Philippe Val rejoint Jean-Luc Hees, le nouveau président (1951, France Inter et Radio Classique) de Radio France, après 17 ans à la tête de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
Charlie Hebdo a officialisé mardi dans un communiqué le départ de Philippe Val, directeur de la publication et de la rédaction de l'hebdomadaire satirique. Philippe Val rejoint le groupe public Radio France. La décision de Philippe Val "était déjà prise à l'issue du procès des caricatures de Mahomet" en 2007 et 2008, mais "divers événements l'ont ensuite contraint à en différer l'application", précise l'hebdomadaire satirique.
La fonction à Radio France de Philippe Val n'est pas précisée dans le communiqué mais son nom circule pour prendre la direction de France Inter. Le journaliste est un proche du nouveau président du groupe, Jean-Luc Hees (ci-contre, à droite). "Val, je le connais depuis 20 ans et c'est quelqu'un avec qui je partage énormément de choses intellectuellement", a déclaré Jean-Luc Hees dans un entretien au Monde daté de mardi. "Bien sûr que l'on collaborera mais je ne sais pas à quel niveau", a dit Philippe Val au quotidien et à l'A*P (reproduction de plusieurs paragraphes par Libération et LePost).
"A Charlie Hebdo, le dessinateur et chroniqueur Charb sera le nouveau directeur de la publication et le dessinateur Riss occupera les fonctions de directeur de la rédaction, avec pour adjointe la journaliste Sylvie Coma".(A*P, Libération et LePost, et dans les mêmes termes)
En savoir plus sur Philippe Val ?
Philippe Val (né en 1952) affiche une sensibilité politique de gauche. Il participa aux galas de financement du journal Libération et collabora un temps au journal pour quelques reportages. C'est ainsi qu'il rencontra Cabu.
En 1992, il lança l'hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo, fondé et dirigé de 1969 à 1981 par l'équipe de feu Hara-Kiri (Georges Bernier, Delfeil de Ton, Cavanna,...). Il est l’un des actionnaires principaux de Charlie-Hebdo -- avec les dessinateurs Gébé et Cabu et le chanteur Renaud.
Ph. Val a l’expérience de la radio.
Il collabora parallèlement à divers journaux et radios dont Libération et France Inter, d’abord chez Jean-Luc Hees, dans l’émission Synergie, puis aux côtés de son successeur, Albert Algoud dans l'émission La partie continue et de Frédéric Bonnaud dans l'émission Charivari.
En 2006-2007, il participe tous les vendredis à l'émission hebdomadaire de José Artur et David Glaser Inoxydable sur France Inter. Depuis septembre 2007, il donne une chronique hebdomadaire dans Le Sept dix de France Inter.
Ses adversaires les plus déterminés sont ses camarades d'hier
Un bouffon? Un vendu? Un sarkozyste déguisé en contestataire? Ses ex-camarades s'interrogent...
« À l'origine engagé politiquement à gauche, Philippe Val prend progressivement au cours des années 2000 des positions idéologiques néo-libérales, néo-conservatrices, occidentalistes et islamophobes, qu'il exprime chaque semaine dans ses éditos "polémiques" de Charlie-Hebdo. Intellectuel autodidacte autoproclamé philosophe, infatué et autocrate, l'ancien gauchiste devenu réactionnaire provoque de nombreux conflits au sein de la rédaction et plusieurs collaborateurs sont contraints de se soumettre ou de quitter le journal. Plusieurs d'entre eux l'accusent aujourd'hui d'être un imposteur. Pro-israélien et philosémite notoire, Philippe Val se fait également une spécialité de voir des antisémites partout. Il devient parallèlement l'un des chouchous des médias et tient chronique sur plusieurs radios et chaînes de télévision, de Canal+ à iTélé en passant par France Culture et France Inter. Le petit écran fait aussi régulièrement appel au personnage lorsqu'il s'agit de diaboliser la mouvance de gauche: altermondialistes, libertaires, "islamo-gauchistes", "nonistes" au Traité de Constitution européenne et même Ségolène Royal qu'il qualifie de "degré zéro de la politique". »
Philippe Val abandonne un Charlie-Hebdo qu'il a en partie sabordé -- son concurrent Siné-Hebdo l'a rapidement supplanté sur le marché de la presse satirique (selon La République des Lettres) Les haineux se flattent d'anti-sémitisme, les arrogants fustigent les autodidactes et les sectaires gauchistes louent le conservatisme !
Ph. Val est souvent présenté comme un patron de presse dirigiste et autoritaire. Ses détracteurs contestent notamment sa direction de la rédaction, lors de plusieurs cas d'opposition ou de démission (Philippe Corcuff, Olivier Cyran, Lefred-Thouron…), voire de licenciements (par exemple l'actuelle collaboratrice du Monde diplomatique Mona Chollet). Val n'est pas François Hollande...
Plantu dessinera Val en nazi lors de l'affaire du licenciement du dessinateur antisémite mais aussi xénophobe.
