Un tiers des bloqueurs étaient des étudiants
La police a fait évacuer vendredi 8 mai au matin les quelques bloqueurs qui interdisaient depuis deux semaines l'accès de l'ensemble des étudiants à des bâtiments de l'université de Caen. Elle a procédé à 21 interpellations, a fait savoir la présidente de l'établissement, Josette Travert. L'ensemble des personnes interpellées, parmi lesquelles figurait seulement "un tiers environ d'étudiants", ont été relâchées dans la journée, selon la police. Quatorze d'entre eux ont passé la journée en cellule de dégrisement.
Un président d’université plus efficace que d’autres
L'intervention menée par une dizaine de policiers en uniforme survient deux jours après une déclaration du Premier ministre, François Fillon, dans laquelle il s'engageait à "rétablir l'ordre" sur les campus "chaque fois qu'un président d'université (le) demandera".
Josette Travert a confirmé avoir sollicité l'intervention des forces de l'ordre, alors que le mouvement universitaire qui dure depuis trois mois menace de s'enliser. "J'ai appelé la police ce matin à cause d'une intrusion des occupants dans un laboratoire" du bâtiment de sciences, qui "représentait un danger", a-t-elle expliqué. "Tout s'est déroulé dans le plus grand calme, il n'y a eu aucune violence, les personnes n'ont opposé aucune forme de résistance ni physique, ni verbale", a-t-elle affirmé.
Une enquête se poursuivait vendredi soir après une plainte de la présidence de l'université pour "intrusion avec effraction dans un local sensible et dégradation de biens publics".
Bâtiments dégradés
Le principal amphithéâtre de la faculté des sciences, qui avait été récemment rénové, a été entièrement recouvert de tags et d'inscriptions, de même que plusieurs salles, des couloirs, des escaliers et le hall d'accueil du bâtiment. Les locaux occupés par les squatters, où l'odeur d'alcool était encore forte plusieurs heures après leur expulsion, étaient jonchés de bouteilles, de verre brisé, de reliefs de nourriture ou de vêtements.
L'activité du campus de Caen est perturbée depuis trois mois par des étudiants et enseignants-chercheurs hostiles aux réformes de l'université. Le mouvement universitaire perturbe encore au moins une vingtaine d'établissements en France. Dans une dizaine d'universités, la tenue des examens est incertaine.
La présidente de l'Université de Caen annonce pourtant qu’il sera possible de valider le semestre grâce aux aménagements de calendrier.
Cela suppose que,
- soit le programme sera allégé et le diplôme dévalué,
- soit le nombre de semaines de cours peut à l’avenir être réduit.
Dans plusieurs autres, la rétention des notes du premier semestre empêche certains étudiants de s'inscrire dans une autre université pour l'an prochain.
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