POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

Affichage des articles dont le libellé est France Télécom. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est France Télécom. Afficher tous les articles

vendredi 4 octobre 2013

Le matelas de billets des syndicats

La fiscalisation socialiste ne frappe pas tous les riches

Subventions à gogo, permanents par milliers, gabegie... 

Ils touchent 4 milliards par an de la collectivité pour 8 % de syndiqués. Un rapport parlementaire lève ce voile-là... 

Des vacances à Dakar aux frais de France Télécom ! En février dernier, 12 délégués syndicaux du groupe se sont rendus au Sénégal, officiellement pour assister au Forum social mondial, rassemblement annuel des altermondialistes
: des camarades de la CGT et de la FSU (enseignants) étaient de la partie. SUD n'avait pas rechigné non plus. Dans leurs valises, un mandat en bonne et due forme du très imposant Comité central de l'unité économique et sociale (CCUES). Pour représenter les salariés de France Télécom face à la "place importante faite au secteur des télécoms, notamment dans le cadre des relations nord-sud", la délégation a reçu un chèque de 12.000 euros. À l'heure où les entreprises serrent les coûts et l'État taille dans ses dépenses, les syndicats ne rechignent pas à envoyer leurs membres au soleil, tous frais payés, simplement "pour nourrir leur réflexion".

La pratique est plutôt ordinaire dans une France qui n'aime pas ses syndicats mais les nourrit grassement. Car si le syndicalisme n'a jamais été aussi peu représentatif dans notre pays - seuls 8 % des salariés (public et privé confondus) adhèrent à une organisation, le taux le plus bas de l'Union européenne ! -, la machine syndicale, elle, se porte bien, très bien même. Et pour cause: elle vit aux crochets des autres ! C'est la démonstration choc que font les députés dans un rapport rendu public cette semaine, et que Le Figaro Magazine a pu consulter en avant-première.

Au terme d'une commission d'enquête de six mois, de dizaines d'auditions,
les élus font ce constat: la collectivité fait chaque année un chèque de 4 milliards d'euros pour financer l'activité syndicale. Presque l'équivalent du budget de l'Enseignement supérieur...
(Infographie : Olivier Cailleau/Source :
Commission d'enquête parlementaire
sur le financement des syndicats)
Les cotisations ne représentent qu'une part infime des budgets syndicaux: guère plus de 3 à 4% pour les organisations représentant les salariés et de 15 à 60 % selon les cas pour les structures patronales.C'est une «exception française en Europe», relèvent les parlementaires, soulignant qu'ailleurs sur le continent, «les cotisations occupent une part primordiale dans les ressources des syndicats, plus de 80% dans l'ensemble». Leur «légitimité» est à ce prix, notamment vis-à-vis des pouvoirs publics, glisse le rapport.

Ici, ce sont les détachements syndicaux, les décharges horaires, les subventions aux comités d'entreprise ou encore la gestion des organismes sociaux et de la formation professionnelle qui fournissent le gros des moyens. Un système opaque mais bien huilé mis en place au lendemain de la guerre et que personne - même en ces temps de crise - n'a osé remettre en cause. Et surtout pas l'État impécunieux, pourtant avide d'économies. Y trouverait-il son compte?

Nicolas Perruchot savait qu'il avançait en terrain miné 

Ce député centriste qui a fait une entrée tonitruante sur la scène politique en 2001, en évinçant Jack Lang de la Mairie de Blois, a décidé de se pencher sur cette délicate question. 
L'annonce de sa commission d'enquête a été fraîchement accueillie "en haut lieu", sourit-il. À plusieurs reprises, on m'a fait dire qu'une commission d'enquête parlementaire sur le prix de l'essence serait mieux venue", indique Perruchot, pas mécontent de n'en avoir fait qu'à sa tête.

Les syndicats ne se sont pas bousculés à la porte de la commission. "Nous nous sommes même demandés si nous aurions besoin de faire intervenir la force publique, comme nous en avons le droit", confie-t-il. Les représentants de l'UIMM - la puissante fédération patronale de la métallurgie - ou de FO ne se sont présentés à la convocation des députés qu'in extremis, lors de la dernière semaine d'audition.

On comprend leurs réticences. 
Le tableau que dressent les élus est décapant: "mécanismes de financement structurellement opaques", "absence de prise en considération (...) des mises à disposition de personnels et de locaux", "dérives"... Le schéma des circuits de financement qu'ils ont tenté de reconstituer vaut son pesant d'or, tant il est incompréhensible. Seule la nébuleuse des socialistes peut rivaliser: prenez par exemple la Ligue de l'Enseignement, une confédération d'associations françaises d'éducation populaire et laïque (soutenue par la FCPE), dont l'UFOLEP, ou la pompe à fric de la MAE, mutuelle assurance de l'éducation,, etc...
Lien PaSiDupes - " Hollande, mouillé dans le procès Teulade " : Le chef de l'État devrait être cité comme témoin lors du procès de son ancien suppléant en Corrèze.

Les députés se sont fondés pour leur enquête sur de tout nouveaux éléments,
fournis par les fédérations elles-mêmes. Car, pour la première fois cette année, les organisations syndicales et patronales ont dû se livrer à un exercice d'un genre nouveau: la publication de leurs comptes, en vertu de la loi d'août 2008 sur la représentativité syndicale. Personne n'avait osé leur demander le moindre bilan depuis la loi Waldeck-Rousseau créant les syndicats en... 1884 !
Certes, une incertitude plane encore sur les obligations des puissants syndicats de la fonction publique. En outre, toutes les organisations ne se sont pas pliées aux nouvelles règles du jeu avec le même entrain, certaines les ont même royalement ignorées. On attend toujours les comptes de FO pour 2010, de même que ceux de l'Union nationale des professions libérales (Unapl). Quant à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), elle a carrément fait savoir qu'elle n'entend pas commencer l'exercice avant l'année prochaine.

Bernard Thibault, lui, a fait le choix de présenter le bilan de la CGT à la presse le 14 novembre. Sur 79 millions d'euros de cotisations versés par ses adhérents, un peu moins de 13 ont été affectés à la confédération pour financer ses activités, a-t-il détaillé. Ce qui lui a permis d'affirmer que près des deux tiers des recettes de la CGT provenaient des adhérents. À l'entendre, on serait donc "très loin" de l'image d'un syndicat "fonctionnant avec l'argent public". Simple enfumage. 