Val reçoit par ailleurs le soutien d'éditorialistes tant du Figaro que de Libération, de Bernard-Henri Lévy ou de la ministre Christine Albanel avec celui de différentes associations comme la Licra, le Crif ou l'UEJ;
Les détracteurs de Ph. Val critiquent donc l'évolution de ses opinions politiques au fil des années qu'ils jugent parfois en contradiction avec les idéaux qu'il affichait par le passé (d'un anarchisme libertaire, frondeur et irrévérencieux à une position nettement « recentrée » et beaucoup plus conservatrice) : son soutien à l'intervention de l'OTAN au Kosovo, son soutien à la candidature « libéral-libertaire » de Daniel Cohn-Bendit lors des élections européenne de 1999, sa position en faveur du projet de traité constitutionnel européen en 2005, ses critiques systématiques à l'égard de l'extrême gauche (dans laquelle on le classait autrefois), son positionnement vis-à-vis de l'islamisme, son soutien aux États-Unis et à Israël.(source Wikipedia)
Ainsi, à l’été 2007 , sa présence à deux colloques a particulièrement retenu l’attention des militants 'libres' de rester figés:
Certains sectaires d’extrême-gauche ont qualifié ces deux interventions de dévoiement, et comme le signe du ralliement de Philippe Val à la « pensée unique » néo-libérale. Val s’est justifié en rétorquant que sa présence à ces deux universités d’été ne valait pas approbation des politiques défendues par leurs organisateurs (il a d’ailleurs refusé de signer le manifeste des Gracques), que « dialoguer ou débattre, ce n’est en aucun cas être complice », et que l’essence même du dialogue était de réunir deux interlocuteurs de points de vue différents. Il faudra voir ça à France Inter: ce serait une première ! Ses interventions se situaient toutefois toutes deux à contre-courant du cadre dans lequel elles ont chacune été prononcées : chez les Gracques, Val a évalué Désirdavenir Royal (la jugeant notamment « le degré zéro de la politique ») sur son flanc gauche, alors que ses hôtes se situaient clairement à la droite du PS ; chez les patrons, il a dénoncé la menace que représente selon lui les grands groupes industriels, tels Dassault (propriétaire du Figaro), Bouygues (propriétaire de TF1), Lagardère ou Bolloré pour la liberté de la presse et des media, reprochant à ses hôtes de manquer d’intérêt pour cette question et soulignant qu’ils « aim[ai]ent bien, en général, ce qui s’exprime en faveur de leurs intérêts ».
Ses multiples apparitions médiatiques, ses fréquentations avec ce qu'il est convenu de nommer « les élites » lui valent des railleries de la part de confrères journalistes qui, d'aucuns seront touchés de l'apprendre) s'excluent donc d'eux-mêmes de l'élite (Bernard Langlois, journaliste nourri par l'ORTF, mais aujourd'hui altermondialiste et membre fondateur de l'association ATTAC, Cyran, le pro-palestinien Daniel Mermet (cf. libellé PaSiDupes), Serge Halimi, et plus généralement les journalistes associés à la critique radicale des media et de la collusion des journalistes avec le pouvoir politique. Il est régulièrement invité dans Le premier pouvoir, émission de critique des medias sur France Culture. Il a régulièrement participé à N'ayons pas peur des mots, une émission de débat contradictoire animée par Samuel Étienne sur la chaîne d'information en continu i>télé.
Si la liberté était laissée à PaSiDupes...
Pour l’état-civil, il est en fait Olivier Muller-Cyran, journaliste indépendant allemand vivant en France. Il collabora de 1991 à 2001 au journal Charlie Hebdo avant de mettre en place d'un nouveau journal alternatif: CQFD, dont le comité de rédaction est en recherche d’emploi à Marseille (où précisément on peut croiser l’assassin du Général Audran, Jean-Marc Rouillan, Action Directe, AD) et spécialisés dans la critique des confrères des media, mais aussi dans la dénonciation des violences policières et de la double peine. Il s’active aussi dans d’autres journaux, qui ont reçu son onction, tels que Le Plan B ou Acrimed. On l’a compris, Olivier Cyran est aujourd'hui l'une des principales voix obscures de la presse écrite indépendante: indépendante du pouvoir, mais esclave de l’idéologie.
Cet autre journaliste objectif et indépendant encore hébergé par le service public mais qui a atteint l’âge de la retraite (1942), sauf s’il compte aller jusqu’à 70 ans, a été poursuivi par l'UEJF, la Licra et Avocats sans frontières (ASF) pour avoir diffusé, en 2002, des propos d'auditeurs concernant le conflit israélo-palestinien, ces associations l'attaquant pour « incitation à la haine raciale ». Reporters sans frontières a dénoncé de la part de Mermet des "pressions croissantes exercées sur les journalistes critiquant la politique d'Ariel Sharon ": ses confrères n’ont pas comme lui la liberté d’être indépendants…
Au total, la gauche intolérante qui prône la liberté, dont la liberté d'expression, monte au créneau
Mais pour Evene, "Philippe Val fait valser les conventions et dénonce sans retenue l'extrémisme, le conformisme et la censure en tout genre".
Radio France va donc être envahie de convulsions et retourner à la grève plus souvent qu'à son tour: fera-t-elle mieux que la FSU ? Un record difficile à battre, mais nous pouvons faire confiance en la presse libre mais objective, respectueuse et éthique !
Article passionnant
RépondreSupprimerMais surtout édifiant !
J'apprécie d'y trouver une documentation et des références que les médias taisent.
Merci à PASIDUPES d'éclairer notre jugement...
NB
Ce site ne fait pas mystère de ses orientations mais son effort de présentation de divers points de vue est louable: c'est pourquoi je reviendrai et le recommanderai autour de moi !