Censeurs socialistes : "Tondons le neveu de Tonton" !
Bien qu’il se soit écoulé quatre ans depuis la parution d'un livre relatant ses expériences de tourisme sexuel, et qu’il ait alors été salué par la critique, il est le prétexte à une polémique visant Frédéric Mitterrand, non pas l’auteur, mais le ministre de la Culture.
Le tabou des préférences sexuelles les plus bizarres semblaient être levé, mais ce n’était encore que faux semblant et démagogie racoleuse, tarifée au nombre de bulletins dans les urnes. Un responsable hystérique d’Act Up peut piquer des crises de nerfs en direct à la télé et les acteurs du PAF s’y pavaner, affichant une tolérance télégénique rémunérée par une image magnifiée et de bons sondages, mais exclusivement sous le contrôle de la gauche politique qu’avec mépris le FN appelle l’intelligentsia, et de la gauche des censeurs laïcs qui pullulent partout au du PS. Pour qu’ils ferment complaisamment les yeux et accordent leur indulgence plénière, encore faut-il appartenir au saint des saints. Or, le neveu de l'ancien président socialiste a commis l’irréparable. La faute suprême n’a pas consisté à monnayer les faveurs sexuelles de jeunes hommes du Quart Monde, mais à franchir le Rubicon des clivages politiques. En changeant de trottoir pour servir son pays au ministère de la Culture d’un gouvernement de droite, Frédéric Mitterrand a ouvert la boîte de Pandore d’où a jailli, main dans la main, le couple improbable Marine Le Pen et Benoît Hamon, uni dans une même haine.
Les grands déballages télévisuels se multiplient
Profitant d'un débat télévisé sur les délinquants sexuels, lundi soir sur France 2, la fille de Jean-Marie Le Pen avait jeté un pavé dans la mare, en citant des extraits de l'ouvrage de Frédéric Mitterrand, qu’elle avait relevés sur une feuille et qu’elle tenait prêts pour l’émission, comme François Bayrou avait répété son indignation jouée en direct lors de son débat face à Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie), autre agitateur de braguettes juvéniles.
Le neveu de Tonton a répondu par le mépris à l'offensive lancée par le FN et aussitôt relayée par le porte-parole du PS, Benoît Hamon, autour d'un récit dans lequel l'homme de lettres confessait son penchant pour les amours tarifées avec de "jeunes garçons" durant ses voyages.
"Se faire traîner dans la boue par le Front national est un honneur", a-t-il lancé mercredi, laconique, à la sortie du Conseil des ministres, ravivant la fureur de sa vice-présidente, Marine Le Pen.
Trahissant une compassion feinte pour les victimes du tourisme sexuel, Marine Le Pen a abandonné le menu fretin pour fondre aussitôt sur sa cible principale. "Il n'a pas besoin de nous pour se traîner dans la boue tout seul. C'est maintenant Nicolas Sarkozy qui traîne la France dans la boue, en refusant d'exiger sa démission", a-t-elle déclaré, appelant la justice à ouvrir une enquête.
L'opération du FN a été froidement préparée depuis le soutien affiché par le ministre au cinéaste Roman Polanski (également soutenu par Jack Lang), dont il a jugé "absolument épouvantable" l'arrestation fin septembre pour une affaire d'abus sexuels sur mineure remontant à plus de trente ans.
Réactions de droite et de gauche
=> Dans l’opposition, l'indignation n’a pas manqué de gagner les rangs du PS.
Dans la soirée, le porte-parole du PS est revenu à la charge pour estimer, comme Marine Le Pen, avec laquelle il a décidemment beaucoup d’affinités, qu'il revenait au président Nicolas Sarkozy et au Premier ministre François Fillon d'apprécier si le ministre devait démissionner.
=> Dans l’entourage du gouvernement
Certains -au moins une- s'inquiètent d'une résurgence du FN, à l'image de Christine Boutin, présidente des Chrétiens Démocrates, associés à l'UMP. "La nomination de Mitterrand a ébranlé la droite classique, mais ses postures et ses positions vont faire des ravages terribles dans l'électorat", a averti l'ancienne ministre.
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