Ce que l'on nomme par facilité "syndicat" est juridiquement composé d'une kyrielle de structures: sections d'entreprises, unions locales, départementales, fédérations professionnelles... La maison-mère est souvent elle-même incapable d'indiquer avec certitude le nombre de ses affidés. La CGT, par exemple, hésite entre 25.000 et 30.000 entités.

Quoi qu'en dise B. Thibault, l'essentiel de la richesse des syndicats de salariés provient des moyens humains

Ainsi, toute décharge horaire est-elle précieuse - mise à leur disposition par les entreprises et surtout par l'Etat. Ces petites mains se comptent par dizaines de milliers dans la fonction publique. Ou plutôt, elles ne se comptent pas. Car en la matière, l'unité de mesure, c'est l'estimation, à vu de nez, une pratique qui fat des merveilles à chaque rassemblement ou grève. Le doigt mouillé.

Pour en avoir le cœur net,
l'Inspection générale de l'administration a épluché l'an dernier les mécanismes de mise à disposition pour les syndicats de la fonction publique dans deux départements, le Rhône et le Loiret. Son rapport, resté confidentiel, montre que l'administration n'est pas tatillonne avec les absences syndicales, qu'elle a parfois même renoncé à comptabiliser. Au service des impôts notamment, les syndicats déclarent que tous les droits syndicaux ont été pris quand la direction, elle, fait état d'une importante sous-consommation des heures de détachement ! De manière générale, les administrations peinent à distinguer les différents types d'absence ou de décharge.
Lien PaSiDupes - La CFDT partagerait son trésor de guerre avec les grévistes" : La CGT et SUD seront-ils aussi pour le partage des richesses ?

Les abus prospèrent dans un univers où règne le flou. 
Soumis aux questions des inspecteurs de l'administration, les directeurs des ressources humaines des ministères ont bien dû admettre qu'ils ne disposent d'aucun tableau de bord détaillé de leurs effectifs. Malgré toute leur bonne volonté! Des réponses au moins aussi vagues ont été données aux députés. Du bout des lèvres, au ministère de la Fonction publique, on reconnaît qu'environ 17.000 agents (en postes équivalents temps plein) seraient mis à la disposition des syndicats dans la fonction publique. Dont près de 1200 à l'Éducation nationale. Et encore, la technique du doigt mouillé peut avoir des ratés... Les parlementaires ont conclu de cet aveu à moitié officiel que la réalité devait se situer bien au-dessus et Perruchot avance le chiffre de "28.000 équivalents temps plein pour les trois fonctions publiques". Si l'on s'en tient au chiffre officiel, les moyens humains offerts aux syndicats par l'État représenteraient une enveloppe minimale de 1,3 milliard d'euros. "J'ai dit à Valérie Pécresse: rien qu'avec une économie de 10% sur ce budget, je te fais l'équivalent de deux taxes sodas", ironise le rapporteur.

Dans certains services de l'État fortement syndiqués, comme la police, ces mises à disposition ont atteint une telle ampleur que le ministre a dû taper du poing sur la table. Depuis une dizaine de jours, le cabinet du ministre de l'Intérieur reçoit discrètement les syndicats de policiers les uns après les autres. Claude Guéant a alors lancé un pavé dans la mare en déclarant qu'il comptait "remettre les policiers sur le terrain". Aucun syndicat ne lui aura pardonné. Depuis les déclarations du ministre, les langues se délient, et les différentes centrales se renvoient la patate chaude. Les uns ont reconnu des syndicalistes policiers assurant le service d'ordre de manifestation d'un candidat de gauche, les autres dénoncent les moyens humains particulièrement généreux consacrés aux œuvres sociales de la police. Jusqu'où le ministre de l'Intérieur pouvait-il aller trop loin? 
Dans bien des cas, les administrations préfèrent fermer les yeux pour assurer la paix sociale. "Globalement, les quotas de détachement dans la fonction publique ont souvent été dépassés avec la bénédiction des ministères", concède un connaisseur.  Une bénédiction sous la menace !

Cette stratégie dépasse de beaucoup les détachements de permanents syndicaux. Elle passe aussi par des largesses aux comités d'entreprise, la mise à disposition de locaux et de moyens matériels. Le Syndicat de la Magistrature n'est-il pas hébergé par le ministère de la Justice ? Toujours dans la police, à Lyon, les syndicats policiers bénéficient depuis 2008, date de la destruction d'un immeuble ancien, d'un relogement dans le domaine privé pour un loyer annuel de 87.000 euros.

Au fil des ans, certains comités d'entreprise de la sphère publique sont devenus de véritables coffres-forts ! 
Il est vrai que les patrons n'hésitent pas à mettre la main à la poche bien au-delà des obligations prévues par la loi. Manière d'acheter, au prix fort, la paix sociale. 
Pierre Mongin, à la tête de la RATP, n'aligne-t-il pas 16 millions par an, c'est-à-dire 7 de plus que ce que lui imposent les textes, dans la caisse syndicale?
Durant plus de dix ans à la tête d'Air France, Jean-Cyril Spinetta a mis des sommes importantes à disposition de ses comités d'entreprise (3,1 % de la masse salariale). Un compte courant avait même été mis à disposition par l'entreprise pour éponger les dettes et la gestion hasardeuse du CCE. 
Air France l'a fermé en 2008 et a accepté d'éponger un découvert de 7 millions d'euros. Une goutte d'eau face aux enjeux poursuivis par la direction: faire passer la privatisation de l'entreprise et la fusion avec le néerlandais KLM.
Même chose à EDF, qui abrite la plus grosse cagnotte de la CGT, l'intouchable Caisse centrale d'action sociale (CCAS). "Les magistrats ne comprennent rien aux impératifs économiques!" s'était emporté un certain ministre du Budget en 2004 alors qu'une information judiciaire était ouverte sur les irrégularités de la gestion du comité d'entreprise (4000 permanents syndicaux). Met-on en cause la gestion d'un syndicat majoritaire à la veille d'un changement de statut de l'entreprise? 
Chez France Télécom-Orange, la direction a trouvé une méthode tout aussi efficace de mettre de l'huile dans les rouages: acheter des pages de publicité dans les journaux syndicaux ou encore louer des stands dans les grands congrès.

Par comparaison, les entreprises privées "contribuent financièrement assez peu, sauf exception, au financement des syndicats de leurs salariés", note la commission d'enquête parlementaire. Hormis les décharges horaires prévues par la loi et les locaux syndicaux mis à disposition et dûment mentionnés dans leurs comptes. Au total, les députés évaluent le coût de la représentativité syndicale dans le secteur privé à 1,6 milliard d'euros. Un chiffre qui "ne correspond pas, à proprement parler, au financement des "syndicats", mais plus précisément à celui de l'activité de représentation, de défense, de revendication menée par les syndicalistes dans les entreprises", note le rapport. En outre, plus des trois quarts de ces syndicalistes sont élus par le personnel et non désignés par leur syndicats.
 

