Une députée LREM Laurianne Rossi frappée sur un marché de Bagneux
Sans doute est-elle sympathique à ses électeurs, mais ça ne suffit pas aux autres
Une élue vent en poupe doit aussi prendre les autres en compte.
Laurianne Rossi vient tout juste de porter plainte. Ce dimanche matin, alors que la députée de la République en marche distribuait des tracts sur un marché à Bagneux (Hauts-de-Seine), elle a été agressée par un passant. "Nous avions un échange mouvementé (...), mais rien ne laissait supposer l'acte de violence qui allait suivre puisque cette personne m'a asséné un coup de poing dans la tempe droite", a expliqué cette trentenaire, ex-collaboratrice parlementaire auprès du sénateur socialiste Yves Krattinger, actuellement président du Conseil départemental de la Haute-Saône, à 367 kms des lieux de l'altercation. Elle accédera ensuite à la direction générale de l'Office Public de l'Habitat de Paris (2009-2012), trois ans après un diplôme de l'IEP d'Aix-en-Provence, avec un master 2 Affaires publiques de l'université Paris I, et directrice du développement et de la communication (2012-2015) de l’Institut des Infrastructures pour la Mobilité (IDRRIM). Parcours sans faille qui doit moins à son militantisme politique, bien sûr, qu'à ses qualités avérées.
Le contradicteur aurait reproché à la jeune femme originaire de Toulon, non pas son parachutage à Bagneux, ni d'ailleurs son nomadisme, mais d'être de ces députés "godillots" LREM, par ailleurs bénéficiaires de "la couverture médiatique orientée en faveur d'Emmanuel Macron". Pas de quoi en venir aux mains.
C'est encore un poste de direction qui lui échoie en 2016, quand elle rejoint une entreprise publique, la SNCF Réseau et sa direction Accès au Réseau - chargé de la maintenance, de l'entretien du réseau ferré national eet de la circulation des trains - où elle exerce jusqu'à la date de son élection. Pas exactement le poste idoine pour acquisition du sens du relationnel. Depuis ce 30 juillet, en gare Montparnasse, le SNCF ne fait d'ailleurs pas la démonstration de sa proximité avec les usagers...
A noter toutefois que le sénateur Krattinger est une relation influente dans le milieu des transports et qu'elle n'a pu nuire à la dame. Il est toujours président de la Commission "Aménagement du territoire, Transports, Infrastructures et NTIC" de l'Assemblée des départements de France (ADF) depuis 2004 ; membre du Conseil d'administration de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) depuis 2008 ; président de l’Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité (IDRRIM) depuis le 19 janvier 2010 - ce qui nous rappelle quelque chose de la carrière de cette élue - ; président de l'association Autoroute Atlantique Rhin Rhône depuis décembre 2010 ; président de la commission "Périurbain et Intermodalité" du groupement des autorités responsables des Transports (GART).
Cette dame incarne bon nombre des griefs adressés à la majorité.
Sauf un : elle n'est pas issue de la 'société civile', comme si, cette origine suffisait à garantir une aptitude politique et une écoute attentive et respectueuse de la population. Il s'en faut de beaucoup, car la trentenaire a circulé dans le secteur public avec une aisance extrême jusqu'à être désignée, à 33 ans, à l'un des trois postes recherchés de questeur de l'Assemblée nationale. Une ascension éclair qu'elle ne doit évidemment pas seulement à son genre et à son jeune âge.
Sa suffisance, commune aux élus LREM, est-elle blessante ?
Deuxième femme politique agressée
L'agresseur présumé, âgé d'une soixantaine d'années, a été interpellé et placé en garde à vue. Sous le choc, même à la tempe, la jeune cadre d'entreprise publique n'a pas perdu connaissance. "Avec ses équipes", elle a pu se rendre au commissariat.
Peu après, elle a reçu sur Twitter le soutien du président de la République ou d'un collaborateur : "Tout mon soutien à Laurianne Rossi, agressée parce qu'elle défendait ses convictions. Respecter les élus, c'est respecter la République". En matière de respect, le réciprocité est toutefois la règle.
Éric Coquerel (La France insoumise) et Valérie Pécresse (Les Républicains) déplorent un climat délétère entre élus et citoyens.
En juin, NKM avait été violemment bousculée sur un marché parisien. Elle avait perdu connaissance et fini la journée à l'hôpital le plus proche. Son agresseur, un maire d'une petite commune de l'Eure, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende.
"Cet acte révèle un sentiment d'exaspération chez les citoyens et citoyennes", admet Laurianne Rossi.
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