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lundi 30 octobre 2006

Guet-apens à Marseille:une jeune femme brûlée dans un bus.
A Marseille, une étudiante de 26 ans est entre la vie et la mort, grièvement brûlée samedi soir dans l'incendie, prémédité par des jeunes gens, d'un bus tombé dans un "guet-apens", selon le procureur de la République de Marseille, Jacques Beaume. La jeune femme qui a été très grièvement brûlée aux bras, aux jambes, et au visage. Elle souffre de brûlures aux deuxième et troisième degrés. Mama est donc victime des violences annoncées à l’occasion de l'anniversaire programmé par la presse de la première nuit d'émeutes en 2005. Trois autres personnes ont été incommodées par les fumées toxiques.
Depuis une semaine, au moins sept autobus ont été incendiés dans des banlieues de grandes villes, dont six en région parisienne, par des groupes de personnes encagoulées et parfois armées, que la presse avait en quelque sorte mises au défi. Relevant d'une procédure criminelle, l'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. Les premiers témoignages de certains passagers et de la conductrice permettent à la police d'esquisser les grands traits de l'attaque.
Plusieurs adolescents, a-t-on appris de source policière, ont forcé la porte du bus de la ligne 32, appartenant à la RTM (Régie des Transports Marseillais), peu après 21h, à un arrêt situé face aux facultés du quartier Saint-Jérôme (XIIIe arrondissement de Marseille). Le bus du service public qui ne s'est pas désengagé..., assurant la liaison entre le centre-ville et les quartiers nord réputés difficiles, luttant ainsi contre la ghettoisation..., a été agressé une première fois dans son trajet aller, des jeunes voyous tentant en vain de monter à bord, entre deux arrêts, en dépit du règlement et du danger. Ils auraient attendu au même arrêt que le même véhicule repasse dans le sens inverse pour cette fois l'obliger à s'arrêter "par un mécanisme qu'il faut vérifier", selon le magistrat.
La deuxième fois, d'où la préméditation, il est alors 21H15, et ces "adolescents", au visage courageusement dissimulé comme il se doit dans leur capuche, forcent les portes du bus où sont assis une dizaine ou une douzaine de personnes, répandent de l'essence et y mettent le feu avant de prendre la fuite, selon une source policière.
Outre trois personnes indisposées par les fumées, une jeune femme, grièvement atteinte, est conduite en urgence dans un service spécialisé: "Ses jours sont en danger, elle est brûlée à 70% de la surface du corps", a précisé la direction de la communication de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
"Son état est gravissime", a confirmé le procureur Jacques Beaume un peu plus tard dans la nuit. Le magistrat a appelé les passagers vite rentrés chez eux -la plupart- à se faire connaître. "On a besoin de leurs témoignage", a-t-il insisté.
Marseille, deuxième ville de France, avait été largement épargnée par les troubles de l'automne passé. "C'est bien la preuve que les quartiers nord de Marseille réputés à l'abri sont tout aussi capables que la banlieue parisienne de générer des incidents très graves", a déclaré à l'AFP Bernard Coumes, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.

"Si les bus ne sont pas une cible vraiment nouvelle", ces récentes attaques constituent "une délinquance de rue organisée avec des repérages très rapides", estime Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, qui vient de publier "Frisson de l'émeute, violences urbaines et banlieues" (Seuil). Les auteurs de ces agressions visent des autobus qui s'approchent du quartier où ils vivent, tout comme ils ont incendié des écoles ou des équipements publics en novembre 2005 dans leur quartier, souligne Sebastien Roché.
"Ils sont dans une logique de territoire", renchérit le criminologue Alain Bauer, qui vient de terminer la dixième édition de "Violences et insécurité urbaines" (PUF). Autant dire que c'est un comportement de hyènes. Pour eux, le bus est à la fois un "intrus" et un "lieu de confrontation" car il "faut payer son ticket tout en respectant un certain nombre de règlements, comme de ne pas fumer ou de ne pas mettre les pieds sur la banquette". Les bras nous en tombent.
"Un bus, ce n'est pas une cible dangereuse à attaquer, comme une voiture de police, relève Sebastian Roché, le chauffeur et les passagers ne pourront pas s'opposer à l'agression, d'autant plus qu'une cagoule à 1,50 euro leur permet de se protéger à peu de frais des coûteux systèmes de vidéo installés dans le bus". Un autobus urbain coûte 200.000 euros au contribuables. De plus, ajoute Sebastien Roché, l'incendie d'un bus, un véhicule "hautement inflammable", est "très spectaculaire". Vendredi soir, après l'incendie des bus au Blanc-Mesnil, des témoins ont appelé des médias, dont l'AFP, pour proposer des photos ou des images des bus en feu. Sans commentaires.

Nous adressons nos vœux les plus sincères de rétablissement à Mama à qui nous souhaitons tout le courage nécessaire, et toute notre sympathie à sa famille.

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