Les organisations syndicales et patronales se partagent enfin également le gros gâteau du paritarisme depuis plus de soixante ans. Ce sont elles qui gèrent le circuit de la formation professionnelle en France (un pactole de 6,3 milliards) et le "1% logement". 
Elles encore qui sont aux commandes des grands organismes de la Sécurité sociale et de l'Unedic, des mastodontes qui assoient leur puissance et font vivre des dizaines de milliers de militants promus au rang d'administrateurs. Indemnités forfaitaires, frais de formation, prise en charge de secrétariat, voyages d'études...: les députés énumèrent les multiples avantages que procure la gestion des organismes paritaires (voir tableau). "Tout le monde se tient par la barbichette, car tout le monde en croque", résume un dirigeant d'une caisse de retraite complémentaire, la galaxie Agirc-Arrco.

Denis Gautier-Sauvagnac, ancien dirigeant de la très puissante UIMM au sein du Medef, n'a toujours pas livré les secrets de la "fluidification du dialogue social"
19 millions d'euros ont été retirés en liquide des caisses de l'organisation entre 2000 et 2007, qui auraient majoritairement servi au financement occulte de syndicats, selon les soupçons des enquêteurs.
"Je suis parvenu à la conclusion qu'il existe bien un système, une stratégie globale et une alliance objective entre acteurs concernés, analyse Jean-Luc Touly, syndicaliste lui-même, en cours de rédaction de son deuxième ouvrage sur les financements occultes. Si la CGT n'a pas mené la fronde lors de la réforme des régimes sociaux, comme elle aurait pu facilement le faire, c'est que le gouvernement avait une monnaie d'échange: la loi sur la transparence des comptes syndicaux dont l'incidence est limitée."
Lien PaSiDupes - Hollande accordera-t-il l'impunité aux syndicats ? : Le PS permet le vote de la loi sur l'amnistie syndicale au Sénat"

Au plus fort de la crise, les confédérations affichent une insolente santé financière.
Toutes les centrales sont propriétaires de vastes locaux parisiens : le siège du Medef est valorisé 24 millions d'euros, l'UIMM dispose d'un trésor de guerre de près de 505 millions d'euros, selon le rapport. Mais le Sénat et l'Assemblée nationale aussi... 
A la tête de la CFDT, François Chérèque avouait avoir du mal à cacher ses économies de plus de 350 millions d'euros, dont 34,7 millions de "trésorerie disponible". Celle de la CGT est de 42 millions d'euros. Les fruits d'une "gestion de père de famille" ont expliqué, sans rire, plusieurs responsables syndicaux...

Des rentiers, les syndicats français? Ils fonctionnent en tout cas très bien indépendamment de leur manque de représentativité. Inutile de grandir pour s'enrichir ! À l'extrême, ils n'auraient guère besoin d'adhérents. Premier syndicat français, la CGT en compte 670.000. Très loin des 2,4 millions d'IG Metall, le syndicat allemand des "métallos".

Et ce rapport fait l'impasse sur le patrimoine immobilier des syndicats des pauvres
Lien PaSiDupes - "15 immeubles sous-occupés que Duflot va réquisitionner" : 15 châteaux trop beaux pour les pauvres de Duflot ministre du Logement Ayrault"

Petite précision: ce rapport date en fait de 2011
Depuis Hollande a promis de soutenir les associations et les syndicats.
Pourra-t-on encore évoquer des "dérives" ou devra-t-on parler de gabegie publique ? Il est des niches fiscales sur lesquelles Hollande ne s'attarde pas...


vendredi 3 mai 2013

"Dailymotion finira par mourir" et Montebourg s'en lavera les mains

Copé : "la politique industrielle de ce gouvernement est incompréhensible"

L'un a critiqué son "coup de communication politique, l'autre a dénoncé l' interventionnisme d'Arnaud Montebourg
Ras le béret des franchouillards !

L'un 
Jean-François Copé, le patron de l'UMP, était sur RTL, l'autre Stéphane Richard, la patron de France Télécom/Orange, répondait aux questions d' Europe 1, mais les deux sont d'accord dans le dossier Dailymotion, dont le ministre du Redressement politique a bloqué le rachat par Yahoo!L'Américain souhaitait racheter à France Télécom 75% du capital de Dailymotion, avec une option pour monter à 100%. L'Etat n'a pas voulu aller plus loin que 50%, à cause de la "santé vacillante" de Yahoo!.

Quant à Dailymotion, il ne gagne vraiment de l'argent que depuis 2010, alors que le site a été lancé en janvier 2005, un mois avant YouTube. Un petit mois qui n'a pas suffi à monopoliser le marché : YouTube reçoit plus du double de visiteurs unique et totalise près de dix fois plus de vidéos vues par mois.

Copé : "on fait rire les autres pays par notre inconstance"

Sur Europe 1, Jean-François Copé, était abasourdi. 
"La politique industrielle de ce gouvernement est incompréhensible", a jugé en préambule le président de l'UMP. "L'image qui est donnée aujourd'hui, sur le dossier Dailymotion, aux économies des autres pays, c'est qu'il ne faut plus investir en France. On fait rire les autres pays par notre inconstance, a-t-il déploré, fustigeant à plusieurs reprises le "coup de communication de Montebourg."

Et d'ajouter : "le problème, c'est que Dailymotion doit se développer à l'étranger. Il ne peut pas le faire sans partenaire extérieur. Yahoo! était un de ces partenaires. Comment aller sur le marché américain si on n'est pas partenaire d'une grande entreprise américaine ? A défaut, il faudrait imaginer un projet européen, mais il n'y a pas de grande entreprise ni de marché européen sur ce secteur du numérique."

Cacophonie au gouvernement. 

Mercredi,
Montebourg avait prétendu avoir pris cette décision en concertation avec son ministre de tutelle. Sauf que Pierre Moscovici l'a démenti, expliquant n'avoir pas été particulièrement impliqué dans ce dossier.

Dailymotion, qui emploie environ 150 personnes dont 120 en France, est un petit concurrent de YouTube, qui appartient au géant américain Google. Il est classé 31e site le plus visité au monde par l'institut comScore, spécialisé dans les audiences web.

