Au moins pour Cohn-Bendit, le changement, c'est maintenant !
"C'est sûr que dans mon fore intérieur, entre Europe Ecologie et moi, maintenant c'est une histoire terminée ! "
Au lendemain du vote du conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) contre la ratification du traité budgétaire européen, Daniel Cohn-Bendit, député européen EE-LV, a annoncé dimanche 23 septembre qu'il suspendait sa participation au mouvement.
"Une incohérence totale"
Jugeant que le conseil fédéral d'EE-LV, qui s'est prononcé samedi contre le pacte budgétaire européen (77 voix contre 24 et huit votes blancs) et qui a recommandé à ses parlementaires de le rejeter, avait été "dramatiquement nul", l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a annoncé dimanche sur i-Télé qu'il "met sa participation" au mouvement écologiste "entre parenthèses provisoirement", en raison de son "incohérence totale" sur le traité.
Il a toutefois précisé qu'il ne "prendrait pas une décision seul".
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"Voter contre le traité et pour le budget, c'est n'importe quoi".
Il estime en effet que si l'on vote contre le traité, par cohérence il faut voter contre le budget, et donc sortir du gouvernement. Une analyse qu'il avait déjà formulée récemment, notamment à l'encontre du président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, qu'il accuse de "vouloir le beurre et l'argent du beurre".
Daniel Cohn-Bendit multipliait depuis plusieurs mois les déclarations hostiles à l'égard de son parti, qu'il jugeait, au début de l'été, "détestable" et "hiérarchique", et disait jeudi 20 septembre se sentir "orphelin" d'EE-LV.
Qui adoptera DCB ? Le PS ?
Cohn-Bendit est en train de capter l'héritage de ce que l'on appelait dans le milieu des années 70 la "deuxième gauche".
Il a en effet l'intention de monter un orphelinat de la " deuxième gauche". Cette gauche-là théorisait l'articulation du marché et de la redistribution et s'opposait aux tenants d'une économie sous le contrôle de l'Etat. On retrouve ce credo europhile chez les artistes qui ont soutenu les sans-papiers, tels le cinéaste Gérard Mordillat ou l'écrivain Dan Franck.
Joël Roman a mobilisé les personnalités des réseaux associatifs et du monde éducatif, et préparé un "appel" en faveur de Cohn-Bendit, pour lequel la cohorte des pétitionnaires pro-Notat de 1995 sera sollicitée. Dès 1999, entre 25 et 30 de ces "citoyens intellectuels", comme les appelle DCB, se sont réunis au domicile du philosophe André Glucksmann. Ils sont tous disponibles.
La revue qui recueillera les contributions des partisans de Daniel Cohn-Bendit est d'ailleurs prête: elle est baptisée Feu vert. Dan Franck, Michel Burnier, Jérôme Charyn, Volker Schlöndorff, Romain Goupil, Cabu, Martin Veyron et Régis Franck ont envoyé leurs contributions. Philippe Sollers, qui a publié une tribune de défense de DCB dans le Monde, a promis d'y apporter sa pierre. Le comité de rédaction sera assuré par l'éditrice Betty Miallet, une très proche de Cohn-Bendit, par Martine Bontemps, éditrice chez Grasset, et par Christian Gérard, de la revue homosexuelle Têtu financée par Pierre Bergé.
Pauvre type, il est complètement dépassé, il n'intéresse plus grand monde.
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