes gagneraient en crédibilité.
Dans la mesure où la profession revendique son engagement politique et syndical et qu'elle se positionne pour ou contre au détriment d'un effort de neutralité, le voile de l'anonymat politique doit en effet être levé par la communauté médiatique: outre les experts militants (chercheurs CNRS et professeurs EHESS, par exemple, notoirement engagés) sont concernés les instituts de sondage (sociétés commerciales de droit privé et non pas des organisations universitaire et sociologique), mais aussi les sites web d’hébergement de vidéos, YouTube (Google) et Dailymotion (SA française) où tous les prétextes sont bons pour censurer les documents impertinents, et surtout les journalistes des agences de presse (grossistes de l'information -A*P, Paris; AP et Reuters (lien PaSiDupes) New York- et producteurs d'opinion).

L'impertinence raisonnée des journalistes manipulateurs

Chaque organe de presse s'entretient avec qui convient à sa thèse

Nous avons tous observé qu'un seul invité vaut pour l'ensemble. Ainsi, France Info a-t-elle une prédilection pour les syndicalistes et les militants associatifs.
=> Les membres du gouvernement ont certes droit à la parole, mais c'est de bon matin, pour alimenter les prises de position anti-gouvernementales, toutes les sept minutes, la journée durant et plus si l'affaire est rondement menée. Chaque phrase, chaque mot et chaque imprécision ou maladresse, tout est passé au crible et « décrypté », c'est-à-dire interprété et détourné en polémique.
Les intervenants appelés à réagir ensuite sont tous des opposants. Ils défilent alors les uns derrière les autres pour se déclarer représentatifs de la communauté -sans aucun mandat électif-, « délivrer », sur le ton de la sincérité désintéressée, le même message démagogique d'indignation et d'interpellation, avant de proférer sans concertation préalable, les menaces rituelles de mobilisation « unitaire ». On distingue CGT et FSU ou SNES et SNU-ipp, pour impressionner par le nombre, comme si ce n'étaient pas les mêmes. Une telle succession de belles âmes ne peut pas ne pas avoir l'impact escompté sur les gens simples.

=> Ils parlent pour « les » sans papiers ou « les » gens du voyage, et bien qu'ils n'en connaissent aucun, compatissent au sort de chacun, dramatisé et menaçant. Il faut comprendre que nous sommes tous des chômeurs en puissance et des malades en puissance privés de soins de proximité. Voire des justiciables en sursis victimes présumées des réformes et donc sans tribunaux, ni prisons à dimension humaine...
Ils ont un fort besoin de se valoriser, de se montrer meilleurs que dans la vraie vie et de se réconcilier avec eux-mêmes. Nous pensons tous par exemple aux « people » qui ont une mauvaise conscience de leur vie dissolue ou de leurs privilèges et se montrent parfois sous un jour inattendu que leur entourage meurtri au quotidien découvre, ébahi. Bon, chacun a besoin de s'admirer un instant ! Certains redressent leur image, mais d'autres défendent une idée, un principe ou un idéal, indépendamment de ses implications. Ce n'est pas leur problème, puisqu'il y a des élus, si incapables soient-ils, et des riches aux mains sales, si odieux soient-ils, pour penser ou donner 50% de leurs revenus.

=> L'expertise et l'appartenance politique ou syndicale de ces beaux parleurs ne sont pas clairement établies. Le langage ésotérique, les affirmations péremptoires et les accents de la sincérité compensent l'absence de fond scientifique. Mediapart s'est ainsi grillé dans l'affaire Bettencourt en admettant que ses « révélations » ne reposaient que sur du « plausible ».
La mission des agitateurs d'idées consiste simplement à rebondir à la demande sur toutes les situations ponctuelles et à se livrer à des généralisations abusives maquillées de bons sentiments, tant qu'à faire populistes. Ils se définissent en éveilleurs de conscience. A cet égard, les ONG, des organisations supranationales, qui n'ont aucune légitimité et ne doivent de comptes à personne, peuvent s'activer, dresser les actifs les uns contre les autres et créer des situations de violence, comme face aux pêcheurs, tout en donnant l'impression de leur utilité et en se posant en victimes innocentes.
Ainsi, sans les « citoyens vigilants », le monde ne serait pas … ce qu'il est.

=>
Les interviewés ne représentent souvent qu'eux-mêmes. La tâche du journaliste consiste alors à légitimer l'intervenant et à valider sa thèse, sur la base de son adéquation avec la ligne éditoriale de l'organe de presse. Le système fonctionne, si pervers soit-il, puisqu'il suffit d'être dans l'air du temps pour atteindre à la notoriété. La pensée unique ne domine et ne survit que par le jeu de ces conformités et soumissions transversales et entrecroisées, conscientes ou subies.

=> Le compassionnel continue de jouer à plein. Pour convaincre d'une injustice quelconque, le journaliste sait mettre en scène la sensibilité à fleur de peau du voisin de palier sous le choc, de la mère de famille hypersensible ou du retraité ébranlé par la vie. Le professionnel presse à chaud les victimes de questions orientées qui, sous la pression, donnent à penser que la situation est inhumaine, les dommages injustes et la responsabilité des pouvoirs publics immense. Manipulés par les élus locaux responsables et la presse récupératrice, les habitants de la zone notoirement submersible de La Faulte-sur-Mer ont profité à plein de cette mauvaise foi, tout en contribuant à l'exploitation politicienne d'un drame pourtant prévisible.

=> Les journalistes posent à leurs invités les questions préparées qui servent de ligne conductrice et de relance. Les réponses qui paraissent naturelles et spontanées ont en fait été mises au point et négociées.

'On ne nous dit pas tout', dit l'autre ?
On ne nous dit surtout pas comment nous sommes manipulés. Nous le sentons, nous le savons et nous refusons d'acheter la presse écrite. Et c'est aussi pourquoi, dans le meilleur des cas, nous zappons, désespérément.
Ou allons lire les blogs de nos semblables.

1 commentaire:

  1. bonjour à tous
    ah ! que les médias (et les posteurs) de tendance "droite" puissent avoir autant d'audience !!
    voeux pieux sans doute ! car la grande majorité des tribunes (télés, presse, web) sont résolument de "gôôôche" hélas !
    bonne journée à tous

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