VOIR et ENTENDRE Jean-François Copé faire un tour d'horizon du paysage politique:




Copé : "On avait prévenu les Français, on leur... par Europe1fr

Le patron de France Télécom/Orange rappelle ainsi l'indépendance de son groupe face à l'Etat français


Le très dirigiste Montebourg est un encombrant actionnaire.  Le ministre du Redressement productif a fait capoter la vente de l'hébergeur français de vidéos au géant américain. Dans un communiqué, le stalinien assure regretter que les deux groupes "n'aient pu aboutir à la conclusion d'un accord satisfaisant pour l'ensemble des parties". Son souhait était "qu'un partenariat entre Yahoo! et Orange soit construit sur une base équilibrée, mutuellement bénéfique aux deux entreprises".

Selon le Wall Street Journal, le ministre se serait en fait opposé à la vente de "l'une des meilleures startups françaises", au journal "les Echos".

Benoît Hamon ne craint pas un instant de précipiter la fin d'une belle aventure industrielle


VOIR et ENTENDRE Montebourg certifier que Dailymotion est "une pépite française qu'il faut protéger":




Sur France Interle ministre délégué de l'Economie sociale et idéologue archaïque estimé jeudi matin que "les gouvernements ont le droit de dire ce qu'est l'intérêt général" et qu'à travers l'intervention de l'Etat, qui détient 27% de l'opérateur France Télécom, actuel propriétaire de Dailymotion, le but était de "montrer que nous nous protégeons et que nous nous protègerons. Nous prenons des décisions pour protéger nos capitaux, nos créations, nos capacités d'innovation. [Rien sur les emplois ! ]

Il retourne sans cesse à  ses vieilles lunes, ajoutant que "si l'Europe se protégeait beaucoup mieux, elle serait beaucoup plus forte face aux Etats-Unis, à la Chine, aux émergents".

Stéphane Richard, patron de France Télécom tempête 
"Dailymotion est une filiale d'Orange et non de l'Etat. C'est le groupe, sa direction et son conseil d'administration qui gèrent ce dossier", fait valoir Stéphane Richard, le patron de France Télécom/Orange, au journal "les Echos".
"J'avais pourtant refusé que Yahoo! dispose d'une option pour acheter la totalité du capital de Dailymotion, et nous étions sur le point de trouver un arrangement", a regretté le patron de France Télécom. 

Stéphane Richard a insisté sur le fait que "ce n'est pas à la demande de l'Etat" que son groupe a investi début 2011 dans Dailymotion qui "s'est révélé une bonne affaire, dont la valeur a doublé ou triplé". 

Il dit aussi préférer que l'Etat renonce à sa démarche consistant à proposer de mobiliser des financements publics
en vue du développement de Dailymotion. "Nous ne cherchons pas des partenaires financiers ! Notre priorité est de trouver un allié qui assure le développement de Dailymotion hors d'Europe", a-t-il souligné.
"Nous avons envisagé plus de 60 partenaires potentiels en France et à l'étranger avant de nous focaliser sur Yahoo ! Maintenant, nous allons reprendre nos recherches", a-t-il affirmé. Pour nombre d'analystes, Dailymotion doit être adossé à un partenaire en mesure de lui ouvrir le vital marché américain.
Montebourg en a décidé autrement. Ses 1900 salariés s'interrogent sur leur avenir. 


Pour le fondateur de Priceminister.com, l'avenir du site de vidéos en ligne passe forcément par l'international.

Pierre Kosciusko-Morizet fustige la position du gouvernement dans ce dossier. Interrogé vendredi matin sur Europe 1, il s'est montré très critique vis-à-vis du gouvernement. "Ça n'a aucun sens que Dailymotion reste français. C'est une boite globale, qui fait l'essentiel de son chiffre d'affaires hors de France. Elle a besoin d'un acteur mondial pour se développer. Si elle ne se vend pas, à Yahoo ! ou à un autre, elle finira par mourir." 
http://www.europe1.fr/Economie/Dailymotion-finira-par-mourir-1504357/ 

Pierre Kosciusko-Morizet raille également ceux qui présentent le site de vidéos comme une entreprise stratégique
: "c'est de la vidéo sur Internet, on n'est pas dans la fabrication d'avions militaires ! Ce qui serait vraiment stratégique, ce serait de créer les conditions pour développer un groupe comme Yahoo ! en France." 

mardi 6 décembre 2011

Le trésor de guerre des comités d'entreprise, pour qui ?

La gauche s'enrichit "au service" des défavorisés

Pour commencer, il faut lutter pour

le pouvoir d'achat des syndicats et des CE,

menacé par les patrons...



Les Comités d'entreprise sont des nantis

Les syndicats, CGT en tête, règnent sur une poignée de puissants CE du secteur public, fortement subventionnés par des patrons qui achètent la paix sociale. Tous les excès sont permis.

Au comité central d'entreprise (CCE) de France Télécom, les élus [qui ne se suicident pas comme nombre de leurs 'camarades', mais, le savaient-ils,] partent en voyage d'étude au frais des agences de voyage pour tester les lieux de vacances qui seront proposés aux salariés du groupe. " C'est de la corruption pure et simple ", explique un délégué syndical de l'entreprise. Mais ces pratiques ne sont pas propres à notre CCE. On les retrouve partout. " [L'éthique de l'égalité est sauve !]
La CGT (26,04%), SUD-PTT (22,29%) et CFDT (21,91%), dans cet ordre aux dernières élections professionnelles, se partagent presqu'également les responsabilités.
L'an dernier, un rapport d'audit a révélé que le CCE d'Air France louait pour ses salariés en 2009 " des Mercedes, des Chevrolet et des Peugeot 807 ", alors qu'il possède sa propre flotte de véhicules. Toujours selon ce rapport, 30 ordinateurs portables achetés 39 000 euros " n'avaient toujours pas été distribués fin 2009. [à 1.330 euro pièce, ils sont plaqués or ?]

