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jeudi 13 juillet 2017

"C'est moi le chef", lance Macron au chef d'état major des Armées

Macron rappelle à l'ordre le général de Villiers critique des réductions du budget des Armées 
Des coupes budgétaires conduisent le chef d'état-major des Armées à menacer de démissionner 

Les efforts budgétaires demandés à l'armée ne sont pas tenables, estime le général Pierre de Villiers.
Le président Macron n'a pas apprécié, mais il a néanmoins réagi jeudi 13 juillet en annonçant que le budget des Armées sera relevé dès 2018 afin d'engager une trajectoire permettant d'atteindre l'objectif d'un effort de défense à 2% du PIB en 2025. "Dès 2018, nous entamerons (une hausse)" du budget des Armées à "34,2 milliards d'euros" contre 32,6 milliards cette année -, a-t-il promis devant la communauté militaire à la veille du 14 juillet. 

Tentant de reprendre le dessus, il a estimé qu'il n'est "pas digne d'étaler certains débats sur la place publique". "Je suis votre chef", a martelé le président jupitérien, ajoutant n'avoir "besoin de nulle pression". Sans le nommer, l'hyper-président pointait le chef d'état-major des Armées, le général Pierre de Villiers, très remonté contre le train d'économies imposé à la défense, et qui n'a pas caché son irritation lors d'une réunion avec des députés. 
"Les engagements que je prends devant les concitoyens, devant les armées. Je sais les tenir et je n'ai à cet égard besoin de nulle pression, de nul commentaire", a-t-il lancé, rappelant la "grande muette" au silence dans les rangs, mêmes supérieurs.
L'armée a  déjà "tout donné" et la situation n'est "pas tenable", a expliqué le général, auditionné mercredi devant la commission de la Défense à l'Assemblée nationale. "Je ne vais pas me faire baiser comme cela", a ajouté le général de Villiers, cité par plusieurs participants. Le chef d'état-major des Armées est réputé pour son franc-parler et sa responsabilité de défense du budget des armées face à Bercy. 
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Devant les députés godillots, il a expliqué que, faute de moyens, l'armée française doit régulièrement annuler des opérations après parfois des mois de recherche sur le terrain. "J'ai entendu et vu un homme très en colère (..) Il était remonté contre les coupes budgétaires et considère qu'elles ne permettront pas à nos armées de fonctionner comme il se doit", a témoigné le député PS Luc Carvounas, trop heureux d'instrumentaliser les frictions entre l'exécutif LREM et l'Armée. 

En 2014,  avec les chefs d'état-major des trois armées (Air, Terre et Mer), Pierre de Villiers avait déjà mis sa démission dans la balance, devant la perspective de coupes budgétaires. Le ministre de la Défense de l'époque, Jean-Yves Le Drian, avait alors pris fait et cause pour ses troupes, tandis que sa 'successeuse' reste coite... 
Or, Les Echos rapporte que lors de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale de mercredi, il aurait une nouvelle fois laissé entendre qu'il pourrait démissionner. L'effort d'économie demandé à la défense en 2017 "est légitime, faisable sans attenter en rien à la sécurité de nos troupes, à nos commandes militaires," lui en effet opposé le chef de l'Etat.

Cacophonie au sommet de l'Etat : Macron contredit Philippe

Le gouvernement d'Edouard Philippe avait annoncé ces mesures d'économies dans le détail mercredi au moment même où le général de Villiers était officiellement reconduit dans ses fonctions pour un an. 
Le premier ministre a ainsi expliqué que les armées vont devoir assumer en 2017 le surcoût des opérations extérieures (850 millions d'euros) qui était jusqu'ici réparti entre les autres ministères au nom de l'effort collectif de défense. 
Concrètement, leur budget restera en apparence inchangé par rapport à celui voté par le Parlement en 2016 (32,7 milliards d'euros). Mais elles auront 850 millions de crédits en moins pour leurs programmes d'équipements. 
Image associée
Arme de dissuasion française
Elles ont pourtant besoin d'avions de ravitaillement en vol, d'hélicoptères et de blindés pour renouveler des matériels vieillissantsautant de moyens qui leur font cruellement défaut aujourd'hui sur des théâtres d'opérations grands comme l'Europe.

Dans les six mois qui restent
en 2017, les armées doivent trouver 850 millions d'euros. 
Ce n'est qu'en 2018 que la hausse du budget des Armées sera entamée : "34,2 milliards d'euros", progressivement: sur combien d'années ?

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