Cachan: Sarkozy satisfait de l'accord pouvoirs publics - occupants du gymnase.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy s'est félicité vendredi de l'accord conclu entre les pouvoirs publics et les ex-squatteurs installés dans le gymnase de Cachan (Val-de-Marne), déclarant avoir "beaucoup travaillé pour que cet accord ait lieu", en marge d'un déplacement à Saint-Goazec (Finistère) sur le thème de l'aménagement du territoire. "Ça permet de résoudre des problèmes humains qu'il fallait résoudre", a-t-il ajouté.
L'accord, conclu tôt jeudi entre le ministère de l'Intérieur et Pierre Henry, directeur de France Terre d'Asile, de Danièle Mitterrand, et accepté par la majorité des occupants du gymnase, prévoit des hébergements sous la protection (!) de France Terre d'Asile pour les 158 sans-papiers présents parmi les occupants.
Leurs dossiers seront réexaminés au cas par cas par le ministère de l'Intérieur qui s'est engagé à ne pas les expulser durant cette procédure. "L'essentiel, c'est que ces enfants et ces femmes vont être hébergés par France Terre d'asile", a dit Nicolas Sarkozy vendredi.
Les autres occupants bénéficieront également d'une centaine de places d'hébergement provisoire, avant un relogement pérenne qui pourrait intervenir d'ici à la fin de l'année, selon SOS-Racisme qui, avec la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), a fait office de médiateur dans ce dossier. Le réseau ESF, qui a animé la rébellion, n’est pas partie prenante de ces accords…
Historique
Les occupants du gymnase -quelque 300 personnes-, qui avaient été expulsés par la police le 17 août dernier de l'ancienne cité universitaire insalubre de Cachan, squattée depuis trois ans par plusieurs centaines de personnes, avaient refusé le lendemain les hébergements provisoires en hôtel proposés par la préfecture et avaient trouvé refuge dans ce gymnase Belle Image de Cachan, mis à leur disposition par la municipalité socialiste.
Ils pourraient commencer à quitter les lieux ce week-end, un départ qui se fera "sur plusieurs jours", selon France Terre d'Asile.
Le 24 août, six des occupants avaient entamé une grève de la faim qui aura duré 44 jours. Les six grévistes de la faim ont cessé leur mouvement et sont désormais hospitalisées, a dit une porte-parole de SOS Racisme. Le très militant Dr Patrick Pelloux, (il n’était donc pas bien loin…) qui soigne deux d'entre elles à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, a confirmé que ces deux grévistes avaient commencé à s'alimenter jeudi matin.
La situation s'est finalement débloquée dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, grâce à la méditation discrète entamée plusieurs jours auparavant par SOS-Racisme et la LICRA entre les occupants et les pouvoirs publics. Patrick Gaubert, président de la Licra, a assuré avoir reçu des "garanties" pour que les familles qui craignaient des expulsions n'aient "rien à craindre". Selon lui, une centaine d'occupants du gymnase seraient en situation irrégulière. Le maire socialiste de Cachan, Jean-Yves Le Bouillonnec, a affirmé sur France Info qu'"il n'y aura(it) pas de procédure d'expulsion" pendant l'examen des dossiers de régularisation.
Nicolas Sarkozy avait provoqué l'ire de la gauche mardi en déclarant, ce qui est l’évidence même, que le maire de Cachan et les associations exploitaient la misère des familles à des fins politiques. Le Parti socialiste s'est pourtant félicité des avancées dans ce dossier, mais, comme le FN, a attaqué Nicolas Sarkozy. "Le ministre de l'Intérieur a été contraint de reconnaître qu'il était dans l'erreur depuis plus d'un mois (...), ose affirmer le PS dans un communiqué.
Et, pour d’autres raisons, le FN a déclaré : "Le message est clair : venez en France, venez-y de façon illégale, vous serez les premiers à trouver un logement. Le message est signé Nicolas Sarkozy", lit-on dans un communiqué.
Le ministre a par ailleurs souligné qu'il n'était "pas possible uniquement parce que l'on squatte (...) d'avoir des droits que les autres n'ont pas".
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