[Or, les CCE engorgent les tribunaux
En février 2011 et selon le rapport du tribunal de Bobigny, l'institution avait besoin de 20,5 millions d'euros pour poursuivre son activité en 2011 et éviter la cessation de paiement. Le feuilleton du CCE d'Air France ne faisait en fait que se poursuivre, car l'institution qui chapeaute 7 des 8 comités d'établissements (CE) de la compagnie aérienne devait trouver 20,5 millions d'euros pour poursuivre ses activités en 2011 après avoir déjà eu besoin de 15 millions d'euros supplémentaires pour survivre en 2010.
Et ce CCE a fait l'objet d'un audit en 2009 qui a dénoncé sa gestion et notamment «les dépenses à vocation personnelles» de ses dirigeants.
Et les syndicats d'Air France KLM s'est en outre payé le luxe d'une grève du personnel navigant commercial à cheval sur octobre (3 jours) et novembre (2 jours). La compagnie évalue à 28 Millions d'Euros l'impact de ces cinq jours de grève sur le résultat d'exploitation.
Aux élections professionnelles de mars dernier, la CGT (18, 84 %) et la CFDT (12, 26 %) arrivaient encore largement devant SUD et l'UNSA.]

Chez Disneyland Paris, un récent rapport judiciaire a révélé que 558 000 euros ont été détournés du CE entre 2006 et 2009.


Les cas de corruption et d'enrichissement personnel sont peut-être rares, mais le gâchis est généralisé.

Outre leur rôle de prestataires de vacances et de gestionnaires d'activités sociales et culturelles pour les salariés, les comités d'entreprise sont un bon moyen pour les patrons de choyer leurs délégués syndicaux et d'acheter la paix sociale. [Puisqu'ils se laissent corrompre, tous vertueux qu'ils fussent !] Au fil des ans et des chantages syndicaux, les CE [noyautés par les syndicats] sont devenus de véritables "Etats dans l'Etat". Surtout dans les grands groupes du service public où, comme le dit pudiquement le rapport des députés, " le niveau global de droits syndicaux va bien au-delà du droit commun ".

Ce sont des entreprises gérant des budgets considérables et une masse salariale imposante.
Le comité central d'entreprise d'Air France emploie ainsi 900 salariés. Celui de la SNCF, près de 1 000, et celui de la RATP, 300 employés. Quant à celui d'EDF, le plus gros de France, il rémunère près de 4 000 personnes !
[Ce sont des personnels mis à disposition par l'entreprise]

La direction d'Air France a fini par couper le robinet

Pourtant, depuis deux ou trois ans, le vent semble avoir tourné et les grands comités d'entreprise français sont dans la tourmente. Ceux de la SNCF et de la RATP ont fait l'objet d'une enquête de la Cour des comptes en 2010. Les élus du CCE d'Air France se sont, eux, succédé l'an dernier à la brigade financière, qui enquêtait sur d'éventuelles malversations. La police s'est intéressée à de possibles abus au comité d'établissement de la SNCF à Lyon. Après quatre ans d'enquête, la justice a fini par mettre en examen l'ex-président du comité d'entreprise d'EDF/GDF-Suez - le plus beau fleuron de la CGT - pour emplois fictifs, abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux.

Comment en est-on arrivé là ?

Encouragés par la bienveillance des grands patrons et en l'absence de tout encadrement, les dirigeants des comités d'entreprise ont amassé de véritables trésors de guerre, qu'ils n'étaient pas formés à gérer.
Au risque, parfois, de véritables catastrophes. Celui de France Télécom a frôlé la cessation de paiement en 2010 : l'annulation des vacances et un plan d'économie drastique ont évité le désastre.

Chez Air France, le CCE est englué depuis trois ans dans un conflit entre la CFDT et la CGT, qui se renvoient la responsabilité d'une gestion catastrophique. Le commissaire aux comptes a jeté l'éponge l'an dernier et le CCE a été placé sous la responsabilité d'un mandataire du tribunal de Bobigny, qui essaie vainement d'y voir clair dans les comptes. Pour échapper à la cessation de paiements en 2010, le CCE a dû emprunter 14,5 M€ et envisage de vendre une partie de son patrimoine pour échapper à la faillite.

Mais c'est la Caisse centrale d'activités sociales (CCAS), le comité d'entreprise resté commun à EDF et GDF-Suez, qui a surtout défrayé la chronique ces dernières années. La Cour des comptes, qui avait publié en 2007 un rapport accablant sur le «manque de transparence» de sa gestion, n'a pu que constater trois ans plus tard que ses recommandations étaient restées lettre morte. Pis, comme un pied de nez à la Cour, qui exigeait une maîtrise des coûts, la CCAS a embauché 400 collaborateurs de plus entre 2007 et 2010 ! Il est vrai que ce comité d'entreprise hors norme est financé par un prélèvement de 1 % sur les factures d'électricité et de gaz (et non sur la masse salariale) et que son budget augmente mécaniquement à chaque hausse de tarif... Cela ne l'empêche pas d'accumuler les pertes (encore 70 M€ l'an dernier). Le ministère de l'Energie, censé surveiller les activités de la CCAS (autre bizarrerie de la situation), a proposé «une remise à plat» du système, et notamment du mode de financement de la CCAS.

Un peu partout ailleurs, la crise a imposé un certain retour à la raison.
Air France a ostensiblement mis fin aux sauvetages et autres rallonges consenties à son CCE et prié ses élus de trouver seuls une solution pour redresser la barre. Mais aucune remise en question de l'opulence des comités d'entreprise ni aucune harmonisation ne sont encore à l'ordre du jour en France.
(Source Le Figaro, article de Fabrice Amédéo)

Les représentants syndicaux détachés à temps plein ou partiel, ont-ils aussi droit, dans le calcul des annuités de retraite, à une prise en compte de la "pénibilité" au travail ?...

lundi 5 décembre 2011

Cette niche sociale que les syndicats ne veulent pas supprinmer

Les syndicats, ces riches qu'aime Hollande

Le Figaro Magazine du 3 décembre a obtenu le sésame

Les subventions de l'Etat sont dans leur caverne d'Ali Baba

Ils touchent 4 milliards par an de la collectivité pour 8 % de syndiqués. Subventions à gogo, permanents par milliers, gabegie... Un rapport parlementaire lève le voile.

Décapant ! Des vacances à Dakar aux frais de France Télécom ! En février dernier, 12 délégués syndicaux du groupe se sont rendus au Sénégal, officiellement pour assister au Forum social mondial. Dans leurs valises, un mandat en bonne et due forme du très imposant Comité central de l'unité économique et sociale (CCUES). Pour représenter les salariés de France Télécom face à la «place importante faite au secteur des télécoms, notamment dans le cadre des relations nord-sud», la délégation a reçu un chèque de 12.000 euros. À l'heure où les entreprises serrent les coûts et l'État taille dans ses dépenses, les syndicats ne rechignent pas à envoyer leurs membres au soleil, tous frais payés, simplement «pour nourrir leur réflexion».

