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samedi 19 avril 2014

Martine Aubry accuse Hollande de son échec à l'agglomération lilloise

A Lille, le candidat centriste D.Castelain prive la gauche et la droite de communauté urbaine

L'UMP n'a pas réussi à souffler la présidence de la communauté urbaine de Lille à la coalition de la gauche et du centre
Martine Aubry et le centriste Damien Castelain : la première a permis au second d'accéder à la présidence de la communauté urbaine de Lille.
Martine Aubry et le centriste D.Castelain, 
son vice-président sortant à l'urbanisme
Pour Martine Aubry attribue l'échec de la gauche à Lille par "un refus de la politique nationale que les Français ne comprennent pas". Avant de prendre part au vote de la communauté urbaine de Lille (Lille Métropole), l'ancienne première secrétaire du PS a adressé un tacle en direction de François Hollande et du gouvernement socialiste. "Nous avons fait des erreurs dans un certain nombre de villes", a-t-elle toutefois concédé. 

L'amère de Lille ne se console pas d'avoir perdu son siège de présidente de la communauté urbaine lilloise. Mais elle a fait barrage au député UMP Bernard Gérard, président du groupe MCU. L'année 2014 devait pourtant être l'année de l'UMP à Lille Métropole, après que Tourcoing et Roubaix, notamment, ont basculé à droite lors des dernières municipales.


"Si la gauche n'a pas gagné, force est de constater que la droite classique n'a pas non plus la majorité", a souligné Martine Aubry, qui trouve plus de satisfaction à nuire qu'à servir. 
Elle n'a présenté aucun candidat pour favoriser l'accès à la présidence de la communauté urbaine de Damien Castelain, maire de Péronne-en-Mélantois, une commune de moins de 900 habitants, avec le soutien des socialistes et des Verts. Le candidat sans étiquette, mais à la tête du groupe de centre droit Métropole passion commune (MPC), a ainsi recueilli 108 voix. Une victoire inespérée, la majorité absolue étant fixée à 88 voix. La maire de Lille a affirmé qu'elle conserve "beaucoup de convictions communes" avec le groupe centriste, qui a collaboré avec elle à la Lille Métropole ces dernières années. 

Trahison ?

Deux jours avant l'élection, les groupes MPC et MCU cherchaient encore un accord. Bernard Gérard avait tout à craindre que les socialistes ne jouent les arbitres d'un match à droite. "Si ceux qui ont perdu sont les arbitres du scrutin, il y a un problème de démocratie, je m'excuse de le dire", déclarait-il à La Voix du Nord. C'est bel et bien ce qui s'est passé. "Des combinaisons improbables mènent au vote contestataire", avait-il en vain prévenu vendredi matin. 
Le groupe MCU, avant de voter, a pointé Damien Castelain. "C'est la marionnette du PS. C'est le candidat du PS, car il n'y en a pas d'autres. Le Parti socialiste use de combines politiciennes", entendait-on dans les rangs de l'UMP.

Des remarques qui ont fait virer la girouette  centriste. 
"Une métropole n'est pas un guichet derrière lequel tout le monde vient chercher son dû en échange d'un vote. Je me suis toujours refusée à cette politique", a prétendu la maire de Lille. "Ne pas entrer dans les combines, ça aurait été de présenter un candidat socialiste. Martine Aubry voulait juste ne pas être battue par un UMP", a rétorqué Thierry Pauchet, chef de file de l'UDI lillois, dont les voix se sont dispersées entre les différents groupes. 

Damien Castelain a promis qu'il jugerait les projets en fonction de leur "valeur", et pas en fonction de leur "couleur". "Je ne suis ni le plan B de la gauche ni le plan C de la droite. Je suis le plan A pour Métropole passion commune", a-t-il affirmé. Cela ne suffira certainement pas à calmer les rancoeurs. Le bureau exécutif de la communauté urbaine doit être composé d'ici une quinzaine de jours. 
D'ici là, l'UMP ne sait pas encore si elle se situe dans l'opposition ou non. "Tout dépendra du contrat de gouvernance et de la composition de l'exécutif", confie le sénateur UMP Jean-René Lecerf. 

Bernard Gérard, lui, avait prévenu : "Le message des électeurs [aux municipales, NDLR] est clair. Ils veulent une alternance. Ne pas respecter ce message, ce serait une offense au suffrage universel."





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