Gonflé ? Non, une pratique plutôt ordinaire dans une France qui n'aime pas ses syndicats mais les nourrit grassement. Car si le syndicalisme n'a jamais été aussi peu représentatif dans notre pays - seuls 8 % des salariés (public et privé confondus) adhèrent à une organisation, le taux le plus bas de l'Union européenne ! -, la machine syndicale, elle, se porte bien, très bien même. Et pour cause: elle vit aux crochets des autres ! C'est la démonstration choc que font les députés dans un rapport rendu public cette semaine, et que Le Figaro Magazine a pu consulter en avant-première.

Au terme d'une commission d'enquête de six mois, de dizaines d'auditions, les élus font ce constat: la collectivité fait chaque année un chèque de 4 milliards d'euros pour financer l'activité syndicale. Presque l'équivalent du budget de l'Enseignement supérieur...
Les cotisations ne représentent qu'une part infime des budgets syndicaux: guère plus de 3 à 4% pour les organisations représentant les salariés et de 15 à 60 % selon les cas pour les structures patronales. C'est une «exception française en Europe», relèvent les parlementaires, soulignant qu'ailleurs sur le continent, «les cotisations occupent une part primordiale dans les ressources des syndicats, plus de 80% dans l'ensemble». Leur «légitimité» est à ce prix, notamment vis-à-vis des pouvoirs publics, glisse le rapport.

Ici, ce sont les détachements syndicaux, les décharges horaires, les subventions aux comités d'entreprise ou encore la gestion des organismes sociaux et de la formation professionnelle qui fournissent le gros des moyens. Un système bien huilé mis en place au lendemain de la guerre et que personne - même en ces temps de crise - n'a osé remettre en cause. Et surtout pas l'État impécunieux, pourtant avide d'économies. Y trouverait-il son compte?

Lorsqu'il a décidé de se pencher sur cette délicate question, Nicolas Perruchot, ce député centriste qui a fait une entrée tonitruante sur la scène politique en 2001, en évinçant Jack Lang de la Mairie de Blois, savait qu'il avançait en terrain miné. L'annonce de sa commission d'enquête a été fraîchement accueillie «en haut lieu», souffle-t-il. À plusieurs reprises, on m'a fait dire qu'une commission d'enquête parlementaire sur le prix de l'essence serait mieux venue», précise Perruchot, pas mécontent de n'en avoir fait qu'à sa tête.

Les syndicats ne se sont pas bousculés à la porte de la commission. «Nous nous sommes même demandé si nous aurions besoin de faire intervenir la force publique, comme nous en avons le droit», confie-t-il. Les représentants de l'UIMM - la puissante fédération patronale de la métallurgie - ou de FO ne se sont présentés à la convocation des députés qu'in extremis, lors de la dernière semaine d'audition.

On comprend leurs réticences. Le tableau que dressent les élus est décapant: «mécanismes de financement structurellement opaques», «absence de prise en considération (...) des mises à disposition de personnels et de locaux», «dérives»... Le schéma descircuits de financement qu'ils ont tenté de reconstituer vaut son pesant d'or, tant il est incompréhensible.

Les députés se sont fondés pour leur enquête sur de tout nouveaux éléments, fournis par les fédérations elles-mêmes. Car, pour la première fois cette année, les organisations syndicales et patronales ont dû se livrer à un exercice d'un genre nouveau: la publication de leurs comptes, en vertu de la loi d'août 2008 sur la représentativité syndicale. Personne n'avait osé leur demander le moindre bilan depuis la loi Waldeck-Rousseau créant les syndicats en... 1884 !

Certes, une incertitude plane encore sur les obligations des puissants syndicats de la fonction publique. En outre, toutes les organisations ne se sont pas pliées aux nouvelles règles du jeu avec le même entrain, certaines les ont même royalement ignorées. On attend toujours les comptes de FO pour 2010, de même que ceux de l'Union nationale des professions libérales (Unapl). Quant à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), elle a carrément fait savoir qu'elle n'entendait pas commencer l'exercice avant l'année prochaine.

Bernard Thibault, lui, a fait le choix de présenter le bilan de la CGT à la presse le 14 novembre. Sur 79 millions d'euros de cotisations versés par ses adhérents, un peu moins de 13 ont été affectés à la confédération pour financer ses activités, a-t-il détaillé. Ce qui lui a permis d'affirmer que près des deux tiers des recettes de la CGT provenaient des adhérents. À l'entendre, on serait donc «très loin» de l'image d'un syndicat «fonctionnant avec l'argent public». Simple question de présentation. Ce que l'on nomme par facilité «syndicat» est juridiquement composé d'une kyrielle de structures: sections d'entreprises, unions locales, départementales, fédérations professionnelles... La maison-mère est souvent elle-même incapable d'indiquer avec certitude le nombre de ses affidés. La CGT, par exemple, hésite entre 25.000 et 30.000 entités.

Quoi qu'en dise M. Thibault, l'essentiel de la richesse de la CGT et des autres syndicats de salariés provient des moyens humains - détachements, décharges horaires, etc. - mis à leur disposition par les entreprises et surtout par l'Etat. Ces petites mains se comptent par dizaines de milliers dans la fonction publique. Ou plutôt, elles ne se comptent pas. Car en la matière, l'unité de mesure, c'est l'estimation. Le doigt mouillé.

Pour en avoir le cœur net, l'Inspection générale de l'administration a épluché l'an dernier les mécanismes de mise à disposition pour les syndicats de la fonction publique dans deux départements, le Rhône et le Loiret. Son rapport, resté confidentiel, montre que l'administration n'est pas tatillonne avec les absences syndicales, qu'elle a parfois même renoncé à comptabiliser. Au service des impôts notamment, les syndicats déclarent que tous les droits syndicaux ont été pris quand la direction, elle, fait état d'une importante sous-consommation des heures de détachement ! De manière générale, les administrations peinent à distinguer les différents types d'absence ou de décharge.

Les abus prospèrent dans un univers où règne le flou. Soumis aux questions des inspecteurs de l'administration, les directeurs des ressources humaines des ministères ont bien dû admettre qu'ils ne disposaient d'aucun tableau de bord détaillé de leurs effectifs. Des réponses au moins aussi vagues ont été données aux députés. Du bout des lèvres, au ministère de la Fonction publique, on reconnaît qu'environ 17.000 agents (en postes équivalents temps plein) seraient mis à la disposition des syndicats dans la fonction publique. Dont près de 1200 à l'Éducation nationale. Les parlementaires ont conclu de cet aveu à moitié officiel que la réalité devait se situer bien au-dessus et Perruchot avance le chiffre de «28.000 équivalents temps plein pour les trois fonctions publiques». Si l'on s'en tient au chiffre officiel, les moyens humains offerts aux syndicats par l'État représenteraient une enveloppe minimale de 1,3 milliard d'euros. «J'ai dit à Valérie Pécresse: rien qu'avec une économie de 10% sur ce budget, je te fais l'équivalent de deux taxes sodas», ironise le rapporteur.

Dans certains services de l'État comme la police, fortement syndiquée, ces mises à disposition ont atteint une telle ampleur que le ministre a dû taper du poing sur la table. Depuis une dizaine de jours, le cabinet du ministre de l'Intérieur reçoit discrètement les syndicats de policiers les uns après les autres. Claude Guéant a lancé un pavé dans la mare en déclarant qu'il comptait «remettre les policiers sur le terrain». Depuis les déclarations du ministre, les langues se délient, et les différentes centrales se renvoient la patate chaude. Les uns ont reconnu des syndicalistes policiers assurant le service d'ordre de manifestation d'un candidat de gauche, les autres dénoncent les moyens humains particulièrement généreux consacrés aux œuvres sociales de la police. Jusqu'où ira le ministre de l'Intérieur? Dans bien des cas, les administrations préfèrent fermer les yeux pour assurer la paix sociale.«Globalement, les quotas de détachement dans la fonction publique ont souvent été dépassés avec la bénédiction des ministères», concède un connaisseur.

Cette stratégie dépasse de beaucoup les détachements de permanents syndicaux. Elle passe aussi par des largesses aux comités d'entreprise, la mise à disposition de locaux et de moyens matériels. Toujours dans la police, à Lyon, les syndicats policiers bénéficient depuis 2008, date de la destruction d'un immeuble ancien, d'un relogement dans le domaine privé pour un loyer annuel de 87.000 euros.

Au fil des ans, certains comités d'entreprise de la sphère publique sont devenus de véritables coffres-forts ! Il est vrai que les patrons n'hésitent pas à mettre la main à la poche bien au-delà des obligations prévues par la loi. Manière d'acheter, au prix fort, la paix sociale. Pierre Mongin, à la tête de la RATP, n'aligne-t-il pas 16 millions par an, c'est-à-dire 7 de plus que ce que lui imposent les textes, dans la caisse syndicale? Durant plus de dix ans à la tête d'Air France, Jean-Cyril Spinetta a mis des sommes importantes à disposition de ses comités d'entreprise (3,1 % de la masse salariale). Un compte courant avait même été mis à disposition par l'entreprise pour éponger les dettes et la gestion hasardeuse du CCE. Air France l'a fermé en 2008 et a accepté d'éponger un découvert de 7 millions d'euros. Une goutte d'eau face aux enjeux poursuivis par la direction: faire passer la privatisation de l'entreprise et la fusion avec le néerlandais KLM.

Même chose à EDF, qui abrite la plus grosse cagnotte de la CGT, l'intouchable Caisse centrale d'action sociale (CCAS). «Les magistrats ne comprennent rien aux impératifs économiques!» s'était emporté un certain ministre du Budget en 2004 alors qu'une information judiciaire était ouverte sur les irrégularités de la gestion du comité d'entreprise (4000 permanents syndicaux). Met-on en cause la gestion d'un syndicat majoritaire à la veille d'un changement de statut de l'entreprise? Chez France Télécom-Orange, la direction a trouvé une méthode tout aussi efficace de mettre de l'huile dans les rouages: acheter des pages de publicité dans les journaux syndicaux ou encore louer des stands dans les grands congrès.

Par comparaison, les entreprises privées «contribuent financièrement assez peu, sauf exception, au financement des syndicats de leurs salariés», note la commission d'enquête parlementaire. Hormis les décharges horaires prévues par la loi et les locaux syndicaux mis à disposition et dûment mentionnés dans leurs comptes. Au total, les députés évaluent le coût de la représentativité syndicale dans le secteur privé à 1,6 milliard d'euros. Un chiffre qui «ne correspond pas, à proprement parler, au financement des "syndicats", mais plus précisément à celui de l'activité de représentation, de défense, de revendication menée par les syndicalistes dans les entreprises», note le rapport. En outre, plus des trois quarts de ces syndicalistes sont élus par le personnel et non désignés par leur syndicats.

Les organisations syndicales et patronales se partagent enfin également, depuis plus de soixante ans, le gros gâteau du paritarisme. Ce sont elles qui gèrent le circuit de la formation professionnelle en France (un pactole de 6,3 milliards) et le «1% logement». Elles encore qui sont aux commandes des grands organismes de la Sécurité sociale et de l'Unedic, des mastodontes qui assoient leur puissance et font vivre des dizaines de milliers de militants promus au rang d'administrateurs. Indemnités forfaitaires, frais de formation, prise en charge de secrétariat, voyages d'études...: les députés énumèrent les multiples avantages que procure la gestion des organismes paritaires (voir tableau). «Tout le monde se tient, car tout le monde en croque», résume un dirigeant d'une caisse de retraite complémentaire, la galaxie Agirc-Arrco.

Denis Gautier-Sauvagnac, ancien dirigeant de la très puissante UIMM au sein du Medef, n'a toujours pas livré les secrets de la «fluidification du dialogue social». Dix-neuf millions d'euros ont été retirés en liquide des caisses de l'organisation entre 2000 et 2007, qui auraient majoritairement servi au financement occulte de syndicats, selon les soupçons des enquêteurs.

«Je suis parvenu à la conclusion qu'il existe bien un système, une stratégie globale et une alliance objective entre acteurs concernés, analyse Jean-Luc Touly, syndicaliste lui-même [second de la CGT à la CGE, membre decla Fondation de Danièle Mitterrand et de ATTAC], en cours de rédaction de son deuxième ouvrage sur les financements occultes. Si la CGT n'a pas mené la fronde lors de la réforme des régimes sociaux, comme elle aurait pu facilement le faire, c'est que le gouvernement avait une monnaie d'échange: la loi sur la transparence des comptes syndicaux dont l'incidence est limitée. »

Au plus fort de la crise, les confédérations affichent une insolente santé financière. Toutes les centrales sont propriétaires de vastes locaux parisiens : le siège du Medef est valorisé 24 millions d'euros, l'UIMM dispose d'un trésor de guerre de près de 505 millions d'euros, selon le rapport. François Chérèque, à la tête de la CFDT, avoue avoir du mal à cacher ses économies de plus de 350 millions d'euros, dont 34,7 millions de « trésorerie disponible ». Celle de la CGT est de 42 millions d'euros. Les fruits d'une «gestion de père de famille» ont expliqué, sans rire, plusieurs responsables syndicaux...

Des rentiers, les syndicats français ? Ils fonctionnent en tout cas très bien indépendamment de leur manque de représentativité. Inutile de grandir pour s'enrichir ! À l'extrême, ils n'auraient guère besoin d'adhérents. Premier syndicat français, la CGT en compte 670.000. Très loin des 2,4 millions d'IG Metall, le syndicat allemand des «métallos».

samedi 1 octobre 2011

Le patron de France Télécom-Orange s'affiche socialiste

Stéphane Richard confirme qu’il votera à la primaire socialiste

Le PDG de France Télécom officialise son positionnement à gauche

Ce haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprise publique française a manqué à son obligation de réserve

Avec une remarquable élégance, il a en effet profité de la conférence de presse sur le lancement de la tablette à "un euro par jour" pour les étudiants, une offre à l’initiative du ministre de l’Enseignement supérieur Laurent Wauquiez et en partenariat avec Orange, pour retourner à ses origines: en 1991, cet énarque avait en effet intégré le cabinet du ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur, Dominique Strauss-Kahn.

Le patron d'Orange confirme une évidence

Les usagers ne pouvaient ignorer les options politiques d'Orange
L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy (2007-2009) a jugé indispensable de faire savoir qu'il votera à la primaire socialiste.
Et si Stéphane Richard refuse de dire quel candidat a sa préférence, tout en disant qu'il se retrouve dans les valeurs du parti socialiste, cet ancien collaborateur de DSK, parie sur la Ch'tite Brochen-Aubry et cherche à nuire au favori des sondages.
" C’est une élection qui est ouverte à tous les Français. Je ne vois pas pourquoi, MOI comme n’importe qui, se sentirait exclu de cela."

Imbu de sa personne, il abuse de sa position

" MOI, je suis concerné par la vie politique de mon pays. J’ai mes options politiques qui ne concernent que moi. Là, ce n’est pas le chef d’entreprise qui parle, c’est le citoyen. " Sauf que tous les citoyens ne disposent pas d'une tribune publique pour en abuser.

A combien de nouvelles trahisons de chefs d'entreprises publiques allons-nous assister ?
La gauche vertueuse a un rapport trouble à la décence...

Confirmation de la connivence presse-administration ?

Alors que les administrations fuitent abondamment vers les media, les grands "serviteurs de l'Etat se répandent en prises de positions.
" Il se trouve qu’on a évoqué ce point avec des journalistes [anonymes]. Ils m’ont demandé si j’allais le faire et j’ai dit que "oui". Parce que ça m’intéresse. Parce qu’on nous donne la possibilité d’avoir une influence sur le casting de l’élection présidentielle, c’est quand même très important. Et donc oui, je le ferai ".

Stéphane Richard dit par ailleurs se sentir "tout à fait en harmonie avec la plate-forme de valeurs qui est celle qui sera proposée à tous les électeurs des primaires dans quelques jours."
On aimerait savoir à quelles valeurs en particulier il arrive à penser pour afficher une telle hypothèque sur l'avenir !

jeudi 22 juillet 2010

Rigueur: Ségolène Royal, standardiste du CR de Poitou-Charentes

Allo ? "Bonjour, c'est Ségolène Royal"

Désirdavenir Royal se recycle ?

La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes fait des économies de bouts de chandelle. Lire PaSiDupes: les régions ne sont pas dispensées de chasse au gaspi

Elle a supprimé un poste, celui de l'accueil téléphonique du standard du Conseil régional...
A la place, le demandeur entend:
"Bonjour, je suis Ségolène Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes, vous venez d'appeler le standard de la Région ouvert du lundi au vendredi de 8h à 19h." Ségol'haine est si mal secondée qu'elle doit tout faire elle-même: qui mieux qu'elle a en effet une meilleure expérience pour attraper le chaland, si on oublie son échec avec Bayrou. C'est donc elle qui décroche désormais le téléphone, 24h/24 et 7j/7: les 35 heures, la Ch'tite Aubry n'y pense même plus ! On dit même que Sa Cynique Majesté Royal veut être payée en heures sup...
Fini le temps où les Segollande faisaient de l'argent en dormant: lire PaSiDupes

Alors les forfaits des Ségogols démunis vont exploser et Sa Cynique Majesté Royal va toucher sa part ! Ses tarifs? Lire PaSiDupes
Elle est pas belle la vie ?

Mais, il y a un "hic".
Pour le "débat participatif" par téléphone - une avancée régionales que le monde lui envie et que la planète ne tardera pas à lui copier (comme chacun sait, Obama est un dangereux récidiviste) - il faudra attendre 2012. Pas de dialogue: la présidente délivre son laïus et il faut écouter: rien de changé.

Racoleur ?

Il n'y a qu'à composer le 05.49.38.49.38 - un téléphone rose - pour appeler le standard de la région socialiste.

Peut-on se faire réveiller au petit matin ? Las, le room service n'est pas inclu dans le prix de l'appel et il faut renoncer aux croissants chauds et au massage coquin.

La jeune et avenante opératrice (il vaut mieux être prévenu) se fait appeler Marie-Ségolène - Ségolène pour les militants, mais Ségo pour les abonnés et les intimes - va tenter de vous orienter et en profitera pour vanter les mérites de l'institution.

A défaut du programme, l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle décline les services et aides proposés aux habitants par la dévouée présidente: chèques livres, microcrédits, apprentissage, croissance verte, énergies renouvelables... (l'intégralité du message est dans le lien audio: cliquer ICI sur le lien SudOuest).

Paris Match, pompe à fric, c'est ringard et le financement indirect de la candidate est trop voyant: lire PaSiDupes

La ligne de campagne est ouverte pour 2012

Ne conclut-elle pas, populiste et sociale : "Bonnes vacances à ceux qui en prennent et bon usage à tous des moyens de la Région pour réaliser vos projets."

Comment peut-on dire qu'elle n'a pas de programme ? Tout est là: en embryon.

Après la pratique récemment apparue des appels pré-enregistrés des candidats durant les campagnes électorales, ce petit pas de la communication politique picto-charentaise est un grand pas pour l'humanité.

Attention !
Vu le nombre de suicides à France Télécom, le PS a du souci à se faire... On dit que la Ch'tite Aubry est sereine, mais allez savoir: les gens sont tellement méchants...